Titre : 658
Auteur : John Verdon
Édition : Livre de Poche (2012)
Résumé :
Ancien alcoolique reconverti en gourou pour milliardaires dépressifs dans une clinique très privée, Mark Mellery reçoit un jour une lettre anonyme, lui demandant de se prêter à un petit jeu d’esprit à première vue inoffensif… Mais l’énigme ne tarde pas à prendre une tournure sanglante et terrifiante.
Appelé à résoudre une enquête en apparence insoluble, semée d’embûches et d’indices trop flagrants pour être honnêtes, le légendaire inspecteur David Gurney, jeune retraité du NYPD bientôt rattrapé par les démons de l’investigation, se lance aux trousses d’un meurtrier aussi inventif que machiavélique — pour qui le décompte macabre ne fait que commencer…
De ce livre et vu les critiques, je m’attendais à un grand cru, style un Château Latour ou un Château Margaux, pour ne citer que ces 2 là parmi la liste des 5… Lors de mes premières gorgées, ce ne fut pas tout à fait ce que j’escomptais.
Attention, je ne sous-entend pas que j’ai bu une piquette ! Loin de là, mais dès le départ – un peu long – j’ai fait la grimace, pensant que je me trouvais face à un 4ème cru…
Si certains auteurs ont ce don de faire « dans le long » sans m’ennuyer (Indridason est champion), ici, m’attendant à partir sur les chapeaux de roues, je fus un peu déçue de cette lenteur. L’impression que ce qui était indiqué sur le 4ème de couverture n’était qu’un appât, un truc du marketing pour nous pousser à l’achat, petits curieux que nous sommes.
Pourtant, les membres de Babelio étaient élogieux. Et eux, ils sont libres, contrairement aux critiqueurs professionnels. Donc, j’ai continué…
Le postulat de départ était donc enchanteur, comme je vous le disais : imaginez, vous recevez une lettre, manuscrite, et un type inconnu vous déclare qu’il peut lire dans vos pensées.
Ça vous fait marrer ? Mark Mellery a ri aussi. Et pourtant…
On lui demande de penser à un chiffre entre 1 et 1000, notre homme pense à 658, comme ça, bêtement et lorsqu’il ouvre l’enveloppe jointe à la première, c’est ce nombre-là qu’il a trouvé à l’intérieur de la petite enveloppe ! De quoi vous glacer, même en pleine canicule… et dans le roman, nous sommes en hiver
Mellery est prêt à faire dans son froc de terreur et il décide de se tourner vers le seul flic qu’il connaisse, David Guerney, jeune retraité du NYPD, qui vit dans un cottage avec son épouse et qui, pour passer son temps, travaille sur des portraits de sérial killer.
Dubitatif – on le serait aussi – et en proie avec quelques problèmes conjugaux, David lui conseille d’appeler les flics, les vrais, ce que son ancien pote ne veut pas. Monsieur à des trucs à cacher.
Les messages deviennent un peu plus menaçant, mais durant les 160 premières pages, j’avais l’impression de faire du sur-place en lisant l’enquête.
Même après une mort, ça stagne encore un peu, bien que le meurtre ait mis mes neurones K.O à force d’essayer de le résoudre. Mes principaux suspects étant Batman, Spiderman, Superman, Iron Man ou le comte Dracula. Pas de bol, tous avaient des alibis en béton !
Mais comment avait-il fait, ce bougre d’assassin ??? Des traces de pas dans la neige, qui, tout à coup se terminent brusquement comme si le mec s’était envolé.
Après, ça s’accélère et je dois dire que le 4ème cru s’est révélé un excellent 2ème !! Non, pas que se soit un Château Lafite-Rothschild (1er), mais tout de même, il avait une belle robe rouge, signe de maturité scénaristique, son intensité était soutenue bien avant la moitié du verre, mais pas de lie au fond de la bouteille. Le fantastique se révèle être du concret, pas d’entourloupe à craindre de ce côté là.
Sa longueur en bouche du départ s’estompe sur la fin, vous laissant une bonne bouche et si certains romans sont creux, car sans consistance, celui-ci possédait une bonne concentration en tanins, sans assécher pour autant ma langue de lectrice.
Bien équilibré aussi, l’auteur n’ayant pas fait addition de saccharose (guimauve romantique) durant la fermentation alcoolique et de ce fait, l’alcool fut bien intégré…
L’enquête, les meurtres, la violence, le sang, les énigmes, tout cela étaient bien mélangés, le tout bien expliqué et là, je fus sur le cul, malgré qu’à un moment donné, ayant éliminé l’impossible, ce qui me restait, aussi improbable que ce soit, était la vérité : j’avais le nom du coupable !
Et je ne me suis pas trompée. Je vous avoue que ça n’a pas entamé ma jubilation sur la fin puisque je savais et pas eux et que je me délectais de la situation. Jouissif !
Scénario au top et bien ficelé ! Pas bouchonné.
Niveau personnages, la femme de David m’a exaspéré – pour ne pas dire « saoulé » – de par ses remarques envers son mari, qu’elle voudrait voir décrocher définitivement de son ancien travail. Elle a ses blessures, lui aussi, mais ils les ont enfoui profondément.
Pourtant, le caractère de son épouse ne peut être blâmé trop fort, cela a ajouté de la profondeur à cette femme et elle n’était pas transparente. Malgré tout, je ne l’ai pas aimé, bien que je reconnaisse qu’elle ait de la prestance dans le récit.
Quant à l’ancien flic, il est est torturé, mais l’auteur reste sobre dans ses tourments, s’en prenant plus au criminel qui, lui, n’a pas eu la vie facile. Il est profond aussi. Tout bon pour les personnages, monsieur Verdon.
Seul le départ m’a donc un peu ennuyé, le temps que tout se mette en place, donnant à cette mise en bouche un faux air râpeux.
Pour le reste, c’était le petit Jésus en culottes de velours !
Cette belle bouteille aux couleurs de robe sombres dont le nom sur l’étiquette était sobre mais intrigant fut dégustée dans le cadre du Challenge « Thrillers et polars » de Liliba. Un bon cru et je compte déboucher le suivant de ce petit producteur.
J’ai une (immense) capacité à oublier les histoires et les scénarios, je ne retiens que ce qui, finalement, me semble être l’essentiel : quel impression tel ou tel livre m’a-t-il laissé.
Du coup, je suis incapable de me souvenir, sans le resurvoler, si le démarrage m’avait semblé aussi fastidieux, mais, bon sang, c’est sûr, j’ai adoré ce livre, et toute la série, puisque l’on retrouve Dave Guerney (et sa femme) dans au moins 3 autres opus. Je n’ai pas encore lu le dernier traduit en français (Il faut tuer Peter Pan), mais, jusqu’à présent, si le 2e (N’ouvre pas les yeux) m’a semblé être le moins réussi, je ne suis pas déçu par cet auteur 🙂
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Il m’arrive d’oublier aussi, tout en gardant les impressions générales en tête, bien que ma mémoire puisse me jouer des sales tours aussi, la vilaine.
Moi, de mon côté, pas encore lu les autres romans, et ils sont dans ma PAL !!
Si tu as un chouette plan pour gagner du temps et lire plus… je prends ! 😉
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ah décidément j’adore tes billets !!! Et il faut moi aussi que je découvre ce grand cru !
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Je suis contente que tu apprécies mes billets, je me creuse la tête pour essayer de faire dans la diversité.
Allez, ajoute 658 sur ta PAL !!!
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Achats interdits ! Je n’accepte que les prêts (ou les cadeaux !)
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Comment les libraires et les bouquinistes vont-ils manger le soir si nous n’achetons plus de livres ??? Faut sauver la profession !
Les excuses sont faites pour s’en servir et je m’en sers.
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