Moisson Rouge : Dashiell Hammet

Titre : Moisson Rouge

Auteur : Dashiell Hammet
Édition : Folio Policier

Résumé :
Depuis quarante ans, Elihu Willsson règne en maître absolu sur Personville, petite cité minière du Montana. Pour contrer l’agitation syndicale, il a fait appel à des gangsters qui ont pris le contrôle de la ville.

Scandalisé par cette situation, son fils Donald engage un détective, le Continental Op, mais est assassiné peu avant l’arrivée du privé. Celui-ci, après avoir démasqué le meurtrier, décide par loyauté envers son client, de « nettoyer » la ville.

Premier du genre, ce livre, publié d’abord en feuilleton dès 1927, constitue l’archétype du roman noir.

Hammett impose une nouvelle forme d’écriture objective et traite de la vie sociale avec une extrême violence. Personville – et son alliance entre les hommes de pouvoir et la pègre – est un microcosme des États-Unis à l’époque de la prohibition.

Créant un thème repris depuis par de nombreux romanciers, le Continental Op, enquêteur anonyme favori de l’auteur, se retrouve seul contre tous. Une expérience dont il sortira brisé.

Critique :
« La Moisson rouge » ? Une nouvelle méthode pour vendanger ? Non, nous sommes dans la mythique « Série Noire », faut du crime… à moins qu’on n’ait moissonné les vendangeurs dans la foulée. Oh, j’y suis : le livre parle un carnage lors d’une réunion des caciques du parti socialiste Belge ! Non ?  Alors, qu’est-ce que c’est que cette moisson rouge ?

Oh, ça y est ! Le Standard de Liège qui a raflé toutes les compétitions de foot ? Oups, impossible, la « Série Noire » ne s’occupe pas de science-fiction… (seuls les Belges comprendront la blague mais je peux l’expliquer par MP).

Alors, quoi-t’est-ce ?

C’est l’histoire démente d’un détective privé qui est appelé dans la charmante et plaisante Poisonville, gangrénée par la pègre parce que Elihu Wilsson, qui détenait, entre autre, les industries minières et une banque,  a engagé des briseurs de grève pour faire rentrer son personnel dans le rang.

Hélas pour lui, il n’était plus le chef, les gunmen régnaient sur la ville, l’ayant dépouillé de son titre de calife. Le fils étant scandalisé par le comportement de son géniteur, a fait venir un privé. Pas de chance, le fiston est refroidi.

Alors notre détective de l’agence Continental de San-Fransisco va quand même jouer au Monsieur Propre et tenter de nettoyer les écuries d’Augias en montant, non pas les chevaux, mais les truands les uns contre les autres.

Faut les aspirines, parce que les ramifications sont nombreuses, vu que tout le monde mange à tous les râteliers et que chacun retourne sa veste. La police ? Tous des vendus ! Notre privé à du pain sur la planche et va devoir ruser, manipuler, mentir, jouer avec les égos afin que tout le monde s’entretue. Sans qu’il ne s’en émeuve, en plus.

Cette immersion dans les États-Unis des années vingt où les bootleggers sont les rois (suite à la prohibition de l’alcool) ne vous laissera pas indifférent. Jusqu’où peut-on aller pour faire régner la justice ? Peut-on utiliser ce genre de méthode un peu borderline pour liquider les truands ?

La violence est omniprésente, bien que sans trop de détails, mais on termine la lecture avec sacré un tas de cadavres. C’est le moment d’acheter des actions dans les pompes funèbres. Le seul secteur qui ne dépérit pas…

Et comment fait-on le nettoyage ? On commence avec un prélavage et les premières saletés tombent comme des mouches, on injecte le produit de lavage qui commence à effacer un bon nombre de taches, le rinçage n’est pas triste, le sang coule à flot… Pour ce qui est de l’essorage, la sulfateuse entre en action et ça dézingue de partout.

Un truc de fou ! Allez, je vais compter les cadavres… Un, deux, trois, oh, arrêtez de bouger,… seize ! Non, l’empilement est trop important, on ne s’y retrouve plus. Il doit y en avoir beaucoup plus.

Notre privé, c’était lui aussi le fiston de Machiavel, « divisez-les pour les séparer afin qu’ils s’annihilent eux-mêmes », par contre, il devait avoir un sacré bon ange gardien pour s’en sortir sans une égratignure.

A découvrir…

Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2013-2014).

CHALLENGE - Thrillers polars 2013-2014 (2) CHALLENGE - DEstination la PAL CHALLENGE - Faire fondre la PAL

12 réflexions au sujet de « Moisson Rouge : Dashiell Hammet »

  1. Ping : Bilan Livresque de Juillet 2013 | The Cannibal Lecteur

  2. Ping : Challenge "Thrillers et polars" 2013-2014 : Et c’est reparti pour un tour ! | The Cannibal Lecteur

  3. Je crois aussi avoir compris ta blague, depuis que je fréquente des belges, tout s’éclaire !!! 😆 Mais avec tout le respect que j’ai pour cet auteur, c’est trop sanguinolent pour moi !!! J’adore ton billet ! 🙂

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    • Le sang n’est pas visible, et puis, quand des crapules meurent, ça ne me fait pas mal…

      Tu vas être incollable sur notre pays de fous, mais fais gaffe à l’interro sur les institutions belges… même nous on ne comprend plus rien ! 🙂

      Merci du compliment !

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        • Entre le Fédéral, les Régions, les Communautés, au nombre de trois à chaque fois, hormis le Fédéral, il y a de quoi perdre son latin !

          La Région Bruxelles-Capitale, la Région flamande et la Région wallonne, toutes avec des compétences… (3)

          La Communauté flamande de Belgique, plus la Communauté française de Belgique (Communauté Wallonie-Bruxelles), sans oublier la Communauté germanophone de Belgique (3)

          L’État fédéral englobe les Communautés et les Régions.

          Tu imagine le nombre de ministres de l’éducation chez nous ? Un au fédéral, trois pour les régions et trois pour les communautés ?? Ils n’ont pas les mêmes compétences, mais rien n’avance ! 🙂

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          • Haaan, c’est davantage que 3 au carré on dirait !!! Laisse tomber, je vais oublier dans huit jours ou alors il faut que je copie !!! Heureusement que c’est petit… Tout le monde veut le gâteau et le beurre du gâteau non ? J’avoue n’avoir pas parlé de ça ni avec Argali, ni avec Anne, en même temps nous avions d’autres choses à nous dire !!! 😆
            Bises et bonne fin de soirée ! (fraîche j’espère)…

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            • C’est tellement complexe que même nous nous ne nous y retrouvons plus. De plus, je pense que mes compatriotes ne viennent pas sur des blogs à vocation littéraire pour causer politique, ça donne mal au crâne !

              T’inquiètes, j’ai déjà tout oublié de mes institutions, mon disque dur cervical étant rébarbatif à toutes ces horreurs.

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    • Et oui, le Standard de Liège est au foot belge ce que le PSG était au foot français : souvent attendu, des supporters fous, limite barjots, mais jamais dans le haut du classement ! Enfin, il eu le titre de champion de Belgique il y a quelques années… Il était temps, ils courraient derrière depuis plus de 25 ans au moins.

      Embêtant, je ne peux plus raconter la blague « Comment reconnaît-on une vieille voiture à Liège ? Il y a un autocollant « Standard Champion » dessus ».

      PTDR !

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  4. Le Hard-boiled n’est pas mon genre préféré (à cause des stéréotypes et de la noirceur), mais je reconnais à Hammet un talent monstre, et cette moisson est définitivement sur la liste « à lire » !
    Merci pour la critique, et l’humour!

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    • De rien ! Avant, je ne lisais jamais ce genre de roman, je m’y suis mise depuis peu et pas de regret, je découvre d’autres plumes, j’ouvre mon horizon et je l’assombris aussi ! 🙂

      Stéréotypes ? Oui, j’avoue, il y en a, mais tout le talent de l’auteur est de les faire passer comme une lettre à la poste, le jour où elle n’est pas en grève.

      Tout le talent réside là…

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