Jack The Ripper – 2. Première victime : Mary Anne Nichols

Comme je vous le disait, la prostitution était l’un des seuls moyens de survie pour une femme seule et de nombreuses femmes, pour subvenir à leurs besoins ou tout simplement survivre, étaient obligées de vendre leur corps en se prostituant occasionnellement.

Mary Anne Nichols, première victime présumée de L’Éventreur, faisait partie de ces prostituées occasionnelles.

Ce vendredi 31 août 1888, il faisait très sombre, le temps était froid et humide. Les rues étaient désertes à cause de l’incendie qui dévorait les entrepôts de la compagnie des Indes, sur Chadwell. Les gens étaient massés sur les rives de la Tamise pour regarder le spectacle pyrotechnique.

Vers 3h45 du matin, un charretier nommé Charles Cross bute sur une masse informe (on dit aussi qu’il a vu une masse au sol, mais vous savez que l’on ne sait rien) dans Buck’s Row.

Cette ruelle tient plus du coupe-gorge qu’autre chose et la proximité d’un abattoir tout proche fait que des remugles flottent dans l’air (ça sent pas la rose, quoi !).

Qu’avons nous là ?? L’homme est saisi d’effroi (enfin, je le suppose) devant le cadavre atrocement mutilé d’une femme.

À sa place, on aurait vomi tout notre quatre heures parce que la madame à eu la gorge tranchée d’une oreille à l’autre, violemment, sectionnant sa trachée et son œsophage. L’autopsie révélera que le cou était si profondément entaillé que les chers furent incisées jusqu’à l’os !

Pour les plus costaud, je préciserai que les entrailles ont été mises à nu, ses intestins enroulés autour de son cou et que ses organes génitaux ont été saccagés. Ses yeux étaient grands ouverts. Ses mains étaient froides mais ses bras étaient encore chauds. La femme avait également été frappée à la mâchoire.

Les plus sensibles peuvent revenir, on en a fini avec les descriptions dégueu du premier meurtre.

L’autopsie conclut que la victime fut d’abord étranglée et que l’assassin était un gaucher, fait démenti plus tard par de nombreux criminologues.

La première victime, Mary Ann Nichols, dite « Polly » était née en 1845, mariée à William Nichols, mère de cinq enfants et était séparée de son mari depuis 1882. Elle avait 42 ans. Son corps fut identifié par son père et son époux.

Elle fut incinérée dans le cimetière de Lford le 6 septembre 1888.

« Que fait la police ? » me direz-vous. Ben la volaille, elle s’en fou un peu, voyez-vous. Si le meurtre avait eu lieu dans les beaux quartiers chics, les roussins se seraient remué le cul directement, mais là, nous sommes dans les bas-fond de l’East-End.

Dans les beaux quartiers et à l’Ouest, l’opulence s’affiche, tout le contraire de l’East End.

Dans le West End, c’est Londres impériale, c’est Londres beaux quartiers, c’est Londres l’arrogante, c’est Londres l’ opulente. Là-bas, c’est le Londres des palais, des grands magasins et des clubs enviés par le monde entier.

Si les meurtres de prostituées n’étaient pas rares à Whitechapel, pour ne pas dire « monnaie courante », les mutilations brutales qui furent accomplies sortaient de l’ordinaire.

Si la bonne société s’intéressera aux meurtres de celui qu’on ne nomme pas encore l’Éventreur, en revanche, elle s’intéressera peu à ses victimes. Whitechapel et sa misère sont loin, Whitechapel, c’est un quartier où on ne pénètre pas, c’est un quartier oublié de la morale victorienne.

Morale qui reposait sur la religion, les valeurs familliales, la fidélité, la monogamie et sur la célébration des valeurs familliales, avec le refus des relations extra-conjugales.

Oui, je sais, ça, c’était la théorie, dans la pratique, il n’en était rien, mais vous savez, tout comme moi, que les façades étaient importantes ! Si certains se tenaient éloignés de Whitechapel, d’autres, en revanche, n’hésitaient pas à franchir le pas afin d’assouvir dans les ruelles glauques.

Les aristocrates allaient chercher à Whitechapel des plaisirs faciles, ils allaient voir les taudis et les filles de joie comme d’autres auraient été au zoo voir des curiosités.

En ce qui concerne les journaux de l’époque, quotidiennement remplis d’articles sur des femmes assassinées, mutilées ou brûlées vives, ils avaient considéré le meurtre de Nichols comme « étrange », mettant ainsi le doigt sur la particularité du mode opératoire du tueur sur la victime.

C’est tout…

Autrement dit « À l’East-End, rien de nouveau ».

À suivre…

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