Jack The Ripper : Intro

POLAR VIC - JackLondres… 1888. Vous arpentez les ruelles sombres, évitez les soulards qui vomissent tripes et boyaux dans ce qui sert de caniveau…

Le temps est humide, vous relevez un peu les pans de votre robe qui a pris l’humidité et vous faites tourner votre sac à main dans les airs. Si on peut appeler ça un sac à main, déjà.

Il y a de l’animation, mais peu de clients… Hormis ceux qui veulent que vous leur fassiez tout le programme pour un farthing (pièce en bronze valant 1/4 de penny, soit 1/48 de shilling ou 1/960 livre).

À ceux là, vaut mieux leur conseiller grivoisement d’aller se la tirer tout seul derrière un pub. Déjà que deux pences, c’est pas cher payé pour tirer son coup. Deux fois moins cher qu’un pain.

— Non, mais, y’s’prennent pour qui, eux ? Écarter mes cuisses pour un demi-pain, ça va pas la tête ?

Il fait de plus en plus sombre et le seul client de la soirée est bien loin, déjà. Vous sentez encore sur vos lèvres le goût de son zob qui n’avait plus été lavé depuis des lustres et qui avait des choses pas nettes sous la peau de son prépuce. Mais le foutre a eu largement le temps de sécher entre vos jambes.

Le client est rare ce soir, ils sont tous agglutinés sur les rives de la Tamise pour regarder le feu dévorer les entrepôts de la compagnie des Indes, à Chadwell. Vu les produits inflammables qui y étaient entreposés (gin, alcool), sont pas prêt de l’éteindre, ce feu de joie !

Au hasard d’une ruelle plus sombre, celle de Buck’s Row, alors que vos pas résonnent sur les pavés inégaux de la ville, vous entendez un souffle.

— Tu viens, chéri ? lui demandez-vous avec votre voix la plus sensuelle, ce qui n’est pas facile avec quelques dents en moins.

Il hésite, se retourne quelques fois – encore un timide ou un qui ne veut pas se faire surprendre – et s’approche de vous.

Un noble, sans aucun doute… Il porte un haut-de-forme et une longue cape noire de belle facture. Un sourire montre une rangée de dents bien blanches et soignées.

Voulant gagner plus, vous lui faites :

— Pour toi, ce sera deux shillings (1 shilling égale 12 pence ou 1/20 de livre). Si tu veux, je te le ferai avec les deux mains et la langue…

— Je vous préviens, fait-il d’une voix saccadée, j’en ai une longue.

— J’adore ça ! répondez-vous en faisant semblant d’être intéressée.

À vous, on ne la fait plus. Tous les hommes disent qu’ils en ont une grande et au final, vous vous retrouvez avec une p’tite saucisse Zwan version « Plateau Télé » dans la main et quand ils la mettent là où il faut, vous ne sentez rien.

Aucune de vos collègues arpenteuses n’est jamais tombée sur un Rocco Siffredi.

— Tu m’la montre ? lui faites vous en vous approchant de l’homme, la démarche aguicheuse, fermant votre bouche pour cacher vos dents noires.

Collée contre lui, vous ondulez un peu du bassin contre son pelvis et vous le sentez fouiller sous sa cape… à la recherche de sa petite bite, sans aucun doute, et intérieurement, vous soupirez parce que ça va encore aller très très vite.

— Allez, montre-moi ton grand bazar, que j’ai l’impression d’accoucher quand tu l’enlèveras d’entre mes jambes, lui proposez-vous grivoisement afin d’accélérer les choses et de rentrer vous réchauffer.

— Il est très très grand, murmure-t-il en se mouvant afin de se tenir dans votre dos.

Allons bon, pensez-vous, encore un adepte de l’entrée des artistes…

Ses mains remontent le long de votre corps et vous caresse la gorge. Ses mains refouillent la cape… Vous pensez qu’il va enfin vous sortir son petit engin… mais c’est un foulard rouge qu’il met à jour…

Un adepte du bondage ? Non, ce foulard, il le passe à votre cou, fait jouer l’étoffe contre votre gorge et soudain, il enserre votre cou. Vous mettez instinctivement vos mains à votre gorge, tentant de desserrer le foulard maudit qui vous coupe la respiration et vous écrase la trachée.

Vos pieds s’agitent, l’un tape dans le mollet de votre agresseur, lui arrache un léger cri de douleur, mais son étreinte mortelle ne se desserre pas d’un millimètre.

Vous suffoquez… plus vous vous débattez et plus vous gaspillez votre précieux air. Il s’épuise, cet oxygène, carburant de votre vie.

Au lieu d’enfoncer son sexe dur dans votre intimité comme vous le pensiez, l’homme que vous avez croisé plongera ensuite sauvagement une lame de 30 cm dans votre ventre. Puis, il s’acharnera sur votre pauvre corps.

Mais cette suite du programme, vous ne saurez pas la raconter parce que vous êtes déjà morte depuis quelques secondes, étouffée… étranglée. La vie vous a déjà quittée…

Vous étiez Mary Ann Nichols et ce le 31 août 1888, on vous a retrouvée égorgée et éventrée à Whitechapel.

 

Hé oui, si je vous parlais de la saison de « Ripper Street » hier, ce n’était pas en toute innocence. J’avais envie depuis longtemps de me pencher sur Jack The Ripper et la tenue du « Mois Anglais » m’a fait sortir mes vieux dossiers pour l’occasion.

Mon reportage consacré à Jack The Ripper sera divisé en plusieurs épisodes afin de ne pas vous scier avec un texte énoorme.

Ceci était l’intro et ensuite, on commencera avec un article sur l’East End et puis nous passerons à la première victime que je viens de citer : Mary Ann Nichols.

Mes sources sont essentiellement :

– Hors Série Science & Vie N°263 – « 10 crimes historiques élucidés par la science ».
– Wiki pour les dates de naissance et pour avoir une vision globale de l’affaire.
– « Les grands crimes de l’histoire » de Bellemare en version numérique.
– Le reportage de France 5 « Qui est vraiment Jack L’Éventreur »(dossier Shepper).
– Le reportage de France 3 « L’ombre d’un doute : Jack L’Éventreur, son vrai visage ».

Je ne me suis pas appuyée sur mes futures lectures que seront « Jack l’éventreur démasqué : L’enquête définitive » de Sophie Herfort, ni sur « Le livre rouge de Jack L’éventreur » de Stéphane Bourgoin car je n’aurais jamais eu le temps de faire ces articles !

Pas de panique, ces deux auteurs étaient invités sur l’émission « L’ombre d’un doute : Jack L’Éventreur, son vrai visage », je sais donc QUI Herfort a sorti de son chapeau comme nom.

PS : Titine, pour ton challenge, considère tous les articles comme étant un seul élément… ou compte les séparément. C’est toi le chef, de toute façon ! 😉

PS 2 : Ceci n’est pas une étude réalisée en vue d’une publication universitaire ! Juste un « amusement » de ma part à rassembler un peu tout ce que j’ai lu, vu, entendu, sur l’affaire de Whitechapel. Je rédige le tout en vitesse pour avoir tout présenté pour le 30 juin.

Il existe de nombreuses informations sur l’Éventreur et elles sont souvent différentes, divergentes et contradictoires en ce qui concerne les suspects, les faits, ou le déroulement. À la fin, ayant entendu tout et son contraire, je ne savais plus trop à quel saint ma vouer, surtout dans les identités des gens qui avaient découverts les corps.

Il se peut que vous ayez lu ou vu « autre chose »… La vérité est de toute façon ailleurs.

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Les mois d’avril sont meurtriers : Robin Cook

Titre : Les mois d’avril sont meurtriers                      big_4

Auteur : Robin Cook
Édition : Gallimard (1995)

Résumé :
Histoire d’un flic qui, par désespoir et nostalgie du « bon vieux temps », s’est réfugié dans une quête éperdue, impitoyable de la Justice.

Portrait, aussi, d’un tueur psychopathe, pervers, implacable et plein d’une étrange bonne conscience.

Avec une galerie de pauvres types, d’indics, de malfrats miteux et de traîtres distingués.

L’auteur : Robert, William, Arthur Cook dit Robin Cook est un écrivain britannique.

À ne pas confondre avec son homonyme Robin Cook, écrivain américain, chirurgien et auteur de thrillers du monde médical !

Fils de bonne famille (un magnat du textile), Cook passe sa petite enfance à Londres, puis dans le Kent pendant la guerre.

Critique : 
Recette de cuisine conCOOKtée par l’auteur : vous prenez un homme, vous le tuez au moyen d’un pistolet d’abattage et vous le débitez en morceaux, sciant les os et toutes les attaches.

Ensuite, faites chauffer de l’eau et trempez les morceaux afin de faire bouillir toutes les chairs afin de les rendre méconnaissables. Vous devez obtenir une masse gélatineuse et grisâtre avec la peau qui se détachera toute seule du corps. Une fois ce résultat obtenu, mettez le tout dans quatre grands sacs plastiques, agrafez et c’est prêt ! Dégustez !

« La boucherie. Tu le découpes… Un bon couteau et un aiguisoir, un marteau également pour briser les os, comme ça tout rentrera dans les casseroles. Tu aiguises le couteau et tu tranches la colonne vertébrale en deux ou trois endroits, aux vertèbres. Tu coupes la tête, les pieds et les mains. Surtout la tête et les mains. Tu fais sauter les dents également ; voilà le marteau. Tu transperce la mâchoire au couteau et tu les fais sauter.[…] Du feu pour le faire cuire ? Facile ! Pourquoi pas un bon vieux réchaud à gaz de camping. Un petit réchaud plat, un truc qu’on peut fourrer facilement dans la voiture et deux ou trois bonbonnes de gaz – quoi de plus innocent ? Un pique-nique. Un pique-nique à minuit ! »

Devant cette scène de crime pour le moins originale, notre policier, un sergent désabusé par les blessures personnelles, se met dans la peau du tueur et analyse la scène de crime avec rigueur. Bingo, il a déjà un nom de suspect !

Quand les assassins veulent jouer au plus malin, ils font des fautes et on les repère de suite.

« Ce meurtre, c’est du travail d’artiste. À ce niveau, c’est de la tuerie de spécialiste. Il n’empêche, quelle sorte de passé ? Dans quel métier un tueur peut-il avoir appris à faire cuire un bonhomme de manière qu’on ne puisse plus l’identifier ? »

Notre sergent n’est pas un crétin, il a la pugnacité d’un bouledogue refusant de lâcher le mollet de sa proie. Solitaire, aussi, et non armé. De plus, il a du caractère, notre sergent, n’hésitant pas à répondre aux supérieurs (à Bowman, notament) et refusant tout avancement…

— Ce que je n’aime pas, moi, dit Bowman, en virant au rouge, ce sont les petits gradés qui s’imaginent en avoir dans le citron.
— Les hauts gradés qui n’ont rien dedans, c’est encore pire.

— De qui s’agit-il ?
— Personne n’en sait rien. Tout ce qu’on sait, c’est qu’il a été assassiné.
— Ça, c’est de la déduction !
Ne m’asticote pas, dit Bowman, après que le déclic se fut produit. Pas aujourd’hui. Ni un autre jour.

La vie l’a brisé et son seul remède, c’est le travail. Il fait partie du service A14, celui des « décès non éclaircis » au commissariat de Poland Street, dit l’Usine (the factory). Son boulot ? S’occuper des décès jugés « sans importance » pour la presse et le grand public.

Pour lui, c’est là qu’il fait le meilleur boulot : au service des petites gens.

Le talent de l’auteur est de nous conter l’affaire en utilisant le récit à la première personne du singulier (le sergent est le narrateur) et en mélangeant un peu tout : les souvenirs divers du sergent, son enquête qui commence le 14 avril 1983 et les avances dans le temps puisque dès le premier §, nous le voyons sonner chez le coupable, avec, un prime, le récit de la soirée qui précéda le meurtre.

Le tout reste cohérent et on avance par petits morceaux dans cette enquête qui, sous couvert d’un meurtre barbare, cache un Iceberg capable de faire couler beaucoup de personnes !

Si le rythme est lent, ce n’est pas un problème car on ne lit pas ce livre pour du trépidant, mais pour les rencontres entre le sergent et des truands, mais aussi avec le coupable, un psychopathe qui fait froid dans le dos.

Un roman noir, sombre, avec de l’humour grinçant, des personnages forts, haut en couleur et des politiciens aussi retors que les truands. Les dialogues ou les pensées du sergent sont croustillantes !

« Ma quéquette était toute petite, toute recroquevillée contre mes testicules, et j’avais les membres comme des lambeaux de vieux papiers ».

Après une telle lecture, je n’ai qu’une envie : continuer le voyage littéraire en compagnie du 4ème tome de la série « Factory » pour retrouver mon sergent fêlé dans « J’étais Dora Suarez« .

Quelques extraits « drôles » :

« Ce nouveau type qu’ils ont à leur ambassade ici depuis qu’Andropov est arrivé au pouvoir, Gureyvich. Il est malin, le salaud ».

— Pat Hawes ne parlait pas, répondit-elle, il grognait. Tout ce qu’il voulait, c’était baiser à la hussarde. C’est toujours ce qu’ils veulent, les hommes que j’ai. Les femmes, pour eux, elles ont rien dans le citron ».

 

— Les matons ne sont pas millionnaires. Ils tentent le coup quand ça rapporte et que leur salaire est insuffisant, et ça égaye les longs dimanche, pas vrai ? Hawes est directement sorti par la grande porte, n’est-ce pas ?
— Ce n’est presque plus la peine de les coller en cabane, surtout ceux qui sont bourrés de fric. Il y avait une voiture qui l’attendait juste dehors.
— Ma foi, c’est à pleurer. Ce qu’on appelle un quartier de haute sécurité de nos jours, c’est aussi étanche qu’une boite à sardines.
— Si vous devez régler ça, dit Georges, vous feriez bien de vous remuer, ça s’agite en haut lieu cette fois-ci… Les grands chefs sont comme des poulets à quoi on aurait coupé la tête.

Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2013-2014), le Challenge « I Love London II » de Maggie et Titine, le Challenge « La littérature fait son cinéma – 4ème année » chez Lukea, le « Mois anglais III » chez Titine et Lou et le « Challenge Ma PAL fond au soleil – 2ème édition » chez Métaphore.