Titre : La Princesse des glaces
Auteur : Camilla Läckberg
Édition : Actes Sud (2012) / Babel Noir
Résumé :
Erica Falck, trente-cinq ans, auteur de biographies installée dans une petite ville paisible de la côte ouest suédoise, découvre le cadavre aux poignets tailladés d’une amie d’enfance, Alexandra Wijkner, nue dans une baignoire d’eau gelée.
Impliquée malgré elle dans l’enquête (à moins qu’une certaine tendance naturelle à fouiller la vie des autres ne soit ici à l’œuvre), Erica se convainc très vite qu’il ne s’agit pas d’un suicide. Sur ce point – et sur beaucoup d’autres -, l’inspecteur Patrik Hedström, amoureux transi, la rejoint.
À la conquête de la vérité, stimulée par un amour naissant, Erica, enquêtrice au foyer façon Desperate Housewives, plonge clans les strates d’une petite société provinciale qu’elle croyait bien connaître et découvre ses secrets, d’autant plus sombres que sera bientôt trouvé le corps d’un peintre clochard – autre mise en scène de suicide.
Petit Plus : Au-delà d’une maîtrise évidente des règles de l’enquête et de ses rebondissements, Camilla Läckberg sait à merveille croquer des personnages complexes et – tout à fait dans la ligne de créateurs comme Simenon ou Chabrol – disséquer une petite communauté dont la surface tranquille cache des eaux bien plus troubles qu’on ne le pense.
Critique :
Ce n’est pas possible, je dois avoir le mauvais œil avec les polars suédois, moi ! « Le lapin borgne » m’avait déçu, je n’ai jamais accroché à Mankell, « Cyanure », de cette auteure, m’avait moyennement convaincu et là, on peut ajouter ce roman à la liste.
À qui la faute ? À moi qui n’ai jamais su entrer dans le récit ou à l’auteure qui n’avait pas la bonne formule magique pour me captiver et m’entrainer dans son récit ? En tout cas, le résultat est le même : je me suis ennuyée.
Aucune attache avec les personnages, juste du sentiment pour le peintre drogué et le jeune flic, l’inspecteur Patrik Hedström. Rien pour l’héroïne principale, Erica Falck.
Dommage, parce que le pitch avait tout pour me plaire avec la découverte par Erica Falck du cadavre de sa meilleure amie, poignets tailladés, nue dans une baignoire d’eau gelée…
« La maison était abandonnée et vide. Le froid pénétrait le moindre recoin. Une fine pellicule de glace s’était formée dans la baignoire. La peau de la femme avait commencé à prendre une légère teinte bleutée. C’est vrai, elle ressemblait à une princesse, là dans la baignoire. Une princesse des glaces ».
« Les accusations, les mots durs, les injures, rien ne pouvait l’atteindre. Qu’est-ce que c’était, quelques heures d’insultes comparées à des années de culpabilité ? Qu’est-ce que c’était, quelques heures d’insultes comparées à une vie sans sa princesse des glaces ? »
La faute à un rythme lent qui ne m’a pas accroché mais a facilité mon endormissement. Résultat ? Une impossibilité totale à apprécier le roman. J’en suis venue à bout en trichant un peu et en sautant des pages.
Point de vue personnages, ils étaient complexes et bien travaillés, la petite communauté décrite était passée au bistouri afin de mieux plonger dans tous leurs petits secrets inavouables. Niveau psychologique, c’était du bon, mais malgré cela, impossible de me plaire ou de rentrer dans ce roman.
« La haine, la jalousie, l’avidité et la vengeance, tout était enfoui sous un seul grand couvercle produit par le « qu’en-dira-t-on ? ». Toute la vilenie, la petitesse et la méchanceté fermentaient en toute quiétude sous une façade qui se devait d’être toujours impeccable ».
« Le pire n’était pas les coups cependant. C’était de vivre dans l’ombre des coups, d’attendre la fois suivante, le poing suivant. Et le plus cruel était qu’il le savait très bien et qu’il jouait avec sa peur. Il levait la main pour frapper, puis laissait le coup se transformer en caresse et en sourire. Parfois il la frappait sans la moindre raison apparente. Comme ça, des coups venus de nulle part ».
La fin était en demi-teinte, avec un mobile un peu faible, je trouve, malgré la petite révélation. En ce qui concerne le second meurtre, là, c’était bien trouvé. Bref, je pense que je vais arrêter de lire des polars suédois et me concentrer sur les islandais, danois ou norvégiens.
Un bon point par contre pour le dernier paragraphe avec le pensionné. Cette partie m’a fait sourire de satisfaction.
Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2013-2014), « Un hiver en Suède » de Mes chroniques Littéraires et Lire « À Tous Prix » chez Asphodèle. (Grand Prix de la Littérature Policière – Etrangère – 2008).