Titre : Le chasseur de lucioles
Auteur : Janis Otsiemi
Édition : Jigal (2012) / Presse Pocket (2014)
Résumé :
À Libreville, une prostituée est découverte sauvagement assassinée dans un motel de la périphérie. Les agents de la PJ – de fidèles abonnés des bordels de la capitale – pensent tout d’abord à un crime de rôdeur…
Quand une seconde fille est retrouvée égorgée dans un autre hôtel du quartier, les policiers sont encore loin d’imaginer qu’ils ont affaire à un client bien décidé à nettoyer la ville de toutes ses lucioles… Celui qui te veut du mal la nuit a commencé à t’en vouloir le jour.
C’est dans ce climat de psychose générale que les gendarmes de la DGR enquêtent de leur côté sur le braquage d’un fourgon de la Société Gabonaise de Sécurité dont le butin de plusieurs millions de francs CFA attise bien des appétits…
Critique :
Vous voulez en apprendre un peu plus sur le Gabon ? Oubliez le Guide du Routard, trop gentil, et ouvrez plutôt ce roman !
L’auteur est sans concession aucune envers son pays, gangréné par la corruption qui se pratique à tous les étages, tout en sachant que plus on est haut dans la société, plus on peu corrompre et s’en mettre plein les poches.
On ne peut pas prêcher l’honnêteté en bas de l’échelle sociale quand d’autres, au plus haut niveau, s’en mettent plein les poches.
Celui qui voudrait rester honnête ne le pourrait pas. Oui, ici la corruption et le clientélisme sont des véritables sports nationaux.
Le tribalisme doublé du népotisme, du clientélisme et de l’allégeance politique est ici un sport national, comme le football l’est au Brésil. Plus qu’une chasse aux sorcières, l’épuration ethnique est légion dans toute l’administration gabonaise. Certains ministères étaient même réputés être la propriété d’une certaine ethnie. Vive la république tribaliste !
Ici, il dit tout ce qu’un guide touristique ne dirait pas et que le politiquement correct (ou la trouille des répressions) évite de dire, entre autre, les problèmes entre les ethnies. Si un bureau est rempli de Fangs, n’y faite pas entrer un Myènè.
Le dépaysement est garanti dans ce roman car nous ne faisons pas que de changer de pays, de continent, de culture…
L’auteur étant du pays, il nous parle en connaissance de cause, émaillant ses dialogues de mots bien de chez lui, avec les traductions en bas de pages, parce que leurs expressions ne sont pas les mêmes chez eux que chez nous. Ou le contraire, tout dépend dans quel pays on se place.
Ici, les flics n’ont rien de Sherlock Holmes, rien des Experts Miami… On bosse encore à l’ancienne et niveau recherches des preuves, ma foi, on tabassera le suspect d’abord, on vérifiera après. La preuve, la résolution des crimes ne passera pas par de puissantes déductions, mais devra plus à la chance et aux renseignements obtenus.
J’ai eu juste un peu de mal au départ avec les différents personnages, n’arrivant pas à assimiler qui était qui et faisant un bouillon avec tout le monde avant que le cerveau ne se reconnecte et enregistre le tout.
Un cadavre sur la plage, un trafic d’armes, une enquête, un braquage de fourgon blindé, une autre enquête, des prostituées (lucioles) qui se font assassiner sauvagement, on secoue et hop, on vous emballe le tout dans un chouette petit roman bien dépaysant, avec des chapitres courts, des proverbes bien de chez eux, des expressions aussi, une grosse louche de corruption et le tour est joué.
Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016).
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J’aime beaucoup Otsiemi. African Tabloid est très bien aussi. Et cet auteur s’exprime dans un français bien particulier, avec de savoureuses expressions, et nous donne à voir une face peu connue de l’Afrique.
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Je dois lire aussi African et c’est vrai que ses expressions valent leur pesant d’or ! Certaines sont à ressortir, mais on risque de faire peur aux autres…
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Je suis très heureux de lire une nouvelle chronique sur un roman de Janis Otsiemi. D’autant que, du polar gabonais authentique, on n’en trouve pas tant que ça ! Un auteur différent, c’est toujours sympa.
Amitiés.
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C’est assez rare, en effet ! Ces derniers jours, je me suis efforcée de lire des auteurs peu « couru » dans la blogo et j’ai visité des pays que je fréquente peu littérairement.
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Je ne suis pas trop pour ce genre d’histoires, mais le Gabon, c’est une partie de ma vie. Même si les souvenirs de Libreville s’estompent dans ma mémoire, j’y jetterai bien un coup d’œil, juste pour voir, juste pour me remémorer mes propres souvenirs, sans cadavres ni trafiques d’armes. Et puis à cette époque, je n’avais pas l’âge, malheureusement d’aller voir les lucioles 🙂
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J’aurais cru, pourtant, que les lucioles auraient fait partie de ta vie dès ton plus jeune âge… mdr
Tu reconnaîtras sans doute les expressions… se serrer les os, être dans ta bouche…
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C’est très chouette ton nouveau barème de notation !
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Je voulais un truc qui me ressemblait, je ne pouvais pas mettre des bi*** mais Sherlock, c’est aussi mon dada… alors j’ai bidouillé sur PhotoFiltre une image avec 6 têtes d’acteurs holmésiens et voilà… suspense maintenant, la cotation est dans le fond !
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je trouve ça vraiment bien, une petite marque perso 🙂
Et pis les quequettes ça ferait désordre! lol
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Désordre ou ça attirerait les meufs… ;-))
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faut voir… demande à Fred si ses boutanches de sky attirent les alcoolos, c’est un bon test 😉
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Les alcoolos, je sais pas, mais moi qui n’aime pas le whisky, je me sens attirée par elles et je les reluque en magasin !! 😛
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c’est dingue comme le marketing fonctionne bien! lol
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Même le marketing déguisé en info… ils nous baisent !!
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c’est malheureusement vrai…
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Et on se fait baiser même sans le vouloir.
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Bon, un de plus à noter, je te déteste, tu sais ! Suis curieuse de voir les interrogatoires en règle de là-bas…
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Ça cogne pas à coups d’annuaire téléphonique… ça cogne fort, ça s’explique ensuite. Mais ça relève presque pas d’indices sur les scènes de crimes.
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Ouh ça m’a l’air un peu spécial mais ta chronique est très tentante! 😉
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Spécial, le roman l’est, indubitablement… surtout avec le langage, les moeurs, les enquêteurs, la corruption…
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