Titre : Bienvenue à Cotton’s Warwick
Auteur : Michaël Mention
Édition : Ombres Noires (2016)
Résumé :
« Ici, il n’y a rien. Excepté quelques fantômes à la peau rougie de terre, reclus dans le trou du cul de l’Australie. Perdus au fin fond du Northern, ce néant où la bière est une religion et où les médecins se déplacent en avion. »
Australie, Territoire du Nord. Dans l’Outback, on ne vit plus depuis longtemps, on survit. Seize hommes et une femme, totalement isolés, passent leurs journées entre ennui, alcool et chasse. Routine mortifère sous l’autorité de Quinn, Ranger véreux.
Tandis que sévit une canicule sans précédent, des morts suspectes ébranlent le village, réveillant les rancœurs et les frustrations. Sueur, folie et sang.
Vous n’oublierez jamais Cotton’s Warwick.
Critique :
Me voici une fois de plus dans un trou du cul !
Le trou du cul de l’Australie, pour être précise, et je dirais même plus : le trou du cul du trou du cul du Northern australien (le Southern doit avoir son propre trou du cul).
Les trous du cul du monde, j’ai ai lu. Je pensais avoir touché le fond avec les dingues de « Pottsville, 1280 habitants », j’avais déjà connu des dégénérés avec ceux de « Cul-de-sac » dans le bush australien, mais là, je viens de gagner la floche et un tour gratuit de tous les villages trous du cul du monde !
Leur créneau à tous, c’est l’instinct, pas la réflexion. Descendants de bagnards et d’aborigènes violées jusqu’au sang, les Warwickiens sont fiers de leurs origines comme de leur consanguinité.
17 habitants… 16 hommes, une femme, et oubliez la femme qui est protégée par le chef du bled ! Messieurs, il ne vous reste plus que votre poignet, un cochon ou bien un autre homme (un qui ne sait pas se défendre) pour vous vider les baudruches. Gaffe, le canal carpien menace.
Bienvenue à Cotton’s Warwick ? Tu parles ! Moi, je mettrais plutôt un « Fuyez, pauvres fous » ou un « Attention, crétins congénitaux alcoolos – DANGER », ou « Vous qui arrivez ici, oubliez toute espérance », bref, des avertissements en rouge fluo pour prévenir le pauvre connard qui voudrait aller s’échouer là, pensant trouver un coin tranquille.
Faïza et Rick observent, avec le sentiment d’avoir été téléportés au 18e siècle. Bicoques, lanternes et – « Bienvenue à Cotton’s Warwick ! » – chats cloués aux portes.
Tiens, d’ailleurs, le roman, Michaël Mention aurait pu le nommer « And Then There Were None » tant les 17 personnes vivant dans ce trou paumé du trou du cul de l’Australie vont avoir l’impression d’être dans un remake d’Agatha Christie, genre « Dix-sept petits crétins congénitaux ».
— Chef… attends…
— Vous êtes cons ou c’est la consanguinité qui vous monte au cerveau ?
— Désolé… c’est juste que…
— Ta gueule.
Et non, l’histoire n’aurait pas eu le même impact dans un trou du cul de l’Amérique car les road train sont une exclusivité de la belle Australie. Les kangourous aussi et les razorback pareils.
La plume de Michaël est fidèle à elle-même. Inimitable. Et. Toujours. Égale. Elle ne plaira pas à tout le monde, il a son style et il me plait.
… Fumer. Boire. Pisser. Faim. Fumer. Boire. Pisser. Faim. Fumer. Boire. Pisser. Faim. Fumer. Boire. Pisser. Faim. Fumer. Boire. Pisser. Faim…
Ses personnages sont bien campés, ce sont des sortes de redneck version australe, des résidus d’accouplement congénitaux, tous les hommes se retrouvant seuls car leurs femmes se sont suicidées. J’aurais fait pareil, ma foi, perdue dans ce bled tellement paumé que même Dieu à dû l’oublier.
Si je pensais entrer dans un roman noir « traditionnel » et m’en prendre plein la gueule, le pari est « raté » car si j’en ai bien pris plein la gueule, je me suis retrouvée dans un roman noir qui a quitté la piste « traditionnelle » pour s’enfoncer dans le bush et les plaines arides de l’Australie. Du hors piste !
Je ne m’attendais pas du tout à ÇA, j’ai écarquillé grand mes yeux et je n’ai plus su lâcher le roman, tant je voulais arriver à la fin, et tant pis si la dernière partie en huis-clos puait l’oppressant, la carcasse animale, le sang, le vomi, et la merde.
Je voulais de l’oppressant ? Là j’ai été plus que mieux servie ! Atmosphère garantie, âmes sensibles s’abstenir ou se blinder le cuir avant de commencer.
Bienvenue à Cotton’s Warwick, étranger… si tu es une femme, tu seras reluquée par 15 hommes (on a un aveugle, il ne compte donc pas), violée dans leur tête, ils imagineront ta chatte dégoulinante et ce qu’ils pourraient lui faire. Si tu es un mec, cavale ! Fuyez, quoi, pauvres fous et folles !
Bienvenue à Cotton’s Warwick où la température monte jusque 57° et est déjà à 48° à 7h du mat’. Bienvenue chez les tarés, les fous, les crétins, chez ces gens qui passent leur journée à boire, à fumer, à se branler, à causer, mais qui réfléchissent jamais.
Bienvenue en Enfer… Là, je viens d’en sortir et j’ai la gorge plus sèche que le désert australien et les tripes nouées, liquéfiées.
Bienvenue dans le dernier roman de Michaël Mention qui est sorti des sentiers habituels pour nous emmener là où j’aurais jamais osé aller.
Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017).
critique alléchante…. ça donne envie 🙂
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Mention est un auteur génial qui change à chaque fois de registre.
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je viens de le finir, un bon roman pour demarrer l’année !! bien barré comme je les aime ! 😉
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Super bien barré !!! Et avec Canicule qui se déroule aussi en Australie, je vais éviter ce pays si dans ce roman là il se déroule des trucs pas nets 😉
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woww… je ne sais pas trop si j’ai envie de le lire, j’avoue qu’il me fout un peu la trouille celui là ( pas Michael hein! il est adorable 🙂 )
s’il me tombe sous la main, je verrai
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Il pourrait bien te tomber dans la main ! J’ai une boule de cristal et je le vois arriver dans ta boite aux lettres incessamment sous peu… Et s’il te fait vraiment peur, il ne te restera plus qu’à le mettre dans le freezer 😉
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Bien madame. C’est que j’ai un ptit coeur sensible moi que veux tu. ..😉😉
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Je sais, je sais. Si tu as trop peur, envoie-moi vite un mail et je te rassurerai en t’envoyant un doudou par voie numérique ! 😀
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je veux un kiki ! ( un vrai pas ce que tu penses grosse dégoutante !! ) 🙂 🙂
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Je crois que je vais aller faire un tour chez ces tarés ! Adieu ! 🙂
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Faut aller les voir, ils valent la peine ces crétins congénitaux !
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C’est fait, il est dans ma liseuse ! Mon porte-monnaie hurle…
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Mais pourquoi diable ne me l’as-tu point dit, j’aurais partagé mon édition numérique avec toi moyennant zéro pépètes !!! 😛
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Comment pouvais-je savoir que tu l’avais toi aussi en numérique, hein ?
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Oui, ok… demande, à l’avenir, on ne sait jamais… tu as mon adresse mail lorsque tu ouvre ton tableau de bord WP et que tu vas dans les « commentaires »…. 😉
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Ok. Je ferai ça à l’avenir. Même chose pour toi ! 😉
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Voui m’dame ! 😉
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J’ai lu quelque part qu’on appelle ce style de roman, du « survival ». Survivre en enfer, quoi. Peu importe les étiquettes-catégories, c’est très excitant et même assez addictif.
Amitiés.
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Oui, du survival ! Mais je suis contente de ne pas l’avoir su avant, ça m’a laissé une superbe surprise !
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Tiens, les cochons, en voilà une idée… Plus facile à mon avis que les kangourous…
Boire, Baiser, Pisser. Baiser, Pisser, Boire, Pisser, Baiser, Boire. le concept me plait assez…
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Le programme est pas mal, hein ?? Bon, faut pas se tromper et pisser alors qu’on est en train de baiser…
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Ben oui, bienvenue en enfer. Je l’ai lu, mon avis est écrit, pas encore publié. Mais nous avons eu la même idée sans se concerter ! Comme quoi, il ne faut pas laisser les hommes faire n’importe quoi.
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En effet !! L’Homme est capable de choses grandes, mais aussi du pire…
Hé, les autres vont croire que tu as copié sur moi lors de la rédaction de la chronique ! Hahahaha, je t’ai vu lorgner sur mon bureau 😆
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Pourtant je t’avais prévenu 😉
17 petits crétins congénitaux ahahah
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Tu avais parlé du razorback et des kookaburras ?? Non !
Agatha, pardonne-moi pour l’utilisation de ton titre de roman 😀
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Ben si 😉
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Putain, alors je souffre VRAIMENT d’alzheimer, moi !!!!
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Sans moi !
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Sûre ?? Parce que c’est des vrais tordus, hein !!
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tu me donne encore plus envie de le lire!
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Tu l’as déjà acheté, au moins ?? Je ne sais plus ce que tu as ou pas, moi… je gatouille !
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C’est un roman « proctologique » alors? À explorer avec un coloscope et sous oxygène ? 😄
Bon… ben ça me donne pas trop envie de voyager cette affaire… 😀
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Oui, on est dans le trou du cul de l’Australie avec 17 trous du cul, des cul-terreux, des con-génitaux crétins… Génial ! Enfin, on ne voudrait pas vivre là-bas, hein !
Le voyage était dur et éprouvant, mais l’auteur m’a de nouveau sorti un truc différent et là, chapeau !
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Yep Cotton’s Warwick n’est certes pas le Club Med. Ca manque cruellement de vaseline !
Le huis-clos final est de loin le plus éprouvant.
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Non, pas de vaseline pour faire passer l’affaire…. bigre, les jours où Mention « copie » le « Paris Libéré »… quand qui tu sais se fait quoi tu sais… Horrible !!
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