Derniers Jours : Adam Nevill [LC avec Stelphique]

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Titre : Derniers jours

Auteur : Adam Nevill
Édition : Bragelonne (2014)

Résumé :
Kyle Freeman est chargé de réaliser un documentaire sur le Temple des Derniers Jours, une secte basée dans le désert d’Arizona en 1975, aujourd’hui disparue.

Depuis, les rumeurs vont bon train sur les pratiques déviantes et les expériences paranormales du groupe.

Et bientôt une série de phénomènes inexpliqués s’abat sur la production.

Expériences surnaturelles et visites nocturnes troublantes, disparitions soudaines et découvertes d’horribles artefacts, le tournage vire au cauchemar absolu…

last daysCritique : 
Mon homme a beau me dire que je me fais un film, mais moi, j’ai bien remarqué cette étrange odeur de viande avariée dans la maison…

Et le fait qu’elle provienne – sois-disant – d’une barquette qui a séjourné trop longtemps dans la poubelle ne m’a pas convaincu.

ILS sont ici… J’ai bien vu une coulante pas nette au mur, dehors, et mon mari ne me fera pas croire que c’est un truc qui est là depuis des années et que ça vient du volet, moi je sais, je sens qu’ILS sont parmi nous, chez moi !

Durant ma lecture, j’ai surveillé les murs et les plafonds comme le lait sur le feu, l’angoisse aux tripes, sursautant à chaque odeur nauséabonde et non, il ne me fera pas croire que ce que j’ai senti était la conséquence des gaz qui sortaient après la digestion.

Non, cette odeur, ce sont EUX !! Ce bruit de griffes sur le carrelage, alors que je n’ai plus de chien, ce sont encore EUX qui me cherchent et veulent me sucer le sang et me bouffer toute crue !

Non, non, non, ce n’est pas l’évier qui refoule, ce sont EUX qui tentent d’entrer par là ! Je le sais, je les sens, j’ai limite fait dans mon froc, comme Kyle Freeman et Dan, les deux cinéastes engagés par Max pour tourner un documentaire sur la secte du Temple des Derniers Jours.

Je savais que les sectes étaient dangereuses, tiens, déjà rien que d’entendre un Témoin de Jévého (nom changé afin de garantir leur anonymat) me causer que je cavale déjà en criant que j’ai oublié les patates sur le feu.

Les sectes, pas besoin d’être aux mains de fanatiques ou de malades mentaux pour que ça tourne au carnage ou à l’embrigadement et à la perte de la liberté.

— Tu sais, Sharon Tate était enceinte de huit mois quand elle a été poignardée à seize reprises par une fille de vingt et un ans. Susan Atkins. Elle appartenait à la « Famille » de Charles Manson.

— En 1978, le pasteur Jim Jones à fait abattre ou empoisonner neuf cents de ses fidèles pendant sa Nuit blanche en Guyana.

Vous me direz que les religions officielles, aux mains de fanatiques, de dingues ou de politiciens ambitieux, ça fait du dégât aussi, mais ma religion ne me demande rien : ni argent, ni biens, que dalle… Et si je déconne trop, je verrai si on me présente une facture à ma mort, ou pas.

De plus, libre à moi de refuser les hommes en soutane et de m’adresser directement au Big Boss…

Bien que, parfois, nul besoin de s’embrigader dans une secte pour porter des tyrans aux nues et les suivre comme un seul homme ou les vénérer, encore à notre époque. L’Homme aime le côté obscur de la Force.

Staline exerçait sa tyrannie sadique sur son pays depuis déjà douze ans. Au 1er juillet 1941, son collectivisme avait entraîné la mort de neuf millions de paysans. Dix millions d’hommes et de femmes, envoyés en prison et en camp de travail pour des motifs politiques, sont morts eux aussi. Quand Staline a rendu son dernier soupir en 1953, son bilan estimé s’établissait à environ vingt millions de victimes.

— J’essaie simplement de vous démontrer que la nature humaine possède sa part de ténèbres, que nous ne pouvons pas nous empêcher de vénérer, de servir. C’est notre plus grande tragédie, un phénomène universel, intemporel, comme le sont toutes les tragédies. Et nous ne tirons aucune leçon des erreurs de nos ancêtres. Staline, Hitler, Mao et Pol Pot sont le macrocosme. Ajoutez Napoléon, peut-être César ou même Alexandre à la liste ? Nous admirons ces figures historiques pour leurs conquêtes, leur énergie, leur ambition et les progrès qu’on leur a attribués. Mais l’humanité ne se serait-elle pas mieux portée, en tant qu’espèce, sans eux ?

Anybref… Oui, j’ai eu peur et j’ai adoré me faire peur avec ce roman qui m’a emmené à Londres, en Normandie et dans le le désert de Sonora en Arizona. Trois pays et des tournages qui m’ont fait flipper.

Des personnages attachants qu’on aurait envie de boxer, parfois, pour qu’ils se taillent de là, des révélations horribles et une plume qui arrive à vous faire regarder votre mur de travers à la moindre tache suspecte.

Juste quelques longueurs à un moment donné et 50 pages de moins auraient donné plus de tempo au milieu du récit.

Mais je m’en fiche, rien que pour le final, on rattrape la petite baisse de régime du milieu.

Putain, quel final ! Un truc de malade !

Bon, je vous laisse, je vais vérifier encore une fois mes murs, mes plafonds, les coulantes étranges et tout ce qui fait que la vérité est ailleurs !

Étoile 4

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016), Le « Challenge US » chez Noctembule, Lire « À Tous Prix » chez Asphodèle (British Fantasy award en 2013), Challenge British Mysteries chez My Lou Book et Le Mois anglais 2016 (Saison 5) chez My Lou Book et Cryssilda.

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Pourquoi je l’ai choisi (par Stelphique) :
C’est l’idée de ma binômette chérie qui devait lire un auteur anglais  pour son challenge, et comme ce livre traine depuis trop longtemps dans ma PAL numérique, le choix est apparu évident….On adore tellement se faire peur à deux….

Synopsis :
Quand Kyle Freeman, réalisateur indépendant, est chargé de réaliser un documentaire sur une secte oubliée, il y voit un moyen de rembourser ses dettes. Le Temple des Derniers Jours, basé dans le désert d’Arizona et dirigé par un gourou à la réputation sulfureuse, a connu une fin sanglante.

Pourtant, les rumeurs vont encore bon train sur les pratiques déviantes et les expériences paranormales du groupe. Bientôt, une série de phénomènes inexpliqués s’abat sur la production. Visites nocturnes troublantes, disparitions soudaines et découvertes d’atroces artefacts, le tournage vire au cauchemar…

Les personnages :
Kyle, il va en voir ce personnage!!! Et plutôt que réalisateur, il va se retrouver acteur d’un film qu’il n’avait pas prévu!!!!Très convaincant, dans son rôle….

Max, je l’aurai un peu baffé, moi à la place de Kyle…..

Ce que j’ai ressenti : … Une peur bleue efficace !!!!

« Celui qui se contente d’être horrifié n’apprend rien. »

Il y a des films qui ont marqué le genre Horreur: « Rec », « le projet Blairwicht », « Paranormal activity »… L’auteur prend son inspiration dans ce phénomène de caméra au poignet, et nous livre un roman qui nous fait gentiment cauchemarder !!!!

Je pense donc plus m’attarder dorénavant sur cette classification, car j’ai adoré avoir la trouille en lecture partagée!

Nuit Blanche
« Ne mangez pas les cerveaux. Ils vous rendront encore plus fous. »

Le point fort de ce livre, c’est ce mélange entre paranormal et folie humaine ! L’auteur a su concilier les deux avec brio, rendant encore plus saisissante, les dérives humaines…

Elle était aussi damnée qu’un fantôme s’apprêtant à quitter définitivement ce monde. Un spectre qui ne règne plus que sur les quelques pièces vides d’une existence dépeuplée. Une ombre qui observe, plus tout à fait ici, pas encore ailleurs, qui écoute le son de toutes les voix joviales et claires, mais n’offre jamais la sienne.

On suit ce réalisateur non conventionnel et son cameraman,  sur les traces d’une secte disparue, et on n’imagine pas l’ampleur fantastique qui va se mêler à ce projet fou de reconstitution d’un massacre. J’ai adoré cette ambiance lourde, suintante, malodorante… L’horreur tapie dans le noir, les « vieux amis » qui s’invitent. Tellement je m’investis, dans mes lectures, j’en ai fait des cauchemars…

C’est juste pour vous dire que l’auteur arrive vraiment à jouer avec nos peurs, et que bien sur, la peur ne vient pas quand la lumière est allumée.. Mais bien quand la nuit tombe…(Petit aparté : Belette, t’es encore là ????!!! je crève de trouille moi !!!! Viens me tenir la main, s’il te plaiiiiiiiiiiiiiiit….). (Réponse de la Belette : je suis cachée sous le lit !!)

« On avait l’impression que la mort se tenait à nos cotés dans le noir. »

Du fait, de cette « urgence » de film, on est happé dans un engrenage d’actions qui fait que l’ennui n’est pas de ses pages. On en voit de toutes les couleurs et surtout de toutes une palette d’odeurs toutes plus répugnantes les unes que les autres.

Mais nous le savons bien le Mal prend toutes formes, et finalement qu’est-ce qu’une odeur face au Mal absolu ???

L’auteur nous sensibilise aux dangers des sectes, à leur fonctionnement, à leur gourou, au lent précipice vers lequel se jette des centaines de personnes presque inconsciemment…

« Mais laissez moi vous dire une chose à propos du boulot de flics. Jour après jour, la police est confrontée à la lie de l’humanité. C’est notre job. « 

Finalement, je ne sais pas ce qui est le plus effrayant de ses deux thèmes…Mais le cocktail des deux se déguste avec délectation !

Et comme pour ne rien gâcher, j’ai apprécié que l’auteur tienne son histoire jusqu’au bout, l’argumente, la mène jusqu’au final. Il ne s’en tire pas avec une pirouette, il nous emporte jusqu’aux Derniers Jours, heu, mots, pardon, dans son univers dérangé !!!

Un bon kiff de lecture!

Ma note Plaisir de Lecture fee clochette9/10

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Sherlock Holmes (BéDétectives) – Tome 4 – Jack l’Éventreur : André-Paul Duchâteau & Stibane

Titre : Sherlock Holmes – T4 – Jack l’Éventreur

Scénariste : André-Paul Duchâteau
Dessinateur : Stibane

Édition :  Bdétectives – Claude Lefrancq n°29 (1994)

Résumé :
Il s’agit d’une aventure inédite du célèbre détective anglais, jamais relatée par son fidèle historiographe, le docteur Watson, qui l’a simplement citée dans une des nouvelles consacrées à son ami.

Le pourquoi de cette omission ? Le lecteur en comprendra immédiatement le motif en découvrant que le criminel traqué par Holmes, dans cette aventure mouvementée, n’est autre que le plus fameux et le plus effrayant des criminels britanniques : Jack the ripper autrement dit Jack l’éventreur.

Pour de multiples raisons, le docteur Watson ne pouvait à cette époque éventer le secret du sanglant assassin.

SH - Versus JackCritique :
Ceci est une adaptation des crimes sordides qui eurent lieu à Whitechapel en 1888 par un dénommé Jack The Ripper.

Mais attention, c’est à la grosse louche qu’on y est allé !

Si vous voulez entendre hurler un Ripperologue ou un Holmésien, offrez-lui cette bédé. Mais ne comptez plus sur lui pour vous payer ne fut-ce qu’un café !

D’un point de vue des dessins, dans cette enquête, c’est une catastrophe, pour ne pas dire une horreur sans nom !

Holmes ressemble de plus en plus à un gros déménageur haltérophile bourré aux stéroïdes ! Une sorte de Schwarzy quand celui-ci n’avait pas encore atteint sa taille de Mister Univers.

Holmes est mince et les épaules de débardeur ne sont pas pour lui. Déjà que sur certains plans, on lui a dessiné une grosse figure…

Déjà que le dessin est pourave, mais le scénario l’est aussi ! Si au moins l’un des deux était là pour récupérer l’autre, mais non, de la mer** à tous les niveaux !

J’attire aussi votre attention sur le fait qu’il y a peu de similitudes historiques avec les faits et gestes du tueur de Whittechappel dans cette adaptation très libre…

Le scénariste, puisqu’il introduit un élément fictif en la personne de Holmes, nous écrit une toute autre histoire tant au niveau du nombre des victimes, de leur patronyme, du contexte des meurtres, des lieux, des dates, tout ça ne correspond pas. Rien n’est fidèle à la réalité historique, tout ceci est pure fiction.

Niveau horreur dans les lacérations, éventrations ou débitage de cadavre, on est loin de la violence de Jack… Pas de sein ou d’utérus prélevé ou disposé à côté de  l’épaule, les âmes sensibles peuvent le lire, sauf si elles sont attachées à un Holmes mince et vêtu d’autre chose que ce maudit macfarlane et son putain de deerstalker.

Sir Charles Warren (chef véritable du Yard avant sa démission), se voit renommer « Sir Henry Irving » et en plus, il porte l’uniforme de bobby… Un chef de la police déguisé en bobby alors que ce n’est pas carnaval ?

De plus, ce n’est pas le premier album où Watson ose appeler Holmes  « Sherlock ». No comment !

L’auteur nous balance aussi des tas de références holmésiennes en vrac (il y en a un peu plus ma p’tite dame, je vous l’laisse ?) : Moriarty (encore lui ?), Ricoletti au pied bot, le colonel Moran (on le voit dans tous les albums, en exagérant un peu), un grand chien noir style le chien de l’enfer dans Baskerville, mais horriblement mal dessiné, tout tremblotant, comme atteint de la parkinson, entouré d’une sorte de halo – dont on se demande bien ce qu’ils foutent là…

Dans le but de cautionner cet aventure comme une « Untold Story », sans doute, montrer qu’on a potassé le canon… Manquait plus que la belle Irene et on faisait une partouze avec tous les personnages…

Leurs utilisations est, selon moi, usurpée et maladroite. Marre de ne voir que James Moriarty en grand méchant dans toutes les aventures de Holmes. Inventez-en un autre, que diable !

Watson nous la joue « je suis peut-être le coupable… En fait, c’était « je suis un gros cachottier qui voulait faire avaler des couleuvres style boa constrictor à Holmes » et ça ne ressemble à rien. L’auteur a raté son coup. On y croit même pas.

Et dieu du ciel habillez Holmes correctement ! Enlevez-lui ce stupide manteau à carreaux dont Holmes est affublé dans tous ses albums, ôtez-moi cette casquette ridicule où pendouille un petit nœud. Fin du coup de gueule…

Je ne vous parle même pas de la fin, bâclée en quelques coups de cuillères à pot. Duchâteau, une fois de plus, s’est rendu compte que toutes les pages étaient gribouillées et que nous n’avions toujours pas les explications en entier et qu’il lui fallait finir au plus vite.

Comme les scénaristes qui écrivent leur final sur la moitié d’un ticket de métro usagé. Ic, en quelques phylactères c’est expédié et, comme avec certains Ric Hochet dont il est aussi le scénariste, on a l’impression de ne pas avoir eu toutes les explications car certains sont oubliés dans les dernières lignes.

On nage dans le grand n’importe quoi. Non, on coule… Le coupable des meurtres ? Je ne vous dirai rien, mais je vous jure que c’est encore pire que le complot royaliste, celui des fracs-maçonnique, ou des martiens…

Bon, je vous laisse, je vais vomir, je pense… Pas moyen de les relire sans avoir envie de passer la série à la broyeuse.

Étoile 1

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2015-2016), le Challenge « Polar Historique » de Sharon, le Challenge « Sherlock Holmes » de Lavinia sur Livraddict, le Challenge « Victorien » chez Camille, le Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Par, Challenge British Mysteries chez My Lou Bookk et Le Mois anglais 2016 (Saison 5) chez My Lou Book et Cryssilda.

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