Le parfum de la chatte en noir et autres pastiches érotiques de romans policiers : Liebig

 Titre : Le parfum de la chatte en noir et autres pastiches érotiques de romans policiers

Auteur : Etienne Liebig
Édition:  La Musardine (2010)

Résumé :
« Les grands policiers et les grands criminels de la littérature classique ont évidemment une sexualité, mais celle-ci, pour des raisons de censure et de bienséance, n’a jamais pu s’exprimer, faisant de nos héros des êtres impuissants ou frigides.

Il fallait que cette injustice soit réparée.

C’est pourquoi, dans un souci de vérité historique qui les honore, les éditions La Musardine m’ont confié cette haute mission de rendre à tous ces personnages qui peuplent notre inconscient collectif une vie sexuelle aussi riche et diverse que leur vie aventureuse.

J’ai essayé modestement de pasticher au plus près des styles originaux, les histoires de ces héros et héroïnes de notre mythologie moderne qui ont tous fait l’objet déjà, de très nombreuses adaptations plus ou moins fidèles ».
Etienne Liebig.

Dans Arsène lupin, gentleman gamahucheur le célèbre héros s’intéresse au derrière de la femme d’un ministre et imprime ses initiales à la naissance de son anus. Le vol de papier et d’un tableau serait-il un subterfuge pour s’occuper de la dite dame ou le contraire? Une reconstitution est nécessaire pour résoudre cette énigme. L’auteur tente de se rapprocher du style de Maurice Leblanc, remarque qui vaut pour tout le recueil, tout en y injectant un ton de vaudeville bourgeois.

Dans Le Parfum de la chatte en noir Rouletabille enquête sur le suicide supposé d’un artiste qui a été en fait étouffé par une nonne criminelle ancienne connaissance de notre héros! Il mènera l’enquête courageusement quitte à en perdre la vie dans un duel acrobatique. Au programme enquête lubrique, profanation, nécrophilie et amitié rapprochée avec des nonnes, tout pour se faire des amis!

Dans L’Héritier aux deux trous on retrouve un Sherlock Holmes lubrique et bien sûr drogué qui enquête sur l’enlèvement du fils héritier d’un riche banquier. Mais pourquoi le dit riche banquier a-t-il choisit comme épouse pour sa progéniture une prostituée qui n’a pas froid aux yeux? Cela cacherait-il un secret de famille bien encombrant? Au programme secret de famille et lesbianisme particulièrement inavouable dans cette Angleterre victorienne.

Dans Les Véritables mémoires du vit de Vidocq on suit l’enquête de la mort d’une riche héritière. Notre policier appliquera des méthodes bien particulières, modernes et pas franchement catholiques pour réunir des preuves. Il devra explorer les bas-fonds pour retrouver les assassins ce dont il ne se plaindra pas! A noter un lexique bien utile sur l’argot de l’époque à la fin de la nouvelle.

Dans Fantômas contre l’inspecteur Juve et le jeune journaliste Fandor on apprendra que pour provoquer la chute de Fantômas il suffit de le faire chanter de façon bien particulière avec l’aide de sa fille.

Dans La Mystérieuse histoire du gode d’ivoire Hercule Poirot devra donner de sa personne afin de comprendre non seulement qui est le voleur du dit objet mais aussi comprendre l’histoire de famille qui se cache derrière les mystérieuses initiales gravées à sa base.

Enfin dans Morsure sénile Miss Marple doit déjouer un maître chanteur, ayant jeté son dévolu sur un prêtre bien coincé et confident de tout le village, qu’elle pourrait bien connaître. Au programme flegme anglais bien coincé comme il faut et conspiration pour gagner un pari lubrique !

Critique :
Bon, les enfants, allez lire votre dernier « Picsou Magazine » et passez votre chemin, vos yeux curieux n’ont rien à faire ici.

Parents, je ne suis pas responsable si vos enfants lisent cette critique.

Majeurs ou « grands de 16 ans », vous êtes les bienvenus pour cette critique un peu plus osée de par l’ouvrage en question.

Que vous dire après ma lecture ? Si j’ai la larme, ce n’est qu’à mon oeil, et non, ce n’est pas dû à l’émotion de ma lecture.

Que vous dire d’autre ?

Juste que si la viande de cochon est fortement déconseillé crue, il en va de même  pour les récits dits « cochons »… Trop cru, c’est indigeste !

Certes, vous me direz que je savais à quoi m’attendre en achetant ce bouquin dans un rayon sombre d’une bouquinerie. Oui, je me doutais du caractère « coquin » de la chose et des récits.

J’ai dit « coquin », pas « cochon » ! Toute la délicatesse de l’affaire se trouve dans cette différence subtile entre les deux termes.

Pour ceux et celles qui ne me connaissent pas, je vous signalerai que je n’ai rien d’une puritaine, ni d’une vierge effarouchée (je suis sagittaire, en plus) et que mon esprit est aussi mal tourné qu’il est possible de l’être.

Ayant lu des livres de Frédéric Dard, le père littéraire du commissaire « San-Antonio », je peux vous dire que les récits de parties de jambes en l’air – qui sont plus que légion dans les livre de Dard – ne me font pas rougir, ni pousser de hauts cris de pudibonde (Pudi Bond, la soeur de James) et que la brouette de Toronto n’a plus de secret pour moi. Le langage cru ne me fait pas rougir non plus.

Bref, on pourrait croire que ce genre de récits était fait pour moi.

Oui, mais à une seule condition : que le niveau soit un peu plus relevé et que le langage ne soit pas aussi plat. Il n’y a aucun volume ! C’est cru, ça manque de sel et de quelques piments, c’est plat et sans poésie.

Les descriptions crues, qui sont passées comme dans du beurre dans les romans de Dard, ont bloqué chez Liebig. Et oui…

Étant aussi une grande habituée des fan-fictions avec des lemmons (récits destiné aux plus de 16 ans au moins, autrement dit, qui comportent une ou plusieurs scènes de sexe plus que suggérée), j’apprécie que l’aventure horizontale (ou verticale, on a le choix de la position) me soit contée dans des termes poétiques.

Que cela soit suggéré tout en finesse, ou, si l’auteur va au fond des choses, que cela soit décrit avec des termes corrects.

Non, je n’ai rien contre le vulgaire, mais entre nous, n’importe quel écrivaillon du dimanche est capable de torcher un lemmon quelconque avec un langage tout aussi quelconque tel que : « il enfonça sa b*** dans son c** »  ou « elle me su** la qu*** toute la nuit » (je vous mâche le travail, les Astérix – le Gaulois, celui qui vit en Gaule – remplacent le nombre exact de lettres manquantes).

N’importe quel couillon peut le faire et pour pas un balle.

Donc, en achetant ce livre, avec l’oeil égrillard, je m’attendais à passer un bon petit moment coquin tout en restant dans la métaphore suggestive ou, du moins, dans des descriptions très osées, mais tout en restant dans le langage correct.

Bien mal m’en pris, comme vous vous en doutez.

J’avais plus l’impression de me retrouver dans un livre destiné à des gros obsédés du langage cru que dans un pastiche « osé » ou « coquin ».

Là où le père Dard me faisait rire, Liebig m’a fait boire le bouillon (pub déguisée).

Quelle est l’utilité de commencer un récit avec un Holmes qui se l’astique consciencieusement ? De nous parler d’un Watson qui se fait dessus, comme un môme dans son Pampers ?

Même avec le second degré, ça coince. Même en lubrifiant encore plus mon humour, ça ne passe toujours pas.

D’accord, ces messieurs « les hommes » ont tendance à se grattouiller, dès le réveil, et pas derrière les oreilles, mais plutôt au niveau des valseuses…

Mais là, c’est moi qui me suis grattée la tête de perplexité en lisant le récit que nous contait le docteur Watson, nous expliquant que Holmes se les grattait, comme toujours quand il était dans un moment d’intense réflexion… *long soupir*

Et je ne vous parle même pas du langage qui n’était pas châtié… Vulgaire, tout simplement.

Une impression que l’auteur avait juste envie d’utiliser les mots irrévérencieux, juste pour le plaisir de les écrire, comme un sale gamin.

Diantre ! Des récits salaces et osés, j’en ai lu une tripotée, mais les auteurs (et de fan-fic en plus !) utilisaient un vocabulaire correct, rendant leurs récits bien plus émoustillants.

Là, ça vous refroidirait plus qu’autre chose.

Je vous épargnerai les détails scabreux des autres récits, ça n’en vaut pas la peine. On a déjà usé assez de papier ainsi en imprimant ce livre et j’ai abandonné la lecture, laissant tomber les deux dernières histoires.

Je veux bien qu’il faut sans doute prendre les récits au second degré (que je possède pourtant), dans une version plus parodique qu’autre chose… mais tout de même, je suis déçue de ma lecture qui me fit soupirer d’ennui plus qu’autre chose.

L’auteur aurait pu nous régaler de la Chose tout en poétisant l’acte, en métaphorisant le tout, en changeant de ton entre les histoires.

« En variant le ton », comme disait Cyrano !

Oui, l’auteur aurait dû utiliser des images, comme Colette Renard dans ses chansons…

Que voilà une riche idée !

Agricole : il aurait pu nous parler de « labourer » (en un mot, svp), « d’ensemencer », de « planter le soc de la charrue », de « semer à tous vents », de « butiner le pistil », de « planter la courgette », « taquiner le goujon »,…

Littéraire : de « tremper sa plume dans l’encrier », »effeuiller »,

Gourmand : « dévorer le rouleau de printemps », « astiquer l’asperge », de « bouffer la cressonnette »,…

Bref, il aurait dû nous servir son pastiche un peu moins cru ou du moins, de manière plus amusante.

Dard, relève-toi, et réécrit le moi !

*Toute allusion à des mots « coquins » ou « sexuellement imagés », dans cette critique, serait purement fortuite !!

Les nouvelles « L’Héritier aux deux trous »; « La Mystérieuse histoire du gode d’ivoire »; « Morsure sénile » ont été relues avec une grimace pour illustrer ma 69ème critique du Challenge « Thrillers et polars » de Liliba.

« L’Héritier aux deux trous » participe aussi au Challenge « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddic, au Challenge « I Love London » de Maggie et Titine, au Challenge « Le mois anglais » chez Titine et Lou et au Challenge « Victorien » chez Arieste.

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28 réflexions au sujet de « Le parfum de la chatte en noir et autres pastiches érotiques de romans policiers : Liebig »

    • L’idée était super géniale, elle aurait mis du piment, mais l’auteur a choisi un style fort lourdingue dans les descriptions du sexe, et au lieu d’avoir un récit savoureux et croquant, c’est vulgaire.

      Vraiment dommage ! J’ai râlé tout plein.

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  3. La brouette de Toronto n’a plus de secret pour toi ? Eh bien faudra que tu m’expliques !!!!
    Le titre me tentait énormément, mais la vulgarité, j’ai du mal alors je passe mon tour…

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  5. Bonjour, vous pourriez peut-être essayer les récits « osés » de Maurice Leblanc! ça serait sans doute mieux d’après les critiques que j’ai lu (je mets des guillemets, parce que, n’ayant pas encore lu les textes, je me demande ce qu’était l’érotisme de la fin du 19ème… 😉 )
    C’est d’autant plus dommage que la couverture était prometteuse (et oui, j’avoue, parfois j’achète le livre à cause d’une couverture… et parfois, je ne suis pas déçue!)
    merci pour cette chronique haute en couleur !

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  6. Bon je passe mon tour 🙂 Je n’ai rien contre le genre (j’ai d’ailleurs récemment chroniqué « les soeurs à l’envers ») mais je n’aimerais pas trop retrouver des personnages dont j’ai une certaine vision en train de s’astiquer consciencieusement le manche… et comment mettre Miss Marple dans un récit cochon ?? vite qu’on me passe mes sels !

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    • Récits érotiques, j’adhère, j’ai lu assez de fanfic coquine que pour dire « encore » parce que les auteurs avaient utilisés des termes corrects, mais ici, c’est gras et plat. Aucune once de logique dans les plans cul, c’est limite vulgaire.

      Passez votre tour ou achetez les magazines sur les plus hautes étagères de chez votre marchand de journaux ! c’est de la même veine.

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    • Le livre est à chier et j’ai eu du mal à relire l’affaire des deux trous…

      Oui, je lis un livre pas jour, mais ils sont assez fins, donc, pas trop difficile. Je me lève un peu plus tôt, je vais coucher tard, je lis dans le métro, au boulot (presque rien à faire) et j’ai le temps de lire à fond, plus quelques récups bien méritées.

      C’est pas toujours ainsi.

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