Demande à la poussière : John Fante

Demande à la poussière - John Fante

Titre : Demande à la poussière

Auteur : John Fante
Édition : 10-18 (2002)
Date de publication originale : 1939 – Ask The Dust

Résumé :
Pendant la grande dépression, Arturo Bandini est un écrivain tourmenté et fauché vivant dans un hôtel résidentiel de Bunker Hill (Los Angeles). Il crée inconsciemment une image de Los Angeles comme une dystopie moderne à l’époque de la grande dépression.

Démuni, il erre dans les cafés et fait la connaissance de Camilla Lopez, une serveuse au tempérament fougueux. Bien qu’attiré par cette belle Mexicaine, Bandini, d’origine Italienne, rêve plutôt d’une alliance avec une Américaine, qui faciliterait son ascension sociale.

Or, chaque fois qu’il tente de s’éloigner de Camilla, celle-ci lui revient, sans qu’il puisse lui résister. Bandini lutte alors avec sa propre pauvreté, sa culpabilité catholique et son amour pour Camilla dont la santé se détériore.

Petit Plus : « Un jour j’ai sorti un livre, je l’ai ouvert et c’était ça. Je restais planté un moment, lisant et comme un homme qui a trouvé de l’or à la décharge publique. J’ai posé le livre sur la table, les phrases filaient facilement à travers les pages comme un courant.

Chaque ligne avait sa propre énergie et était suivie d’une semblable et la vraie substance de chaque ligne donnait sa forme à la page, une sensation de quelque chose sculptée dans le texte. Voilà enfin un homme qui n’avait pas peur de l’émotion.

L’humour et la douleur mélangés avec une superbe simplicité. Le début du livre était un gigantesque miracle pour moi.

J’avais une carte de la Bibliothèque. Je sortis le livre et l’emportai dans ma chambre. Je me couchai sur mon lit et le lus. Et je compris bien avant de le terminer qu’il y avait là un homme qui avait changé l’écriture.

Le livre était Ask the Dust et l’auteur, John Fante. Il allait toute ma vie m’influencer dans mon travail. »
Charles Bukowski, 1979

Ask the dustCritique :
Comment foirer sa lecture, en une leçon, par Belette Cannibal Lecteur.

Alors, vous prenez tout d’abord un Classique de la Littérature Américaine, un roman grandiose super vachement bien côté par vos petits camarades de Babelio et partout ailleurs.

Poussez le vice jusqu’à prendre celui qu’un de vos potes dans la IRL (In Real Life) vous a conseillé en vous disant que c’était un chef-d’œuvre à ne pas manquer, que votre vie n’avait pas encore commencée parce que vous ne l’aviez pas encore lu.

Installez-vous confortablement dans votre fauteuil, préparez-vous une bonne tasse de café et commencez la lecture…

Faites un « waw, tout ça » en lisant l’intro réalisée par Charles Bukowski qui est dithyrambique sur cet ouvrage :

« Et je compris bien avant de le terminer qu’il y avait là un homme qui avait changé l’écriture. Le livre était Ask the Dust et l’auteur, John Fante. Il allait toute ma vie m’influencer dans mon travail ».

Là, vous vous dites que oui, en effet, c’était une honte que de ne pas l’avoir encore lu et vous souriez rien qu’à l’idée de découvrir ce roman dont on dit tant de bien ! Vous êtes chaud boulette, plus qu’une baraque à frites et vous vous apprêtez à passer un tout GRAND moment de lecture.

Et là, bardaf, c’est l’embardée, vous passez à côté ! Vous trouvez le style pas facile à lire, un peu étrange, décousu, et vous devez vous forcer à lire, espérant tomber enfin sur « de l’or à la décharge publique » comme disait le grand Charles.

Bon, comme je suis maso, j’ai tout lu, jusqu’au bout (c’était pas un pavé, heureusement) mais je l’ai refermé avec une impression horrible : on m’avait vanté un chef-d’œuvre – ce qu’il est sûrement, parce qu’autant de lecteurs ne peuvent pas se tromper et on ne cause pas de 50 nuances ou de Twoilett – et moi, triple imbécile de banane dégénérée, je venais de passer à côté.

Loin à côté, même…

J’enrage parce que quand j’apprend que « Demande à la poussière » a été perçu au fil des années comme un roman de première importance sur le Sud de la Californie et moi, je suis la béotienne qui n’a même pas été capable d’apprécier ce roman.

Pourtant, il avait tout pour plaire, le récit de Fante, car dans son roman se retrouvent les thèmes récurrents de ses écrits : la pauvreté, la religion (catho), la vie familiale, l’identité italo-américaine, les sports, la vie d’écrivain, la place qu’il voulait se faire et la faim, car on a un homme qui est réduit à manger des kilos d’orange !

Pas de cotation parce que ce roman ne mérite pas que je le saccage ou que je cote vache, je n’ai pas réussi à l’apprécier, c’est tout et la responsable, c’est moi.

Le « Challenge US » chez Noctembule et Challenge « La littérature fait son cinéma – 4ème année » chez Lukea Livre.

40 réflexions au sujet de « Demande à la poussière : John Fante »

  1. Je lisais ton bilan (je le commenterai demain) quand j’ai vu ce titre et je n’avais pas lu ta chronique (ha le temps le temps !) et j’ai envie de te dire « Dans mes bras » ! J’ai ce livre depuis au moins 4 ans, trois fois que je le commence et rien à faire, je n’accroche pas, pourtant oui il a tout pour me plaire, je lis des livres soi-disant « exigeants » donc ce n’est pas la difficulté qui m’effraie mais rien à faire, je n’y entre pas ! Alors bon, je n’insiste pas, j’y reviendrai encore et peut-être qu’un déclic se produira mais je ne me flagelle pas (je n’aime pas ça môa ! 😆 ) Et on verra ! 😀 J’ai adoré ton billet ! 😀

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    • J’aime me fouetter, ça fait du bien à mon côté SM… mdr

      Ok, je ne suis pas la seule, donc, à rester hermétique à ce roman… dans mes bras aussi !! Je me demande à quoi ça tiens, alors qu’il devrait avoir tout pour plaire. Le style un peu décousu de la narration ? I don’t know !

      J’ai fait mon billet du mois en 4ème vitesse car le temps me manquait aussi et j’ai l’impression que les fins de mois arrivent vite, non ?? Le temps passe trop vite et il est toujours manquant pour tout ce que l’on veut faire ! Grrr

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      • Ne me parle pas du temps ma Belette et ça ne te consolera pas mais en vieillissant c’est pire parce que l’on fait les choses moins vite et on est vite « déborday » comme disent les djeuns ! Pour Fante, je trouve le style très bof, alors cette image d’icône incontournable vient peut-être du fait que sa vie et son oeuvre sont étroitement mêlées, qu’il a « révolutionné » le style à son époque mais à la nôtre, la révolution ne nous saute pas à la gorge… Dommage que la recette ne prenne pas, tous les ingrédients que l’on aime y sont ! 😉 Je retenterai malgré tout avec « Mon chien stupide » histoire de ne pas me sentir môa trop stupide !!! 😀 Mais pour tout te dire je n’en meurs pas d’envie et n’en fais pas une priorité… 😉 Je reste sur mon principe de « plaisir » avant tout quand je lis !

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        • Je trouve aussi qu’il passe plus vite, le temps alors que quand j’avais 10-14 ans, là, il passait pas du tout !!! Maintenant, il file plus que du fromage !

          Les jeunes sont débordés avec rien et fatigués parce que leur corps grandit… merde, je parle comme les vieux à qui je reprochais ce genre de discours ! au secours !! 😆

          Oui, un peu comme le Marquis, ses écrits, à l’époque, étaient hérétiques et toussa toussa, mais moi, ils m’ont fait bailler !! (philo dans boudoir).

          Je ferai mon chien est stupide, histoire de voir si mon avis change sur cet auteur… et si j’ai pas le temps, ben j’aurai pas le temps ! 😀

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  2. Ping : Bilan Livresque Mensuel : Avril 2016 | The Cannibal Lecteur

  3. Pour moi aussi certains classique n’ont pas eu droit à mes coup de cœur, comme d’ailleurs l’attrape cœur de Stalinger , il m’a pas accroché du tout ou même Antigone de Anouilh , j’ai détesté ce livre …. J’avoue..

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  4. Un beau geste que de ne pas noter ce roman ma cocotte. Ne te fustige pas, il y’a parfois des styles qui ne nous correspondent pas et c’est comme ça. Cela m’est arrivé aussi de ne pas accrocher du tout à certains romans catalogués comme incontournables. Et heureusement d’ailleurs! Cela voudrait dire que nous ne sommes qu’une masse de moutons , donc tu devrais plutôt être rassurée et te réjouir de ne pas avoir accroché 😉

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  5. J’ai lu tout Fante il y a bien longtemps, celui-ci n’est pas mon préféré et surement pas le plus accessible.
    J’aurais conseillé « Bandini », l’enfance, « Le vin de la jeunesse », terrible dans la description des rapports avec des parents qu’on aime mais qu’on ne supporte plus (où comment mettre des mots et des phrases limpides sur des choses qu’on ressent sans savoir les exprimer), Et « Mon chien stupide », très drôle, et où il parle, entre autres, de ses relations avec … ses enfants.

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  6. Ma Bien Chère Dame Belette,

    Mon conte préfèré d’Ansersen est l’un de ses rares contes rigolos… Et il contient à mes yeux une rare sagesse car je navigue dans un monde ou l’imposture est souvent la règle plus que la rigueur… Il s’agit des habits neufs de l’empereur… L’histoire d’un empereur et de toute sa cour à qui deux escrocs font croire qu’ils sont capables moyennant des sommes exorbitantes de tisser des étoffes invisibles aux idiots… Évidemment ces messieurs manient du vent… Et personne n’a envie de passer pour un idiot alors tout le monde trouve les pseudos habits qu’ils disent avoir créés maaaaagniffffiques!😜

    Tu vois oú je veux en venir😉 !

    Or donc… Certaines œuvres, tableaux, pièces, roman, musiques, etc sont réputés être de véritables monuments… Par leurs fans. Par ceux qui apprécient un style particulier… Une thématiques particulière… Retrouvent des codes qu’ils sont contents de ne partager qu’entre happy fews ( ça c’est surtout vrai avec l’art moderne! 😖)…

    Est on idiot, est in passé à côté, inculte, ou rustre de ne pas apprécier une œuvre que l’on nous dit majeure et qui serait reconnue du microcosme aux mœurs desquelles on voudrait s’identifier ? 🤔

    C’est une question que je me pose depuis des années… Mais en en souffrant beaucoup moins depuis que j’ai suivi quelques TD de sociologie de la culture jadis à la fac… La culture des classes dominantes est celle qui se pose comme LA culture… Mais nous parle-t-elle? L’art a-t-il pour fonction de créer une impression esthétique ? Ou d’être l’objet d’un partage ou d’une appartenance sociale? 🤓

    Bref… On aime ou on n’aime pas… Mais on ne s’autoflagelle pas quand on a pas aimé sous prétexte que quelques personnes te disent que les trois quarts de l’humanité ont aimé ou que l’auteur est vachement connu dans son quartier! 😜

    Ouh! Je deviens sérieuse et un brin pontifiante, non? 😋 Allez… J’arrête !

    Anybref… En résumé : T’as pas aimé? Ben je ne te jetterai pas la première pierre parce que déjà le titre et la période me rebutent ! Chuis une inculte? Ben ouais! Moi je lis pour me faire plaisir! Pas pour faire mon intelligente! Pas besoin de ça! 😜
    Na!

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    • Mais j’aime la flagellation ! Ne me retire pas ça, je me flagelle en criant « oh oui, fait moi mal », le claquement du fouet, ça me fouette les sens ! 😀 Si, ça me fait chier, parce que mon collègue a quand même bon goût et les autres aussi, on ne cause pas de « twoilett » ou de « dix verges qui entrent ». Nous sommes dans de la haute littérature, tout de même.

      Pas de happy few, ici, nous ne contemplons pas une oeuvre d’art qui ne nous pénètre pas l’âme (on ne fait pénétré par où on veut après tout) mais d’un roman qui avait tout pour me plaire, des atouts excitants parce que j’aime cette période, moi !

      Et puis, tu me connais, je ne cherche pas l’appartenance sociale à tout prix, ma vie ne changera pas de pas l’avoir aimé, sauf que j’ai maintenant un roman qui devra me servir de cale pour meuble alors que je n’ai de bancal à la maison. mdr

      Je lis pour me détendre, mais aussi pour changer d’air, aller ailleurs, découvrir des choses, des régions, des gens, bref, pour me culturer (©Larousse 2026) un peu !

      Et puis, si je suis inenculable, je n’en suis pas inculte ! Enfin, je pense… lol

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    • PS : le conte dont tu me parles, je connais aussi, j’adore ! Trop fort les autres qui se baladent la quéquette à l’air en croyant être tendance que même Cordula osera pas dire qu’ils se mèmèrisent !

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  7. Fante est bien l’écrivain que racontait Buko, énorme s’il en était, mais le revers de la médaille a fait que des centaines d’auteurs ont modernisé son style et se sont approprié sa littérature. Au résultat, lorsque aujourd’hui on ouvre l’un de ses livres, on a toujours la vague impression d’avoir déjà lu ça quelque part. Sauf qu’il ne faut pas perdre de vue que c’était il y a 77 ans et que Fante, écrivant Bandini, inventait des pans entiers de l’autofiction qui aujourd’hui encore, pond du Best seller à qui mieux mieux, mais beaucoup moins bons. Pas mal d’autres sont dans ce cas : Joseph Conrad, Faulkner, Brautigan, Burroughs…
    Les écrits restent, oui, mais ils vieillissent.
    Belle chronique, et honnête.

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    • Oui, Bandini est Fante, dans le fond, c’est presque autobiographique… Je râle d’autant plus d’être passée à côté, je devrais sans doute y revenir plus tard, dans de meilleurs dispositions. Il est des livres qui vous happent d’un coup et d’autres qui ne se donnent pas à vous. :/

      Les 4 auteurs cités, je ne les ai pas encore découvert, mais ils sont dans mon écurie littéraire, attendant que je leur trouve du temps disponible de cerveau. ;-))

      Avec un grand auteur comme Fante, on ne peut pas saquer dedans, ce ne serait pas juste, surtout si on est passé à côté. Ce n’est pas comme si je chroniquais de la daube pure et dure.

      Bon, il me reste « mon chien est stupide »…

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