Joyland : Stephen King

Titre : Joyland                                      big_4-5

Auteur : Stephen King
Édition : Albin Michel (2014)

Résumé Albin Michel :
Les clowns vous ont toujours fait un peu peur ?
L’atmosphère des fêtes foraines vous angoisse ?
Alors, un petit conseil : ne vous aventurez pas sur une grande roue un soir d’orage.

Résumé véritable :
Après une rupture sentimentale, Devin Jones, 21 ans, débarque l’été 1973 à Joyland, petit parc d’attraction sur le littoral de la Caroline du Nord.

Il est embauché avec d’autres étudiants pour compléter l’équipe de forains, à la fois étrange et joyeuse. Sa rencontre avec un petit garçon doué de voyance, atteint d’une maladie grave, et surtout de sa mère, va changer la vie de Devin.

Obsédé par le mystère du train fantôme soi-disant hanté par le spectre d’une femme égorgée 4 ans auparavant, le jeune homme se lance dans l’enquête.

Un nouveau meurtre est-il possible ? Parviendra-t-il à l’éviter ? Une chose est sûre, l’aventure le changera à jamais.

POLAR - map-of-kings-joylandCritique : 
Vous êtes à la recherche de clowns terrifiants et de fêtes foraines plus angoissante que la scène de douche dans « Psychose » ? S’il vous plaît, reposez ce livre dans le rayon et allez voir ailleurs…

Quand au fait qu’il ne faut pas monter sur une grande roue un soir d’orage, n’importe quel plouc… heu, n’importe quel lapin aurait pu vous le dire (seuls ceux qui ont lu le livre la comprendront, celle là !).

Sincèrement, je ne sais pas ce qu’ils fument au service de rédaction des « 4ème de couv' » chez Albin Michel, mais en tout cas, c’est de la bonne ! Ou alors, personne n’a lu le livre, parce que le court résumé au dos du livre ne correspond pas du tout à l’histoire !

On m’avait déjà prévenue et ça tombait bien parce que je ne voulais pas lire un récit avec un clown qui fait peur.

Durant ses vacances d’été de 1973, Devin Jones, 21 ans et toujours puceau, débarque à Joyland, petit parc d’attraction sur le littoral de la Caroline du Nord. Il est embauché avec d’autres étudiants pour compléter l’équipe de forains, à la fois étrange et joyeuse.

Notre brave gars, dont la copine n’a jamais voulu qu’il trempe son biscuit dans sa tasse de café, sent bien que ça ne marche plus fort dans son couple et en effet, il va se taper un gros chagrin d’amour durant son job d’été car madame le largue comme un vulgaire torchon (le truc sur lequel on essuie ses pieds).

« Les gens trouvent que les premières amours sont tendres. Et jamais plus tendres que lorsque ce premier lien se brise… Il y a bien un millier de chansons pop et country à l’appui : des histoires d’imbéciles qui ont eu le cœur brisé. Le fait est que ce premier cœur brisé est toujours le plus douloureux, le plus long à guérir, et celui qui laisse la cicatrice la plus visible. Tendre, vous croyez ? »

« J’ai la soixantaine maintenant, les cheveux blancs, j’ai survécu à un cancer de la prostate et, malgré tout, je me demande toujours pourquoi je n’étais pas assez bien pour Wendy Keegan ».

« Aujourd’hui, ce que je sais, c’est que les mecs galants tirent rarement leur crampe… Brodez ça sur un canevas et accrochez-le dans votre cuisine ».

Mais non, Devin, toute la vie ne s’écroule pas après une rupture ! Tu es désespéré, c’est normal, mais tu verras ensuite quelle renaissance tu vas avoir.

L’histoire commence doucement durant les 80 premières pages, mais je ne m’ennuyais pas et je suivais Devin, un personnage attachant, faire ses premiers pas dans le parc. Oui, j’étais bien, dans le parc en compagnie de mes bleus préférés : Devin, Erin et Tom.

C’est bien simple, le King aurait pu me raconter la fabrication du pop-corn, j’aurais eu la banane tellement j’étais bien dans son roman.

Quand au personnel déjà présent à Joyland, j’avais plaisir à les retrouver au fur et à mesure des chapitres, Devin nous racontant tout de cet été, mélangeant les moments de 1973 et ceux vécus plus tard, à l’âge vraiment « adulte » ou à 60 ans.

« Quand t’as vingt et un ans, la vie est nette comme une carte routière. C’est seulement quand t’arrive à vingt-cinq que tu commences à soupçonner que tu tenais la carte à l’envers… et à quarante que t’en as la certitude. Quand t’atteins les soixante, alors là, crois-moi, t’es définitivement largué ».

Pas une seule seconde d’ennui, les pages se tournaient toutes seules et j’avais envie d’en savoir plus sur le mystérieux tueur qui avait tuée sa « fiancée » dans le train fantôme, ainsi que sur ce garçon dans son fauteuil roulant.

Un parc d’attraction, c’est le milieu des « forains de chez forains » et j’ai adoré le fait que l’auteur nous ait plongé dans le bain avec la « parlure », terme utilisé pour décrire ces expressions réelles ou inventées par l’auteur et utilisées par le milieu forain.

Les traductrices ont dû en voir de toutes les couleurs pour mettre à la sauce française ces expressions plus que particulières.

L’écriture est plaisante, elle coule toute seule, les personnages sont attachants et on a du mal à les quitter, comme on a du mal à quitter des amis.

Quand au rythme, bien qu’un peu lent au départ, il s’accélère dans les dernières pages pour nous mettre le suspense à son comble avec la résolution de l’affaire du meurtre dans le train de la maison de l’horreur.  Devin était-il un Sherlock Holmes qui s’ignorait ?

– T’es vraiment sûr de vouloir savoir ? Parce que je ne pense pas qu’après m’avoir écoutée, tu vas t’exclamer « Élémentaire ma chère Erin » et nous sortir le nom du tueur comme Sherlock Holmes.

Je n’avais pas besoin qu’on me rappelle que je n’étais pas Sherlock Holmes, mon idée folle d’Eddie Parks en Tueur de la Maison de l’Horreur en était la preuve…

Sans oublier, au passage, quelques vérités assénées dans les dialogues ou les réflexions des personnages.

– Je n’arrive pas à comprendre pourquoi les gens utilisent la religion pour se faire du mal alors qu’il y a déjà tant de souffrances dans le monde, intervint Mrs. Shoplaw. La religion est censée apporter du réconfort.

La fin sera douloureuse et la mâchoire me faisait mal à force de me retenir de pleurer. C’est donc les pieds lourds que j’ai quitté le parc de « Joyland » où on m’a vraiment vendu du bonheur sous forme d’un roman de 325 pages délicieusement attachantes.

Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2013-2014), Le « Challenge US » chez Noctembule et Lire « À Tous Prix » chez Asphodèle (Joyland a été nommé au prix Edgar-Allan-Poe 2014 dans la catégorie du meilleur livre original en poche).

CHALLENGE - À tous prixCHALLENGE - Thrillers polars 2013-2014 (2)CHALLENGE - US

POLAR - joyland_ltd POLAR - Joyland

 

31 réflexions au sujet de « Joyland : Stephen King »

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  3. Ping : Bilan Livresque Mai 2014 | The Cannibal Lecteur

  4. Je pense le tenter ce Stephen King là, car j’adore ce genre de parc d’attractions américains un peu glauques. Par contre, ce que tu dis sur le début qui se met lentement en place me fait un peu peur car je me suis déjà franchement emm… avec cet auteur. On verra.
    Par contre, je ne savais pas qu’on venait du même pays 🙂

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    • Niveau glauque et horreur, on a déjà vu pire, ici, c’est clean et soft comme toi.

      Oui, un peu lent, mais je ne me suis pas embêtée une seule seconde ! Mais bon, c’est moi… je ne puis me prononcer pour les autres 😉

      J’espère que tu passeras un super bon moment.

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  5. Tout le monde me donne envie de ce livre…je l’ai dans ma pal mais bon..je manque de temps!!! Promis…ce sera un de mes suivants comme je suis bientôt en vacances yeahhhhh

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  6. C’est un auteur que je n’ai jamais lu, je ne cherche pas à me faire peur en lisant ou en regardant des films mais je finirai peut être par le lire un jour qui sait ?

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    • Bon, j’ai terminé ! Beaucoup aimé, mais pour moi, c’est pas un Stephen King, juste un thriller qui ne fait pas peur du tout et n’est pas assez mystérieux à mon goût ! Quand je lis cet auteur, je veux trembler !!! Un peu déçue, donc…

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      • Je ne demande pas à trembler à chaque fois que je lis le King ! Loin de là 😉

        J’ai adoré, moi, surtout le parc… j’étais bien, avec eux.

        Bon, faut que je te fourgue tous mes liens, moi !!

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  7. Le King réussi toujours à nous surprendre. Je ne sais pas à quoi il carbure mais pondre deux livres par an, il faut le faire… surtout en conservant la qualité.
    Moins enthousiaste que toi sur Joyland ça reste un bon moment de lecture et une agréable surprise.

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    • Il pond bien, j’aime ça !! J’ai vraiment kiffé Joyland, j’étais bien, dans le parc et j’y serais bien restée encore un peu !

      En plus, les derniers King n’étaient pas avec des trucs qui font super peur, et j’aime mieux ça.. de lui, je dois encore lire « simetierre » et « cujo » et j’ai déjà la trouille rien qu’en écrivant les titres ! 😉

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  8. Mon défi sur Stephen King aura du mal à être boucler vu la rapidité avec laquelle le monsieur écrit et surtout que j’en ai vraiment un monceau en retard !!

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  9. Le prochain sur ma PAL ! Et je viens de terminer l’écoute de Docteur Sleep avec laquelle je me suis régalée ! Trop heureuse de relire du King, ça fait un bail, alors qu’il a baigné mes jeunes années !

    Et question : tu lis encore les 4èmes, toi ??? moi, jamais, ou alors quand j’ai terminé le bouquin !

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    • Je lis TOUJOURS les 4ème de couv pour savoir à quoi je vais avoir à faire. Je n’achète jamais un livre sans savoir de quoi il va me parler !

      Docteur Slip (hihihhi) je l’ai lu juste après « Shining », je me suis donc envoyé les deux sans aucun temps d’attente, na ! Certains ont attendu 30 ans, moi, 30 minutes ! 😛

      Attention, le 1er juin on entre dans le mois anglais… je compte pourrir le mois de Titine mais le tien aussi, parce que vu ma pile de mangas et de livres… pour toi aussi, ÇA VA CHIER !!!! 😳

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      • ah ben bravo le vocabulaire !!! et dire que tu écris des chroniques littéraires !!! 🙂
        j’ai pour ma part revu tout récemment Shinning, THE film, juste avant de commencer Dr Sleep et sans savoir qu’ils étaient liés. Du coup, c’était trop sympa de faire le lien entre les deux !

        je lis aussi les 4ème quand je suis dans une librairie ou à la biblio, mais jamais au grand jamais quand j’entame une lecture !

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        • 😳 j’ai un peu honte, mais juste un peu, hein ! Quant à mes grosses niques littéraires… heu, chroniques, tu sais c’est de l’amusement ! 😆

          Je lis toujours les 4ème avant de commencer un livre, j’aime savoir ce que je vais avoir… ok, parfois on a des surprises !! 😦

          Jamais vu le film, il me fait flipper grave !!!

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    • Pourtant, rien de tout cela dedans ! 4ème de couv écrit par des gens qui n’ont pas lu le livre ou qui veulent le vendre en mentant sur le contenu.

      Le livre ne fait pas peur du tout. Mais il est agréable et possède un moment assez triste.

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  10. J’avais déjà lu l’article de Gruz et maintenant le tien qui fait l’éloge le dernier Stephen King… mais je crois que je vais attendre, car il y a déjà un de ses précédents 22/11/63 qui me tentait aussi. 😉

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  11. Oh oui du pur bonheur, et oui l’éditeur a fumé le torchon (hein, c’est pas ça ? Je m’en sors plus avec les expressions belges ;-)).
    Faut te laisser aller va, tu as le droit aussi de verser une petite larme

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