Bye-bye, bayou ! / La fille des marais : Charles Williams

Titre : Bye-bye, bayou !                                        big_3-5

Auteur : Charles Williams
Édition : Gallimard (1964)

Résumé :
Jack Marshall mène la vie tranquille d’un policier de province. Une femme jolie et dépensière, un boulot stable, un salaire minable que quelques pots-de-vin rendent décent, et du temps pour aller pêcher dans le bayou, une sorte de lac entre étang et fleuve.

Oui, les choses iraient plutôt bien pour lui si, au fond de ce bayou, Jack n’était tombé sur une sirène blonde qui lui tourne la tête, et dont le mari violent et alcoolique, lui, est bien réel.

La sirène a un nom, Doris. Elle se montre d’abord farouche, puis finit par se laisser séduire. Autant dire que ce jour-là, Jack aurait mieux fait de se casser les deux jambes, car ce coup de foudre va déclencher une véritable tornade.

Petit plus : Charles Williams réussit le superbe portrait d’un homme à la personnalité ambiguë. Les difficultés de la vie, sa faiblesse de caractère transforment ce brave type en ciminel.

Ce qui ne nous empêche pas, et là est la force de Williams, de lui conserver toute notre sympathie.

Critique : 
Si la femme de Jack Marshall avait été moins dépensière, rien de tout cela ne serait arrivé ! Oui, je vous le dis.

Jack Marshall, flic de province, menait une petite vie tranquille. Boulot de flic pèpère, pots-de-vin récoltés chez les mères maquerelles du coin pour son shérif de chef, une épouse chiante,… Rien de transcendantal, me direz-vous.

Et cela aurait pu « rester, continuer, durer » si sa bourgeoise n’avait pas fréquenté des amies riches et voulu mener grand train, comme elles. D’ailleurs, si sa rombière n’avait pas insisté pour partir avec ses pétasses de copines à la mer, rien de tout ceci ne serait arrivé !

Hélas… Madame s’en va donc à la mer avec les derniers billets verts et Jack, dépité qu’à cause d’elle son compte en banque soit proche du niveau zéro (malgré les pots-de-vin qu’il chaparde à son chef), décide de prendre quatre jours de congé et d’en profiter pour aller pêcher dans le bayou (une sorte de lac, entre un étang et fleuve).

Tout aurait été pour le mieux, dans le meilleur des monde, si, au fond de ce bayou, Jack n’était pas tombé sur une sirène blonde qui lui a fait tourner la tête. Une sirène qui vit au fond du bayou avec un mari alcoolo et violent.

Doris… Un peu farouche, la sirène, au départ. Et Jack devient accro à elle sans même l’avoir touchée.

Revenu en ville, son esprit est tournée vers cette femme mystérieuse, à tel point que, bien que le shérif soit dans la merde avec un pasteur qui l’accuse de toucher du fric des tenancières de bordels et des gérants de tripots, malgré la menace d’un procès de la police devant le Grand Jury, Jack n’est là que de corps mais pas d’esprit.

C’est décidé, puisque sa pétasse prolonge son séjour à la mer, il va retourner quelques jours plus tard dans le bayou !

Ce jour-là, il aurait mieux fait de se casser les deux jambes, car son coup de foudre va déclencher une véritable tornade dans sa vie, et pas la tornade qu’il aurait espéré.

Il fallait le talent de Williams pour nous raconter cette histoire rocambolesque, mais plausible; pour nous donner de tels retournements de situation; pour manier un peu l’humour avec le tragique; pour insérer des tas de petites choses de la vie de la ville dans son récit; pour nous faire apprécier le personnage de Jack et pour nous planter le couteau si joliment à la fin, après des rebondissements remplis de suspense. Un vrai p’tit polar noir.

Dialogues au poil, scénario sans temps mort, suspense, pas trop d’humour parce que pas nécessaire, style d’écriture sans fioriture mais pas « plat » non plus, un personnage principal – Jack – qui a de la matière grise dans la tête et qui possédait un plan de bataille mitonné aux petits oignons !

Mais on oublie toujours un petit détail ! N’est-ce pas, Jack ?

Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2013-2014).

13 réflexions au sujet de « Bye-bye, bayou ! / La fille des marais : Charles Williams »

  1. Ping : Bilan Livresque Septembre 2013 | The Cannibal Lecteur

  2. Comment tu causes ! Je me suis régalée comme à chaque fois que je te lis ! J’aime bien ces livres qui nous emmènent dans le bayou, il y a une vraie ambiance !!! Mais quand tu dis sirène, j’espère qu’elle ne se baigne pas dans ces marécages, bouh ! Avec les crocos en prime… Cela dit il y a des hommes qui font tout pour mal tomber, on dirait qu’il les cherchent… 😉

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    • Pas de croco au menu ! Mais elle se baigne dans cet espèce d’étang/fleuve.

      Ce livre a été réédité chez Rivages & Payot sous le titre « la fille des marais », un babelien vient de me le signaler…

      Contente que tu te sois régalée, c’est ma tournée ! 🙂

      Oui, certains hommes cherchent les problèmes, mais là, ils lui furent causé par sa meuf qui dépensait plus qu’il ne pouvait gagner ! ]:->

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    • Merci ! Chacun sa tasse de thé, on peut aimer une critique et ne jamais avoir lu le livre ou ne pas avoir envie de le lire.

      J’adore les polars noirs et pour le mois/trimestre américain, je vais en dévorer !!

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    • Oui, d’ailleurs je vous propose, messieurs, de constituer une association « Les mâles heureux »…

      Il n’avait qu’à pas l’épouser aussi vite ! Voilà tout. Et lui dire « non » un peu plus souvent, na ! 🙂

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  3. Ah oui je rejoins l’avis d’Yvan 🙂 en tout cas je me suis bien marré à lire tes expressions. Quant à l’histoire ma foi, cela m’a l’air bien original, je ne crois pas avoir eu la chance un jour de croiser une sirène dans les méandres de mes nombreuses lectures ! AMitiés

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    • Merci mon petit mulot ! L’histoire est originale et avec Williams, tu ne sais jamais où il va t’entraîner. « Fantasia chez les ploucs » est un must dans le genre « mais où on va ? » et de drôlerie.

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    • L’amour est un truc chimique… bon, j’ai intérêt à sortir les bougies, moi, je sens que le romantisme est absent à l’appel en ce moment. 🙂

      TOUTES les emmerdes de Jack découlent de cet amour, comme il en a eu aussi en épousant sa pouf il y a 4-5 ans…

      Merci pour le « chouette », mon p’tit hibou.

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