Mauvaise Étoile : R.J. Ellory

Titre : Mauvaise Étoile [NUM]                                            big_5

Auteur : R.J. Ellory
Édition : Sonatine (2013)

Résumé :
Texas, 1960. Elliott et Clarence sont deux demi-frères nés sous une mauvaise étoile. Après l’assassinat de leur mère, ils ont passé le plus clair de leur adolescence dans des maisons de correction et autres établissements pénitentiaires pour mineurs.

Le jour où Earl Sheridan, un psychopathe de la pire espèce, les prend en otages pour échapper à la prison et à la condamnation à mort, ils se retrouvent embarqués dans un périple douloureux et meurtrier.

Alors que Sheridan, accompagné des deux adolescents, sème la terreur dans les petites villes américaines bien tranquilles qui jalonnent leur route, une sanglante et terrible partie se met en place entre les trois protagonistes.

Loin de se douter de la complexité de celle-ci, la police, lancée à leurs trousses, et en particulier l’inspecteur Cassidy ne sont pas au bout de leurs surprises.

Critique : 
Le titre « Mauvaise étoile » colle bien à ce roman car pas moyen de le trouver dans mes bouquineries préférées ! Durant plus d’un an, je l’ai cherché, pensant que ma bonne étoile m’avait lâchée sur ce coup là. Pour finir, c’est ma liseuse qui m’a sorti du pétrin et j’ai enfin pu lire ce roman qui me faisait de l’œil depuis sa sortie en 2013.

Doublement heureuse je suis. Pour plusieurs raisons, la première étant que le roman m’a emporté dans un voyage à la fois dantesque et féérique. Je m’explique…

Dantesque de par la nature de la « bloody road » que mènera un des protagonistes, semant tellement de cadavres sur sa route qu’à côté de lui, Jack The Ripper fait petit joueur. Un peu comme dans « Au delà du mal » de Shane Stevens, mais différent. Mieux !

Féérique de par l’autre voyage, celui d’un jeune garçon de 17 ans et d’une gamine de 15 ans, eux aussi nés sous une mauvaise étoile, ayant tout perdu, mais animé d’une volonté farouche d’y arriver et de s’en sortir.

L’alternance des deux récits ajoute du plaisir à la lecture, mêlant adroitement les moments « calmes » avec les plus violents, où les coïncidences sont si nombreuses qu’on se dit que dans la vraie vie, il faudrait l’ingérence du Divin… ou du Malin (il est dit que « Le hasard, c’est Dieu qui se promène incognito », le diable pourrait le faire aussi).

À un moment donné du récit, j’ai eu un peu peur, pensant que l’auteur venait de se tirer une balle dans le pied en faisant « dévier » le scénario après l’attaque de la banque.

Pensant que tout était plié, j’ai fait la moue, mais c’était sans compter le talent de conteur d’Ellory (faudra que je songe à lui faire une grosse bise, tiens) qui ricoche comme une balle de fusil et continue sa course dans une tout autre direction totalement imprévue, semant la mort et la désolation, mais faisant battre mon cœur à tout rompre.

Il m’a surprise et j’aime ça. Pour le final aussi, j’ai eu ma dose de surprise, ayant pensé à 10.000 scénarios possibles mais pas à celui-là. Oui, faudra vraiment que je l’embrasse, lui !

De plus, l’auteur est un sadique, annonçant dans son récit les faits qui vont se dérouler dans le chapitre, genre « ils n’auraient jamais dû croiser sa route », qui ne laisse aucun doute sur l’issue mortelle pour certains personnages. C’est vache, mais j’adore.

Puisqu’on parle d’eux, la palette des personnages est bien esquissée, le Méchant étant réussi et diaboliquement sadique… D’ailleurs, je verrai bien le personnage de T-Bag de « Prison Break » dans le rôle de Earl Sheridan (l’acteur Robert Knepper).

Quand aux autres, leur évolution varie, mais pas toujours dans le bon sens. L’un d’eux étant même d’une mauvaise foi crasse.

Autre avantage du livre, c’est que le récit se passe en 1964… et moi, j’adore les romans qui se déroulent dans un monde sans smartphone, sans GSM, sans le Net et avec des méthodes d’investigations qui feraient tomber Horatio Caine dans les pommes.

Ah, si une femme n’avait pas écarté les cuisses devant n’importe qui… si les pères étaient restés… si un homme n’avait pas planté un couteau dans sa femme… si on avait fait un peu plus de cas des orphelins… si les flics ne s’étaient pas arrêtés pour passer la nuit dans un établissement pénitentiaire pour mineurs… et bien, avec tout ces « si », nous n’aurions pas eu droit à ce superbe récit.

Un roman au suspense implacable qui m’a donné des palpitations cardiaques, un roman à la noirceur absolue digne d’un trou noir, l’auteur nous livrant un magnifique récit sur le Mal dans toute son horreur.

Il est dit que les étoiles les plus brillantes attirent les ombres les plus sombres… Mais les étoiles les plus sombres dévorent le peu d’humanité qui reste dans les étoiles aux lumières chancelantes.

Challenge « Thrillers et polars » de Liliba (2014-2015), Challenge « Polar Historique » de Samlor (repris par Sharon) et « Ma Pedigree PAL – La PAL d’excellence » chez The Cannibal Lecteur.

11 réflexions au sujet de « Mauvaise Étoile : R.J. Ellory »

  1. Concernant Ellory j’avais aimé « Seul le silence » puis j’étais resté sur une déception avec « Vendetta ». Et puis cette histoire de commentaires flatteurs qu’il faisait lui-même de ses propres bouquins, m’a un peu éloigné de cet auteur. Mais peut être que je devrais y revenir, si j’en crois ta belle chronique

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    • Oui, je suis au courant de l’histoire des commentaires flatteurs qu’il se faisait et des négatifs sur les livres des autres :/ Et j’avais lu cette histoire dans un magazine belge, un sérieux. Mais bon…ça ne l’empêche pas d’avoir de bons livres !

      Un peu de mal avec Vendetta, pourtant, il était super, mais je l’ai trouvé un peu long à un moment donné ! Pas encore lu « seul le silence ».

      Merci pour le compliment ma poule 😉

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  2. J’ai dit hier à Yvan que J’avais honte de ne pas encore avoir lu un seul Ellory. Comme quoi, le sort s’acharne sur ma pauvre petite personne puisque tu t’y mets aussi. C’est un complot ? 😉

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    • Moi, j’ai un an de retard pour la lecture de ce livre, comparé à Yvan… je l’ai lu et publié ma chronique un an pile-poil après lui.

      Alors, t’inquiètes pas… parle à Yvan de Franck Bill s’il t’ennuie avec Ellory 😆 Glisse sur George Pélécanos aussi, tu me feras plaisir ! 😀

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  3. alors j’ajoute à ma liste des auteurs à découvrir … jeune ,j’ai fait un blocage sur les auteurs de polars américains mais bon j’ai grandi …heu vieilli depuis il faut que j’aille voir de ce côté là , d’autant plus que mes qqs tentatives récentes étaient satisfaisantes….; par exemple un Jim Tenuto découvert grâce à une belette m’a laissé un excellent souvenir …..
    en attendant je retourne vers mes polars nordiques !

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    • Les américains écrivent de très bons polars ! Oublie si tu veux les thrillers et va voir du côté des romans noirs, tu en découvriras de très très bons ! 😉

      Niveau nationalité, je suis éclectique dans mes auteurs, mais il est vrai que mon cheptel est avant tout anglais ou américain, avec quelques beaux spécimens de français dedans et depuis peu, des tas qui viennent des pays froids ! 😀

      « La rivière de sang », un nature whriting !

      Prends pas froid dans le Nord !!! 😆

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  4. 100% d’accord avec vous ma petite dame. Ce roman est une totale réussite, pas tout lu de RJ Ellory mais pour le moment j’ai tout aimé.
    Une fois contaminée par la liseuse tu es irrémédiablement accro. C’est normal comme symptôme.

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    • Oui, je suis accro ! Je regarde mon livre épais de 460 pages et je suis en train de me demander si je n’irais pas voir après sa version numérique pour avoir plus facile à le lire…

      J’ai adoré « les anonymes » de lui, un peu moins « vendetta », bien que le final m’ait scotché ! Le livre était génial de par le sujet traité, mais fort long et j’ai un peu décroché à un moment…

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  5. Ping : Bilan Livresque : Septembre 2014 | The Cannibal Lecteur

  6. Dans mes bras !!! (on se calme Chouchou, c’est juste parce que je suis heureux)
    Ce livre compte énormément pour moi, c’est le meilleur Ellory à mon sens et Dieu (et le Diable) savent à quel point j’ai une admiration énorme pour cet écrivain, qui est l’un des plus doués de sa génération.
    Bon, tu aurais pu l’acheter en poche (c’est petit un poche), il vient juste de sortir le 01/10/2014.
    Merci pour cette belle ode à Ellory et oui il faut que tu le croises et l’embrasses un jour, c’est l’homme le plus gentil que j’ai pu croiser depuis longtemps. Et fidèle avec ses lecteurs (une mémoire des visages et des noms extraordinaire)

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    • Oui, Chouchou, dépose la lupara, ça fait des trous dans les murs et des traces impossibles à laver, même avec l’aide du monsieur « klachkop » Propre (belgicisme voulant dire « homme chauve », s’écrit aussi « clachkop »).

      Il m’a plu aussi, le meilleur avant « les anonymes » qui m’avait super bien plu aussi.

      Oui, il vient de sortir en poche, mais puisque je suis numérisée, j’en profite aussi 😉 j’aime lire sur la liseuse, j’aurais jamais cru ça… Comment ça « casse toi pov’conne » ?? 😆

      ok, si je le croise au rayon surgelés, je lui fait un gros bètch (gros baiser) sur les deux joues.

      Bon, il est où, le monsieur qui m’écrit des super livres ?? 😀

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