Titre : Le Chant de la Tamassee
Auteur : Ron Rash
Édition : Seuil (2016)
Résumé :
Ruth Kowalsky, 12 ans, se noie dans la Tamassee, rivière de Caroline du Sud, alors que ses parents pique-niquent tranquillement à quelques mètres de là.
Le courant étant trop fort à cet endroit, les plongeurs ne parviennent pas à dégager son corps, coincé sous un rocher à proximité d’une chute.
Le père de la victime, un banquier qui a des relations, obtient l’installation un barrage amovible pour détourner le cours de l’eau vers la rive droite, contre l’avis des gens du cru qui connaissent le danger encouru.
Une guerre s’engage alors avec les écologistes locaux, qui se targuent du Wild and Scenic Rivers Act, loi fédérale interdisant à quiconque de perturber l’état naturel d’une rivière qui a obtenu le label » sauvage ».
Très vite, le fait-divers prend une dimension nationale, le cirque médiatique se déchaîne de répugnante manière et des enjeux plus importants que la digne sépulture d’une enfant se profilent : pouvoir local, chantage politique, intérêts financiers.
Une jeune photographe de presse, Maggie, native du comté où se joue le drame, est chargée de couvrir les événements.
Consciente que l’opinion publique soutient les parents, elle penche affectivement du côté des protecteurs de la nature : comme elle, plus d’un lecteur hésitera entre les deux camps.
Critique :
Munie de mon billet d’avion, je me suis envolée avec Air Ron Rash pour un voyage dont je me doutais que j’en reviendrais conquise et charmée mais aussi éprouvée par la profondeur des textes et des personnages.
Direction le comté d’Oconee, en Caroline du Sud, là où coule une rivière, frontière naturelle entre la Caroline du Sud et la Géorgie.
Vous mettez un orteil dans l’eau en Caroline du Sud et quelques mètres plus loin, vous êtes en Géorgie ! C’est amusant et la petite Ruth Kowalsky n’en pensait pas moins lorsqu’elle voulu aller se mettre à cheval sur la frontière.
En franchissant la Tamasse, c’est le Styx qui l’attendait dans un trou bien traitre de cette rivière tumultueuse et bardaf, ce fut l’embardée, ou plutôt, la noyade pendant que papa et maman avaient le dos tourné.
La rivière, cette garce qui n’en fait qu’à sa tête, elle qui bénéficie de la protection du Wild and Scenic Rivers Act (loi fédérale interdisant à quiconque de perturber l’état naturel d’une rivière qui a obtenu le label » sauvage »), la voilà qui décide de ne pas laisser remonter le corps de la gamine et le garde bien coincé sous un rocher.
C’est là que les Romains s’empoignèrent…
Ron Rash nous emmène une fois de plus dans une petite ville peuplée d’habitants que certains qualifieraient de « culs terreux », notamment le père de la gamine noyée qui pour le moment se heurte de plein fouet à des écolos gauchistes qui refusent d’entendre parler de l’érection d’un barrage provisoire (pour quelques heures durant) sur leur rivière sauvage.
De ce qui ne pourrait être qu’un banal fait divers, l’auteur s’applique à nous décrire une région sauvage au travers de ses habitants et du regard que portent les autres sur ces gens qui ne vivent pas vraiment comme eux.
Un dilemme cruel se joue sous nos yeux : la sauvegarde d’une rivière, l’envie de ne pas créer un précédent en accordant le droit de monter un barrage amovible et celle d’accorder à des parents éplorés le droit de récupérer le corps de leur fillette pour l’enterre dignement.
Brennon semblait abasourdi. « Êtes-vous en train de me dire que vous ne voudriez pas que je construise ce barrage s’il s’agissait de votre fille ? » a-t-il demandé.
Luke a rendu les photocopies à sa voisine. Il a ôté ses lunettes et les a remises dans la poche de sa chemise. « Je n’ai pas de fille, a-t-il dit, d’une voix qui n’était plus belliqueuse mais presque tendre. Pourtant, si j’en avais une, qu’elle était morte et que je savais que rien ne lui rendrait la vie, je ne vois pas de meilleur endroit que la Tamassee où je voudrais que son corps repose. Je voudrais qu’elle soit là où elle ferait partie de quelque chose de pur, de bon, d’immuable, ce qui nous reste de plus proche du paradis. Dites-moi où, sur cette planète, il y a un endroit plus beau et plus serein. Indiquez-moi un lieu plus sacré, monsieur Brennon, parce que je n’en connais pas. »
Deux journalistes pour couvrir les débats dans cette petite ville : Maggie Glenn, native du comté et Allen Hemphill, finaliste à un prix Pulitzer, vont être, eux aussi, les acteurs de ce drame qui se joue à guichet fermés.
Sans juger l’un ou l’autre point de vue, l’auteur nous décrit les événements qui vont découler de tout ceci.
De sa plume toujours aussi enchanteresse, il déroule son récit tout en faisant bouger ses personnages sur un grand échiquier, nous confrontant à leurs soucis, leur vie, leurs emmerdes et leurs rancœurs, telle Maggie envers son père.
Nous n’avions rien ajouté. Tout ce avec quoi nous pouvions nous blesser, nous l’avions dit. Nous étions donc restés plantés là en silence, papa et moi, comme des boxeurs qui ont asséné meurs meilleurs coups et constatent que leur adversaire est toujours debout.
L’Enfer est toujours pavé de bonnes intentions et ce sera au lecteur d’établir son propre jugement, s’il le désire.
Qui est responsable de tout ce merdier ? Les parents qui ont eu deux secondes d’inattention ? Les parents parce qu’ils veulent absolument récupérer le corps de la gamine après 5 semaines d’immersion dans l’eau ?
Le concepteur du barrage qui a pris tout le monde de haut, pensant qu’ils n’étaient que des culs-terreux ? La rivière qui ne se laisse pas dompter ? Ou bien tout le monde est coupable à différentes échelles, donnant tout ce gâchis ?
À vous de le décider, mais ce ne sera pas facile… Il y a du pour et du contre des deux côtés et ma décision, sans cesse, oscilla.
Un roman fort, une fois de plus, des personnages bien décrits, en peu de mots, attachants et exaspérants parfois. Normal, ils sont humains.
Lire Ron Rash, c’est entrer de plein fouet dans une région, dans la vie des habitants, dans leur intimité et assister, impuissant, aux déroulements des choses. C’est toujours puissant.
Un récit qui m’a envouté mais avec moins d’émotions que celles ressenties durant la lecture de « Une terre d’ombre ».
Le « Challenge US » chez Noctembule et Le « RAT a Week, Winter Édition » chez Chroniques Littéraires (231 pages – xxx pages lues sur le Challenge).
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J’ai bien l’intention de le lire car c’est un auteur qui m’interpelle et dont l’univers à l’air vraiment particulier ! Je note également qu’Une terre d’ombre a ta préférence 😉 Merci !
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Ron,… avec lui, je ronronne ! Bcp de profondeur dans « une terre d’ombre ».
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J’ai lu 2 romans de Ron Rash (Serena et Le Monde à l’endroit) que j’ai aimé. Je vais d’abord lire Une terre d’ombre qui est dans ma PAL et je note celui-là pour après.
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Tous lus, sauf le recueil de nouvelles que je vais me faire prochainement.
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La Tamassee… Jolie nom… Presque un enchantement sonore où l’eau coule de sa douce musique. Un peu froide quand même à cette saison.
Et puis, La Caroline du Sud, la Géorgie, une rivière… ça me fait penser à ses consanguins adeptes de pratiques sexuelles douteuses (quoique qu’il y a t-il de douteux dans ce genre de pratique), avec un canoé en plus, j’aurais l’impression de revivre Delivrance.
Non, mais… Mais en plus, j’ai envie de relire Ron Rash, de découvrir sa valeur littéraire, et d’être embarqué par son histoire. Il a un nom qui me plait bien, un titre aussi, et comme je ne veux pas rester sur une semi-déception de l’auteur, il faudrait que je replonge dedans, dans la Tamassee…
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Oui, attention, l’eau est froide et tu risques d’avoir le bigorneau qui rentre dans sa coquille.
qui aurait des pratiques sexuelles douteuses ? Twigs la levrette ? Mheu non ! Juste un peu…
Délivrance, c’est le tome 2 de Jussi-Adler, ça ?
Ron Rash t’aurait-il déçu, mon Bison ? Moi, pas encore, c’est un des rares hommes qui ne m’ait pas encore déçu. Avec Jussi-Adler…
Et puis, l’eau, c’est important pour fabriquer de la bière ;-))
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Un auteur que je dois découvrir …
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Découvert avec Serena et je ne l’ai plus lâché !
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Une très belle histoire ? Normal, c’est un roman de Ron Rash !
Amitiés.
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Ron sait raconter les histoires, il peut continuer comme ça.
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Je viens de le réserver à la bibliothèque.
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Bonne initiative !
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Ce livre ❤ Cet auteur ❤
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Il est super, mais « une terre d’ombre » reste au top du top !
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Encore que je ne connais pas. Mais bon, j’en ai déjà trop, y’a eu comme une pluie de bouquins ces derniers temps! lol
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Dingue ça… mais les nuages de pluie belge ont franchi la frontière pour aller se déverser sur ta petite ville. Faudrait les discipliner, ces belges ! mdr
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on est pas en reste en Alsace pour la pluie 🙂
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Et bien, il ne nous reste plus que la chasse aux escargots ! Bien que, ces derniers jours, on a du soleil ! Mais du vent !
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le point météo, c’est fait !
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Nébulosité variable dans une lecture, gros soleil sur l’avant-dernière et on attend de voir le temps qu’il fera dans le King.
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Un bijou 💖❤️💖❤️
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Oui, mais moins que « une terre d’ombre » !
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Tous aimé 😉 tous lu 😓
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Un très bon Ron Rash, en effet (je l’ai lu il y a 2 semaines ^^)
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Décidément, toute la blogo l’a lu ! 😉
Oui, il est très bon, mais un cran sous « une terre d’ombre », mais le fait qu’il lui soit antérieur explique sans doute cela.
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Je pense aussi ….
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Je me disais aussi…
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J’en ai lu une autre chronique quelque part, et décidément, cette histoire me tente beaucoup.
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Ron Rash est connu pour faire des heureux… Et son « dernier » n’est pas en reste non plus, la blogo parle souvent de ses romans en bien.
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Ah mais on est (quasiment, car j’ai publié mon billet hier soir) syncro, dis donc (limite on a fait une lecture commune sans le savoir !) !
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Mince alors ! Bien que la publication de mon billet soit en décalage puisque je l’ai lu et terminé le dimanche 06 mars… j’ai du retard dans mes publications !! ;-))
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Ping : « Le chant de la Tamassee , Ron RASH | «Sur mes brizées
J’ai bien envie de tenter!!!!;)
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Pourquoi pas ?? 😀
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Ouais Why Not?!!!;)
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Santé avec le café alors !
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Intéressant mais pas pour moi. Tu en parles super bien en tous cas 😃
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Merci ! Mais il m’a manqué un peu d’émotions… j’aime que Ron me fasse pleurer.
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Je comprends
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Mais bon, je ne vais pas faire ma difficile non plus.
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Il parait que cet auteur est top. Mais je ne l’ai pas encore lu. Je pense m’y mettre bientôt !
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Franchement, j’ai tout lu de lui, en français, bien entendu, et jamais déçue, il y va profond, le mec. Il entre d’un côté et il arrive à attraper tes tripes.
« Une terre d’ombre » est superbe, émouvant, putain de bordel de merde.
Je vais écrire au père Nowel !
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Ok je prends note
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Je note que tu prends note !
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👍
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