Auteur : Craig Johnson
Édition : Gallmeister (2009)
Résumé :
Après vingt-quatre années au bureau du shérif du comté d’Absaroka, Walt Longmire aspire à terminer sa carrière en paix. Ses espoirs s’envolent quand on découvre le corps de Cody Pritchard près de la réserve Cheyenne.
Deux années auparavant, Cody avait été un des quatre adolescents condamnés avec sursis pour le viol d’une jeune Indienne, Melissa Little Bird. Jugement qui avait avivé les tensions entre les deux communautés. Aujourd’hui, il semble que quelqu’un cherche à se venger.
Alors que se prépare un blizzard d’une rare violence, Walt devra parcourir les grands espaces du Wyoming sur la piste d’un assassin déterminé à parvenir à ses fins.
Petit plus : Avec Little Bird, premier volet des aventures de Walt Longmire, Craig Johnson nous offre un éventail de personnages pourvus de suffisamment de sens du tragique et d’humour pour remplir les vastes étendues glacées des Hautes Plaines.

Critique :
Walt Longmire est tout le contraire de Lucky Luke car il n’a pas la réputation de tirer plus vite que son ombre, bien qu’il sache viser correctement. Non, notre sherif fait plus dans la nonchalance qu’autre chose.
Cela fait 24 ans qu’il est au bureau du shérif du comté d’Absaroka et monsieur apprécierait qu’on lui laisse un peu sa carrière se la couler douce.
Mais méfiez-vous quand même ! « Nonchalance » ne veut pas dire « imbécile » ou « je-m’en-foutisme ». Parce que s’il vous prenait l’envie subite de dézinguer des personnes – même si elles le méritent amplement – il vous traquera afin de résoudre cette affaire.
Alors, qui est mort et pourquoi ? C’est la question que l’on se pose au début du livre : qu’est-ce qui a bien pu pousser ce tireur mystérieux (et d’élite) à descendre Cody Pritchard près de la réserve Cheyenne ?
Certes, ce gars et ses trois copains avaient abusé d’une jeune indienne souffrant d’un retard mental, mais ils sont été appréhendés, jugés et ont purgé une peine d’emprisonnement. Minime, je vous l’accorde bien volontiers, mais pourquoi ce venger deux ans après ??
En tout cas, cela risque de jeter de l’huile sur le feu qui couve entre les deux communautés : les Blancs et les Indiens. Sans compter que le blizzard a des envies folles de s’inviter dans la danse.
Alors Walt va remuer ses 120 kg de masse graisseuse ou sommeille encore un peu de muscle asthmatique et enquêter sur le meurtre. Oh, tiens, encore un cadavre tout froid raide mort, une balle dans le buffet !
Il faudrait se dépêcher, mais Walt ne fait pas partie des enquêteurs rempli d’énergie et qui courent partout, tels que Holmes. De plus, il n’est pas toujours bien accompagné dans sa vie professionnelle (la privée, c’est encore pire) et notre Walt ne sait plus trop à quel sein (saint ?) se vouer car un climat de suspicion s’installe et il se demande s’il peut faire confiance à son ami Indien, Henry Standing Bear.
Ses policiers ne sont pas tous « avec lui » et en plus, tout en enquêtant, il doit aussi penser à sa réélection. Bigre, pour un qui voulait se la couler douce, ça en fait beaucoup !
Les fausses pistes partent dans tous les sens, les suspects sont assez nombreux et impossible de coller les meurtres sur le dos du majordome.
– Ce serait une sacrée merde si le coupable s’avérait être le dentiste ? Je sais que ce n’est pas aussi classe que le majordome, mais les gens seraient drôlement surpris, non ?
Une écriture remplie d’humour et de bons mots, j’ai eu souvent le sourire aux lèvres avec le shérif Longmire.
« Moi, j’dirais que sa connerie n’a pas encore atteint sa pleine mesure, et que la tienne, elle est en train d’enfler à vue d’œil ».
– Billy, tu dis avoir vu un corps ?
– Ouais, c’est vrai
– Il ressemblait à quoi ?
Un silence…
– Ben, à un corps.
J’envisageai de me taper la tête sur mon bureau.
Le shérif Longmire a des soucis dans sa vie, mais elle est un long fleuve tranquille comparé à un Erlendur (de l’auteur Arnaldur Indridasson). Limite rose bonbon… et ça fait du bien de ne pas tomber sur un énième flic alcolo-drogué-désabusé-dépressif-suicidaire.
Les personnages sont bien travaillés, attachants, pas trop désabusés, les paysages sont sauvages et c’est un réel plaisir d’en apprendre un peu plus sur les Indiens d’Amérique (Amérindiens).
Je regardai les traînées de nuages reflétées par la lune. Il avait l’air de faire froid dans la montagne. Nous étions dans la cinquième année d’un cycle de sécheresse et les ranchers se réjouiraient de voir l’humidité s’accumuler là-haut. Au printemps, l’eau porteuse de vie descendrait le long des précipices, faisant pousser l’herbe, nourrissant les vaches, pour qu’on ait des hamburgers et que le shérif soit payé. C’était dans l’ordre naturel des choses, ou du moins, c’était ce que les ranchers me disaient et me répétaient.
– Ce sont les plumes de hibou qui sont signe de mort, les messagères de l’autre monde.La plume d’aigle est un signe de vie, elle renvoie à toutes les activités des vivants: faire la pluie, planter et récolter dans les champs, pêcher en abondance, protéger les maisons et guérir les maladies. Elle est considérée comme le souffle de la vie, incarnant le pouvoir et l’esprit de l’oiseau dont elle était autrefois un élément vivant.
Le rythme est très lent, on rentre doucement dans l’histoire et celui qui cherche du trépidant devra aller voir ailleurs. Malgré la lenteur, je n’ai pas ressenti de l’ennui.
Le final est angoissant et j’ai poussé un cri de surprise.
Un roman noir dans un trou perdu du trou du cul de l’Amérique (c’est vous dire s’il est perdu).
Une belle découverte ! Le récit m’a emmené fort loin de mon pays, pour les plaines sauvages du Wyoming et je compte bien refaire le voyage avec les romans suivants.
Livre participant au Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2013-2014), Le « Challenge US » chez Noctembule, le challenge« Il était une fois dans l’Ouest » chez Arieste et Lire « À Tous Prix » chez Asphodèle (Prix « Le Roman Noir » en 2010 du Nouvel Observateur).
Ben…figure-toi que ce livre est dans ma pal…suis trop forte hein??? Par contre..je dois t’avouer qu’il est dans ma pal parmi beaucoup beaucoup d’autres livres…donc…je le lirai..mais quand??? je ne sais pas!!!!
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Toi aussi tu as des livres dans ta PAL ?? Toi aussi tu en as tout plein ?? Toi aussi tu ne sais pas par lequel commencer ?? Toi aussi, ils t’appellent en hurlant « Moi, moi, moi » ???
On devrait fonder un club, je trouve… 😉
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Oh que oui…c’est tout à fait ça!!! On pourrait fonder le club des lectrices envoûtées et complètement accro non??
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Dans le style, oui !! Bon, on recrute les futurs membres ?? 😆
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chouette lecture que cette chronique pour mon retour de vacances et dans la civilisation 😉
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Un retour de vacances ?? Comme ça, toi ?? Et malgré les vacances, hop, les articles tombent, tu y répond, comme si tu étais au turbin…
La vie est belle ! t’as pas honte ?? non ?? tant mieux parce que tu as bien raison 😉
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Figure toi que je l’ai dans ma PàL papier mais je n’ai aucun souvenir de l’avoir acheté. Bizarre, vous avez dit bizarre ?
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tiens, étrange affaire que celle du livre dont on ne se souviens pas de l’avoir acheté… 😆
ça mérite une enquête, je pense… 😀
L’aurais tu volé ?? Emprunté ?? Reçu ???
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Bouquin encore sous cellophane… Si reçu, commandé et réceptionné dans un état second (Tonton Jack serait-il responsable ?).
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ben mon vieux !! moi, c’est toujours le vieux Al le responsable. Mais si, tu connais : Al Zheimer ! 😉
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J’aime les livres lents qui laissent le temps de s’en imprégner et qui restent en nous longtemps.
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Ce livre en fait partie ! Mais j’ai déjà eu des livres lents qui me donnaient envie de m’endormir 😉
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Ping : Bilan Livresque : Avril 2014 | The Cannibal Lecteur
Celui-là je l’ai lu et j’ai aimé. Je pense même que c’est un des meilleurs Longmire. J’ai apprécié la description de la nature sauvage et somptueuse. La fin aussi assez dramatique mais profondément humaine. Sur ma chronique j’évoque une scène érotique qui semble t’avoir échappée. Je suis étonné ! 😉
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oh, aurais-je loupé ça, moi ??? Ou alors, j’étais en mode « petite fille sage » ce jour-là…
D’ailleurs, je ne me souviens même plus avoir lu ta grosse nique, j’en lis tellement aussi…. 😉 je vais aller voir ça de suite !
Oui, le livre est profond et les descriptions magnifiques, j’étais dans un autre pays lors de ma lecture.
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Ping : Les mois de d’avril et mai | 22h05 rue des Dames
J’ai récupéré mon tome 2 dédicacé 🙂 Mon père n’a pas aimé, mais je dois faire mon avis 🙂
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Dédicacé !! Waw ! Moi, j’ai aimé l’histoire, la profondeur, les personnages, la lenteur… je sais que tout le monde n’aimera pas, mais ce fut une belle surprise dans mon cas 😉
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