Revival : Stephen King [LC avec Stelphique]

Revival - Stephen King

Titre : Revival

Auteur : Stephen King
Édition : Albin Michel (Septembre 2015)

Résumé :
Il a suffi de quelques jours au charismatique Révérend Charles Jacobs pour ensorceler les habitants de Harlow dans le Maine. Et plus que tout autre, le petit Jamie. Car l’homme et l’enfant ont une passion commune : l’électricité.

Trente ans plus tard, Jamie, guitariste de rock rongé par l’alcool et la drogue, est devenu une épave. Jusqu’à ce qu’il croise à nouveau le chemin de Jacobs et découvre que le mot « Revival » a plus d’un sens… Et qu’il y a bien des façons de renaitre !

Revival - SKCritique : 
Entre le King et moi, ce ne fut pas toujours « Love me tender » mais comme une vieille histoire d’amour, je reviens souvent vers lui.

Le King, c’est un vieil amant qui me fit atteindre des sommets de plaisir littéraire avec sa plume.

« La vie est une roue et elle revient toujours à son point de départ ».

Là, je suis embêtée parce que en lisant ce King, mon cœur n’a pas fait Bong, ni même Boum.

Non pas que ce King soit de la daube, non, n’exagérons pas, ce serait mentir, mais il lui manque un petit je-ne-sais-quoi pour qu’il ait l’étoffe des Grands Romans du King.

C’est comme une praline que tu adores et là, tu as l’impression qu’elle n’est pas tout à fait comme d’habitude.  Y aurait-il quelques gouttes d’huile de palme cachée ?

Où c’est que le bât a blessé ? C’est là que les Romains s’empoignèrent, que les Athéniens s’atteignirent et que les Parthes partirent parce que je ne sais pas où. C’est fugace, mon petit Fougasse.

Le début du roman est assez lent mais cela ne m’a pas dérangée car le King plante ses personnages principaux et secondaires et arrose le tout afin de les faire grandir et évoluer.

J’ai aimé ces passages avec le petit Jamie Morton, 6 ans, petit garçon charmant, attachant, espiègle et jouant avec ses petits soldats début des années 60. Une famille américaine moyenne, des parents normaux. Une famille bien dépeinte, une fois encore.

Quant au révérend Charles Jacobs et bien, c’est un homme d’église comme je les apprécie alors que le résumé laissait présager un prédicateur zélé digne d’une secte puisqu’il était dit dans le 4ème de couverture qu’il avait « ensorcelé les habitants de Harlow (Maine) en quelques jours ».

Maudit 4ème de couverture qui nous fait interpréter des trucs qu’il ne faut pas !

Alors que Charles Jacobs est juste un homme charismatique avec une jolie épouse et un petit garçon qui sera la coqueluche des autres enfants. Bref, rien d’un zinzin ou d’une grenouille de bénitier, le révérend ! J’avais même pas envie de le bouffer, c’est dire comme j’appréciais le personnage.

Le Terrible Sermon qu’il prononça un jour était bien écrit, il reflétait bien le discours d’un homme qui doute, qui souffre, qui perd la Foi, mais le problème est qu’il n’y avait personne dans l’assemblée pour lui répondre et réfuter une partie de ses paroles.

— Qu’elle ait été à jeun ou pleine comme une barrique, ça ne change rien. Mario Andretti lui-même n’aurait pas pu éviter cette collision. Le révérend Jacobs a eu raison sur un point : les gens veulent toujours trouver une raison aux malheurs de la vie. Des fois, il n’y en a pas. 

J’aurais aimé une joute verbale entre un qui croyait toujours et lui qui ne croyait plus. Là, c’est trop facile d’accuser son chien d’avoir la rage parce qu’on veut le noyer. Le coupable de son ire était mal choisi. Anybref !

Ensuite, dans la seconde partie, ça se corse, on prend de la vitesse avant de ralentir un peu pour ensuite relancer la machine, telle une fusée propulsée par un ouragan rempli d’éclairs et pas au chocolat.

Malgré le style du King, malgré ses personnages travaillés, malgré ses piques traditionnelles contre les citoyens des États-Unis, malgré son fil conducteur, malgré sa charge contre la bêtise des gens qui, quand la médecine ne sait plus rien faire, sont prêt à se tourner vers le grand n’importe quoi (mais je peux les comprendre), malgré ce beau portrait musical des Sixties, malgré le final terrible et terrifiant de par ses conséquences (pas par ce que le King décrit), le tout manquait de sel et de piment.

Outre le fait d’être réservés par nature et par éducation, les Yankees ont aussi tendance à se complaire dans les préjugés de race et de religion. Trois ans plus tard, au collège de Gates Falls, j’ai entendu un de mes professeurs dire à un autre sur un ton d’incompréhension indignée : « Mais enfin, pourquoi être allé assassiner ce révérend King ? Pour l’amour du ciel, c’était un bon nègre ! »

Qui a dit « un bouquin branché sur courant alternatif » ? Lehane-Fan, merci ! C’est ce que je cherchait et tu as mis les doigts dans la prise afin de m’éclairer !

Le pire, c’est que JAMAIS la lecture ne m’a ennuyée, jamais je n’ai décroché, j’ai lu le roman avec passion, je me suis attachée à Jamie Morton, j’ai eu mal pour lui quand il était enfoncé dans sa merde, j’ai aimé le suivre, je me suis attachée au révérend Jacobs, j’ai aimé l’histoire, le scénario, la plume, la charge contre ces religieux qui n’ont de religieux que le nom, ces marchands du Temple qu’un jour, un certain Jésus foutu dehors à grand renforts de coup de pieds au cul…

Malgré tout ça, il manque un truc (et je suis incapable de vous dire quoi précisément) pour que ce roman aille trôner avec les autres au Panthéon des romans du King.

J’ai dû faire un court-circuit quelque part parce que je n’ai pas joui avec lui comme d’habitude.

Trois étoiles quand même parce qu’il ne manquait pas grand-chose pour en faire un Grand, mais sans ce petit truc qui manque, ÇA le fait un peu moins !

La curiosité est une terrible chose, mais c’est une chose humaine. Tellement humaine.

— Ils ne viennent pas ici pour voir la réalité, Jamie, ils veulent du fantastique.

Étoile 3

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016) et Le « Challenge US » chez Noctembule.

index LC

Pourquoi je l’ai choisi (par Stelphique) :
Ce mois ci, on a décidé de se faire le King sur le grill !!!!! Revival nous paraissait tout indiqué vu qu’il a déjà le conducteur !!!!!

Synopsis :
La foudre est-elle plus puissante que Dieu ?

Il a suffi de quelques jours au charismatique Révérend Charles Jacobs pour ensorceler les habitants de Harlow dans le Maine. Et plus que tout autre, le petit Jamie. Car l’homme et l’enfant ont une passion commune : l’électricité.

Trente ans plus tard, Jamie, guitariste de rock rongé par l’alcool et la drogue, est devenu une épave. Jusqu’à ce qu’il croise à nouveau le chemin de Jacobs et découvre que le mot « Revival » a plus d’un sens… Et qu’il y a bien des façons de renaître !

Addiction, fanatisme, religion, expérimentations scientifiques… un roman électrique sur ce qui se cache de l’autre côté du miroir. Hommage à Edgar Allan Poe, Nathaniel Hawthorne et Lovecraft, un King d’anthologie.

Les personnages :
Jamie et le révérend Charles Jacobs ont un destin lié, mieux connecté, on dirait ! Une sorte d’attraction qui va au delà de la raison, du raisonnable et de la religion. Un môme avec des yeux fascinés, le révérend en avait de la chance, mais la foudre s’en est mêlée, et leur histoire en a souffert….

Ce que j’ai ressenti :…Un roman au courant contagieux !
Le coup de foudre vous y croyez, vous ???!!!! Et la foudre plus puissante que Dieu ? Stephen King nous emmène entre les deux, dans un entre-deux électrique et électrisant, préparez vous à voir des éclairs partout !!!

« Vous pouvez faire confiance au Rev’. »

Il n’y a que le King pour créer une histoire teintée de religion communicatrice, d’électricité conductrice, de fanatisme magique, d’expériences au delà du réel…. Il n’y a que lui aussi pour nous emporter dans son monde, dans une lenteur calculée, dans son Amérique Rock’n’roll, avec des personnages charismatiques.

Il n’y a que lui également pour rendre hommage comme personne à ses auteurs qui ont révolutionner la littérature d’un doux frisson de frayeur.

Alors, oui ce livre est un exemple révélateur de son immense talent, bien sur qu’il y avait tous les ingrédients qui font tout son succès, et que je suis super heureuse de posséder ce nouvel opus avec cette couverture si magnifique !!!

Je ne peux quasiment rien reprocher à cette histoire, mais je ne sais pas, il m’a manqué le « petit quelque chose » pour que ce soit le coup de cœur, avant de faire naitre le coup de foudre. J’ai trop attendu cette fameuse fin, 400 pages avant d’atteindre le dénouement pour le fameux « Il s’est passé quelque chose »…

C’est ce temps d’attente que je regrette, j’ai l’habitude que le King prenne son temps, ce n’est pas cela qui m’a dérangée, mais d’habitude, il nous le fait languir en nous appâtant avec cette touche personnelle dont il a le secret, et là, je suis restée frustrée malgré cette super fin!

Peut être, de n’avoir pas eu de réelle explication sur cette électricité justement, oui peut être, que ça vient de là, elle arrive trop de nulle part, on ne sait pas d’où le Rev’ la prend sa source, cette fascination dévorante…..

« Ils ne viennent pas ici pour voir la réalité, Jamie, ils veulent du fantastique. »

Tout de même, ce tour d’horizon de la religion et ses dérives est à faire avec notre auteur chouchou ! Il connait tellement les tours et détours de certains prédicateurs qu’il arrive à nous éclairer sur les failles et gouffres dont certains arrivent à faire naitre à l’ombre de leurs obscures palabres.

Le Sermon a quelque chose de fascinant, moi je vous le dis !!!. Le rock’n’roll (et son packaging !) a aussi une place de choix au sein de ses pages, comme musique de fond en MI,  il accompagne à merveille!

On se plait vraiment à se perdre dans ses lieux guidé par le Maitre, on veut toucher de près cette énergie guérisseuse, on se laisse prendre au jeu de cette électricité bienfaitrice!

Revival est à lire, forcement, pour tout fan, même s’il faut s’armer de patience avant de voir où veut nous emmener le Roi de l’épouvante!

Ma note Plaisir de Lecture fee clochette 7/10

 

39 réflexions au sujet de « Revival : Stephen King [LC avec Stelphique] »

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  3. Pour comprendre quel est « ce truc » qui t’a manqué, je ne vois qu’une chose à faire ; le lire bien évidemment !!! Avec le King c’est toujours le même résultat de toute manière 😉 Merci pour cette LC les filles, c’était top, comme d’hab 🙂

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  4. Je comprends tout à fait les points qui vous ont bloqué toutes les deux. Comme vous j’ai eu les même impressions mais il m’a quand même embarqué plus que vous. J’ai adoré la fin que j’ai trouvé terrifiante 😊

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