Les Quatre de Baker Street – T1 – L’affaire du rideau bleu : Djian, Legrand et Etien

Titre : Les Quatre de Baker Street – Tome 1 : L’affaire du rideau bleu    

Scénaristes : Jean-Blaise Djian et Legrand Olivier
Dessinateur : Etien David
Édition:  Vents d’Ouest

Résumé :
Trois détectives en herbe pour une enquête digne du maître de Baker Street ! Billy, Charlie et Black Tom sont inséparables.

Et pour cause : impossible de survivre seul dans l’East End londonien, peuplé de faux mendiants, de vrais ruffians et de franches canailles !

Heureusement, les trois amis peuvent compter sur la protection d’un certain Sherlock Holmes, pour lequel ils font parfois office d’espions des rues…

Mais lorsque la fiancée de Black Tom est kidnappée sous leurs yeux, nos héros vont devoir mettre au plus vite à profit les leçons de leur mentor pour la retrouver saine et sauve… en s’adjoignant les services d’un quatrième larron pour le moins inattendu.

Place aux Quatre de Baker Street, la plus jeune équipe de détectives de l’époque victorienne !

SH - quatre_de_bakerstreet_page4Critique :
C’est toujours avec grand plaisir que je reprends les albums des « quatre de Baker Street ».

Enfin, dans ce numéro 1, ils ne sont encore que trois…

Nous avons Black Tom l’Irlandais impulsif, Charlie, qui a un petit secret et Billy, celui qui veut ressembler à Holmes.

Particularité ? Ce sont de jeunes enfants, les Irréguliers de Baker Street dans une autre version que celle de Wiggins et de sa troupe.

L’histoire se passe à Londres, en 1889 et nos trois garnements vivent dans l’East End.

Pas besoin d’avoir un Master en géographie pour savoir que l’East End, ce n’est pas le riche quartier de Belgravia…

Nos trois compères sont inséparables et, de temps en temps, travaillent pour Sherlock Holmes, menant des filatures, des surveillances…

L’avantage de commencer par le tome un (et pas de faire comme moi, le 2, le 3 et le 1), c’est qu’il permet de prendre connaissance avec nos trois compères, puis de celui qui sera le quatrième de la bande.

Là, je vous laisse la surprise, mais ne le jugez pas à son apparence, il aura son importance !

Bien sûr, nous croiserons aussi Holmes et Watson, mais ces deux piliers (de la littérature, pas de comptoir !)  ne voleront pas la vedette aux enfants. Ce ne sont pas eux les vedettes de cette série, même s’ils font une agréable apparition dans les dernières pages.

Passons au contenu de l’album, voulez-vous :

Black Tom, Irlandais impulsif et ronchon, devient un vrai benêt devant Betty, dont il est amoureux. Mais ça, il se garde bien de s’en vanter devant les deux autres.

Quand Betty se fait enlever devant lui, notre bouillonnant Irlandais se lance à sa poursuite. Pas de bol, il n’arrive pas à la sauver tout de suite, ce qui lui donnera tout le reste de l’album pour la retrouver avec ses deux amis. Et avec Tom, on fait dans l’impulsivité, dans le « je défonce tout et tant pis pour le reste », avec lui, pas question d’écouter les plans que son copain Billy met au point…

Vu que Holmes est absent, nos garnements vont devoir faire tout le travail tout seul et mettre en application les méthodes du célèbre détective.

Avec ce premier tome, c’est direct la pongée dans les quartiers glauques, dans les maisons closes (enfin, pas si closes que ça…), du proxénétisme et de tout ce que les bas-fonds peuvent comporter de peu reluisant.

Les êtres humains qui grouillent dans ces quartiers ne sont pas animés d’intentions charitables et louables avec les jolies jeunes filles. Et quand on parle de « louable »… on parle de louer les charmes, avec les revenus pour la mère Claude.

Pour une première aventure, elle est fort plaisante, très réussie et dynamique. Pas de temps morts.

Les personnages sont attachants et sympathique et vous régaleront avec de l’action, de l’humour et de l’émotion, du début à la fin. Entre Billy le féru des méthodes de Holmes, Charlie qui joue de la ruse et Black Tom le monte-en-l’air souple comme un singe, mon cœur balance.

Les décors, enfin, les dessins, nous plongent dans le Londres de 1889, lui donnant un peu plus de lumières par rapport à d’autres récits qui plongeaient dans Whitechapel, que ce soit avec Jack l’Éventreur ou pas… On sent qu’ils ont de réelles connaissances de l’époque victorienne et de la misère des quartiers.

– Old Bailey m’a appris tout un tas de trucs… avant qu’il ne devienne un clappendoggen…
– Un quoi ?
– C’est comme ça qu’on appelle les mendiants qui font semblant d’être infirmes… C’est ça, Tom ?
– Ouais ! Sauf que dans son cas c’est pas du chiqué. Comme il se faisait trop vieux et ne pouvait plus jouer les monte-en-l’air, Patch lui a fait mettre le pied dans un pressoir pour qu’il puisse encore servir comme mendiant.

Les dessins ont beau être statiques (nous ne sommes dans un dessin animé), pourtant, je vous jure que j’avais l’impression que les gamins bougeaient dans tous les sens. Le dessinateur les a rendu expressifs et cela ajoute une sacré dose dans le plaisir de la lecture.

De plus, à force de les relire, je remarque des petits détails dans le dessin : une femme qui relève ses jupes et un homme devant, sourire lubrique, qui déboutonne son pantalon…

Non content d’avoir un bon scénario, des personnages bien croqués – qu’ils soient les héros ou pas – et une excellente connaissance du Londres victorien, les auteurs ont un dessinateur de talent : visages expressifs, couleurs chaudes, sens du détail et du décor…  Belle réussite pour le premier tome !

Les scènes de bagarres sont très bien mises en scène et le quatrième compère leur filera un sacré coup de main. Enfin, pas vraiment de main, plutôt de « patte »…

« Les Quatre de Baker Street : l’affaire du rideau bleu » est donc une très belle surprise qu’il serait vraiment dommage de rater.

Je vous conseille vivement toute la collection !

Bande dessinée relue dans le cadre du Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2013-2014), du Challenge « Polar Historique » de Samlor (repris par Sharon), du Challenge « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict, du Challenge « I Love London II » de Maggie et Titine, du Challenge « Victorien » chez Arieste, du Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park et de Lire « À Tous Prix » chez Asphodèle. (Prix « Jeunesse Marly » 2009 / Prix « Avenir » Bulles en nord, Lyz-les-Lannoy 2009 / Prix « Adolire » 2009 / Prix « Conseil général » BD Boum, Blois 2009).

32 réflexions au sujet de « Les Quatre de Baker Street – T1 – L’affaire du rideau bleu : Djian, Legrand et Etien »

  1. Ping : Les Quatre de Baker Street – Tome 1 – L’affaire du rideau bleu – Jean-Blaise Djian, Legrand Olivier et Etien David | 22h05 rue des Dames

  2. Je n’avais même pas réalisé que tu n’en avais pas encore parlé ! Mais c’est malin, maintenant, j’ai envie de me replonger dans les volumes que j’ai à la maison et d’aller me chercher les suivants !

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  3. Ping : Bilan Livresque : Janvier 2014 | The Cannibal Lecteur

  4. Ping : Billet récapitulatif I love London | Plaisirs à cultiver

  5. Ha mais une BD qui entre dans 7 challenges, moi je dis qu’il faut pas s’en priver ! 😆 Sauf que les bulles et la typographie sont juste ce que je n’arrive pas à lire ! 😦 (really !) Mes yeux ne suivent pas… Je lis tes billets qui me font rire, je préfère ! 😆 Dommage ça parle de ton Sherlock…

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    • Oh, tu n’arrives pas à lire dans les bulles ?? des philactères, hein, pas du champagne 😀 Mon homme a beaucoup de mal avec l’écriture dans les bulles des bédés, il arrive pas, moi, ça passe tout seul, mais bon, j’ai des bédés depuis mes 5 ans !! Tombée dedans, presque.

      7 challenges, voilà pourquoi je fais beaucoup de challenges, y’en a plein qui se recoupent tout seuls.

      En tout cas, la série est super géniale et elle fait la part belle aux gosses, pas trop à Holmes, qui n’est pas fort présent et je trouve cela bien, les enfants sont assez forts pour être les personnages principaux 😉

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