Profanation : Jussi Adler Olsen [Département V – Tome 2]

Titre : Profanation

Auteur : Jussi Adler Olsen
Édition : Albin Michel (2012)

Résumé :

« Profanation », le deuxième tome de la série, ne décevra pas les fans du tandem atypique et attachant que forment le cynique inspecteur Carl Mørck et son mystérieux assistant syrien, Assad.

Sur le bureau de Mørck, le dossier d’un double meurtre impliquant une bande de fils de famille, innocentée par les aveux « spontanés » de l’assassin.

Mais très vite l’inspecteur s’aperçoit que l’affaire, hâtivement bouclée, comportait des zones d’ombre.

Quel rôle ont vraiment joué, il y a vingt ans, trois des hommes les plus puissants du Danemark ?

Cercles très fermés des milieux d’affaires, corruption au plus haut niveau, secrets nauséabonds de la grande bourgeoisie…

Adler-Olsen mêle à la perfection suspense implacable et regard acerbe sur son pays.

Critique :

La pub n’était pas mensongère : le deuxième tome ne m’a pas déçu et c’est avec grand plaisir que j’ai retrouvé mes deux compères, Carl Mørk et son aidant syrien : Assad.

Petit plus, on nous a ajouté un personnage à cette fameuse division du Cold Case danois : Rose ! Une charmante (hum) aidante qui ne se laissera pas marcher sur les pieds et emmerdera Mørck à du cent à l’heure.

Scénario toujours bien travaillé : comme pour la fois précédente, nous passons du temps avec nos amis policiers mais aussi avec la bande des tueurs de faisans (titre original du livre), ces jeunes qui, lorsqu’ils « étudiaient » dans un pensionnat huppé, aimaient tabasser, tuer ou ruiner les carrières des autres.

Ils étaient six : 5 garçons et une fille (beaucoup de possibilités). L’un est décédé, un autre – le moins nanti – purge une peine de prison et Kimmie, la fille, a disparu

L’auteur nous fait passer de ces 3 membres masculins du groupe – Sans Difficultés Financières – sadiques, salopards, violents, imbu de leur personne et non fréquentables à celle de Kimmie, leur ancienne complice, devenue Sans Domicile Fixe (même lettres – SDF – destins différents) et qui se cache.

Cette dernière nous réservera quelques surprises, à nous et à Carl Mørck.

Je tire mon chapeau à l’auteur qui a réussi à me faire aimer un personnage a priori détestable : Kimmie ! Elle aime le sang, ça l’excite, elle peut vous tuer et croyez-moi, elle prendra son pied en le faisant.

Mais malgré tout, en découvrant sa vie, son destin, on ne peut avoir que de l’empathie pour elle. J’avoue qu’elle m’a arraché quelques larmes à la fin.

Pour les autres ? Rien pour les racheter, eux ! Ce sont vraiment des salauds, imbus d’eux-mêmes et tout plein de fric, ne faisant aucun cas de la vie d’autrui.

Assad m’a tiré quelques sourires, avec sa manière de faire, de penser, de parler et sa bonne entente – quasi en intelligence – avec Rose est des plus agréable. Ils en feront voir à Mørck tous les deux.

Mørk, lui, reste fidèle à lui-même : il suffit qu’on lui demande de résoudre une vieille enquête pour qu’il n’ait pas envie.

Alors, il faut ruser, éveiller sa curiosité (comme déposer un dossier anonymement sur son bureau encombré) et là, tel un chien sur la piste d’un rôti, il renifle et remue la queue (surtout en présence de la belle psy !).

Malgré tout, comme c’est un têtu, il suffit qu’on lui interdise de s’en occuper pour qu’il fasse tout le contraire ! Pas trop compliqué de le manipuler, lui… Vous désirez qu’il fasse quelque chose ? Interdisez-le lui de le faire.

Notre flic devra se battre afin de mener à bien cette ancienne enquête (20 ans d’âge), les bâtons dans les roues ne manquant pas à l’appel, ni les coups de pelle dans les tibias.

Vous pensez bien que l’on ne remue pas une vieille affaire dont on possède déjà le coupable, lui-même ayant avoué le double meurtre (celui qui n’était pas un fils de riche).

Oui, mais… et si ce n’était pas vraiment lui ? Et si les autres, ses anciens copains de classe, étaient les vrais coupables ?

Et vous pensez que les gros plein de fric vont le laisser faire ? Nooon ! Z’ont le bras long, en plus. Il est de la merde qu’il ne faut pas remuer, elle risquerait d’éclabousser et certains scandales ne peuvent avoir lieu quand les protagonistes sont haut placés.

Heureusement que Rose et Assad sont là pour l’aider… Sans parler de son ami paralysé, Harry, qui lui donnera quelques pistes des plus instructives.

Chez Adler-Olsen, les enquêtes vont à leur rythme, pas trop vite, mais je n’ai pas baillé une seule fois parce qu’il arrive à vous tenir en haleine, alternant les chapitres, les croisant, nous montrant la convergence entre les différents protagonistes jusqu’au final… et c’est dans les derniers chapitres que l’on comprend le prologue.

Magistral ! Je ne dis rien de plus.

Lu dans le cadre du challenge « Thrillers et polars » de Liliba.

 

16 réflexions au sujet de « Profanation : Jussi Adler Olsen [Département V – Tome 2] »

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  2. Ping : Bilan livresque : Mars 2013 | The Cannibal Lecteur

  3. J’ai lu le 3 (je pense.)? Bref, celui qui s’appelle Délivrance, et autant l’enquête me semblait au départ intéressante, autant je me suis vite ennuyée :/ Comme tu le dis pour ce tome, l’enquête ne va pas trop vite et du coup je trépignais à voir les enquêteurs mettre autant de temps à découvrir ce qui était évident de mon point de vue.

    Quant à Rose, tu verras que tu n’es pas au bout de tes surprises avec elle…

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    • Je me doute que l’auteur doit nous réserver des surprises avec ses trois personnages, parce que « l’accident » des trois flics, tirés à bout portant, une semaine après que le type dans la cabane ait été abattu, c’est plus que louche.

      Assad et Rose doivent avoir autant de squelettes au placard que Carl Mørk lui-même.

      Chouette, j’aime les surprises !

      Délivrance, c’est le 3, avec la bouteille à la mer. Je ne l’ai pas lu, mais je sais que Gruz (membre Babelio et possesseur d’un blog) l’a adoré.

      A lire et à faire son avis !

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  4. Ping : Challenge « Thrillers et Polars  | «The Cannibal Lecteur

    • Je ne m’y suis pas encore mise, à la liseuse, j’attends et j’attends toujours d’avoir vraiment envie de me faire ce plaisir.

      J’aime trop le papier… mais pour le dernier King « 22/11/63 », j’aurais bien aimé une liseuse car le livre fait son poids !

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    • Je ne m’y suis pas encore mise, à la liseuse, j’attends et j’attends toujours d’avoir vraiment envie de me faire ce plaisir.

      J’aime trop le papier… mais pour le dernier King « 22/11/63 », j’aurais bien aimé une liseuse car le livre fait son poids !

      Je ne spolie rien dans ma critique, mais si tu veux garder le suspense, non, ne lis pas !

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      • Je n’en voulais pas, mais on me l’a offerte… en fait je ne m’en sers pas à la maison, juste si je bouge le we (ce qui est super rare) ou pour les vacances… mais ça ne m’empêchera pas de partir cet été avec 15 bouquins, c’est tout mon bonheur, même si ça fait hurler mon homme !

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        • Le mien regarde toujours mon sac avec circonspection, me demandant si je suis sûre que j’aurai le temps de lire tout…

          Mais la liseuse, les pieds dans la piscine, ça l’fait pas, trop dangereux.

          Personne chez moi n’oserait m’offrir une liseuse ! *rires*

          Ils ont tâté l’affaire en me posant des questions qu’ils pensaient discrète…

          Toi, au moins, tu les porteras pas, tes 15 bouquins !

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