Une Étude en soie : Emma Jane Holloway

Une Étude en soie

Titre : Une Étude en soie

Auteur : Emma Jane Holloway
Édition : Bragelonne (2015)

Résumé :
Evelina Cooper, la nièce de Sherlock Holmes, s’apprête à vivre sa première saison dans la haute société londonienne. Mais quand de terribles meurtres secouent le manoir de son amie et hôte, la jeune femme se retrouve plongée au cœur d’un complot remettant en question le monopole des barons de la vapeur sur la ville. Une enquête à hauts risques.

D’autant qu’Evelina cache un dangereux secret et qu’elle ignore auquel de ses compagnons elle peut réellement accorder sa confiance : le beau et brillant aristocrate débauché qui fait battre son cœur ou son meilleur ami forain, qui ferait n’importe quoi pour elle.

steam punk_4a72b0cca22b0_hiresCritique :
Plutôt que de se lancer dans l’exercice périlleux de pondre un apocryphe avec Sherlock Holmes en personnage principal faisons de lui un personnage secondaire et inventons-lui une charmante nièce douée de pouvoirs magique…

De la magie ? Oui, ce roman lorgne clairement vers le steampunk, d’ailleurs, ceux qui font le loi à Londres, ce sont les barons de la vapeur, qu’elle soit produite avec du gaz, du charbon ou de l’électricité.

Une sorte de lobby tout puissant qui fait la pluie et le beau temps chez tout le monde, y compris dans l’aristocratie et qui, si vous marchez pas sur leur musique, peuvent vous déconnecter ! Plongé dans le noir vous serez, oublié de tous vous deviendrez.

Niveau meurtre et mystère, on plonge dans le bain de suite avec le meurtre d’une servante de chez lord Bancroft où Evelina réside comme elle est amie avec Imogen, la fille.

Le seul bémol viendra ensuite car le début est lent à se mettre en place car l’auteur nous parle de tous les personnages, nous les voyons accomplir des tâches, des magouilles, des fourberies, sans toujours savoir où tout cela mènera et il faut un certain nombre de pages avant que tout ne se mette vraiment en branle et ne nous entraine dans un final où Sherlock Holmes sera plus que présent.

Ce que j’ai apprécié, c’est l’ambiance steampunk, les machines à vapeur, la main-mise de ce lobby de barons tous en train de se tirer dans les pattes l’un l’autre ou de magouiller pour prendre le territoire d’un autre.

La magie, bien que présente, ne l’est pas au point d’un Harry Potter, elle est discrète parce que quiconque sera suspecté d’en user se verra emprisonné, aura un simulacre de procès avant de finir sur le bûcher. Comme disait l’autre « Puisque vous ne m’avez pas crue, vous m’aurez cuite ! ».

Les personnages sont assez nombreux mais bien distincts et on ne sait pas vraiment qui est clean et qui ne l’est pas, et s’il ne l’est pas , à quel point est-il mouillé dans tout ce qui arrive dans l’histoire !

Evelina est agréable à suivre, elle voudrait bien monter dans la société, elle qui est née des amours de la soeur de Holmes pour un militaire avec lequel elle s’était enfuie. Disgrâce infâme !

Notre héroïne ne perd la tête que lorsque le beau Tobias, fils de Lord Bancroft lui fait les yeux doux ou lorsque Niccolo l’intrépide, ami d’enfance, lui lance un regard de braise.

Si Tobias est un ange déchu, comment qualifier Nick ? Une séduisante créature du monde des ombres venue me tenter avec des visions d’amour perdu ? Les deux hommes étaient à la fois désirables et dangereux.

— Trouver le bon mari, c’est un peu comme choisir un chien de chasse. Tous aboient plus qu’ils ne mordent, ma fille. Un jour tu contempleras l’homme assis en face de toi à la table du petit déjeuner et tu comprendras que le dressage est la seule option restante.

C’est frais, amusant, on découvre une société victorienne conforme à ce qu’elle était, sauf que nous avons des machines à vapeur et de la magie en sus.

Il y a de l’humour, du tragique, de l’amour, du mystère, du suspense aussi, mais il aurait été plus perceptible avec 100 pages de moins.

— Quand j’observe – où devrais-je dire quand j’explore ? – la garde-robe d’une femme, le nom de la boutique où elle a acheté ses vêtements n’est pas ce qui m’intéresse le plus.
Bucky leva les yeux au ciel.
— Alors qu’est-ce qui est le plus riche d’enseignements, les jupes ou les culottes ?
— Ni les unes ni les autres ne sont des sources d’information très fiables. Elles cèdent à la moindre pression.

Un récit qui se lit tout seul, malgré ces 570 pages, une plume qui nous fait passer de bons moments avec les personnages qu’elle crée, un Holmes bien esquissé, peu présent au départ mais là au final, de l’amitié, des choix amoureux à la limite du déchirement et des mystères qui planent au-dessus des pages.

De plus, paru durant le « Mois du Cuivre », le roman est tout simplement superbe avec ses tranches dorées. Et comme le ramage était conforme au plumage, je ne regrette pas mon achat onéreux !

J’espère qu’il y aura d’autres tomes de cette facture car j’ai envie de retrouver Evelina et voir ce qui va lui arriver dans les prochaines aventures !

— Je ne veux pas m’enfuir, ni me cacher, ni être exploitée par quelqu’un d’autre. Je veux simplement être moi-même.
Il recula et laissa échapper un soupir.
— Alors prépare-toi à te battre pour ça parce que seuls les forts peuvent se tenir debout tout seuls.

PS : Il est à noter que le titre est bien trouvé et en rapport avec le contenu mais que le sous-titre « L’affaire Baskerville » n’avait pas vraiment lieu d’être puisqu’on en parle à demi-mots…

Étoile 3,5

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016), le Challenge « Polar Historique » de Sharon, le Challenge « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict, le Challenge « Victorien » chez Camille, le Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park et Le Mois anglais 2016 (Saison 5) chez My Lou Book et Cryssilda.

17 réflexions au sujet de « Une Étude en soie : Emma Jane Holloway »

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  2. Ping : The English Month Is End !! Oh Fuck ! – Bilan [Juin 2016] | The Cannibal Lecteur

  3. Hello Dame Belette!

    Dites donc! C’est le bagne le mois anglais ! Que de billets! Parfois plusieurs par jour!!! Really impresive! 😉

    Miss Anybref n’avais pas été aussi enthousiaste que toi gênée par une histoire à l’eau de rose un peu trop présente à son goût et se mêlant à l’intrigue… Non moi… Je ne l’ai pas lu alors je ne dirai rien si ce n’est que le steampunk n’est pas trop ma cup of tea… Alors… Holmes, stream punk et magie… Pour moi qui n’aime pas les mélanges (Oui, je suis une puriste môa! 😄) c’est too much! Même s’il y a une jolie couverture!

    Sur son bûcher Jeanne n’aurait pas seulement dit « vous ne m’avez pas crue, vous m’aurez cuite! »… Elle aurait ajouté « je veux descendre! Je veux descendre! » 😏 Mouais… Navrant je sais…

    Aimé par 1 personne

    • C’est moi qui me transforme en forçat du billet en juin ! Après, je me calme, je suis en vacances et je cours dehors, sur les petits sentiers perdus…

      J’avais eu un peu peur après le billet de notre amie, mais je n’ai pas trouvé qu’elle se pâmait trop. Du moins, c’était de l’amûr, mais pas à trop forte dose et elle devenait juste un peu plus tête en l’air quand l’objet de son désir passait non loin.

      Sherlock ne pratique pas la magie et il reste cartésien, même s’il sait que ça existe puisqu’on l’a interdite.

      Mais SH n’est pas très présent, c’est pas un livre que pour lui.

      Joli le je veux descendre !!! Je le replacerai ! Sinon, y’avait aussi le fait qu’on avait eu la preuve, sur le bûcher, qu’elle était bien vierge : sa cheminée tirait pas bien ! Navrant aussi, je sors !

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