Meurtre à Oxford : Tessa Harris

Titre : Meurtre à Oxford                                                      big_3-5

Auteur : Tessa Harris
Édition : France loisirs

Résumé :
Quand la littérature se penche sur les débuts de la médecine légale.

Angleterre, 1780 : une jeune femme demande au Dr Thomas Silkstone, anatomiste passionné, d’enquêter sur la mort mystérieuse de son frère…

Parce qu’il est l’un des premiers à pratiquer les autopsies, le docteur Thomas Silkstone est appelé à la rescousse à Oxford après l’empoisonnement d’un lord.

Bientôt la mort frappe à nouveau.

Critique : 
Le personnage du Dr Thomas Silkstone pourrait être le pendant du Dr Kay Scarpetta car tous deux ont une passion pour la découpe des cadavres.

L’un est anatomiste et l’autre exerce la médecine légale.

Problème : ils ne sont pas contemporains et Thomas Silkstone n’a pas le même matériel que la jolie Scarpetta (dans tous les sens du terme, bande de petits obsédés).

Étant tous des fans des Experts de tout poils, la médecine légale n’a plus de secret pour vous, mais imaginez un peu le brave Horatio Caine plongé en 1780 ! Le pauvre, il n’aurait pas ses lunettes de soleil ni son matériel ultra sophistiqué. On fait moins l’malin, là !

Ce roman, bien qu’œuvre de fiction, est tout de même basé sur un fait réel : le témoignage d’un anatomiste lors d’un procès. Les prémices de la médecine légale en roman… Pouvait pas mieux tomber, moi.

Pour tout dire, il devint le premier expert médico-légal de l’Histoire, et le récit qui va suivre rapporte sa première enquête.

Et à l’autopsie, ça donne quoi ??

L’Oxford de 1780 m’a bien plu, sans rien transcender dans le genre, le roman m’a divertit et les pistes en tout genre m’ont rendu zinzin. QUI a tué Edward Crick ? Vous ne le saurez qu’en ouvrant se livre et en plongeant tout entier dans les découpes de cadavres avec les bons mots des anatomistes de l’époque.

— Un bon cadavre, c’est comme un bon filet de bœuf, disait le maître – tendre sous les doigts, facile à découper.

Le scalpel entailla le péricarde aussi aisément qu’on entame au dessert une pêche bien mûre.

Le Dr Silkstone est un personnage attachant, amusant, tenace, plaisant, instruit. Un type qu’on laisserait volontiers tripatouiller dans notre bouche afin de nous ôter une carie particulièrement douloureuse. Un Dr House amical… Un Dr Watson avec l’intelligence de Holmes.

Celle qui fait appel à ses compétences, Lady Lydia, la soeur du défunt, est une femme qui sait faire preuve de courage et qui n’a pas trop froid à sa grotte merveilleuse; quand à son mari, on lui viderait bien tout un flacon d’arsenic dans le bol de soupe.

Quant au défunt, il avait quelques petits secrets peu reluisant, mais bien de l’époque… Mais à force de tremper son biscuit dans des tasses de café peu ragoutante, on fini avec la chtouille !

Il lui avait jadis décrété qu’il entrait dans les prérogatives d’un maître de pouvoir à sa guise jouir de ses domestiques, qui qu’ils fussent et tous sexes confondus.

Il lui restait maintenant à accomplir l’étape la plus repoussante de l’autopsie. Les mots de l’apothicaire lui revinrent en mémoire tandis qu’il entamait son examen de l’appareil génital : « M. le comte souffrait de la vérole. »
— En effet, grommela l’anatomiste en observant le chancre.

L’enquête est bien torchée, cousue de bon fil à rafistoler les corps, rien ne dépasse, du beau travail et j’ai été de surprise en surprise jusqu’au bout de ma lecture. Bien vu à l’auteur, elle a su me surprendre sans sortir un personnage de son chapeau au dernier moment.

L’atmosphère est so british et on sent bien le décalage entre la profession d’anatomiste de l’époque et celle de médecin légiste maintenant. À cette époque, les médecins n’étaient pas très riches et mal considéré.

Quand aux seigneurs, on aurait déjà envie de sortir la guillotine pour eux à l’avance tellement ils sont imbus de leur petite personne.

Sans révolutionner le polar historique, l’auteur a réussi à modeler une intrigue qui, tel un cadavre  plastifié par Gunther von Hagens, à tout d’une vraie.  Quant aux esprits sensibles, ils ne devraient pas choir dans les pommes à la lecture de certains détails.

Sous la plastique du cadavre, les chausses-trappes sont nombreuses et il faudra tout le talent de notre Thomas pour arriver à résoudre cette enquête aux multiples pistes et aux nombreuses révélations.

Notre anatomiste est humain, des erreurs, il en fera. Malgré tout, il est plus tenace que le roquet de ma soeur après sa baballe : il lâche rien !

Attention, Thomas, quand on a la chose qui palpite, on a les pensées ailleurs… Sherlock Holmes le disait toujours que les émotions n’étaient pas bonnes pour les réflexions !

Thomas humait le parfum de la jeune femme en laissant courir ses mains le long de son échine. Sa peau était douce sous la chemise de nuit. Il s’aventura jusqu’aux seins rebondis.

Il brûlait de la posséder, mais lorsqu’elle ferma les paupières, s’abandonnant à ses caresses, elle s’inclina […]

Moi, je n’avais pas trouvé la solution… juste quelques morceaux épars de cadavre, mais pas l’entièreté du corps.  Bluffée je fus, satisfaite je suis.

Challenge « Thrillers et polars » de Canel (2014-2015) , au Challenge « Polar Historique » de Sharon et au Mois Anglais (Juin 2015) chez Titine, Lou et Cryssilda.

23 réflexions au sujet de « Meurtre à Oxford : Tessa Harris »

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