Tatouage : Manuel Vázquez Montalbán

Tatouage - Manuel Vázquez Montalbán

Titre : Tatouage [La première enquête de Pepe Carvalho]

Auteur : Manuel Vázquez Montalbán
Édition : Christian Bourgois Editeur (1990) / Points (2012)

Résumé :
Un policier, une enquête, un détective : Pepe Carvalho. Son rôle : découvrir l’identité d’un homme retrouvé noyé et défiguré par les poissons. Un seul indice pour l’aider à mener l’enquête, il porte un tatouage bien particulier où il y est inscrit : « Né pour révolutionner l’enfer ». Un gérant de salon de coiffure demande à Pepe d’enquêter et de découvrir son identité.

Pepe Carvalho a 37 ans. Il a bourlingué. Il vit à Barcelone et, en cette année 1976, l’Espagne s’éveille à la démocratie.

Critique :
♫ Il était minc’, il était beau, Il sentait bon le sable chaud, Mon légionnaire !
Y avait du soleil sur son front, Qui mettait dans ses cheveux blonds, De la lumière ! ♪

Si Gainsbourg s’est invité en chantant dans ma tête, c’est à cause du corps mort (pour les cormorans) que l’on vient de retrouver dans l’eau, juste vêtu d’un maillot : il était blond, il était beau, il sentait le cadavre dans l’eau et portait un tatouage : « Né pour révolutionner l’enfer ».

Était-ce vraiment un légionnaire ? On ne sait pas vu que son visage a été mangé par les poissons ! ♫ On l’a trouvé dans la mer. Il avait ses beaux yeux que les poissons dévorèrent. Dans le ciel, passaient des nuages. Il a montré ses tatouages ♪

Espagne post franquiste de 1976… Un détective, Pepe Carvalho est chargé, par le patron d’un salon de coiffure, de trouver l’identité du beau blond retrouvé mort. Et il le rétribue grassement, qui plus est ! Pouvait pas aller demander au commissariat directement ??

Puisque nous parlons de la police, elle a dû avoir vent d’un truc pas net puisque quelques jours après la découverte du corps, voilà que les flics arrêtent des tas de prostituées, qu’ils ferment les bars et le tout sans ménagement aucun. Anguille sous roche avec le tatoué (qui n’avait pas un Modigliani dans le dos, pourtant) ??

Une chose est sûre, Pepe ne s’entendrait pas avec Sherlock ! Déjà que Pepe est un fin gourmet, qu’il cuisine, qu’il ne mange pas n’importe quoi (Sherlock savait aller au resto aussi !) et surtout, qu’il ne considère pas que son estomac comme un simple appendice de son cerveau et puis, Pepe, il allume sa cheminée avec des livres…

Oui, vous avez bien lu ! Un Don Quichotte pour allumer une flambée en juillet, avouez que ce n’est pas banal !

Pepe est aussi gourmet en matière de femme et il fréquente Charo, sa maîtresse – une prostituée libérale. De plus, on apprend qu’il a aussi travaillé pour la CIA en Hollande.

Si vous êtes à la recherche d’un thriller ou d’un enquête où tout le monde court partout, laissez tomber les enquêtes de Pepe !

Lui, il vous les mitonne au court-bouillon et laisse mijoter le tout, sans pour autant que mon estomac littéraire crie famine puisque la découverte de la ville de Barcelone après les années Franco était un voyage fort divertissant mais pas de plus bucolique.

Surtout lorsque notre Pepe, toujours sur les traces du nom du beau blond en maillot, va devoir pousser jusqu’en Hollande.

Le passage avec deux de ses compatriotes, exilé là-bas pour gagner leur croûte péniblement est assez fort. On sent bien leur misère transparaître sous leurs paroles, eux qui ne retournent même pas au pays ce Noël-ci.

Et quand l’ancien collègue de Pepe essayera de l’embaucher pour surveiller ses compatriotes qui ne sont pas habitués à un pays si libertaire. Tout le mépris de l’homme pour ces pauvres immigrés qu’il aimerait sans doute renvoyer au pays de la paella suinte des pages.

Non, on ne lira pas les enquêtes de Pepe pour leur vivacité, mais pour avoir le droit de suivre son regard un peu désabusé, noir, sans concessions sur sa ville, son pays, ses habitants, les femmes adultères, les prostituées…

En tout cas, quand on Pepe commence une enquête, il va jusqu’au bout et tant pis s’il paye de sa personne.

Un bon roman noir au goût de mac-quereau avec un Pepe qui vous cuisine une enquête à petit feu, pour mieux imprégner les chairs de toute l’ambiance de Barcelone.

Étoile 3,5

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016) et le Challenge « Le mois Espagnol » chez Sharon.

Mois espagnol

23 réflexions au sujet de « Tatouage : Manuel Vázquez Montalbán »

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  6. J’ai lu quasiment tous les pépé je crois, c’est par lui que je suis venue au polar …J’en garde un excellent souvenir !
    Ah! Barcelone! Pépé et sa cuisine , sa copine et une Espagne sans doute déjà un peu passée …

    Aimé par 1 personne

    • Mais de rien ! C’est le but de mon jeu, de mes lectures, de mon blog aussi… et j’ai des bons rabatteurs, des bonnes lectures de magazines qui ont parlé des polars noirs… bref, bien entourée je suis ! 😉

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