C’est dans la boîte : Frédéric Ernotte

C'est dans la boîte - ErnotteTitre : C’est dans la boîte                                                big_4-5

Auteur : Frédéric Ernotte
Édition : Avant-Propos (2012)

Résumé :
Jeff Marnier. C’est mon nom. Je suis un inspecteur plutôt bien coté, voire admiré par certains. Comme tout le monde, j’ai mes problèmes. Les psychopathes ne manquent pas. Je bosse jour et nuit.

La vérité ? Je suis accro à la vodka, à la solitude, et depuis peu… à un site Internet. « La boîte noire ». C’est un endroit sombre. Un repère de flics. Un cloaque virtuel où je me sens chez moi. Tellement chez moi que j’oublie régulièrement de me coucher.

Que je sois éveillé ou non, c’est rarement bon signe quand mon téléphone portable sonne en pleine nuit. Un tueur de flics court dans la région. Catherine est morte. Je dois me mettre au vert quelques jours. Me protéger. Réfléchir.

La ronde des boîtes tombe à point nommé.

Je pars pour un huis clos secret entre inspecteurs. Une réunion entre des inconnus en mal de découvertes. Une nuit durant laquelle soulever le couvercle d’une boîte peut vous laisser des traces indélébiles.

POLAR - C'est dans la boîteCritique : 
Aviez-vous imaginé un jour que Sherlock recevrait un mail disant « Hercule Poirot souhaite chatter avec vous » ? Non ? Moi non plus, mais sur le forum de « La boîte noire », c’est possible !

« La boîte noire » est un forum réservé aux policiers, et donc, de par la magie des pseudos, tout devient réalisable.

Jeff Marnier (pseudo « Sherlock »), inspecteur de police en Gaume (Belgique) y est vite devenu accro. Cela lui permet d’évacuer un peu les tensions que son boulot procure, de discuter avec d’autres de son métier, car il vit seul et de toute façon, tout le monde n’a pas envie d’écouter les policiers parler de leur travail.

Les sujets sur le forum ne manquent pas. « Faire face à son premier cadavre », « Mes amis ne comprennent pas mon métier », « Accepter l’odeur de la mort », « Je ne dors plus », « L’humour noir en dix leçons »… je vais me régaler.

Lorsqu’un tueur de flic s’en prend à sa brigade et qu’il a besoin de se mettre au vert, c’est une fois de plus le forum qui lui donne l’idée de ses « vacances » forcées. « La ronde des boîtes » tombe à pic.

Quoi t’est-ce ? Une sorte de réunion Tupperware entre flics ? Non, mieux que ça : un huis-clos entre huit flics dans un châlet paumé dans le trou du cul du sud de la Belgique. Chacun doit rassembler dans une boîte à chaussures 5 objets/indices concernant une affaire élucidée ou non et les autres devront deviner l’affaire.

Les voilà tous réunis, 8 flics (5 hommes et 3 femmes) et leurs 8 boîtes. Que le jeu commence ! « The game is afoot ».

Une brillante idée que ce scénario des boîtes à indices que les autres doivent trouver à quelle affaire les objets se rapportent.

On se croirait dans une partie de Pictionary. Un Pictionary morbide.Vous imaginez que toutes les victimes de crimes dont nous parlerons ce soir avaient sans doute une famille, des amis, des projets… Et nous, enfermés dans ce cercle de décadence, nous avons fait des ces drames un vulgaire et pathétique jeu de société…

Les membres trouvent assez vite mais ensuite, le lecteur a le plaisir de découvrir l’affaire en question, et certaines sont racontées par la victime durant son supplice, ce qui vous fait courir l’adrénaline dans les veines.

L’auteur manie bien la plume, le rythme ne souffre d’aucun temps mort, tout est fluide, un peu de glauque bien dosé et de l’humour noir subtil.

Malgré leurs défauts, il faut reconnaître que les tueurs en série ont une forme de créativité qui force le respect. Vous imaginez-vous vous lever un matin en vous disant : « Eureka ! De la colle forte pour piéger mes victimes avec ce qu’elles croyaient être un moyen sûr pour rester en vie. Là, je tiens le bon bout. Ils vont baver de jalousie devant mon ingéniosité au club des meurtriers ».

Bien que le récit soit au présent, cela ne m’a pas posé de problème car l’écriture était soignée et les dialogues bien pesés.

J’ai aimé chaque histoires « policière » et je m’en suis repue avec délectation. Par contre, j’ai découvert une faute énorme. On parle d’un violoniste qui manie « l’archer » !! Oh, c’est un « archet ». Monsieur le correcteur, 10 coups de fouet pour vous.

Les personnages sont tous différents et nous les découvrons sous l’œil et les pensées de Jeff Marnier, le personnage principal du livre. De plus, l’auteur est un pervers (j’aime ça), parce qu’il introduit le doute : un des membres ne serait-il pas un intrus ? La tension monte chez le lecteur et on agrippe plus fort le livre.

Mon esprit pervers avait pensé à un truc de dingue et je voyais venir la fin comme si je l’avais lue avant.

Passant ma langue fébrilement sur mes lèvres, je gloussais devant le final que je voyais se profiler à l’horizon…

Ben j’en ai été pour mes frais parce que l’auteur m’a surprise d’une autre manière ! Magnifique ! Pervers ! Dingue !

Le coup de pied au cul par excellence. Des romans de cette veine, j’en redemande.

Le temps des enquêteurs bedonnants qui se grattent la tête en fumant leur pipe à la recherche d’une solution est révolu. Bienvenue dans le monde des cinglés en tous genres et des psychopathes plus imaginatifs les uns que les autres.

Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2013-2014).

CHALLENGE - Thrillers polars 2013-2014 (2)

29 réflexions au sujet de « C’est dans la boîte : Frédéric Ernotte »

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  4. J’adore cet chronique, j’ai adoré ce livre et puis, merde alors, j’adore les Belges.
    Voilà c’est dit. Il faut lire; ,il faut découvrir cet auteur.
    Tu sais Cannibal que je t’adore comme Belette.

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    • 😀 Ton message m’a fait rire !! Bon, puisque tu nous aimes, je te paie une bière et une frite ! 😉

      Le livre est super ! C’est court et c’est bon 🙄 Tout ne doit pas toujours être grand… 😳

      —————>> je sors !

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  5. là ça donne envie ! j’aime beaucoup les huis clos (huis clos à huit… tiens, ça serait un bon titre!)
    je note ! (ps : réussi à ne pas acheter de livre en janvier…et la pal descend doucement… c’est donc dangereux de venir faire un tour chez toi ! 😉 ).

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  6. Bigre et pas tintin bernique, une telle chronique. On va tous se ruer comme des moules sur la tartine ! On imagine la -perverse ?- belette à crocs dans ce polar et rien que de l’imaginer ainsi nous donne envie de nous lécher les babines en le dévorant. Merci , c’est noté 🙂

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    • Jolis jeux de mots, Régine ! Oui, je suis accro de ce livre, j’y ai planté mes croc et je suis devenue sociopathe sur le final, fallait pas me parler, sinon, je mordais. 😀

      Un coup de coeur de l’année, n’ayons pas peur de le dire. Du bluff et l’auteur est un pervers, j’adore ça, moi, les auteurs sadiques.

      Il a même réussi à me laisser sans voix ! C’est vous dire…

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  7. Ca a l’air vraiment sympa comme roman ! prenant et original avec de l’humour noir, je note dans un coin 🙂
    Grâce à toi, je me suis inscrite au challenge de Liliba !!

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    • Oui, de l’humour noir comme j’aime, de l’humour aussi, des crimes racontés, bref, un pitch plus qu’intéressant et bien trouvé, bien écrit, merde, quoi, c’est de la balle.

      Chouette, une nouvelle sur le challenge ! Tu verras que je suis le cauchemar de Liliba vu mes nombreuses fifiches !!

      Note bien le livre, dommage qu’il ne soit pas facile à trouver parce qu’il mérite une place de choix. C’est court mais c’est bon 😉

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  8. voilà donc que j’apprends que le sud de la Belgique est doté d’un trou du cul 😉 j’en apprends de belles ! Le pitch me semble bien original, je ne connais pas du tout l’auteur. En tout cas il t’a bien plu visiblement et tu en parles fort bien !

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    • Comment ? Le souriceau ne l’a pas lu ?? Mais je te prie de bien vouloir le noter de suite ! 😀

      Oui, la Belgique a un trou du cul et si ce trou du cul décidait de se boucher, le cerveau qui est en haut (le Nord) ne fonctionnerait plus… 😉

      Il m’a plus que plu, il m’a transporté et oui, il est encore possible de me surprendre malgré mes kilomètres de lecture !

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  9. La Belgique, l’autre pays du polar 😉
    Je suis bien d’accord avec ce que tu nous racontes là, Ernotte est bluffant pour un premier roman.
    On va lui en dire deux mots au salon de Bruxelles, tiens 😉

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    • Deux mots ? Si je sais, je lui dirai plus ! Mais vaudra que j’évite les « pfrfffpsstttt » genre de gargouillis de timidité devant l’auteur… 😀

      J’en ai encore mal mes fesses !! 😉 J’adore ce genre de roman, c’est court, mais percutant.

      Comme je dis toujours « c’est pas la taille qui compte » 🙄

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  10. Hi hi tu m’as fait rire, je t’imaginais « agrippée » à ton livre comme une bernique à son rocher ! L’adrénaline en plus car les berniques, hein, elles n’ont pas l’air inquiètes ! 😆 Je vois qu’il n’y a pas que moi qui manie le fouet en cas de coquilles ! Bah quand même un archer ne produit pas le même résultat qu’un archet !!! Je reste persuadée qu’il y a autant de flics cinglés que de psychopathes !!! Mais ça fait du bien de l’entendre, on se dit que…l’univers du crime a encore de beaux jours devant lui ! Keep calm Belette ans smile !!! 😀

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    • La bernique ! J’utilise la moule, moi, quand je parle d’être accrochée à un rocher ! 😀

      La coquille est énorme ! Je l’ai déjà vue dans des fanfictions sur Holmes, je grognais déjà sur ces jeunes filles qui ne savaient pas faire la différence entre un « archer » et un « archet », me demandant par là-même si elles avaient bien compris le roman « Son dernier coup d’archet », si elles avaient des dicos etc… 👿

      L’univers du crime a de beaux jours devant lui et les romans policiers aussi, quand tu crois le genre révolu, boum, on te le révolutionne ! 😀

      Oui, les flics cinglés sont flics pour ne pas faire le psychopathe… 🙄

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      • On voit que tu n’as jamais ramassé de bernique, il faut un couteau pour les décoller, elles font ventouse avec le rocher ! pas facile de les avoir ! A vrai dire c’est mon père qui ramassait, moi je regardais ! 😀
        La littérature en général est faite pour être « révolutionnée » mais il faut le faire intelligemment et avec style ! Ce qui est déjà pas mal !^^
        Bises du soir ! 😀 Je vais rejoindre mon Cercle celtique !!!

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        • Non, habitant à la campagne, les berniques ont du mal à pousser… 😀

          C’est du beau, papa bossait et toi, tu regardais !! 😀

          Bises de l’après-midi, je m’en vais rédiger deux chroniques 😉

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    • Je me suis repassé le début pour comprendre et c’était impossible à deviner !! J’avais tablé sur un truc, mais je me suis foutue le doigt dans l’oeil, c’était encore mieux que cela ! 😉

      Nous ne sommes pas toujours avec des chroniques à l’opposée l’une de l’autre 😀 Tout de même !

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