Le livre rouge de Jack L’éventreur : Stéphane Bourgoin

Titre : Le livre rouge de Jack L’éventreur                  big_4-5

Auteur : Stéphane Bourgoin
Édition : Grasset (1998)

Résumé :
« Le Livre rouge de Jack l’Éventreur » est un livre de fond sur la vie de cet ancêtre de nos « serial killers », sur lequel tant de légendes et de mythes erronés se sont greffés.

Stéphane Bourgoin reprend l’enquête à zéro. Il reconstitue l’atmosphère misérable et sombre de l’East End londonien de 1888. Il nous fait revivre chacun de ces meurtres effroyables, comme celui de Annie Chapman et de Mary Jane Kelly…

Il examine les différentes théories, plus ou moins classiques, qui font successivement de Jack l’Éventreur un étrangleur, un magicien, un étranger, un membre de la famille royale : déjà un mythe ! Stéphane Bourgoin nous livre les archives secrètes de Scotland Yard.

Il a eu également accès aux dossiers de la FBI National Academy. Ce texte est donc un panorama complet, scientifique et fascinant, du destin de l’Éventreur.

Le récit est suivi d’un certain nombre de documents décisifs autour du personnage : des nouvelles anglaises inédites, une bibliographie et une filmographie exhaustives.

Critique : 
Ça, c’est ce qui s’appelle une sacrée étude sur Ze First Serial Killer : l’Éventreur de Whitechapel qui se fera appeller « Jack » suite à une lettre intitulée « Dear Boss » et envoyé à la Central News Agency par une personne dont on ne certifiera pas qu’elle était bien le tueur…

Pour mémoire, la lettre était écrite à l’encre rouge et signée « Yours truly Jack the Ripper ».

Ceci est une étude clinique des meurtres de 1888, aussi précise qu’un coup de scalpel car l’auteur s’en tient aux faits et rien qu’aux faits (Sherlock Holmes aurait aimé, lui aussi aime les faits) !

Pas d’extrapolation sur X ou Y qui aurait pu être le tueur puisque, malgré toute la débauche de faits, de témoignages, d’indices et tutti quanti, on ne peut pas en tirer une théorie.

Et l’auteur se gardera bien de vous fournir une piste. Il vous expliquera juste pourquoi telle ou telle théorie est fumeuse, surtout celle du complot royal sortie du chapeau malade de Stephen Knight.

La légende nourrie par la fiction a maintenant totalement occulté les faits, colportant un grand nombre de mythes qu’il est indispensable d’évacuer si nous souhaitons, un jour, connaître la vérité :
1. Il n’y a jamais eu de brouillard lors d’aucun des meurtres.
2. Les lettres signées « Jack l’Éventreur » n’ont très probablement pas été écrites par le meurtrier, mais sont l’œuvre d’un jeune journaliste.
3. Le duc de Clarence n’est pas Jack l’Éventreur (ni aucun membre de la famille royale).
4. Mary Kelly n’était pas enceinte lors de son assassinat.
5. Les dossiers de Scotland Yard n’ont pas été classés pour de mystérieuses raison jusqu’en 1992 : il est habituel d’agir ainsi dans le cas d’affaires criminelles graves en Angleterre. De fait, on peut déjà les consulter depuis de nombreuses années !

Dans ce roman, on reprend l’enquête à zéro, on entre dans les ruelles sombres et tortueuses, on se balade dans la rue la plus dangereuse de Londres : Flower and Dean Street, on se penche sur les conditions de vies déplorables des habitants de l’East End et on suit les meurtres…

Désolé pour les plus sensibles, mais l’auteur nous fait revivre chacun de ces meurtres effroyables de Mary Ann Nichols, d’Annie Chapman, d’Elizabeth Stride, de Catherine Eddowes et de Mary Jane Kelly…

Pour nous offrir un menu aussi copieux et sérieux, Stéphane Bourgoin a eu accès aux archives secrètes de Scotland Yard. Il a eu également accès aux dossiers de la FBI National Academy.

Cette lecture m’a permis aussi de confirmer que Michel Moatti dans « Retour à Whitechapel » était très professionnel aussi dans les faits, même s’il les a romancé et de soupirer devant un téléfilm sur Jack, à cause de toutes les incohérences !

Le récit est suivi d’un certain nombre de documents sur le tueur  : des nouvelles anglaises inédites, une bibliographie et une filmographie exhaustives pour celui ou celle qui voudrait compléter sa collection.

Ce texte est vraiment un panorama complet et scientifique sur l’Éventreur. Médical, quasi, mais tellement intéressant !

À ne pas lire si vous n’êtes pas intéressé par ce vieux mystère de 1888…

Ce « Livre rouge de Jack l’Éventreur » est le premier de tous les ouvrages jamais écrits sur le personnage (et il y en eu plusieurs centaines) à vous proposer un panorama complet, tant d’un point de vue documentaire que sous ses aspects les plus fictifs, qu’il s’agisse de romans, de nouvelles, pièces de théâtre, cinéma, télévision.

Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2013-2014), au Challenge « Polar Historique » de Samlor (repris par Sharon), au Challenge « I Love London II » de Maggie et Titine, au « Mois anglais III » chez Titine et Lou, au Challenge « Victorien » chez Arieste et au Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park.

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17 réflexions au sujet de « Le livre rouge de Jack L’éventreur : Stéphane Bourgoin »

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  6. Stéphane Bourgoin, le grand spécialiste français des tueurs en série. L’expert même. Un nom qui retient toute mon attention car j’étais déjà beaucoup entendu parlé de lui sur les différents cas de tueurs en série. Un journaliste professionnel qui doit avoir des choses à dire sur jack The Ripper et même s’il n’y a pas de profondes vérités fracassantes, son point de vue ne serait pas dénué d’intérêt. La gars maîtrise bien la tête des serial-killers.

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    • L’auteur s’est intéressé aux tueurs en série après que sa femme (ou sa concubine, je sais plus), se soit faite assassiner par un serial killer aux States.

      Ce que j’ai aimé dans le livre, c’est que pas de théorie ou de noms, on ne le sait pas, on ne le saura sans doute jamais et je ne veux rien savoir. 😉

      Mais des faits, rien que des faits, des déroulements d’enquêtes, avec ce qu’il reste des archives. Une étude clinique mais pas de diagnostic, juste les faits.

      Cela m’a toute de même permis d’en apprendre encore un petit peu plus. Toujours bon à savoir, pour un repas de famille où briller ! 😀

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    • Oui, je l’ai trouvé super intéressant, pas barbant, rempli de faits dont je n’avais pas encore connaissance, malgré tout le travail sur le tueur de Whitechapel.

      Une vraie mine d’or ! 😉

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  7. J’ai plusieurs bouquins de Stéphane Bourgoin en stock et pas encore eu l’occasion d’y plonger mon nez. Pourtant je n’en ai entendu que du bien et je trouve la demarche de l’auteur courageuse.

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    • Il a potassé son sujet et à fait différemment des autres qui te proposent LEUR solution… moi, je n’en veux pas, sauf si je suis dans un roman. Mais pas dans une étude.

      Il a écrit de nombreux livres sur les sérials killers, ils s’y est intéressé lorsque sa femme s’est faite tuer en amérique par un serial.

      Depuis, ils les rencontrent, écrit des livres et n’arrête pas.

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