La conspiration de Whitechapel : Anne Perry [Charlotte et Thomas Pitt 21]

Titre : La conspiration de Whitechapel [NUM]                    big_4

Auteur : Anne Perry
Édition:  10/18

Résumé :
Printemps 1892. John Adinett, un membre respecté de la haute société londonienne, est jugé pour le meurtre d’un de ses meilleurs amis.

Le commissaire Thomas Pitt, chargé de l’enquête, est appelé à témoigner.

Mais à l’issue de ce bien étrange procès, le voilà traîné dans la boue, démis de ses fonctions et exilé dans un des quartiers les plus sordides de Londres.

Seule sa femme, l’intrépide Charlotte, sera capable de reprendre l’enquête de son cher mari afin de sauver sa carrière et sa vie des griffes du mystérieux et puissant Cercle Intérieur…

Des somptueux salons de l’aristocratie aux taudis de l’East End, Anne Perry n’a pas son pareil pour faire le portrait d’une société victorienne gangrenée par l’injustice sociale et au bord du chaos.

Critique : 
Moi qui croyait que cette lecture allait me déconstiper car elle avait tout pour devenir chiante, et bien, je me suis lourdement fourrée le doigt dans l’oeil, et ce, jusqu’au coude !

Non pas que je me sois ennuyée avec le déroulement du procès (j’aime ça), mais la mise à pied de notre commissaire Thomas Pitt et son envoi dans la Special Branch m’avait fait craindre une lecture insipide ou neuneu. Il n’en fut rien !

Je dois avouer que j’ai même souffert pour lui. Lorsqu’on a un travail que l’on apprécie, quelques soit ces défauts, et qu’on le fait du mieux que l’on peut, tel Pitt, cela fait mal de s’en voir destitué et descendu sur l’échelle sociale alors qu’on n’est pas responsable.

— Nous ne nous rendons compte à quel point nous tenons à notre vie présente, malgré toutes ses imperfections, uniquement quand quelqu’un menace de la détruire, dit-elle. Je n’ai rien contre certains changements, mais je ne veux pas d’un bouleversement.

Pour une fois, on laisse de côté les beaux salons et les tasses de porcelaine pour s’aventurer en plein dans les quartiers pauvres de la grande ville de Londres où les gens ne savent pas s’ils mangeront demain. Ils ne savent d’ailleurs pas s’ils mangeront aujourd’hui… Et si on ne les tue pas au travail, c’est parce que les morts, ben ça travaillent moins bien.

De par cette immersion dans les quartiers les plus pauvres, on peut dire que cette aventure à tout d’un roman noir vu le contexte social mis en avant : si l’usine de sucre ferme ses portes, c’est 1000 familles qui crèveront de faim et l’insurrection commencera dans ces quartiers oubliés de tous. Ça grogne déjà, et à juste titre.

Cette aventure est rythmée, l’enquête avance vite, on n’a pas le temps de regarder les mouettes dans le ciel et, hormis les premiers chapitres qui pourraient coller de l’urticaire à ceux qui sont allergiques aux déroulements des procès, tout le reste est diablement agréable à lire.

La salle d’audience de l’Old Bailey était bondée. Tous les sièges étaient occupés et les huissiers refusaient du monde. On était le 18 avril 1892, le lundi après Pâques qui marquait également l’ouverture de la Saison à Londres. C’était aussi le troisième jour du procès du distingué John Adinett, militaire, accusé du meurtre de Martin Fetters, grand voyageur et spécialiste de l’antiquité.
A la barre des témoins se trouvait Thomas Pitt, commissaire du poste de police de Bow Street.

Si Thomas est présent malgré son éviction, ce tome fait la part belle à la petite bonne des Pitt, Gracie, et à l’inspecteur Tellman qui est remonté dans mon estime. Il est d’ailleurs un des personnages détestables qui a le mieux évolués aux fil des derniers tomes.

Une autre chose qui m’a bien plu, c’est le côté politique dans lequel on baigne durant notre lecture. Et comme vous le savez, avec le mot « politique » il y a aussi corruption, magouilles, petits arrangements entre amis, complots, manipulations de la vérité… Ajoutons à cela une société secrète qui tire des ficelles et une race que je déteste particulièrement : les spéculateurs. Moi, j’aime tout ces ingrédients dans un roman.

— Les nihilistes ? Eux veulent tout détruire.
— C’est idiot ! À quoi ça servirait ? Après, on n’aurait plus rien pour personne.
— Oui, c’est idiot, approuva Charlotte. Je ne pense pas qu’ils aient beaucoup d’idées, juste de la rancœur.

— Cela dépend de ceux à qui il a emprunté, dit-il avec gravité. De spéculateurs ou de courtisans qui, à leur façon, ont pris leurs propres risques, on peut se dire qu’ils n’ont que ce qu’ils méritent. Mais il en va différemment si son créancier est un homme de bonne foi qui s’en trouve ruiné, entraînant d’innombrables malheureux dans sa chute.

L’auteure connait son sujet et en nous parlant de la politique, de la justice, des crèves la faim, de la reine qui vit recluse depuis 30 ans et de son fils qui dépense sans compter. On comprend que tout cela c’est le terreau dans lequel pousse la grogne sociale, la peur de l’autre et l’antisémitisme, une fois de plus.

— Par ailleurs, l’antisémitisme est très fort par ici, nourri essentiellement par la peur et l’ignorance. Quand la vie est dure, les gens cherchent toujours un bouc émissaire et ceux qui sont différents d’une manière visible sont les premières cibles parce qu’elles sont plus faciles.

Sans compter que l’ombre de Jacky plane sur les pages et sur les ruelles de Whitechapel qui se trouvent à un pet de cheval de là. Cela ne fait jamais que 4 ans que l’homme au grand couteau trucidait des prostituées dans le quartier.

Ceux et celles qui ont étudié les faits de 1888 savent que la théorie dont on parlera dans le roman est saugrenue, l’homme impliqué étant dans l’impossibilité physique d’assassiner les femmes. Quant au fait que les meurtres auraient eu lieu dans une voiture, c’est tout aussi farfelu, les coupures étant trop nettes que pour avoir été faites durant des chaos.

Alors que je haussais les sourcils de dépit, me disant que tout ça c’était du déjà vu, l’auteure a su ne pas tomber dans la facilité et je l’en remercie.

Un polar historique aux relents de roman noir, le tout baignant dans la politique corrompue qui magouille à tour de bras.

— C’est le crépuscule, Vespasia, pour des dieux gâtés qui ont gâché leurs chances, dépensé trop d’argent qu’ils ne possédaient pas, emprunté des sommes qu’ils n’ont jamais remboursées. De braves gens crèvent de faim à cause d’eux et ils ne sont pas les seuls à être furieux. La rage s’est propagée et c’est cela qui fait tomber les rois.

Ça conspire à tous les étages et il faudra toute l’adresse de Thomas Pitt, de sa femme, de sa bonne et de son inspecteur pour démêler les fils de cet écheveau qui pourrait en amener quelques uns sur l’échafaud à force d’échafauder des complots.

Au final, ce qui se passait en 1892 est toujours d’actualité : on est manipulé, les faits sont manipulés, la vérité est travestie, et nous, pauvres fous, nous courons derrière le bâton que l’on nous lance, sans même penser une seule seconde que ce pourrait être un leurre.

Eux, ils avaient au moins l’excuse qu’ils n’étaient pas alphabétisés et instruits comme nous le sommes et les informations n’étaient pas aussi facilement accessibles que maintenant.

PS : Ceci est mon 500ème billet !!

Lu dans le cadre du Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2013-2014), du Challenge « Polar Historique » de Samlor (repris par Sharon), du Challenge « I Love London II » de Maggie et Titine, de l’Objectif « PAL Noire à Zéro » de George et « Vingt Mille Lieues Sous Mes Étagères » by The Cannibal Lecteur, du Challenge « Victorien » chez Arieste, du Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park et, last but not leaste, d’une LC chez Bianca.

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Le baptême des ténèbres : Ghislain Gilberti

Baptême des ténèbres - GilbertiTitre : Le baptême des ténèbres                                   big_5

Auteur : Ghislain Gilberti
Édition : Anne Carrière (2014)

Résumé :
Cécile Sanchez, commissaire de police spécialisée en criminologie, en analyse comportementale et en interprétation du langage non verbal, dirige une section d’élite de l’OCRVP, l’Office central pour la répression des violences aux personnes. Elle traque les criminels les plus dangereux et déviants de l’Hexagone.

Entourée par un médecin-légiste aussi compétent qu’excentrique, un groupe méticuleux de la police scientifique et une section d’assaut structurée en meute, Sanchez devra cette fois percer les arcanes d’un tueur au psychisme atypique.

Celui qui est rapidement surnommé « le Ramoneur » au sein des services de police, à cause de son penchant pour pénétrer ses victimes à la lame, signe ses actes en dessinant sur les visages des suppliciées un masque mortuaire à l’esthétique sanglante.

Alors que les enquêteurs luttent pour travailler à couvert, en retardant au maximum la fièvre médiatique, le tueur va accélérer la cadence et modifier son mode opératoire jusqu’à atteindre un niveau de barbarie insoutenable.

Au fil des investigations, la commissaire va plonger au cœur d’un dossier ténébreux. Heureusement, un spécialiste des profondeurs va la rejoindre en chemin et jouer le rôle d’un Virgile des temps modernes.

???????????????Critique : 
Robert Larousse me le confirme, « Baptême : plonger dans un liquide ». Lors de votre baptême, on vous a plongé la tête dans l’eau, si vous êtes étudiant, ce sera dans la bière pour le bizutage en règle.

Ici, pour votre baptême, vous plongerez dans le sang et la tête la première dans des ténèbres épaisses, profondes et sinistres.

Ténèbres au sens figuré puisque vous aurez un aperçu de l’âme tourmentée d’un serial killer particulièrement réussi et au sens propre, étant donné que les souterrains de la ville et la faune qui y grouille n’auront plus aucun secret pour vous.

« C’est alors qu’il éprouve une impression étrange, comme si l’obscurité totale qui règne au fond de cette béance venait de trouver une résonance en lui. Il ressent un vertige, ébloui par une clarté intérieure paradoxale – comme lorsqu’on met deux miroirs face à face, ou qu’on provoque un larsen assourdissant lorsqu’on presse un micro contre son enceinte, ou encore comme le brouillage d’une caméra filmant l’écran qui affiche les images qu’elle capture. Un caméléon sur un caméléon, révélant sa véritable couleur : un noir absolu ».

La plume de l’auteur est magique puisque, malgré une narration au présent que je déteste, j’ai mis du temps à m’en rendre compte, tant le style de son écriture, acéré comme un scalpel, m’avait agrippé dès le départ.

Il est comme ça le monsieur, il couche des mots sur le papier et comme il y met toute son âme, toutes ses tripes, toutes ses connaissances de certains milieux, et bien, ça vous accroche, ça vous scotche et ça ne vous lâche plus.

Bon sang, on se croirait dans un récit « vrai » et pas une « fiction », comme si on lisait les mémoires d’une commissaire de la section d’élite de l’OCRVP.

On plonge fort bas dans les ténèbres, on les explore, on tremble, on sue et on serre les fesses.

« Quand vous sondez les Ténèbres, lentement elle s’immiscent en vous. »

Son premier roman m’avait emporté dans une maelstrom  d’émotions, le second aussi. D’un genre différent puisque pas d’alternance de personnages dans les chapitres, mais il m’a permis de mieux faire connaissance avec un de ses personnages, Cécile Sanchez, la commissaire de police spécialisée en criminologie, en analyse comportementale et en interprétation du langage non verbal, dirigeante de la section d’élite de l’OCRVP.

Pourtant, j’avoue avoir eu un peu peur quand, peu après la page 100, la commissaire nous annonçait déjà le nom du criminel… Là, je me suis demandée comment on allait pouvoir meubler les 300 pages restantes.

Franchement, l’auteur aura le droit de me taper sur l’épaule et de me dire, en me faisant des gros yeux (si je le croise un jour) : « Tu n’as pas honte d’avoir mis en doute mon talent, femme de peu de foi ? ». Oui, « shame on me » d’avoir eu cette idée qui m’a traversé l’esprit.

Non seulement l’auteur nous tient en haleine tout en nous donnant le nom du coupable, mais en plus, il nous entraine à sa poursuite à tel point que les pages défilent sans que l’on s’en rende compte. Pour les 90 dernières, c’est de l’adrénaline pure.

La tension est toujours présente, le suspense aussi, sans en ajouter et sans abuser des codes du thriller. Gilberti joue avec nos nerfs et notre claustrophobie (si vous l’êtes) comme un chat avec une souris.

Les personnages sont bien torchés, j’apprécie de plus en plus Cécile et le criminel était réussi, bien que j’aurais aimé entrer dans sa tête durant les crimes. Bon, je ne vais pas faire ma chieuse, niveau psychologique, on est bien servi.

Niveau scènes de crimes, les amateurs de hard seront servi, les autres déglutiront un bon coup et inspireront profondément (si je puis me permettre ce mot, vu les mises à mort). Je précise que les descriptions un peu hard sont nécessaires et sans voyeurisme « gratuit », la commissaire étant un personnage qui a de l’empathie et du respect pour ces pauvres femmes.

Malgré tout le plaisir que j’ai eu à lire ce roman, je pense coller un procès à monsieur Gilberti pou l’augmentation de mon rythme cardiaque, pour ma tension artérielle qui a monté en flèche, pour mes mains qui sont devenues moites, pour ma déglutition qui s’est parfois coincée, pour mes jambes qui se sont serrées, malgré moi.

Indemnités pour ma claustro qui est revenue, pour ma respiration qui s’est accélérée et pour le fait que par deux fois j’ai failli louper mon arrêt de métro !! Sans la présence de mon mari, j’étais en route pour le terminus.

Procès aussi parce que maintenant, je dois attendre pour le troisième opus afin de découvrir de nouvelles aventures.

Les romans de Gilberti, c’est une plume acérée, un récit rythmé, des personnages taillés à la serpe, avec de la profondeur, un méchant psychologiquement travaillé et un travail titanesque afin de blinder toutes les parties du récit pour que l’ensemble soit cohérent et vraisemblable.

Bref, un put*** d’excellent roman policier/thriller dont la couverture trouve son explication dans le récit.

« Quand tu regardes l’abîme, l’abîme regarde aussi en toi. » J’ai intérêt à me plonger dans ma collection de Petzi, à présent.

Merci, Ghislain pour ce roman magnifique, tu peux être fier de ton travail. Moi, les mots me manquent pour rendre hommage à ce récit.

Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2014-2015).

CHALLENGE - Thrillers polars 2014-2015 (1)

Djebel : Gilles Vincent

POCHE 2Titre : Djebel                                                                           big_2-5

Auteur : Gilles Vincent
Édition : Jigal (2013)

Résumé :
Pendant des décennies, ils ont enfoui leurs lourds secrets…

Mars 1960 en Kabylie, le jeune appelé Antoine Berthier achève à l’aube sa dernière garde avant d’être libéré et pouvoir enfin retrouver ses parents et sa sœur jumelle qui l’attendent sur le continent.

Quelques jours plus tard, sans aucune explication, il se donnela mort sur le bateau du retour.

En septembre 2001, on découvre à Marseille, les corps sans vie de plusieurs de ses anciens compagnons d’armes.

Très vite, Aïcha Sadia, jeune femme d’origine kabyle, aujourd’hui commissaire, et Sébastien Touraine, ex-flic à la dérive, désormais détective, vont remonter les traces de l’Histoire…

Entre les errances d’alors et les rancœurs d’aujourd’hui, ils vont découvrir que des deux côtés de la Méditerranée les mémoires saignent encore…

POLAR - AlgérieCritique : 
On le sait, il n’y a pas de guerre propre… L’Algérie, je ne connais que des bribes, honte à moi. Tout ce que je savais, c’est que ça avait été une belle saloperie, comme toutes les guerres.

Ce roman est assez atypique et je dois dire que j’ai eu un peu de mal à rédiger ma chronique parce que j’oscille entre le « charmée » et le « déçue ».

Mes déceptions vont au style de l’auteur qui, d’un côté peut me réjouir et puis me faire passer au grincement de dents à cause d’erreurs dues sans doute à son désir d’en faire trop ou à des erreurs de « jeunesse ».

Autant les personnages peuvent être « grands » et « profonds », autant ils peuvent m’exaspérer par leur côté « je suis grand beau et fort ». Sans compter que le détective Sébastien Touraine, profondément blessé par sa précédent histoire d’amour, ait déjà envie d’embrasser la commissaire Aïcha Sadia…

Bon, je passerai sur le côté « coup de foudre » décrit de manière un peu malhabile et les autres erreurs parce que, dans le fond, l’auteur a su me surprendre et m’émouvoir.

Le fait de commencer le récit par un épisode de la guerre d’Algérie est une bonne idée, tout de suite on plonge dans l’horreur et on frémit à l’idée qu’un jeune homme soit déçu de « ne pas s’en être fait un »… L’être humain peut être aussi crétin qu’il est intelligent, on le sait.

Souvent, j’ai pensé que tout était plié et que l’auteur nous faisait comme dans un bon vieux Columbo en nous montrant tout. Et bien non, il a su jouer avec mes pieds, bien que j’aie deviné une chose importante, et ce, bien avant les policiers.

Pas de temps mort, un roman court qui se lit rapidement, mélangeant l’Histoire et le présent, le tout mené par deux policiers expérimentés : un ancien commissaire et une toute fraiche. Le tout sur fond de rancœurs vieilles de 40 ans (nous sommes en 2001).

Une lecture en deux teinte… Charmée d’un côté et embêtée de l’autre par quelques erreurs qui auraient pu être évitées à mon sens.

Malgré tout, je ne regrette pas ma lecture et je compte bien découvrir les autres ouvrages de cet auteur qui a du potentiel. À lui de faire attention à certaines choses.

Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2014-2015).

CHALLENGE - Thrillers polars 2014-2015 (1)

Les neuf cercles : R.J Ellory

Neuf Cercles - Ellory [NUM]Titre : Les neuf cercles [NUM]                                     big_5

Auteur : R.J Ellory
Édition : Sonatine (2014)

Résumé :
1974. De retour du Vietnam, John Gaines a accepté le poste de shérif de Whytesburg, Mississippi. Une petite ville tranquille jusqu’au jour où l’on découvre, enterré sur les berges de la rivière, le cadavre d’une adolescente.

La surprise est de taille : celle-ci n’est autre que Nancy Denton, une jeune fille mystérieusement disparue vingt ans plus tôt, dont le corps a été préservé par la boue.

L’autopsie révèle que son cœur a disparu, remplacé par un panier contenant la dépouille d’un serpent. Traumatisé par le Vietnam, cette guerre atroce dont « seuls les morts ont vu la fin », John doit à nouveau faire face à l’horreur.

Il va ainsi repartir au combat, un combat singulier, cette fois, tant il est vrai qu’un seul corps peut être plus perturbant encore que des centaines. Un combat mené pour une adolescente assassinée et une mère de famille déchirée, un combat contre les secrets et les vérités cachées de sa petite ville tranquille.

Si mener une enquête vingt ans après le crime semble une entreprise périlleuse, cela n’est rien à côté de ce qui attend John : une nouvelle traversée des neuf cercles de l’enfer.

Critique : 
Ellory a beau être anglais, il nous décrit l’Amérique comme un vrai yankee, à la différence qu’il a du recul pour analyser plus en profondeur sa face cachée, sa face sombre, celle qui est à mille lieues du clinquant ou des airs vertueux de ce pays qui veut jouer le gendarme du monde alors qu’il est un grand voleur…

Qu’elle soit nécessaire, ou même justifiée, ne croyez jamais que la guerre n’est pas un crime.

Le Vietnam… Une sacrée boucherie, un putain de merdier et monstrueuse erreur monumentale selon John Gaines, ancien combattant devenu le shérif de la petite ville tranquille qu’est Whytesburg, Mississippi. Un crime tous les ans et le coupable qui attend les flics tranquillement, des contraventions… Voilà son quotidien. Cool.

Une petite ville tranquille jusqu’au jour où l’on découvre, enterré sur les berges de la rivière, le cadavre d’une adolescente qui avait disparu 20 ans plus tôt.

Notre pauvre shérif va faire face à la plus terrible affaire de sa carrière, les morts tombant comme des mouches sous l’action combinée d’un « pchitt » de Baygon Vert et Bleu. C’est vous dire si le croque-mort va avoir du boulot.

Les années 70, dans les romans, j’adore parce que c’est une période sans nouvelles technologies, sans toutes les facilités que nous avons maintenant et cela rend les enquêtes plus « vraies ».

Si en plus on me parle des années 70 en Amérique, là, je kiffe à mort !

L’auteur a su trouver les mots justes pour nous parler de l’ambiance assez plombée de cette époque « post guerre du Vietnam », où les anciens combattants souffraient de ce mal non encore étiqueté qu’est le stress post-traumatique.

On perdait une partie de son humanité à la guerre, et on ne la récupérait jamais.

Cette époque où des mots tels que « respect », « tolérance » ou « égalité des hommes » étaient considérés comme des gros mots et où les membres du sinistre Klan, bien que ne se promenant plus avec des taies d’oreillers sur leurs tronches, étendait encore leurs ombres sur le territoire.

J’apprécie que l’on décortique ces années où la déségrégation, qui aurait dû commencer, n’avait pas eu lieu parce que les hommes Blancs étaient trop cons que pour se rendre compte que nous sommes tous les mêmes ou alors, ne voulaient pas voir la vérité car elle leur faisait peur.

La haine trouvait son fondement dans l’ignorance. Pourtant, la haine des autres était aussi une haine de soi, car au fond, nous étions tous les mêmes.

Ellory nous plonge en plein dans ces années que ce grand pays, sois-disant « démocratique », aimerait oublier.

À travers les souvenirs du Vietnam de Gaines, nous allons mener l’enquête avec lui, à son rythme, entrant dans les maisons et les vies de certains des habitants, traquant les indices quasi inexistants, remontant le fil des événements 20 ans plus tôt.

Bien qu’écrit à la troisième personne, on a l’impression que le narrateur, c’est Gaines, comme si c’était lui qui nous racontait l’histoire.

Les personnages sont forts, le shérif Gaines est un homme que l’on a envie d’aimer (en tant qu’ami), un homme qui m’a ému au travers d’un événement de son existence, un policier qui ne laisse pas tomber son affaire, même s’il n’est pas infaillible et commet des erreurs.

Un homme qui n’a pas peur de s’attaquer à un plus fort que lui.

La plume de Ellory fait mouche et dresse un portrait au vitriol de cette Amérique un peu profonde, où les grandes familles font la loi, où les hautes sphères sont corrompues, où il était si facile d’envoyer les gens en taule… Cette grande nation qui envoya ses jeunes se faire massacrer pour rien au Vietnam.

Se battre pour la paix, c’est comme baiser pour la virginité.

Ils disaient que la conscription, c’était des Blancs qui envoyaient des Noirs se battre contre des Jaunes pour protéger la terre qu’ils avaient volée à des Rouges.

Ce n’était pas la taille, ni l’influence, ni la richesse d’un pays qui permettaient de gagner une guerre dans la jungle. C’était la connaissance. La présence. La compréhension du territoire. Seuls les Vietnamiens possédaient tout ça : ils ne pouvaient donc pas perdre.

La guerre acceptait tout le monde. À la guerre, il n’y avait ni racisme, ni fanatisme, ni intolérance, ni division, ni distinction de race, de couleur, de croyance, de confession, de nationalité, d’âge ou de genre. La guerre pouvait consumer un Vietnamien de 5 ans qui n’avait rien vu de la vie aussi aisément et voracement qu’elle consumait un marine de 45 ans avec une soif insatiable de Viets morts.

La guerre purgeait les hommes de ce qu’ils avaient de meilleur. Elle les purgeait avec du feu, des balles, des lames, des bombes et du sang. Elle les purgeait avec du chagrin et de la douleur, et avec cette espèce d’incrédulité particulière et incommunicable qu’elle engendrait chez tous ceux qui assistaient à la cérémonie de la bataille.

L’ennemi des États-Unis n’avait pas de visage, pas d’uniforme, il connaissait le terrain, ses anomalies et ses particularités, et avait donc toujours l’avantage. Les États-Unis possédaient la puissance de feu, la couverture aérienne, de solides lignes d’approvisionnement, des ressources humaines presque inépuisables, mais ils ne possédaient pas d’ennemi visible. Ils combattaient des fantômes et des ombres. Ils combattaient un cauchemar.

Amis du trépidant, perdez pas votre temps dans ce roman, ici, tout n’est que lenteur calculée, profondeur délibérée, psychologie planifiée, indices proportionnés, récits de guerre calibrés, entremêlés dans une enquête bien ficelée, le tout servi par une plume acérée qui assènera quelques vérités que nous devrions nous méditer.

L’Amérique, la plus grande de toutes les puissances, s’était faite avoir et vaincre par une bande de collabos communistes en sandales. La fierté d’Eisenhower en avait pris un coup. Il avait vaincu l’Allemagne nazie, et, pourtant, il n’était pas foutu de s’emparer d’une bande de terre grande comme la moitié du Texas. Eisenhower était texan. Le Vietnam était un coin paumé au milieu de nulle part. Il était humilié.

Tout le monde savait que la fin était proche, mais la machine de guerre était trop bête et arrogante pour s’avouer vaincue.

Deux Ellory en peu de temps, deux orgasmes littéraires. Ce mec est fort !

Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2014-2015)et Le « Challenge US » (2014-2015) chez Noctembule.

CHALLENGE - Thrillers polars 2014-2015 (1) CHALLENGE - US

[TAG] Liebster Award

Moi aussi j’ai été surchargée de travail au point d’avoir du retard dans mes chroniques et dans le TAG dont m’a gratifié l’ami Lord Arsenik. Note pour plus tard [Penser à lui garder un chien de ma chienne]. 😀

Un peu d’histoire pour commencer (merci Gogole et Lord) :
Jadis, un monsieur allemand décida de vouloir faire connaître son blog : il rédigea donc 5 choses sur lui, nota l’adresse de 5 blogs qu’il aimait, rédigea 5 questions et décida de débuter une chaine d’amour et de reconnaissance.

L’idée est simple, mais reste une façon intéressante de faire découvrir de nouveaux blogs.

C’est quoi-ti ki faut faire ?
– Écrire 11 choses sur soi (seulement 11 ??)
– Répondre aux 11 questions de la personne qui vous a nominé
– Nommer 11 nouveaux blogs et leur poser 11 questions (NON !)
– Mettre les liens vers les blogs choisis et les informer de leur nomination (NON !)
– Informer la personne qui vous a nominé que la tâche est accomplie (OUI !)

Bon, je répondrai aux questions, mais je ne pense pas avoir le temps d’en rédiger 11…

Les 11 choses sur moi (et je resterai sobre) :

1 – Si je suis sociale en semaine, j’ai tendance à rentre dans ma tanière le week-end. Je suis contre les visites sans être prévenue au moins trois jours à l’avance.

2 – Mon bureau à la maison est MON endroit personnel, tout entrée sans y être dument invité vous expose à des expulsions ou des grognements de ma part.

3 – Ce que j’aime dans l’hiver, c’est son côté cocooning. Traîner avec mon vieux training et mon sweat à capuche épais, une tasse de café brûlant à la main.

4 – Je considère que les enfants sont comme les pets : on supporte les siens mais pas ceux des autres.

5 – Des chiards, je n’en ai jamais voulu (sorry pour les mères de famille heureuses et épanouies et tant mieux pour elles) afin de conserver mon indépendance totale (par contre, j’ai eu un chien et j’ai adopté un mari).

6 – Je suis d’un tempérament non violent, mais je le deviens (violente) quand on s’attaque aux miens.

7 – Moi aussi j’avais dit que le numérique ne passerait pas par moi. No comment 😉

8 – J’ai révisé certaines de mes pensées sur la démocratie et les religions : elles sont merveilleuses quand elles ne sont pas détournées au profit de certains ou utilisées à des fins mauvaises. Merci à la religion de m’avoir offert le dimanche, tiens !

9 – Je me fais conduire au travail par un chauffeur personnel et je me moque de la manière dont il va garer la limousine. Problème : faut partager le truc avec des tas de gens ! Oui, vive les transports en commun… mais sans eux, on serait dans la merde à Bruxelles.

10 – Quand on me frotte le dos, je ronronne.

11 – Campagnarde j’étais, citadine je suis devenue, mais sans renier mes origines.

Les 11 questions indiscrètes de Lord Arsenik (il a été sage) :

1 – Pourquoi un blog ?

Heu… Joker ?? En fait, je voulais un blog au départ, mais rien ne me bottait, alors, j’ai fait un site. Tout allait bien dans le meilleur des mondes (sortez les kleeenex, moment intense émotion) lorsque je me suis mise dans l’idée de participer à des challenges littéraires. Pour les comms, un site, c’est pas le pied. Alors, ayant découvert WP, j’ai signé de mon sang pour un blog en miroir de mon site. Suis maso car travail double !

2 – Quel livre pourrais tu relire sans jamais t’en lasser ?

L’annuaire téléphonique (le bottin, en belge)… Allez, l’intégrale du canon holmésien. Je triche parce qu’il est composé de 56 nouvelles et de 4 romans, mais je m’en fou, j’aime la triche.

3 – Plutôt numérique ou papier ?

Tu as déjà essayé de t’essuyer le cul avec ta liseuse, toi ?? Y’en a qui on essayé, ils ont eu des problèmes 😆 Vaut mieux du papier, tu sais…

Avant, je ne jurais que par la lecture papier, jusqu’à ce que je puisse utiliser une liseuse durant une journée, pour lire un roman. J’ai trouvé le truc super, facile, pratique et depuis, je saute de l’un à l’autre, avec parfois quelques séquelles.

4 – Ta citation préférée ?

« Qu’elle soit nécessaire, ou même justifiée, ne croyez jamais que la guerre n’est pas un crime. » (Ernest Hemingway)

« C’est la majorité qui définit la norme, non les individus isolés » (Je suis une légende – Matheson Richard)

« Mon esprit se rebelle à la stagnation » (Une étude en rouge – Conan Doyle)

5 – La meilleure adaptation ciné/TV à ton avis ?

« The lord of the ring »

« The game of thrones »

6 – La pire adaptation ciné/TV à ton avis ?

« Je suis une légende » que j’aimais en tant que film avant de lire le roman. La claque ! Ils ont tout dénaturé. Une horreur, je ne sais plus voir le film. 😉

7 – Le matin, thé ou café ? Autre ?

Café… du café et encore du café, le thé étant pour l’après-midi. Entre les deux, de la flotte.

8 – Ton apéritif préféré (alcoolisé ou non) ?

Jus d’ananas.

9 – Plutôt sucré ou salé ?

Salé ET sucré, j’aime mélanger les deux, mais j’ai un faible pour le salé et le doigt dans la salière…

10 – Ton plat préféré ?

J’en ai trop que pour les citer tous, mais j’adore les petits os…

11 – Le truc dingue mais réalisable que tu voudrais faire ?

M’acheter une maison dans le Sud de la France, avec une piscine, des grands terrains pour mettre des chevaux et faire courir des chiens et des arbres pour des chats.

Mémoire assassine : Thomas H. Cook

Titre : Mémoire assassine                                             big_3-5

Auteur : Thomas H. Cook
Édition : Points (2014)

Résumé :
« Mon père a tué ma mère, ma soeur et mon frère. Puis il a attendu que je rentre à la maison… »

Steve Farris a tout pour être heureux : une femme attentionnée, un petit garçon charmant, un job qu’il adore. Cet équilibre apparent va se rompre le jour où il rencontre Rebecca, une chercheuse qui enquête sur les tueries familiales inexpliquées.

Les souvenirs remontent : il n’avait que 7 ans quand il revint de l’école un jour et trouva sa mère, sa sœur et son grand frère sauvagement assassinés. Son père, présumé coupable, avait lui disparu. Qu’est-il devenu ? Comment accepter l’inacceptable ? Et comment échapper à son propre passé ?

Critique :
♫ Je m’appelle Stevie, et je suis sans famille ♪ pour l’intro en version « soft ».

« Mon père a tué ma mère, ma sœur et mon frère. Puis il a attendu que je rentre à la maison… » nous explique Steve Farris, trentenaire qui, alors qu’il n’avait que 7 ans, s’est retrouvé sans famille : sa mère, sa grande sœur et son grand frère ont été abattus pas leur père. Ça c’est pour l’intro « hard » et sans fard.

Qu’est-ce que s’est passé lors de ce « bloody day » ? Pourquoi le père a-t-il été pris d’une frénésie meurtrière ? C’est ce que Steve va tenter de comprendre et de nous expliquer.

Élément déclencheur de ses réminiscences, tout sauf joyeuses ? Rebecca, une chercheuse qui veut écrire un livre sur ses pères qui, un jour, assassinèrent leur petite famille alors qu’ils avaient tout pour être heureux.

« Avant Rebecca, j’étais incapable de me rappeler ce qu’il m’avait dit alors, ce qui ne m’empêcha pas, au fil des années, d’échafauder toutes sortes de suppositions, répliques sans doute glanées à la télévision ou au cinéma qui ne me semblaient jamais sonner tout à fait juste. »

Notre Stevie qui avait réussi sa vie (boulot, femme et fils) va introspecter ses souvenirs de ces quelques mois qui ont précédés le joyeux massacre. Mais à force de plonger en soi, ne risque-t-on pas de perdre pied ?

« Je me rendais compte que j’étais sans défense, littéralement nu devant elle. Elle avait revêtu l’armure de la vérité, et j’étais un ver qui se tortillait à l’approche de son ombre gigantesque. »

Amis des ambiances joyeuses et des marshmallows au coin du feu de camp : au revoir ! Ici, rien de réjouissant, que du sombre ou du noir.

Petit à petit, l’auteur dévoile avec une précision diabolique les souvenirs qui remontent à la surface de la mémoire de Stevie, qui, sans doute pour se protéger, les avaient occultés.

« C’est comme s’il se tenait aux portes de ma mémoire, garde-frontière d’une sombre contrée. »

« Je pense que la mémoire est le lot de consolation qui nous est dévolu pour compenser la mort de chaque jour, le lieu auquel nous accédons pour reconstruire et réécrire notre vie, pour nous donner une seconde chance. »

Si la première partie m’a paru un peu « lente » suite à mon manque d’empathie avec les personnages, la seconde a passé comme une balle.

La plume de Cook est allée titiller les souvenirs d’un petit garçon avec habilité pour nous les retranscrire avec douceur au départ, s’enfonçant ensuite de plus en plus dans le malsain.

On sent que quelque chose va se produire, on se doute qu’une trame bien plus sombre se cache derrière cette horrible fait divers et mon esprit a supputé bien des théories avant de se faire planter le couteau en traitre, par l’auteur, dans les dernières pages.

Pan dans ma gueule… c’est vache, ça fait mal, mais ça fait du bien aussi.

Le Mal est-il héréditaire ? Les souvenirs ne feraient-ils pas mieux de rester enfouis, puisque la mémoire en a décidé ainsi ?

Cook vous décortiquera ça à la manière dont on ôte la carapace d’un homard : on croit qu’on a tout enlevé, qu’on est arrivé au bout, mais non, il reste encore des petits morceaux.

Vu mes débuts laborieux, je ne pensais pas aimer le roman, mais maintenant je peux dire que oui, j’ai aimé.

Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2014-2015), Le « Challenge US » chez Noctembule (2014-2015), « Ma Pedigree PAL – La PAL d’excellence » chez The Cannibal Lecteur et Ma PAL « Canigou »… C’est du massif !

Seuls les vautours : Nicolas Zeimet

Titre : Seuls les vautours                                                big_5

Auteur : Nicolas Zeimet
Édition : Éditions du Toucan (2014)

Résumé :
Un petit village de l’Utah en 1985, avant internet, la téléphonie mobile et les techniques modernes d’investigation scientifique. Shawna, une fillette de cinq ans, disparaît brutalement un matin.

Tout le village se mobilise. Non seulement les quelques policiers du poste local mais aussi le médecin, un journaliste et bien sûr les enfants. Des enfants et des adolescents qui ont l’imagination fertile et qui racontent d’étranges histoires.

En suivant les destins croisés d’une dizaine de personnages, l’enquête progresse, les haines et les attirances se cristallisent alors que des découvertes bien réelles mènent à des événements qu’on croyait définitivement sortis des mémoires.

Certains, en tous cas, auraient bien voulu les oublier…

201006232173Critique : 
Bienvenue dans le trou du cul de l’Utah ! Duncan’s Creek, petite ville peuplée de mormons avec des idées rétrogrades, de Gossip Woman pourvues de sacrées langues du vipère, d’un shérif antipathique et de toute une population assez haute en couleur.

Les seuls vautours que vous verrez dans ce roman font partie de cette espèce de charognards que je haïs : ceux qui se rassemblent devant une catastrophe et qui y vont de leurs petits commentaires fallacieux, fielleux et médisant. On les nommeras des « voyeurs morbides » car ils se repaissent d’événements dramatiques.

Malgré tout, l’ombre du grand rapace charognard plane et planera sur tout le récit : une petite fille de 5 ans a disparu et ce n’est pas le premier enfant qui disparaît.

Mais qu’est-ce qui se passe à Duncan’s Creek, doudou dis-donc ? Y aurait-il un croquemitaine ? J’ai l’air de prendre ça à la rigolade, mais je vous rassure de suite, l’affaire est grave.

Que voilà donc un roman magistral qui m’a entrainé sur les pentes escarpées du Devil Trail à la recherche de la petite Shawna, gamine innocente née dans une famille dont le père est un fainéant de première, protégé par sa famille qui voyait en lui un saint et qui a disparu il y trois mois. Bien fait, tiens !

Il y a une telle tension dans le récit, parfois, que j’étais contente de me changer les idées avec les aventures des autres personnages qui gravitent dans le récit.

Malheureusement, cette baisse de tension n’était que temporaire, tout le monde a des squelettes dans ses placards et le récit est digne d’un excellent roman noir tant la condition sociale y est décrite d’une manière féroce. C’est tout un pan de la société qui s’offre à nous dans ce microcosme et vous reconnaitrez des gens de votre entourage dans les habitants.

Les personnages ont des histoires qui se croisent et des destins qui s’entrecroisent, le tout étant raconté avec une maestria qui me laissera sans voix. On a l’impression qu’on gravite avec eux dans leur quotidien, suivant leurs pas dans cette petite ville des années 80, cette époque non polluée par le Net ou les GSM (et ça a toute son importance).

Toute cette petite galerie qu’on apprendra à connaître, à aimer, à détester (pour certains, je préconise le lance-flamme, directement), tous ces gens parfaitement décrits qui nous apprendront leurs histoires, leurs désirs, leurs pensées, leurs blessures secrètes… Le tout avec une bonne dose d’ironie et de cynisme.

Les descriptions, les récits des autres personnages, l’ambiance – tantôt sombre, tantôt plus douce ou romantique, le suspense, l’avancée du récit – tout est maitrisé et diffusé selon une prescription médicale des plus étudiée. Ni trop, ni trop peu. Juste assez pour nous rendre addict et faire que l’on en veuille plus ! Les 475 pages passant juste un peu trop vite à mon goût.

Accrochée dès le départ, mon cœur a eu peur pour la petite, mais, entraîné dans le récit des autres, j’en suis même arrivée à l’oublier, et de ça, je ne suis pas fière, mais l’auteur, lui, peut l’être !

C’est un tourbillon d’émotions que je viens de vivre ! Bluffée, menée par le bout du nez, plongée dans les misères des gens, ayant des envies de meurtres, dégoûtée par les ragots des langues de vipères qui font plus de mal que de bien, tenant fermement ma lampe de poche lorsque je cherchais la petite avec eux, me donnant l’impression que je vivais avec eux, étreignant plus mon livre lors des moments « suspense » et le refermant avec un sourire mêlant à la fois le plaisir et la tristesse.

Du plaisir à lire cet auteur français qui a réussi à me faire oublier sa nationalité française, tant j’avais l’impression de lire un bon auteur « yankee » et de la tristesse à l’idée de devoir refermer ce livre une fois arrivée au mot « fin ».

Merci Nicolas (Tu permets que je t’appelles par ton prénom après toutes les émotions que tu m’as donné ?), pour ce roman qui avait des airs de ressemblances avec les ambiances des petites villes reculées des romans du King. Oui, merci pour ce putain de magnifique roman que j’ai lu sous les bons conseils de l’ami Yvan.

PS : J’adore la couverture !

Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2014-2015), Le « Challenge US » chez Noctembule et « Ma Pedigree PAL – La PAL d’excellence » chez The Cannibal Lecteur.

La bouffe est chouette à Fatchakulla : Ned Crabb

Titre : La bouffe est chouette à Fatchakulla                 big_3

Auteur : Ned Crabb
Édition : Gallimard (2008) / Série Noire (2004)
Première parution : 1978 [Oldies]

Résumé :
Pas de quartier à Fatchakulla City ! Ça dépiaute sec, on étripe à tout va au détour des chemins sous la lune. Des marécages montent d’étranges ronronnements généralement suivis de découvertes macabres.

Du plus fieffé salaud du canton à d’autres proies plus délicates (quoique !), les victimes s’accumulent au fur et à mesure qu’un être mystérieux les lacère, les mange puis les éparpille aux quatre vents. Une tête par-ci, un bout de bras par-là…

Fatchakulla, jusque-là connu pour ses dégénérés consanguins et ses alligators, s’est trouvé une autre spécialité.

Les habitants crèvent de trouille. On parle de fantômes et d’esprits et tout le monde semble pouvoir y passer. Même la grosse Flozetta s’est fait bouffer !…

Critique : 
Fatchakulla (à tes souhaits) Springs est une paisible bourgade de la Floride. Nous pourrions même la renommer « Ploucville » tellement ses habitants sont des imbéciles congénitaux, croyant encore que si vous sortez à la tombée de la nuit,  Willie Le Siffleur viendra pour vous prendre et vous manger tout cru !

C’est dans cet état d’esprit apeuré qu’était Module Lunaire, jeune gamin de 8 ans, lorsqu’il brava les interdits pour aller chercher des asticots de nuit, qui, comme le nom l’indique, ne se trouvent que la nuit ! S’il vous plaît ? Oui, j’ai oublié de vous préciser que le gamin se nomme « Module Lunaire ». Pas de sa faute si, le jour de sa naissance, Apollo XI atterrissait sur la lune !

Déjà qu’il avait un peu la trouille, je ne vous raconte pas son état après être tombé sur la tête d’Oren Purvis qui se trouvait sur le chemin menant au bayou.

La tête ?? Mais il est où le reste du corps ? Ben, personne ne le sait… Willie Le Siffleur aura sans doute dû tout manger, sauf la tête. Bon, on ne va pas lui en vouloir vu que Purvis était le plus salopard de toute la contrée.

« Le vieil Oren détestait les enfants et flanquait des coup de pied aux petits chiens. […] Pas de doute, Oren Purvis était un salaud. A en croire les gens du pays, il ne valait pas la corde pour le pendre ».

Pour un roman déjanté, c’est un roman déjanté ! Déjà que nous sommes face à des crétins finis, superstitieux comme pas deux, trouillards à mort, pétris de vieilles légendes qui font peur aux enfants comme aux parents… et, éleveurs de chats tous aussi dégénérés qu’eux.

Ajoutons à cela des forces de l’ordre qui ressemblent à tout sauf à des flics, des morts dont on retrouve des morceaux mais pas l’entièreté du corps et pour résoudre toute cette sordide affaire, le trio constitué du shérif Arlie Beemis, du docteur Doc Bobo (ça s’invente pas, en plus, il est déprimé et trouillard) et de Linwood Spivey qui pourrait se prétendre digne émule de Sherlock Holmes s’il ne picolait pas autant…

Arlie et Linwood s’aperçurent que Doc Bobo s’était entouré de ses propres bras et gémissait.
— Qu’est ce qui vous arrive, doc ? demanda Arlie.
— Je me demande où ils rangent les têtes et les jambes, dit Doc Bobo, à mi-voix, se balançant d’avant en arrière, les yeux fixés droit devant lui. Doit y avoir un millier de cachettes dans cette baraque.
Linwood se tourna vers le toubib et fonça les sourcils.
— Allons, Doc, dit-il, ressaisis-toi.

Et un assassin insaisissable, qui ne laisse pas de traces de ses méfaits, hormis des morceaux de ses victimes, comme s’il avait bouffé tout le reste.

— Arlie, on dirait… On dirait qu’on lui a arraché la jambe.

— Regarde-moi ça, dit Doc Bobo. Bon sang, regardez-moi ça. Ça n’a même pas été tranché. Regardez-moi cette chair : elle est déchirée.

L’épisode de la fesse de la pauvre Flozetta est un pur moment jubilatoire ! Oui, une fesse, c’est tout ce qu’il restait d’elle, la pôvre. Et quand on sait que Flozetta était le cul le plus gros et le plus disponible pour tous les mâles du canton…

— Qu’est-ce que vous croyez que c’est shér’f ? grogna Leonard Pouncey.
Arlie rejeta son chapeau en arrière et se gratta la tête.
— À mon avis, c’est la fesse droite d’un très gros derrière.

— J’suis d’accord, bafouilla Buford. Et dans les environs, y a que Flozetta Cooms pour avoir un cul pareil.

Je pense qu’avec tout ces éléments, vous aurez une vision assez juste de l’atmosphère de malade qui règne dans les 181 pages.

Ne cherchez pas de la logique, il n’y en a pas. On est dans le loufoque, on sourit durant la lecture, les bons mots sont légions, Buford, l’adjoint du shérif est un type qui finira chef d’escadrille le jour où les cons sauront voler et on ne peut pas dire que la procédure criminelle est respectée, mais on s’en moque, on ne l’ouvre pas pour ça.

Oubliez aussi les belles phrases… Nous sommes chez les bouseux qui élisent Miss Pêche à la Grenouille ! Ici, on bouffe ses lettres, on n’a pas beaucoup d’esprit mais on a de l’humour, de préférence, noir !

— Différent ? Parce que ce coup-ci, ils ont laissé un bras et un pied au lieu d’une fesse ou d’une tête.
— Mais non. Ce que je veux dire, c’est la question des indices.

De la rigolade, du suspense, des fausses pistes et de la loufoquerie au menu de ce polar qui, bien que ne cassant pas la tête à Willie le Siffleur, a eu le mérite de me faire passer quelques heures fort plaisantes.

Lu dans le cadre du Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2014-2015).

Bilan du Mois Américain : Septembre 2014

CHALLENGE - Mois Américain Septembre 2014Et bien non, Titine n’est pas encore dégoûtée de mes participations à ses « mois »… Elle m’invite toujours (enfin, j’ai mis mon pied dans la porte) et c’est un plaisir de lui rédiger des petits billets.

Pour ce mois Américain, j’ai tenu toutes mes promesses (à coup de sueur et de bave, pianotant sur mon clavier comme une malade et marathonant comme une bête pour lire le maximum de bédés westerns pour les mettre dans le challenge.

Sobriété puisque je n’ai QUE 36 billets ! (PTDR) – des romans, des bédés et des séries, ce fut éclectique, mais ce fut intense et bon… Allez, on remet ça en septembre 2015 ????

  1. Branle-bas au 87 : Ed McBain (commencé 30/08)
  2. La malédiction du gitan : Harry Crews (commencé 31/08)
  3. Elementary – Saison 1 : Une série qui a mis des nichons à Watson
  4. Lucky Luke T19 Les Rivaux de Painful Gulch : Morris
  5. Lucky Luke T27 Le 20ème de cavalerie : Morris
  6. Lucky Luke T31 Tortillas pour les Dalton : Morris
  7. Deadwood – Saison 1 : Une série qui te dégommera plus vite que ton ombre
  8. Yellow Birds : Kevin Powers
  9. [Jerry Spring] Golden creek : Jijé
  10. [Durango] Les Chiens meurent en hiver : Yves Swolfs (Tome 1)
  11. [Durango] Les forces de la colère : Yves Swolfs (Tome 2)
  12. [Durango] Piège pour un tueur : Yves Swolfs (Tome 3)
  13. Criminal Minds – Une série qui t’invite à la mise à mort !
  14. Un pied au paradis : Ron Rash
  15. [Comanche] Red Dust : Hermann & Greg (Tome 1)
  16. Scarface : Armitage Trail
  17. [Comanche] Les Guerriers du désespoir – Hermann & Greg (Tome 2)
  18. [Comanche] Les Loups du Wyoming – Hermann & Greg (Tome 3)
  19. Chevauchée avec le diable : Daniel Woodrell
  20. Le Roman Noir Américain dans la mythique « Série Noire » des éditions Gallimard : 1. Histoire
  21. Le Roman Noir Américain dans la mythique « Série Noire » des éditions Gallimard : 2. La traduction
  22. Justice blanche, misère noire : Donald Goines [NUM]
  23. [Comanche] Le Ciel est rouge sur Laramie – Hermann & Greg (T4)
  24. [Jerry Spring] Tome 2 – Yucca ranch : Jijé
  25. [Comanche] Le Désert sans lumière : Hermann & Greg (Tome 5)
  26. [Comanche] Furie rebelle – Hermann & Greg (Tome 6)
  27. [Comanche] Le doigt du diable – Hermann & Greg (Tome 7)
  28. [Comanche] Les shériffs – Hermann & Greg (Tome 8)
  29. Le monde à l’endroit : Ron Rash
  30. [Comanche] Et le diable hurla de joie…  – Hermann & Greg (T9)
  31. [Comanche] Le Corps d’Algernon Brown – Hermann & Greg (T10)
  32. Dans le grand cercle du monde : Joseph Boyden [NUM]
  33. [Blueberry] Fort Navajo : Charlier & Giraud (Tome 1)
  34. [Blueberry] Tonnerre à l’Ouest : Charlier & Giraud (Tome 2)
  35. [Blueberry] L’Aigle solitaire : Charlier & Giraud (Tome 3)
  36. The Big Bang Theory : Une série qui t’active les neurones et les zygomatiques en même temps !

Bilan Livresque : Septembre 2014

Et le mois de septembre, il fut comment ?? Américain ! Entièrement Américain…

Juin avait son mois anglais, septembre a eu son mois yankee. Et toujours chez cette chère Titine qui aime vivre dangereusement puisqu’elle m’invite à chaque fois.

9 romans et 21 bandes dessinées lues !

Entamé fin août, Ed McBain et son « Branle-bas au 87 » (ICI) furent une découverte. Dans le genre « récit déroutant », on ne fait pas mieux. La ville d’Isola au travers des chroniques de ses policiers.

Je l’avais commencé le 31 août et il fut vite lu j’ai sorti de ma « Pedigree PAL » ce roman d’Harry Crews, auteur que j’avais déjà découvert dans « Nu dans le jardin d’Eden ». Ici, c’est un autre roman mettant en scène des « monstres » avec « La malédiction du gitan » (ICI).

Le mois américain étant aussi consacré aux westerns, j’ai ressorti quelques Lucky Luke (3), ceux que j’aimais le mieux : T19 – Les Rivaux de Painful Gulch / T27 – Le 20ème de cavalerie et T31 – Tortillas pour les Dalton

Dans le cadre d’un marathon lecture spécial Bédé, j’en ai profité pour lire les bédés que je comptais faire pour le mois Américain. J’ai donc fait défiler mes « Comanche » (10), mes « Durango » (3), mes « Jerry Spring » (2) et autre « Blueberry » (3).

Un pied dans la guerre en Irak avec l’excellentissime « Yellow Birds » de Kevin Powers (ICI). Ou la guerre vue autrement…

On dit qu’il faut faire l’amour et pas la guerre, alors, puisque la guerre m’a tué, j’ai mis « Un pied au paradis » qui m’a entrainé dans l’univers si particulier de Ron Rash (ICI). Une histoire, cinq narrateurs, cinq points de vues différents.

Allez, vous boirez bien un petit verre d’alcool ? La prohibition aux États-Unis ?? Mais on s’en contrefout ! On boit à la table du très célèbre « Scarface », le bandit qui avait Al Capone pour père spirituel (ICI). Armitage Trail n’avait qu’à observer la pègre de son quartier pour avoir matière à écrire ce superbe roman qui vous expliquera comment vous enrichir durant les prohibitions.

Moi, j’aime l’équitation et je ferais tout pour sentir le roulement des muscles d’un cheval entre mes jambes, quitte à faire une « Chevauchée avec le diable » s’il le faut (ICI) ! Daniel Woodrell a situé son roman durant la période qui précède la terrible guerre de Sécession, du côté des Sudistes et pas ceux de l’armée régulière.

Là, il est à marquer d’une pierre blanche, ce livre ! Premièrement parce que ce fut mon premier livre à être lu entièrement en numérique (et sur liseuse, pas sur le PC) et deuxièmement parce que « Justice blanche, misère noire » de Donald Goines (ICI) est une vraie claque ! Se passant dans le milieu carcéral, il vous expliquera les différences de traitements entre les détenus Blancs et les Noirs et  l’aberration du système des cautions qui ne profite qu’aux Visages Pâles.

Après avoir partagé la cellule de détenus et assisté à des choses pas nettes, il était temps de remettre « Le monde à l’endroit » (ICI). Ron Rash m’a, une fois de plus, emmené dans son monde. Bien un gros cran en dessous de « Une terre d’ombre », ce roman reste tout de même magistral.

Voilà, c’est fait, j’ai acheté une liseuse (enfin, Chouchou m’a offert une Kobo Aura HD) et j’ai donc pu enfin lire « Dans le grand cercle du monde » de Joseph Boyden (ICI).

Le Nord de l’Amérique, des indiens, l’été, plus les autres saisons (je vais me mettre à chanter du Joe Dassin, moi) ET un jésuite qui est là pour les évangéliser, les pauvres. L’enfer est pavé de bonnes intentions, vous le savez aussi bien que moi. Récit à trois voix, récit prenant, récit baigné par de l’incompréhension et de la méfiance de la part des protagonistes.

Décidément, ma liseuse me rend bien des services ! Un an que je cherchais, en vain, à acheter « Mauvaise Étoile » de R.J. Ellory et pas moyen de mettre la main dessus dans mes bouquineries (ICI). Pas de panique, je l’avais en numérique et j’ai donc pu ENFIN me plonger dans ce roman qui me faisait de l’œil depuis 1 an… Il valait la peine d’attendre, c’est le moins que je puisse dire et c’est un coup de cœur véritable.

Vite, j’ai une LC et je n’ai pas encore commencé à lire « Half Moon Street » de Anne Perry (ICI) ! Alors, j’ai mis « Mauvaise étoile » sur le côté, j’ai empoigné mon roman « papier » et sur une journée je l’ai lu. Bilan ? Une sensation de « déjà lu »… Bizarre, j’aurais oublié tout sauf une chose ? Ouf, Bianca m’a signalé que dans un autre roman de Perry, on parlait déjà de cartes postales porno… Une enquête en filigranes, mais j’ai adoré. (PAL Noire)

9 romans et 21 bandes dessinées : 

  1. Branle-bas au 87 : Ed McBain (commencé 30/08)
  2. La malédiction du gitan : Harry Crews (commencé 31/08)
  3. Lucky Luke T19 – Les Rivaux de Painful Gulch : Morris
  4. Lucky Luke T27 – Le 20ème de cavalerie : Morris
  5. Lucky Luke T31 – Tortillas pour les Dalton : Morris
  6. Yellow Birds : Kevin Powers
  7. [Jerry Spring] – Golden creek : Jijé
  8. [Durango] – Les Chiens meurent en hiver : Yves Swolfs (Tome 1)
  9. [Durango] – Les forces de la colère : Yves Swolfs (Tome 2)
  10. [Durango] – Piège pour un tueur : Yves Swolfs (Tome 3)
  11. Un pied au paradis : Ron Rash
  12. [Comanche] – Red Dust : Hermann & Greg (Tome 1)
  13. Scarface : Armitage Trail
  14. [Comanche] – Les Guerriers du désespoir – Hermann & Greg (Tome 2)
  15. [Comanche] – Les Loups du Wyoming – Hermann & Greg (Tome 3)
  16. Chevauchée avec le diable : Daniel Woodrell
  17. Justice blanche, misère noire : Donald Goines [NUM]
  18. [Comanche] – Le Ciel est rouge sur Laramie – Hermann & Greg (T4)
  19. [Jerry Spring] – Tome 2 – Yucca ranch : Jijé
  20. [Comanche] – Le Désert sans lumière : Hermann & Greg (Tome 5)
  21. [Comanche] – Furie rebelle – Hermann & Greg (Tome 6)
  22. [Comanche] – Le doigt du diable – Hermann & Greg (Tome 7)
  23. [Comanche] – Les shériffs – Hermann & Greg (Tome 8)
  24. Le monde à l’endroit : Ron Rash
  25. [Comanche] – Et le diable hurla de joie…  – Hermann & Greg (T9)
  26. [Comanche] – Le Corps d’Algernon Brown – Hermann & Greg (T10)
  27. Dans le grand cercle du monde : Joseph Boyden [NUM]
  28. [Blueberry] – Fort Navajo : Charlier & Giraud (Tome 1)
  29. [Blueberry] – Tonnerre à l’Ouest : Charlier & Giraud (Tome 2)
  30. [Blueberry] – L’Aigle solitaire : Charlier & Giraud (Tome 3)
  31. Half Moon Street : Anne Perry (PAL Noire)
  32. Mauvaise Étoile : R.J. Ellory