Sherlock Holmes Society – Tome 1 – L’Affaire Keelodge : Sylvain Cordurié & Stéphane Bervas

Titre : Sherlock Holmes Society – Tome 1 – L’Affaire Keelodge

Scénariste : Sylvain Cordurié
Dessinateur :  Stéphane Bervas

Édition : Soleil (2015)                                                                       big_4

Résumé :
De 1891 à 1894, Sherlock Holmes s’est fait passer pour mort. Peu de personnes savaient qu’il avait survécu à son affrontement avec James Moriarty aux chutes de Reichenbach.

Pas même le docteur Watson. Puis, après bien des épreuves, Holmes a mis fin à cette duperie et repris son activité de détective-conseil.

Il travaille aux côtés de Scotland Yard pour arrêter un copycat de Jack l’Éventreur quand son frère Mycroft vient solliciter son aide.

Keelodge, un village enclavé entre la mer et la côte a été isolé. Personne ne peut en sortir.

Mycroft explique que les gens du village sont tous devenus fous, sanguinaires et cannibales. Il a besoin de lui sur le terrain car ce drame découle vraisemblablement d’un acte criminel.

Commence alors l’enquête la plus sombre que Sherlock Holmes ait connu.

Critique : 
Une découverte de plus pour moi avec cette nouvelle série qui a pour scénariste, le prolifique Sylvain Cordurié.

Premier constat sur l’album : les couleurs sont superbes ! Le rendu des ruelles sombres ou de l’éclairage chiche est magnifiquement mis en couleurs.

J’ai apprécié les dessins de Sherlock Holmes, lui trouvant un air moins figé que dans certains albums (Nécronomicon et Vampires de Londres).

Notre détective est d’une humeur sombre, il résout les enquêtes, mais sans passion. Il lui faudrait une super enquête pour lui remonter le moral.

— Avant, quand il sombrait dans la dépression, il se ressourçait en jouant du violon. Même quand ça se prolongeait, il passait par des phases d’excitation, avait des sautes d’humeur. Là, c’est différent. À sa reprise d’activité, j’espérais qu’une enquête le griserait. Il se contente de faire le minimum, avec le talent qu’on lui connaît, mais sans passion.

Si j’ai trouvé excellent le rendu des ruelles de Londres et le village de Keelodge, j’ai par contre trouvé le meublé de Baker Street fort dépouillée, comme si la moitié des meubles étant manquante.

Bien que je ne sois pas une adepte d’un Sherlock Holmes se battant contre des forces fantastiques, je n’ai pas été rebutée par cette aventure comme je le fus avec « Les voyageurs du temps » ou « Les chroniques de Moriarty ».

Ici, il y a une enquête, certes, moins classique que celle d’un « Traité naval », mais Holmes va devoir néanmoins partir à la recherche d’indices afin de trouver le coupable, responsable de l’état de zombitude des villageois.

Une fois éliminé l’improbable, il ne restait plus que la vérité. Et Sherlock de remonter la piste des indices, se livrant à quelques déductions sur la méthode et sur l’endroit où se trouvait le responsable.

La présence de Mycroft Holmes dans cet album a jouté du plaisir à ma lecture car l’affrontement perpétuel des deux frères est un vrai bonheur de fin gourmet.

Ça se lance des petites piques, ça s’affronte sans haine aucune, mais plus comme deux joueurs d’échecs en match perpétuel.

— Sherlock ! [Mycroft s’adressant à Sherlock à son retour du village]
— Je ne me rappelle pas t’avoir déjà entendu dire mon prénom d’un air si enjoué. Tu perdais confiance ?
— Non. Je m’avoue toutefois soulagé que tu sois là.

— Obtenir des réponses m’importe plus que l’expression de ta compassion. D’autant que tu es un animal à sang-froid. [Sherlock s’adressant à Mycroft]
— Ne me reproche pas mon détachement. Chacun à notre façon, nous avons toujours été de nature distante. C’est le prix à payer pour des hommes comme nous dont la perspicacité et la lucidité dépassent largement la moyenne.

Nous avons passé notre jeunesse à nous opposer, jugeant les autres incapables de s’élever à notre niveau. Comme des joueurs d’échecs, quelque part. Lequel de nous a un coup d’avance cette fois ? Nous verrons.

La froideur de Holmes est bien transcrite, mais on sent bien l’amitié qu’il a pour Watson au travers de quelques phrases. Ce ne sont pas de grandes déclarations, mais il prend soin de son ami et fait en sorte de le protéger.

— J’apprécie… Sinon, faites-moi le plaisir de ne plus vous inquiéter, je ne veux pas être une source de tracas pour mes proches.

Je passai le plus clair du voyage à observer Watson. Silencieux comme une tombe. Cela ne lui ressemble pas. L’annonce de la mort de Rebecca Jones fait bien évidemment écho à celle de feu son épouse disparue il y a six mois. Je voudrais trouver les mots pour le réconforter, mais c’est un exercice où je ne brille pas.

— C’est un fardeau que je ne souhaite pas partager, Watson. Vous avez déjà un aperçu suffisamment saisissant du mal qui consume le monde.

— Vous êtes d’un piètre réconfort. [Watson parlant à Holmes]
— Vous comptez la boire seul ?
— À l’origine, oui, mais maintenant que vous êtes là. Partager le meilleur comme le pire… c’est ce que font les amis.

Tard dans la nuit, Watson a trouvé le sommeil. Non sans l’aide d’une bonne dose d’alcool. Il faudra que je le surveille ces prochains jours. Les dépendances naissent souvent d’un drame. Celui ci le marquera à jamais, je le crains.

Après l’action et l’adrénaline, on terminera sur une note de mystère puisque l’affaire n’est pas tout à fait résolue et que Holmes a promis de nous la résoudre, malgré la chape de plomb que l’armée à posée sur cette affaire pour le moins étrange.

Je ne devrai pas attendre trop longtemps pour le tome 2 (juste trois mois) et savoir, je l’espère, le fin mot de cette histoire.

Si les albums suivants sont aussi bons que celui-là, ça promet de belles heures de lecture en perspective !

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016),  Challenge « Polar Historique » de Sharon, Challenge « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict, Challenge « Victorien » chez Camille, Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park et « A year in England » chez Titine.

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