Derrière la haine : Barbara Abel

Titre : Derrière la haine                                                 big_5

Auteur : Barbara Abel
Édition : Pocket (2013)

Résumé :
D’un côté, il y a Tiphaine et Sylvain, de l’autre il y a Laetitia et David. Deux couples, voisins et amis, fusionnels et solidaires, partageant le bonheur d’avoir chacun un petit garçon du même âge. Maxime et Milo grandissent ensemble, comme des jumeaux. Jusqu’au drame. Désormais, seule une haie sépare la culpabilité de la vengeance, la paranoïa de la haine…

Petit Plus : Barbara Abel n’a pas son pareil pour distiller l’angoisse, manipuler le lecteur, multiplier les rebondissements… jusqu’à la conclusion, noire à souhait.

Un roman noir, très noir. De ces livres qui oppressent, donnent des frissons, ne laissent pas intact.

Critique : 
Derrière la haie, il y a la haine… Mais il n’en fut pas toujours ainsi… Il fut une époque, pas si lointaine, où les Brunelle et les Geniot étaient les meilleurs amis du monde. Deux couples, deux enfants nés à trois mois d’intervalles. Presque une famille.

« L’amitié est une force dont nul ne peut prétendre pouvoir se passer. On a besoin d’amis, comme on a besoin de manger, de boire ou de dormir. L’amitié, c’est un peu la nourriture de l’âme : elle ravitaille le cœur, elle sustente l’esprit, elle nous comble de joie, d’espoir et de paix. Elle est la richesse d’une vie. Et le gage d’une certaine idée du bonheur ».

Pour peu, on se croirait au Pays Enchanté… Si ce n’était que l’auteure, dans son prologue, nous donne un aperçu de ce que deviendront les relations amicales des deux couples, 7 ans après.

Au moins, ça rassure le lecteur en recherche de frissons, parce que ensuite, ça pétille de gentillesse et de joie de vivre. Quoique… De temps en temps, on sent des tensions, des frictions, des secrets honteux confiés un soir de beuverie. Il y a aussi les petits reproches fait à l’un ou à l’autre sur l’éducation des enfants.

– Je ne sais pas si c’est une bonne idée (…) Cet accès direct d’un jardin à l’autre.
– Pourquoi cela ne serait pas une bonne idée ?
– Ce qui fait que notre amitié fonctionne, c’est justement qu’on soit chacun chez soi. On ne marche pas sur les plates-bandes des autres, on ne s’envahit pas. Quand on sonne chez vous, si vous n’avez pas envie d’ouvrir, vous n’ouvrez pas. Pareil pour nous. Et c’est très bien comme ça. 

Bref, tout baigne dans leurs vies jusqu’à ce que, un jour : « bardaf, c’est l’embardée ! ».

« Un cri qui n’en finit pas. Un cri dont l’écho résonna longtemps, secondes d’éternité, comme si le combat que se livraient sans merci le silence et le bruit pouvait encore déjouer le cours du destin. Un torrent aux eaux tumultueuses se fracassait contre la structure trop rigide d’une digue, ondes volages qui allaient et venaient sans relâche, malgré le courant qui s’épuisait, pour bientôt ne plus émettre que le clapotis ténu d’un souffle ultime ».

Le jour du drame, tout s’effrite et commence à partir en coui****.

« Le malheur est un fardeau qui, à l’inverse du bonheur, ne se partage pas ».

Jalousie, vengeance, culpabilité, folie, accusations graves, accidents louches… tous ces ingrédients furent mis dans un shaker et secoué pour distiller du plaisir avec un cocktail détonnant.

Ceci n’est pas un thriller où on court dans tous les sens, mais une sorte de huis-clos entre deux couples, avec juste quelques intervenants.

Pour ce qui est des frissons et des angoisses, l’auteure joue avec nos nerfs, dissimule des indices dans ses pages, nous fait pencher pour un couple, avant que nous ne fassions machine arrière en se disant que, décidément, l’autre couple a plus la tête sur les épaules…

Vous l’avez compris, entre les deux couples, notre raison balancera jusqu’à ce que nous ne sachions plus très bien à quels saints nous vouer tant l’auteur aura joué avec nous.

Parlons-en, de nos deux couples : ce sont des gens ordinaires, simples, avec leurs soucis, leurs secrets, leurs faiblesses, leurs forces, leurs passé, pas toujours très joyeux. Des gens crédibles, quoi !

J’avais pensé à une fin… me suis plantée parce que l’auteure fut encore plus vicieuse et sadique que je ne le pensais. Une vraie peau de vache ! Et ceci ne sont pas des insultes, mais des éloges !

Vlan dans mes dents… Une chose est sûre, si je croise Barbara Abel au détour d’une allée d’un salon du livre, je fuirai, parce qu’on est jamais trop prudente !

Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2013-2014).

27 réflexions au sujet de « Derrière la haine : Barbara Abel »

  1. Ping : Bilan Livresque Mai 2014 | The Cannibal Lecteur

  2. Tu crois que c’est une métaphore sur les différentes communautés belges ? ;-).
    Bon deux choses :
    – il ne te reste plus qu’à lire la suite
    – il n’y a pas plus adorable que Barbara Abel, arrête de fuir, m’enfin !

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