Titre : L’assassin du boulevard
Auteur : René Réouven
Édition : Livre de Poche / Denoël (1985)
Résumé :
1893. L’angoisse règne au service des Dons et Legs. Des documents disparaissent, un fonctionnaire est assassiné, un autre échappe à un attentat après avoir écrit, sur les mœurs de la maison, un roman dont le manuscrit lui est aussitôt dérobé.
Le conservateur du musée de Vanne-en-Bresse mène l’enquête. Grâce à sa science des déductions, il dévidera l’énigme, du grotesque jus qu’au tragique, prouvant que les hommes du sinistre Moriarty sont à l’origine des attentats anarchistes qui font trembler Paris.
Singulier conservateur, au demeurant, qui se pique à la cocaïne,, joue du violon en virtuose, et que son meilleur ami, un certain docteur Watson, croit mort depuis deux ans…
Critique :
« I’ll be back » aurait pu nous gratifier le locataire du 221b lorsque son père littéraire le fit chuter dans les chutes de Reichenbach, se débarassant ainsi de son personnage encombrant… mais personne, même pas lui, ne pouvait déduire qu’il reviendrait, effectivement.
Nous sommes en 1893…
Vous l’aurez compris (sinon, faites semblant), nous nous trouvons en plein Grand Hiatus.
Le livre commence avec la narration d’une dénommée Irène Quibolle, descendante des Vernet… Pour les holmésiens, le nom du peintre Vernet fait directement penser à l’ancêtre de Holmes, le frère de sa grand-mère maternelle.
Donc, notre Irène – qui n’est malheureusement pas Adler – nous parle un peu de sa vie et de l’arrivée d’un cousin prénommé Sherrinford, le fils de Julienne Lecomte, sa tante, et descendant de la famille des peintres Vernet.
On l’aura compris, Sherrinford n’est autre que Sherlock Holmes, voyageant incognito pendant le grand hiatus, en 1893.
Sa petite enquête mènera le grand homme dans la bureaucratie française, au service des Dons et Legs, à Paris.
Si dehors, les attentats anarchistes font rage, dedans, ça sent tout autant l’anarchie et le m’en-foutisme à tous les étages. Oui, à cette époque là, les fonctionnaires ne fonctionnaient pas trop bien…
Vous ne me croyez pas ? Voyez plutôt : des documents qui disparaissent, un fonctionnaire qui est tout simplement assassiné, un autre qui est fou à lier, un autre qui échappe à un attentat après avoir écrit un roman qui parle des mœurs de la maison « fonctionnaire », sans compter qu’on lui a dérobé son manuscrit, et qu’il y a aussi un roman « Trois mois dans la jungle », écrit et dédicacé par un certain Colonel Sebastian Moran, qui a disparu…
Heureusement que le conservateur du musée de Vanne-en-Bresse est là pour mener l’enquête. Vous l’aurez deviné aussi que le conservateur du musée n’est autre que le détective anglais…
Holmes, dans cette enquête, découvrira que ce qui commençait par du grotesque finira jusqu’au tragique, prouvant que… Ah mais non, là je ne peux rien vous dire !
Agréable lecture, véritable plongée dans le Grand Hiatus holmésien où l’auteur égratigne, au passage, quelques explications proférées par Holmes lors de son retour, dans « La maison vide ».
Holmes usera de sa science de la déduction et de celle du déguisement. Sans oublier Paris et ses anarchistes, les « bons » et les dingues. Y’en a même un qui tua votre président de la république, Sadi Carnot…
De plus, hormis les quelques chapitres du départ qui sont de la main de la cousine Irène, le reste est de la main de Holmes, ce qui délectable pour quelqu’un comme moi.
Un défaut ? Comme toujours, c’est bien trop court !
Titre participant aux challenges « Sherlock Holmes » de Lavinia, celui de « Thrillers et polars » de Liliba et de « Polar Historique » de Samlor.