Le crime du golf : Agatha Christie (Hercule Poirot 2)

Titre : Le crime du golf

Auteur : Agatha Christie
Édition : Le Masque

Résumé :
Appelés au secours par un certain M. Renauld, Hercule Poirot et son comparse Hastings débarquent à Calais, d’où une voiture doit les emmener vers la station balnéaire où vit ce client fortuné.

Mais ils découvrent en arrivant que ce dernier a été retrouvé poignardé, au fond d’une tombe ouverte, creusée dans un terrain de golf.

Le détective devra chercher dans le passé de la victime en Amérique du Sud – et dans les mystérieuses visites de femmes qu’il recevait nuitamment – le secret de sa fin tragique.

Un des tout premiers Hercule Poirot, dans la manière la plus classique d’Agatha Christie.

Critique :
Hercule Poirot reçoit une lettre d’un certain monsieur Renault qui lui demande de l’aide car il est inquiet pour sa vie.

Accompagné de son jeune ami le Capitaine Hastings, il va donc en France pour rencontrer cet homme.

Pas de chance, ce dernier a été assassiné juste avant leur arrivée.

Retrouvé poignardé dans une tombe creusée sur le chantier d’un golf et sa femme ligotée dans sa chambre : c’est le début d’une affaire mystérieuse…

D’autant plus que le comportement de monsieur Renault avait changé depuis quelques temps… Des visites de femmes, des sommes d’argent versées à l’une d’entre elles, des chiliens à fausses barbes, un fils envoyé à l’étranger sans explications, des amours contrariées, des passés brumeux…

Tous les ingrédients sont réunis pour soupçonner tout le monde !

Et vous connaissez la théorie qui veut que le plus suspect soit innocent… Tout en sachant que Agatha peut dire «merde» aux règles et transformer le plus suspect en coupable, juste quand vous pensez qu’il est innocent.

De même, le plus innocent est soit vraiment innocent, soit coupable.

Brillante théorie qui vous fera passer des nuits blanches lorsque vous lirez des romans d’Agatha Christie. Maudissez-moi, je vous y autorise.

Mais revenons à la critique proprement dite, maintenant que je vous ai rappelé la théorie…

L’action se passe donc en France (petit rappel pour ceux qui n’écoutaient pas dans le fond de la classe) et c’est dans ce roman qu’Hastings tombe éperdument amoureux d’une jeune femme audacieuse, artiste de son état.

Comme chez Conan Doyle, le faire-valoir du détective va le quitter pour se marier, ce que fit le docteur Watson dans «Le signe des quatre».

Ce roman développe aussi un thème qui est celui du double et de la répétition.

Un crime similaire a déjà été commis dans le passé – et des imprévus ont à chaque fois, modifiés le plan des meurtriers. La première chose qui foire dans un plan de bataille étant le plan de bataille lui-même, c’est bien connu.

Jack Renauld, le fils de la victime, est amoureux de deux femmes : Marthe, sa voisine et Bella (pas celle de Twilight, rassurez-vous !), une artiste. Bigre !

Son père, qui n’était pas en reste avec sa virilité, semblait mener une double vie, partagée entre sa femme et sa maîtresse, la propre mère de Marthe.

Hum, un peu cochon, ce quatuor amoureux qui fait que le père à pour maîtresse la mère de la maîtresse de son fils… Vous suivez toujours ?

Nous pourrions presque nous croire dans un vaudeville (imaginez que le père soit aussi le géniteur de la maîtresse de son fils légitime, beurk !) si ce n’était que les quiproquos tragiques se multiplient.

La peur suinte des pages.

Peur chez Bella qui craint que l’homme qu’elle aime ne soit un meurtrier. Peur viscérale pour madame Renauld qui, maintenant que son mari, le seul homme qu’elle a jamais aimé, est mort, est prête à prendre tous les risques pour son fils.

Heureusement pour notre humeur que ce roman comporte assez bien d’humour.

L’histoire est narrée par le capitaine Hastings et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est incapable d’interpréter les indices ou les faits qui se déroulent sous ses yeux, comme son pendant littéraire, le docteur Watson.

Une chose en passant : Hastings ne devrait jamais sous-estimer Hercule Poirot ! S’il avait fait fonctionner son cerveau et ses petites cellules grises…

De plus, notre capitaine multiplie les maladresses. Sacré Hastings, éternel amoureux, un peu innocent, et dont le cœur s’enflamme dès qu’il voit une jolie femme ! Vite, un extincteur !

Il lui faut même l’aide d’Hercule Poirot pour lire la lettre d’amour qui lui a été envoyée. Sa naïveté le rend infiniment touchant.

On s’identifie plus à des personnages tels que Hastings (ou Watson) parce qu’ils sont un peu comme nous, c’est à dire d’une intelligence normale comparée à celles des détectives qu’ils accompagnent : Holmes ou Poirot.

Sans oublier que leurs caractères sont plus communs, tandis que Holmes et Poirot sont hors concours.

Dans «Le crime du golf» nous avons aussi la chance de voir s’affronter deux détective : face à Poirot, il y a Giraud, l’enquêteur français. Les deux hommes n’utilisent pas les deux mêmes méthodes d’investigations.

Face à Poirot et ses « petites cellules grises », Giraud, lui, ne jure que par les indices et les preuves scientifiques au point de ramper par terre pour les trouver (ce qui amuse beaucoup Poirot et me fait penser une fois de plus à Sherlock Holmes).

L’enquêteur français est bien décidé à lui démontrer la supériorité de ses méthodes et à remporter le pari qui l’oppose à notre illustre détective belge. Un combat franco-belge… écrit par une anglaise !

Ce roman, je l’adore pour toutes ces raisons que je viens de vous expliquer. Une fois de plus, je n’avais pas trouvé le coupable…

Roman palpitant parce que entre élucider un meurtre, en empêcher un autre, réunir les gens qui s’aiment, prouver l’efficacité de ses petites cellules grises face à un collègue qui se comporte comme un chien de chasse, on ne peut pas dire que le séjour en France d’Hercule Poirot ne fut pas de tout repos.

transfert OK

6 réflexions au sujet de « Le crime du golf : Agatha Christie (Hercule Poirot 2) »

    • Tu veux que je te raconte comment je l’ai découverte, cette pierre de Rosette ??

      Non, mais, chuut, le dis à personne, mais tous ces romans sont en fait des SP… pour faire plaisir à l’auteur qui me paie pour faire des chroniques sur ses romans 😆

      J’aime

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