Les tragédies du ghetto : Israël Zangwill

Tragédies du ghetto - Zangwill [N]

Titre : Les tragédies du ghetto

Auteur : Israël Zangwill
Édition : 10-18 (1984)

Résumé :
Avec « Les Enfants du Ghetto », qui met en scène la communauté juive des quartiers est de Londres, Zangwill connaît un succès exceptionnel.

Ce roman atteint de tels records de vente qu’on le qualifie de « best-seller » : le mot restera.

Cette œuvre et les suivantes, romans, récits et nouvelles, lui valent le surnom de « Dickens juif » et le placent parmi les écrivains britanniques les plus importants de son époque.

Après avoir adapté Les Enfants du ghetto pour le théâtre, il fait jouer à New York ses principales pièces, dont The Melting Pot (Le Creuset), métaphore qui désigne la société américaine ; l’expression « melting-pot » est passée à la postérité dans de nombreux pays.

Parallèlement, Zangwill s’interroge sur la montée des périls qui menacent la communauté juive dans l’Europe des années 1880 et 1890 : les pogroms de Russie et de Pologne, les émeutes antisémites de Londres lors des crimes de Jack l’Éventreur, l’affaire Dreyfus en France.

Critique : 
À mon avis, j’ai dû recevoir une version de ce roman qui n’est pas conforme au 4ème de couverture parce que je ne retrouve rien des émeutes de Londres en 1888 et je n’ai pas vu l’ombre d’un dreyfusard dans les pages…

Il est vrai que dans la préface, il est dit que ces cinq Tragédies du Ghetto (sur un total de onze qui constituent l’édition originale) représentent un choix traduit de l’anglais par Charles Mauron.

Soit les promesses du 4ème sont dans les tragédies non inclues ou alors ces passages se trouvaient dans les lignes que j’ai sauté pour tenter d’arriver au bout de ce roman.

Cinq nouvelles, : une qui se déroule en Amérique et les 4 autres en Angleterre. Cinq histoires dont j’ai eu du mal à venir à bout, hormis la première et l’avant-dernière qui m’ont bien plu.

Et dans les deux qui m’ont plu, il y avait des longueurs qui me donnaient envie de fermer les yeux. C’est vous dire combien j’ai eu du mal à venir à bout de ce petit ouvrage qui promettait beaucoup, tel un politicien en campagne électorale.

Las, moi qui avait envie d’en apprendre un peu plus sur les émeutes de 1888 ou sur le quartier juif de Whitechapel, j’en suis pour mes frais puisque rien de tout cela ne se trouvait dans cette édition et que l’auteur nous a plus dressé le portrait de quelques familles juives et de leur soucis.

Je vous jure que pour certains, avec la famille qu’ils ont, pas besoin d’ennemis !

Pas besoin non plus des catho ou des protestants pour avoir des misères. Les juifs de ce roman sont les premiers à faire naître la tragédie et à l’alimenter, tout seuls comme des grands.

Entre certains commerçants qui ne respectent plus le Shabbat et font tourner leurs échoppes même ce jour sacré là, alors qu’avant, ils se lamentaient que les autres ne respectaient rien; entre ceux qui ont promis et qui n’ont pas tenu leurs promesses; entre une mère qui houspille sa fille qui s’occupe d’elle, plaçant celle qui ne fait rien sur un piédestal et dénigrant l’autre, croyez-moi qu’ils sont les plus forts pour s’enfoncer dans le tragique et l’entretenir eux-mêmes.

« Ah ! voilà où était l’ironie du drame. L’unique condition était aussi l’unique condition que les pauvres tisserands ne pouvaient accepter. Il leur était loisible de ramener ce Shabbat qui durait maintenant une semaine à son ancienne dimension d’un seul jour pourvu que ce Shabbat lui-même se trouvât le dimanche. Mieux encore, la journée de travail qu’on leur offrait était moins longue et la paye plus grosse que la leur. Et l’ironie la plus profonde de cette ironie même était que le propriétaire de chacune de ces usines était un frère en Israël ! Jeshurun engraissé qui ruait maintenant ».

— Tu m’emprisonnes ici sans une âme à qui parler, du matin jusqu’au soir, éclata un jour Mrs Brill.
Salvina ne fut pas fâchée d’avoir cette interprétation des silences larmoyants de sa mère. Elle regretta seulement que celle-ci n’ait pas eu la force d’exprimer le plaisir qu’elle trouvait à bavarder quand le Ghetto lui en fournissait l’occasion, au lieu de réclamer plus de faste.

— Ne me jette pas à la tête que tu m’épargnes la honte de vivre aux crochets de ton père. Je suis capable de gagner mon pain moi-même. Je n’ai pas besoin de tes meubles pour maison de poupée qu’on a peur de toucher – comme si on marchait entre des coquilles d’œuf. J’aimerais mieux aller vivre seule dans une chambre et frotter des parquets que de devoir quelque chose à quelqu’un. Alors je serais ma propre maîtresse et non pas sous la coupe d’une fille. Si seulement Kitty se mariait, alors je pourrais aller vivre avec elle. Pourquoi ne se marie-t-elle pas ? Ce n’est pas comme si elle te ressemblait. Y a-t-il une plus jolie fille dans toute la congrégation ? C’est parce qu’elle n’a pas d’argent, ma pauvre Kitty qui se tue au travail. Son père lui ferait une dot, s’il était un homme, et non un porc.

— Pauvre Salvina ! soupira Mrs Brill. Elle le mérite quoiqu’elle ait gâché notre vie pendant des années.

J’ai eu beaucoup de mal à le terminer, j’ai dû me forcer en sautant des lignes tellement je patinais dans ma lecture.

Pourtant, ce roman possède son lot de personnage noirs comme l’encre la plus sombre et les bassesses y sont légions. Il avait tout d’un grand noir bien serré. Des vrais tragédies à l’état pur, garanties A.O.C.

Mais jamais je n’ai pas accroché…

C’est pour cela que je ne le coterai pas.

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20 réflexions au sujet de « Les tragédies du ghetto : Israël Zangwill »

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  3. La 4ème était en effet sacrément alléchant!! ta mésaventure m’est arrivée récemment, avec aussi des promesses non tenues! Voire carrément des trucs pas du tout dans le bouquin. limite on se demande si ils ont lu le bouquin avant d’écrire la 4ème!!

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  4. Ping : Billet récapitulatif du mois anglais 2015 | Plaisirs à cultiver

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