Titre : Les Temps Sauvages
Auteur : Ian Manook
Édition : Albin Michel (2015)
Résumé :
Après le sujet des terres rares, ce nouvel opus des aventures de Yeruldelgger aborde la question des relations troubles de la Mongolie avec les pays voisins, ses affaires d’état, d’espionnage et de contrebande internationale.
Afin d’échapper à un complot dont il est la cible, Yeruldelgger enquête sur la mort d’une prostituée et la disparition de son fils adoptif, tandis que ses équipiers cherchent à élucider deux morts très étranges.
Critique :
Ayant lu le premier opus des aventures du commissaire Yeruldelgger (Yerul pour les intimes), c’est avec une joie mêlée de crainte que j’ai ouvert la suite.
Plaisir de retrouver des personnages que j’apprécie car ils sont bien travaillés et possèdent une présence physique, mais crainte que le second volet ne soit pas aussi bien que le premier. Crainte aussi parce que j’avais lu qu’une partie de l’action se déroulerait en France.
Quoi, notre commissaire bourru en France ? Non, je le voyais mal débarquer dans le pays voisin du mien. C’est là que réside un des multiples talents de l’auteur : oui, nous avons un volet français, mais notre sale caractère de Yerul ne viendra pas admirer votre Tour Eiffel mais tout cela sera cohérent et amené avec minutie.
Si on prend la même casserole pour préparer la « soupe » d’aïrag (lait de jument fermenté) en utilisant les personnages connus, le résultat n’est pas le même : si la soupe est toujours aussi bonne, l’auteur a pris soin de renouveler la préparation.
Yerul se retrouve avec des cadavres qui n’ont, de prime abord, aucun lien ensemble. Entre un alpiniste mort ♫ là-haut sur la montagne ♪, un cavalier mongol écrasé, avec sa monture, par un yack femelle semblant venir tout droit du ciel et une prostituée égorgée comme un goret dans une chambre d’hôtel, il n’y a pas de concordances. Impossible de faire le rapprochement.
Notre commissaire, durant son enquête, promènera sa grande carcasse dans le pays Mongol et en Russie, trainant son caractère de chien durant toutes les pages, passant même allégrement du côté Obscur de la Force. Je l’aurais bien baffé, parfois.
Solongo (le médecin légiste) restera la personne la plus sensée du groupe tandis qu’Oyun, partenaire flic de Yerul, aura le feu au minou et tentera de se le faire éteindre, non pas par un pompier, mais par un beau militaire qui sent bon la neige froide (pas de sable chaud dans l’hiver Mongol). Elle aussi, je l’aurais bien baffée !
Sherlock Holmes a raison : « Raison et émotions ne font pas bon ménage » et si Oyun avait gardé l’esprit froid au lieu d’avoir la chatte chaude, son esprit aurait additionné deux et deux, qui font quatre, comme moi. Mais ça aurait enlevé de l’humanité au personnage si elle avait été parfaite.
Deux fois déjà, lovés l’un contre l’autre, lui dans son dos après l’amour, il avait essayé de glisser son sexe encore bandé entre ses fesses. Deux fois elle avait détourné son geste en se retournant.
Malgré toutes les paires de baffes que j’aurais bien distribué, j’ai pris un pied fou durant ma lecture, me gavant de manière littéraire de la cuisine mongole (parce que la tête de chèvre bouillie, ce sera sans moi), bouffant de l’Histoire et apprenant des tas de petites choses sur le Grand Frère Russe d’à côté.
J’ai même arpenté les rues de la ville la plus radioactive : Krasnokamensk (à vos souhaits), celle dont la prison a hébergé l’oligarque russe, Khodorkovski. Ça vous fait froid dans le dos, des villes pareilles ainsi que le pouvoir des dirigeants russes et de leurs services secrets.
— Autour de la mine, à vingt kilomètres d’ici, la teneur en radon est cent fois plus élevée que les normes admises. En ville, on ne mesure plus depuis vingt ans, histoire de ne pas savoir. Mais je peux te dire qu’ici, on mange de l’uranium, on boit de l’uranium, et on respire de l’uranium. Et je ne te parle pas des métaux lourds et des boues toxiques dans laquelle tu patauges dès que tu descends du trottoir.
— Nous sommes la seule cité russe où le cimetière est plus grand que la ville.
La partie qui se déroule en France est bien amenée, j’ai pris plaisir à découvrir d’autres personnages, à suivre leur enquête et à manger des bons petits plats au Havre.
Il n’y a pas qu’une simple enquête policière dans les romans de Ian Manook, il y a aussi une dimension humaine, des faits de société, la découverte d’un pays mal connu (ses mœurs, son Histoire, sa cuisine, sa culture, ses habitants, ses légendes, ses croyances, son hospitalité, sa misère, son dépouillement de l’uranium par les russes).
— La puissance soviétique a été capable, tu te rends compte ? Construire toute une ville et deux cents bornes de voies ferrées pour y amener jusqu’à cinquante mille Russes. Tu vois ce qu’il a fallu d’immeubles, de commerces, d’infrastructures pour exploiter cette putain de mine et leur piller leur uranium ? Enfin, je veux dire, ton uranium. Garder cette zone secrète, en virer les Mongols, l’effacer des cartes, l’interdire aux voyageurs. Pas étonnant qu’en retour, vous ayez été capables de vous venger comme ça.
Et puis, dans ce roman, il y a aussi, comme disait le philosophe belge JCVD : « du spirit ». De la spiritualité, quoi.
Sans oublier des bons mots, de l’humour noir, de la violence, de l’amour et une forte personnalité qui ressort dans toutes les pages.
Attention, ce roman se déroule en plein hiver mongol, sous les moins 30° au minimum, les fourrures sont de mises, alors, afin d’en profiter un max, évitez, comme moi, de le lire alors qu’il y a un beau soleil dehors. Ça fou une partie de l’ambiance en l’air.
Hâte de découvrir le troisième opus pour savoir comment vont évoluer les personnages que j’ai eu un peu de mal à quitter (j’ai eu peur, même, à un moment).
Challenge « Thrillers et polars » de Canel (2014-2015).
Ping : Bilan Livresque : Mars 2015 | The Cannibal Lecteur
A lire avec un thé noir dans lequel flotte un morceau de beurre rance et de la farine… Je suis en plein dedans (le bouquin pas le thé… suis pas fou) et j’adore !
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Oh mon dieu, je te laisse, je vais vomir !!!!
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Je découvre cette série avec ton billet et j’ai bien envie de me laisser tenter rien que pour le ‘dépaysement’.
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Ça dépayse bien !! Et niveau cuisine, heu, ça dépote !! mdr
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J’en ai bien l’impression. Pas sûre d’ailleurs de tenter l’immersion jusqu’à goûter la soupe d’airag.
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Je te rassure, moi non plus je n’ai pas envie d’y goutter !! À la limite, les kushuur… mais c’est horriblement gras !! 😛
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Il ne faut pas donner des baffes aux personnages de fiction, c’est pas gentil et tu es assez ridicule en le faisant 😉
Super content de voir que tu as aussi apprécié ce nouveau voyage. Un nouveau bijou
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Mais si faut leur en donner !! Je les insulte dans ma tête, parfois à voix haute (mais pas dans le métro). Oses-tu dire que je suis ridicule ?? Je vais te tirer les oreilles la prochaine fois ! 😉
Un beau voyage ! J’adore des trucs pareils, moi, j’en redemande.
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Il faut vraiment que je le lise celui-ci/
J’avais adoré le 1er.
Héhé et cette fois c’est toi qui te fais tentatrice.
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Mhouhahahaha ! Ces prochains mois, je vais être branchée « nouveautés » 😉
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C’est vrai qu’Oyun a le feu au minou et elle va le payer cher, encore ! J’ai adoré mais un peu moins que le premier
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Adoré, tout aussi bien que le premier, mais j’ai trouvé Yerul fort sombre, fort « je fais cavalier seul et j’engueule tout le monde ». Niveau feu au cul, Oyun avait le pompom… mais j’avais déjà tout compris avant elle ! 😛
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Je n’ai pas encore lu cet opus, je me suis arrêté au premier. La chronique, un peu décalée, que tu en fais m’incite à accélérer le mouvement pour lire ce livre. Et ne serais-tu pas un peu jalouse d’ Oyun, toi?
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Moi ?? Non… mdr. Mais tu as raison d’accélérer le mouvement… Oui, là aussi mon esprit est décalé !
Allez, un grand coup de rein vers la pile de la PAL et tu te fait Yerul 😉
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Là aussi… Grand coup de rein et me faire Yerul… Tu es sûre?
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Oui… je suis sûre et je veux les photos ou la vidéo de ce rodéo show ! mdr
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Rhooo!!! 🙂
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hihihihihi
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Excellentes et déjantées, je les adore tes critiques ^^
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Merci… tu vas me faire rougir, toi ! 😳
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C’est juste mérité 😉
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Là, je rougis !!!!
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Faut absolument que je le découvre ce Yerul!!!!;)
Très tentant….Moi aussi je lis un livre aux allures glaciaires et je me cale au soleil…..mdr Mais ca ne gache rien, au pire j’apprecie ma grande chance!!!!!!!!;)
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Oui, mais lire un roman qui se passe en hiver sous un soleil éclatant, ça la fou mal ! Il y a juste les romans d’Indridason que je lis sous le soleil, malgré le fait qu’ils se déroulent en Islande. L’année dernière, en juin, je lisais un roman qui se déroulait en pleine période de Nowel et bien, avec les pieds dans l’eau, ça le fait moins 😀
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Evidemment……Mais un peu de lumière en lisant celui là (ou pour ma part Atomka) nous donne encore un peu d’espoir…….;)
Oui je défends le Soleil et alors????!!!!!!!mdr
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Vive le soleil !!! 😀
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J’ai très envie de découvrir cet auteur. Ce soir, je lis un policier « mignon », qui se passe tout près de chez moi, c’est son seul atout (cela se voit que j’ai eu une journée pourrie).
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Une JDM que tu as eu ?? 😦
J’aime voyager avec mes romans, c’est ainsi que je fais le tour du monde en restant le cul dans mon divan 😉 Bonne lecture
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Si je n’en avais qu’une au collège (gros soupir). J’ai acheté le premier volume au salon du livre de Paris (dédicacé par l’auteur, tant qu’à faire).
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Nous en avons tous plus qu’une, de JDM… hélas !
Wow, une dédicace, ça, c’est un truc en plus 😉
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