Van Helsing contre Jack l’Éventreur – Tome 1 – Tu as vu le Diable : Lamontagne & Radovic

Titre : Van Helsing contre Jack l’Éventreur, Tome 1 – Tu as vu le Diable

Scénariste : Jacques Lamontagne                                             big_4-5
Dessinateur : Radovic

Édition: Soleil (2012)

Résumé :
Deux ans se sont écoulés depuis le jour où Van Helsing enfonça un pieu de chêne dans le coeur de Dracula, mettant ainsi un terme à son règne infernal.

Cependant, l’homme n’en est pas sorti indemne. Maintenant installé à Londres, Van Helsing est depuis plongé dans une profonde dépression.

Désespéré de voir ainsi son ami prostré dans ses appartements, Abberline, inspecteur à Scotland Yard, lui propose de l’accompagner afin de mener enquête sur une série de meurtres perpétrés dans l’East End par un dément que la presse a surnommé “Jack l’Éventreur”.

Van Helsing finira par accepter. Débutera alors une nouvelle chasse contre le Mal…

Critique : (666ème article)
Puisque le Tome 2 était enfin sorti, je me suis replongée dans le premier tome afin de me remettre toute l’histoire en tête. 3 ans, quasi jour pour jour, ça fait long pour ma mémoire.

« Van Helsing contre Jack l’Éventreur » commence plutôt par Van Helsing contre Christopher Lee/Béla Lugosi… Pardon, contre Dracula, dans les Carpates, en Transylvanie. (juste le post qu’il fallait pour la 666ème !).

Et notre Abraham Van Helsing nous réussit un magnifique planté du bâton dans le cœur du vampire le plus célèbre, n’en déplaise aux fans de « Twoilette ».

— Le planter du bâton, monsieur Duss !

L’élimination du comte Dracula, en prologue, est là pour nous expliquer pourquoi c’est un Van Helsing perturbé, en proie à des cauchemars terribles et à une langueur dépressive que l’inspecteur Abberline trouve. Abraham croyait que l’air de Londres chasserait ses souvenirs, et bien, c’est raté.

— Je ne sais si cette blessure guérira jamais. Au contraire, elle semble se gangrener, s’étendre et m’envahir comme le plus insidieux des venins.
— Le temps soigne soigne les blessures… même les plus profondes. Soyez patient.
— Ce jour-là, dans les Carpates, j’ai regardé le Mal dans les yeux. Un regard si froid, si noir, dénué de sentiment humain… Un gouffre dans lequel mon âme s’est perdue.

J’ai trouvé l’inspecteur Abberline est moins bien dessiné que dans le tome suivant (on change de dessinateur). Alors que Van Helsing est réaliste et bien esquissé dans les moindres détails, Abberline fait « inachevé » ou bâclé dans sa conception.

Si l’inspecteur est allé rendre visite à Van Helsing, c’est pour lui parler des prostituées qui se font fait trancher la gorge et même plus, car affinités.

L’enquête piétine à la Division H et le commissaire Warren leur mène la vie dure. Devant le peu d’indices, Abberline aimerait qu’un esprit aussi brillant que celui d’Abraham vienne éclairer leur enquête.

Pour le moment, les mortes sont Martha Tabram (non canonique des crimes de Jack), le 7 août, Mary Ann Nichols, le 31 août et Annie Chapman, ce 9 septembre.

L’être tourmenté, ici, c’est Van Helsing, en proie à des cauchemars, dont certains ont l’air d’être prémonitoires.

Van Helsing consomme de la morphine comme moi du café, est plus déprimé qu’un gros actionnaire de la banque Fortis après sa chute en 2008, sans parler de son comportement pour le moins ambigu.

Privé de morphine, mes nuits sont ponctuées par d’horribles cauchemars et d’interminables moment de veille. Il est ironique de constater que le seul remède qui puisse soigner ces maux soit le poison qui les a générés.

Si l’enquête est presque holmésienne, à la différence que ce n’est pas Sherlock (par contre, j’ai aperçu un journaliste affublé du deerstalker), il n’y a pas de nouveauté en ce qui concerne la traque de notre serial-killer.

Tout l’intérêt de l’histoire résidant dans le comportement de Van Helsing et dans cette ambiguïté qu’il y a autour de son personnage et de ses rêves prémonitoires.

Au niveau du dessin, il est classique mais soigné, nous offrant des personnages bien caractérisés, sans oublier les décors de la ville de Londres (1888) qui sont très soignés.

Les bas-fonds sont travaillés et voir les mats du port, sur fond de ciel plombé, ajoute une ambiance sombre. Même les pensées des personnages nous donne un aperçu du temps lourd qu’il régnait ce jour du 9 septembre 1888, dans l’East End.

L’air est particulièrement étouffant, aujourd’hui. Avec toutes ces cheminées qui crachent leurs nuages de suie, pas étonnant qu’il soit si difficile d’y respirer.

Si vous voulez en apprendre un peu plus sur la vie qu’il régnait dans ces quartiers miséreux, la bédé vous fera un joli petit étalage des injustices dont était victime les gens de ce quartier. L’absence d’une morgue n’étant qu’une partie visible de l’iceberg. C’est bien connu, les morts ne votent pas et ne paient pas d’impôts.

— Depuis qu’on a démoli l’ancienne morgue afin de faire place à une route, les autorités n’ont pas jugé bon de construire de nouvelles installations. On a donc converti un local désaffecté à cette fin.
— Diable ! Si un quartier a pourtant besoin de tels équipements, c’est bien l’East End.
— Les morts ne votent pas et ne paient pas d’impôts, Abraham.

Grand réalisme aussi dans la description des cadavres, des faits, des témoins, des aberrations qui eurent lieu, telles laver les corps et les scènes de crime… Ayant lu des tas d’ouvrages sur Jack, ces passages me font l’effet d’une redite.

Tiens, en voyant la cour dans laquelle on a trouvé le corps d’Annie Chapman, j’ai repensé au film « From Hell » et l’image de la bédé était tip-top comme celle du film, le beau Johnny Deep en moins.

Pour un néophyte, il y a moyen d’en apprendre sans pour autant se taper la lecture de gros romans afin de briller lors d’un repas de famille au moment de la découpe du poulet ou de la dinde.

Le choix des couleurs nous donne une ambiance à la fois chaude et sordide.

Les dialogues aussi nous donnent une bonne indication sur ce que les gens pensaient de ceux qui vivaient dans l’East End, j’en veux pour preuve une phrase d’un policier de la City, le chef Smith (le 4ème meurtre, celui de Mittre Square, était dans le City).

— Abberline, que ce type d’homicide frappe le quartier de Whitechapel est une chose, mais que le meurtrier œuvre maintenant sur notre territoire est totalement inadmissible. Il est impératif que la Division H contienne la crasse et les histoires sordides de l’East End à l’intérieur de ses limites.
— Que ce soit dans l’East End ou dans la City, le sang qui coule entre les pavés à la même couleur, chef Smith.

Petite réclamation : j’ai trouvé que les habits d’Elizabeth Stride étaient un peu trop propres et correct pour une fille de l’East End.

Le fait de le relire a remis tout les petites détails du second tome en place et j’ai trouvé que la suite était cohérente, travaillée.

L’auteur a fait en sorte que le diable se cache dans chacun des détails tout comme il a fait preuve de minutie dans les faits canonique des meurtres de 1888 (pour Tabram, c’est un point de discussion entre ripperologues) tout en changeant quelques petits points (Van Helsing) pour, sans doute, arriver à une conclusion qui n’est pas inscrite dans la réalité.

Une belle découverte.

BILAN - Minion femme ménage - dépoussière - OKChallenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016),  Challenge « Polar Historique » de Sharon, Challenge « Victorien » chez Camille, Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park et « A year in England » chez Titine.

52 réflexions au sujet de « Van Helsing contre Jack l’Éventreur – Tome 1 – Tu as vu le Diable : Lamontagne & Radovic »

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  4. sais-tu que des blogueurs sont arrivés à leur 666ème article et qu’on n’a plus jamais entendu parlé d’eux ? Où certains se sont mis à lire des Harlequin (bon pour la deuxième partie, tu ne risques rien, tu en lis déjà) 😉

    Aimé par 2 personnes

    • Oui, on les dit perdu dans les limbes des blogs nébuleux… perdu dans un trou noir (et ceci n’est en rien cochon).

      Oui, monsieur, je lis Harlequin et j’ai toute la série des romans de cette merveilleuuuuuse Barbara Cartland ! Je suis à l’affut du moindre de ses romans écrit depuis sa tombe. Snif.

      Tu es jaloux, hein !! je le savais ! des harlequins !

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