Sans pitié, ni remords : Nicolas Lebel [LC avec Stelphique]

Sans pitié ni remords - Nicolas Lebel [NUM]

Titre : Sans pitié, ni remords

Auteur : Nicolas Lebel
Édition : Marabout (2015)

Résumé :
9 novembre, cimetière du Montparnasse. Le capitaine Mehrlicht assiste, en compagnie de son équipe, aux obsèques de son meilleur ami, Jacques Morel.

Quelques heures plus tard, il se retrouve dans le bureau d’un notaire qui lui remet, comme « héritage », une enveloppe contenant un diamant brut.

Il s’agit de l’un des yeux d’une statue africaine, le Gardien des Esprits, dérobée dix ans auparavant lors du déménagement du Musée des arts africains et océaniens, que Jacques avait supervisé, et recherchée depuis par la « Police de l’Art ».

Merlicht prend un congé et son équipe se retrouve sous le commandement du capitaine Cuvier, un type imbuvable aux multiples casseroles, quand les inspecteurs Latour et Dossantos sont appelés sur la scène de l’apparent suicide d’un retraité.

Fleurs-du-mal_titelCritique (Stelphique est en-dessous) : 
Bon, faudrait pas que ça devienne une habitude de prendre mon pied avec le capitaine Mehrlicht ! Ça commence à bien faire ces coups de cœur pour ses aventures. Heureusement que sa tabagie n’aura aucune incidence sur mes poumons.

Après la moitié du mois de février à bouffer de la littérature anglaise, j’ai eu une envie folle de cuisine française et plus particulièrement des cuisses de Kermit la grenouille (mehrlicht) avec du beurre et de l’ail.

Le prologue annonce déjà que le plat sera corsé… Un pointage laser sur le torse avant de nous faire remonter le temps et de tout nous expliquer…

Quelques notes de tristesse pour un enterrement, quelques bons mots et puis on repart ensuite dans une nouvelle enquête avec le capitaine qui remplacera Mehrlicht durant ses congés : Cuvier…

— J’ai pas mon arme de service. T’aurais pas un flingue à me prêter? C’est pour un prêtricide… Je vais lui greffer un aller simple en plomb pour l’au-delà, un billet première classe Paris-saint-Pierre sans correspondance. Et histoire qu’il soit en règle pendant le voyage, je vais lui poinçonner la chasuble au six-coups. Après, on jette le corps dans le trou, ni vu ni connu…

Cuvier, c’est le champion du monde qu’on aimerait avoir avec soi à un dîner de cons. Il est imbu de lui-même, con, crétin, bourré d’aprioris sur tout le monde, surtout sur les personnes qui ne sont pas « made in France »…

Cuvier, c’est le con de compétition. Un maître con. Un cinquième dan. On se bouscule à sa porte pour suivre son enseignement. Si des gens organisent vraiment des dîners de cons, lui, il bouffe à l’œil tous les soirs !

Un personnage qu’on aurait envie de tuer s’il n’avait pas cette manière bien spéciale d’utiliser les expressions populaires. Alors, je suis restée indulgente avec ce connard de Cuvier, me disant qu’il devait être issu d’un accouplement entre le footballeur Ribéry et le cycliste Virenque, vu sa manière éloquente de parler.

— Mais patron, on ne va pas se laisser rouler dans le panneau. Elle va cracher à table, je vous le dis.

La dernière enquête de l’équipe de Mehrlicht est toujours bourré d’humour, de cynisme, de bons mots, de boulets rouge tiré à bout portant sur certains comportement de notre société – Mehrlicht et sa gouaille se prêtant bien à ces emportements dont je partage les vues.

Du mystère avec des énigmes à résoudre (bravo au cerveau tordu qui l’a pondu), un psychopathe à la gâchette facile, des cadavres qui se ramassent à la pelle, du Baudelaire, de la culture, des Gitanes fumées, du bon vin…

Un roman avec Mehrlicht, c’est aussi des personnages que l’on prend plaisir à retrouver, travaillés, avec leurs histoires, leur passé; un récit que l’on ne lâche que parce qu’on y est obligé (putain, fait chier le boss à être dans les parages) et de l’adrénaline dans toutes les pages, surtout les finales.

Mehrlicht, c’est comme un vin en provenance d’un pays méconnu : on se méfie, on grimace devant la bouteille aux teintes verdâtres qui ne paie pas de mine et on l’ouvre avec l’œil torve.

Mais une fois vidé dans le verre, la belle robe grenat nous épate et une fois en bouche, il vous aguiche les papilles avec ses notes de fumée et son goût qui tel des gravats, roulent dans le fond du palais avant de vous exploser la bouche.

Un roman avec le capitaine Mehrlicht c’est comme ce vin qui vient de vous surprendre et dont vous n’avez qu’une seule envie : vider la bouteille et vous enivrer avec.

PS : dans les remerciements de l’auteur vis-à-vis des blogueurs, j’en connaissais quelques uns, ça m’a fait plaisir de retrouver leurs noms à la fin du livre. Et puis, j’ai éclaté de rire avec l’adresse e-mail pour celui qui voulait insulter l’auteur… PTDR !

Étoile 4

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016), Le Mois du Polar chez Sharon (Février 2016) et Le « RAT a Week, Winter Édition » chez Chroniques Littéraires (384 pages – 2708 pages lues sur le Challenge).

Pourquoi je l’ai choisi :
Il fallait bien qu’on continue de se marrer en duo, et avec plaisir, sur le troisième opus !

Synopsis :
9 novembre, cimetière du Montparnasse. Le capitaine Mehrlicht assiste, en compagnie de son équipe, aux obsèques de son meilleur ami, Jacques Morel. Quelques heures plus tard, il se retrouve dans le bureau d’un notaire qui lui remet, comme « héritage », une enveloppe contenant un diamant brut. Il s’agit de l’un des yeux d’une statue africaine, le Gardien des Esprits, dérobée dix ans auparavant lors du déménagement du Musée des arts africains et océaniens, que Jacques avait supervisé, et recherchée depuis par la « Police de l’Art ».

Merlicht prend un congé et son équipe se retrouve sous le commandement du capitaine Cuvier, un type imbuvable aux multiples casseroles, quand les inspecteurs Latour et Dossantos sont appelés sur la scène de l’apparent suicide d’un retraité. Quelques heures plus tard, ils assistent impuissants à la défenestration d’une femme qui, se sentant menacée, avait demandé la protection de la police.

Les deux « suicidés » avaient un point commun : ils travaillaient ensemble au MAOO lors de son déménagement. Ces événements marquent le début de 48 heures de folie qui vont entraîner Mehrlicht et son équipe dans une course contre la montre, sur la piste de meurtriers dont la cruauté et la détermination trouvent leur origine dans leur passé de légionnaires. Une enquête sous haute tension, dans laquelle débordent la fureur et les échos des conflits qui bouleversent le monde en ce début de XXIe siècle.

Ce que j’ai ressenti :
« Ça fait quel bruit, le désespoir ? »

J’avoue avoir eu un peu de mal avec celui ci, surtout au départ… Je m’explique un peu, déjà pour moi les flics, ça ne part pas en vacances, « flic un jour, flic toujours » ou quelque chose comme ça…

Oui je sais je suis un peu dure, mais en fait je veux dire, Mehrlicht ne DOIT pas partir en vacances, parce que sinon, nous pauvres lecteurs assidus ,comment allons nous faire sans lui, sans sa lumière ( ben oui, il n’y a que moi qui la voit ou quoi ? Si, si, regardez bien les grenouilles c’est charmant, surtout si on l’embrasse….), ses bons mots et sa jovialité ????!!!! Oui elle m’a manqué sa joie, mais bon, forcement quand on perd un ami, ça vous fiche un peu le bourdon.

Alors peut être que j’étais trop triste en fait, comme lui, et du coup, mon moral en a pris un  coup. Et puis aussi moi le trafic d’Art, ça me passe un peu au dessus, parce que j’ai du mal à comprendre un tel engouement (caché/pas caché/ œuvre hors de prix/ convoitise malsaine…..).

Après, j’ai retrouvé mon plaisir sur la seconde partie du roman. Baudelaire, étant mon poète préféré, quel bonheur de le voir mettre ainsi à l’honneur, et sur une chasse au trésor, faite de jeux de mots et de rimes !

C’est vraiment la touche « Charme » de cet opus. On a eu Victor Hugo, mais là, avec juste CE poète là, c’est la classe !!!! Lebel aussi se défend bien aussi aux imbroglios de mots et grandes tirades idéalistes. Il me régale cet auteur !!!!

Je trouve qu’en faisant un hommage aux plus grands auteurs, il se révèle lui aussi, et nous prouve qu’il sait manier d’une main de maitre, sans rien envier à ses prédécesseurs, la langue française et cette poésie des mots. Je crois que je lui demanderai de m’encadrer sa grande envolée passionnée de Mehrlicht . Non mais, quelle ferveur !!!! J’en suis encore admirative, déjà, dans son précédent livre, j’avais été scotchée par la scène du Chaudron, mais bon celle ci l’égale !!!!! Merci donc Monsieur Lebel, d’être un auteur de thriller mais pas que…..

« (…)J’ai une tête de grenouille, on me le dit depuis tout petit, j’ai des idées sur tout, et pas que des bonnes, j’ai un caractère de sanglier alcoolique, mais j’ai pas la bêtise d’être raciste. Je vois plus grand, j’ai plus d’ambition, c’est tout… »

En règle générale, j’ai beaucoup aimé ce troisième roman, parce que c’est toujours un régal de retrouver ses personnages hauts en couleurs (Le vert de Mehrlicht, Le Bleu rougeoyant de Dossantos, le rose bonbon de Latour), on s’attache, on vie avec eux leurs plus belles émotions, leurs coup de gueule comme leurs larmes amères, et c’est cela qui fait la force de cette saga, ce noyau de personnalités qui nous fait vibrer !!! On se demande à quand le prochain ???!!!!!

En bref, ça ne sera pas mon préféré de cette trilogie de par son thème qui m’a moins passionnée, mais néanmoins, au niveau de l’émotion et du STYLE on a quand même un petit bijou de mots.

Meilleurs Moments du livre :

  • La scène de Merhlicht pour sa défense contre cette accusation de racisme. D’ailleurs les scènes où le téléphone sonne donne quelques jolies situations cocasses.
  • Les citations de Baudelaire.
  • Dans les remerciements, l’auteur rend grâce (aussi) aux bloggueurs!!!! Quelle gentille attention, j’ai trouvé que c’était vraiment sympa de sa part, et puis, j’en ai reconnu des prénoms . 😉

Ma note Plaisir de Lecture fee clochette 8/10

BILAN - LC réussie - OK

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    • Non, pas encore eu le courage ni le temps. S’il y avait un million à gagner, je prendrais congé, mais là…

      Lebel a une belle plume (pas de connotation, merci !). Mais la nôtre n’est rien à côté de la sienne… si, si, la taille de la plume compte !! mdr

      J’aime

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