Tabou : Casey Hill

Titre : Tabou

Auteur : Casey Hill
Édition: Belgique Loisirs (2012)

Résumé :
Reilly Steel, experte de la police scientifique, a quitté la Californie pour un poste à Dublin. Elle espère fuir un sombre passé familial, mais se retrouve rapidement mêlée à une série de crimes atroces, dont chaque mise en scène provoque l’effroi.

Et dans le jeu du chat et de la souris que mène le tueur, il devient bientôt évident que celui-ci en a particulièrement après Reilly…

POLAR - image_4Critique :
Non mais allo quoi ? C’est quoi ce bouquin ? Des auteurs de la maison Harlequin se seraient-ils mis en tête de nous faire une farce monumentale et d’écrire un thriller ? Le tout sans nous prévenir par le sigle « Mira » adapté à cette collection, les petits salopiauds ?

Ou alors, les auteurs, en vacances, auraient confié la rédaction des 100 premières pages à leur p’tit nièce de 12 ans ??

Pourtant, à la première analyse, ce roman de Casey Hill (deux auteurs, mari et femme), publié en avant-première chez Belgique Loisirs avait tout pour plaire : une cover ou se mêlaient une lame de rasoir sur une tache de sang, le tout imprimé en relief sur un fond beige (style « palissade ») qui avait fait saliver ma rétine et ma pupille.

Bref, ces petits détails et le fait que la romancière était décrite comme « confirmée » et classée régulièrement numéro 1 sur les listes des best-sellers en Irlande (donc, sous-entendu une bonne auteur) donnait envie de découvrir le 4ème de couverture.

Lui aussi me plaisait bien.  Ok, j’emporte ! Emballé c’est pesé.

Le début du roman s’attache à nous présenter l’héroïne, Reilly Steel, une américaine experte dans le domaine médico-légal. Elle a fait ses classes au FBI et s’est expatriée depuis peu dans le pays d’origine de ses ancêtres, la verte Erin (l’Irlande, pour si jamais Nabilla nous lisait, ce dont je doute).

Un meurtre sordide (ce ne sera pas le seul) deux corps nus, de la cervelle répandue style « je retapisse les murs avec ma matière grise » le tout sur fond d’expertise médico-légale. A priori, pour qui me connait un peu, ce genre de soupe aurait dû me ravir.

Mouais… Là où j’ai commencé à avoir l’impression de me trouver dans un livre style « Harlequinade Roucoulade », c’est quand l’auteur a insisté plus que lourdement sur le fait que l’héroïne, elle était terriblement bêêêêêllle ! Blonde aux yeux bleus et suuupppeeeer intelligente ! L’auteur ne se prive pas de nous le répèter plusieurs fois, noir sur blanc.

Super compétente aussi (en un ou deux mots, au choix) car son taux de réussite d’affaire criminelle est comme le taux de cholestérol d’un habitué du MacDo : plus de 80% !

Reilly est aussi une gentille donneuse de leçon : « Tu regardes trop les séries télés » et d’expliquer au bleu de service, « comme si elle s’adressait à un gamin de 5 ans » (oui, c’est écrit !) que « Non, non, on ne ramasse pas une arme par le canon avec un crayon, on pourrait déplacer les dépôts de poudre dans le canon ! Tu le prends avec des gants et par la crosse, mon gars ».

Diable, Horatio Caine, Gil Grissom et Mac Taylor, les grands Experts de la télé ne nous l’avaient jamais dit !

Bon… Passons, me dis-je. Jusqu’à ce que je tombe sur des passages dignes des Harlequins : déjà le style d’écriture était d’une platitude abrutissante, gnangnan et neuneu sur la première centaine de pages ! Sérieux, j’ai lu des annuaires téléphoniques mieux écrit que ça !

De plus, les pensées que le narrateur accorde à Reilly sont dignes des pensées d’une série de chez AB Production ou d’une héroïne Harlequin, le champion de la banalité à bas prix !

Extrait (et j’ai pris la plus relevée…) : « Par le passé, son instinct l’avait beaucoup aidée et elle ne comptait pas l’ignorer pour la simple raison qu’un rouquin de policier irlandais trouvait ses méthodes stupides et inutiles. Pourquoi se soucier de lui ? Elle n’en faisait qu’une bouchée d’un gars comme lui, mais elle n’allait pas se rabaisser à cela ».

Oh, notre héroïne est cannibale à tendance anthropophage ! Elle bouffe ses collègues au petit déj… Une Troll sommeille dans ce joli petit corps.

Au rayon des « qualités », mademoiselle a aussi un odorat suuupppeeer développé et l’auteur nous le ressort toutes les dix pages. Odorat développé à tel point que si vous avez mangé de l’ail la veille, elle le sent. Plus terrible que le chien de race Saint-Hubert ! (belge).

Pire, sur une scène de crime dont le cadavre date de plusieurs jours, elle ne couvre pas son nez, non, elle hume et elle filtre les différentes odeurs mieux que les filtres des centrales nucléaires.

Et que sent-elle sur cette scène de crime, ami lecteur ? Accroche-toi à ton transat parce que ça va dépoter grave… Elle sent le parfum de la mort !

T’en est tombé de ta chaise, hein ? Attends, mieux encore, elle va nous filtrer une autre odeur qui va déchirer ta race : la chair faisandée ! Elle doit être la seule à la sentir, à mon avis…

Oh, au rayon des défauts, elle ronge ses ongles (pas bien !), a perdu sa soeur dans des circonstances que l’on devine tragique (on en apprend plus au fur et à mesure de cette lecture torture) et papa est devenu alcoolo. Elle est aussi accro à son boulot… C’est un défaut, non ?

Bon, à un moment donné, les auteurs ont relevé leur p’tite nièce du dur labeur de l’écriture gnangnan et heureusement pour moi, le reste du roman était « passable ». Pas transcendantal, mais comparé aux débuts laborieux, on a relevé d’un p’tit cran le niveau. Et comme je râlais d’avoir dépensé de l’argent pour ce livre, j’ai continué à lire.

Dommage qu’il souffre de ces défauts d’écriture indignes d’une  romancière « sois-disant » confirmée parce que le pitch était excellent et les crimes se référant à papa Freud étaient bien trouvés.

Au rayon des bonnes nouvelles, j’ai été étonnée de l’identité du coupable, mais j’ai trouvé que les raisons du meurtre « originel » étaient un peu légères ou trop poussées parce que pas assez développées…

Quant au duel final Reilly-Coupable, même le pire des scénaristes du plus mauvais western spaghetti en aurait fait un peu plus, plus long, ajouté plus de tension, plus de sueur dans les yeux, plus de tremblements dans les mains qui tenaient les colts,…

Happy end à la Bisounours… non, à la Harlequin ! Et les flics qui n’aimaient pas Reilly au début en sont devenu tout fiers ensuite. Bref, tout le monde l’aime, cette fille, sauf moi.

Par contre, on reste avec certaines questions sans réponses…

Non, mais allo quoi ? On a abattu des arbres pour imprimer ce truc ? Mais que foutaient les Écolos ce jour-là ? Et l’éditeur qui l’a éditée, il avait fumé la moquette ou était-il un fan du style d’écriture d’une platitude absolument abyssale de la collection Harlequin ?

On ne le saura jamais…

Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2013-2014).

CHALLENGE - Thrillers polars 2013-2014 (2)CHALLENGE - DEstination la PALCHALLENGE - Faire fondre la PAL

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