Résilience : Yannick Monget [LC avec Stelphique]

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Titre : Résilience

Auteur : Yannick Monget
Édition : De La Martinière (réédition 2016)

Résumé :
Lorsque le monde s’écroule tel un château de cartes technologique apparaît la véritable menace : avec l’effondrement de ses infrastructures, l’homme risque de perdre la maîtrise de la totalité de ses réacteurs nucléaires.

Résilience nous fait assister aux derniers jours de l’humanité, colosse aux pieds d’argile encore accroché à ses certitudes, ainsi qu’au combat mené par les survivants plusieurs années après l’effondrement de la civilisation.

51tfr0z3m4l-_sx258_bo1204203200_Critique de Belette (Stelphique ICI) :
Boum badaboum ! Grosse Katastrofe ! Kolossale Horreur ! Notre monde n’est plus… Il est mort, le Monde ! Du moins, le Monde tel que nous le connaissons. R.I.P. Regrets éternels. La Terre pourrait écrire, en lettre de sang « L’Humain m’a tuer ».

♫ Il est 5h, Paris… ne s’éveillera plus ♪ (Les autres villes non plus).

Paris déserté, Paris contaminé, Paris dépeuplé, Paris vidé… Mais Paris libéré !

Oui, libéré de tous ses habitants, touristes et êtres vivants ! On est tous mort.

Toute la Terre est contaminée, toute la Terre est décédée ! Toute ? Non, quelques groupes d’Humains résistent encore et toujours à l’envahisseur pandémique nommé Virus Noir et à la contamination de toute la Planète Bleue par les centrales nucléaires qui, livrées à elles-mêmes, ont surchauffé avant de nous faire des Tchernobyl-Fukushima puissance 1000.

Ce qui est horrible dans ce roman, c’est que lorsqu’on commence à le lire, bardaf, on n’existe déjà plus ! On est mort… Comme le disait si bien le grand philosophe Kenshiro « Tu es mort et tu ne le sais pas encore » (si jamais, pour les néophytes, je parle de Ken Le Survivant).

Le premier chapitre fait mal au bide, aux tripes, l’émotion est à son comble, les événements se déroulent pendant l’Effondrement et je vous jure que je n’aimerais pas vivre ça. C’est criant de vérité et ça te donnerait des cauchemars (heu, ça en donne).

Ensuite, on a une alternance entre les chapitres se déroulant 2 ans après l’Effondrement et ceux 90 jours avant… Les chapitres étant clairement identifiés par une police d’écriture du titre différente, ce qui rend les choses plus simples.

On aurait pu nommer ce roman : chronique d’une disparition annoncée… Chronique d’une éradication totale du Vivant annoncée… Toi qui entre ici, abandonne toute espérance envers le genre humain.

L’écriture de ce roman pré et post-apocalyptique n’est pas simpliste, ni simple, car le lecteur doit ingurgiter des données sur le nucléaire, les virus informatique, les pandémies, bref, tout un tas de truc pas vraiment agréable à vivre et qui font peur à lire.

Heureusement, les infos passent bien car elles ne sont pas données sur un ton docte ou sur celui d’un écolo mi-extrémiste, mi-baba cool. On ne prend pas le lecteur pour un crétin, se doutant que celui qui lira ces pages ne sera pas un fan des écrits de Barbara Cartland.

Une chose m’a étonnée, preuve que le roman était bien foutu : j’avais beau savoir que les personnages croisés dans la partie « Avant Effondrement » allaient tous mourir, cela ne m’a pas empêché de m’attacher à eux, de les apprécier, de suivre leur enquête, alors que je savais pertinemment bien que tout cela ne servirait à rien…

Si le roman « Black-Out, demain il sera trop tard » foutait la trouille de bout en bout, ici, on ne se planquera pas sous la table durant la lecture car la mort sera rapide pour l’Homme et tout autre êtres vivants.

Ici, la peur naitra de ce que nous allons apprendre sur nos centrales nucléaires et leur impossibilité à être démantelées, l’impossibilité de se défaire des déchets radioactifs, la longévité de certains, leur toxicité, ce qu’on a déjà bouffé, respiré et plus des tas d’autres choses que je n’oserais même pas vous raconter.

Ce qui est le plus terrifiant dans ce roman, c’est que tout est horriblement réaliste, tout est foutrement bien documenté, tout est perfidement analysé, tout y est parfaitement bien décrit, à tel point que j’avais peur de revenir dans le roman une fois que je l’avais fermé. Oserais-je continuer ? Yes, I can ! Oui, je l’ai fait.

Si le premier chapitre était sur des chapeaux de roues, bourré d’action et de suspense,  les suivants prendront le rythme d’une croisière qui ne s’amuse pas, vu les horreurs qu’on va lire et qui font froid dans le dos.

Celui qui voudrait du Jack Bauer (24h Chrono) sauvant la planète Terre devra passer son tour car les 200 premières pages sont assez lentes, avant que tout ne s’accélère progressivement, passant du round d’observation à quelques uppercuts bien sentis, alors qu’on avait déjà reçu des crochets dans le menton et dans le plexus à divers endroits du roman. Le tout se terminant par un K.O du lecteur, bien entendu.

Certes, au fil des pages se dessinait clairement un truc pas net, j’avais des soupçons horribles et ma plus grande peur était de les voir se réaliser. Mes aïeux, quel final ! Pire que ce que je pensais mais avec une lueur d’espoir…

Un tout grand roman post et pré apocalyptique !! Yvan avait raison en disant que c’était « un thriller d’anticipation d’utilité publique ». Hélas, pas sûr que les principaux concernés le lisent et surtout, qu’ils le mettent en application, eux qui nous vendent encore et toujours que le nucléaire est super sûr et que tout est sous contrôle…

L’orgueil incommensurable de l’Homme fait qu’il pense qu’il gère tout, qu’il contrôle tout, que tout est sous sa coupe… Mon cul, oui ! On ne gère rien, on ne contrôle rien et un jour, sans doute, ça nous pètera dans la gueule.

En tout cas, si j’arrive à retenir le quart de la moitié du dixième de ce que j’ai appris sur le nucléaire dans ce roman, j’aurai de quoi briller au prochain dîner de famille… Mais je pense qu’ils préféreront m’entendre parler de sexe que de nucléaire…

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017).

Étoile 4,5

Pourquoi je l’ai choisi (Par Stelphique) :
On ne nous en a dit que du bien, et puis avec ma binomette, on adore se faire peur ensemble avec les thrillers catastrophes…

Synopsis :
Le plus grand danger n’était pas notre puissance mais notre aveuglement… Lorsque le monde s’écroule tel un château de cartes technologique apparaît la véritable menace : avec l’effondrement de ses infrastructures, l’homme risque de perdre la maîtrise de la totalité de ses réacteurs nucléaires. Résilience nous fait assister aux derniers jours de l’humanité, colosse aux pieds d’argile encore accroché à ses certitudes, ainsi qu’au combat mené par les survivants plusieurs années après l’effondrement de la civilisation.

Ce récit terriblement efficace construit autour de plusieurs intrigues nous entraîne dans un enchaînement haletant et implacable à la confluence du thriller géopolitique, du roman d’aventures et de l’anticipation hyperréaliste. Entre jeux de lobbies, insoupçonnables dessous du nucléaire civil et pressions politiques, cette course contre la montre décrit avec une étonnante justesse un univers où l’irresponsabilité n’a d’égal que l’aveuglement de ceux qui manipulent l’atome en menaçant le destin de la planète tout entière.

Ce que j’ai ressenti :… Une impression mitigée….

« Mon ami, il te faudra comprendre que la bêtise est une composante de l’humanité: nous sommes ainsi faits. »

Aie… Je n’aime pas quand, ce n’est pas le temps et l’heure d’une rencontre, quand on passe à coté de quelque chose, que tout le monde plébiscite, mais que pour vous, le coche a été manqué…

Peut être que lire ce livre en pleine période de Noël, ne m’a pas été bénéfique, et m’a sans doute un peu plombé le moral étant donné l’impact des révélations, mais je reste persuadée du talent de cet écrivain (j’avais adoré Gaia), et surtout admirative de ses intentions et ses initiatives pour sensibiliser les gens à avoir plus conscience de l’urgence planétaire écologique !

« Résilience: aptitude d’une espèce, d’une population ou d’un écosystème à récupérer un fonctionnement ou un développement normal après avoir subi un traumatisme. »

Bien que j’ai trouvé très intéressant, voire instructif la plupart des informations, et connaitre les pires catastrophes radioactives qu’à subi la planète ses dernières années, ce thriller n’a pas été La révélation que je m’étais imaginée car :

  • Trop de personnages, et pas vraiment un sur lequel avoir une sorte de connexion. Il m’aurait fallu un tout petit plus d’émotion pour vraiment me lier à eux…
  • Trop lent, et c’est un pavé de plus de 600 pages, donc c’était difficile à suivre avec ses sauts dans le temps et pas vraiment d’info sur cet Effondrement.
  • Trop centré sur la politique, et moi ses jeux de pouvoirs, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé (Et Cannibal qui pensait que Stelphique ne buvait que du café !!)…Tous ses sigles des agences gouvernementales, moi je m’y perd vite, et l’espionnage, je décroche assez rapidement, car on ne sait plus qui dupe qui… (La Belette Cannibal Lecteur aime les romans politiques, elle, elle adore, même. Ce livre, c’était sa tasse de café, son verre de mojito !)

C’est souvent sur ces 3 points que je « bloque » en général dans mes lectures, donc Résilience ne pouvait pas être un coup de cœur …

Pour autant, même si la forme ne m’a pas vraiment convaincue, on peut dire que j’ai été bouleversée par le fond ! Je suis souvent restée estomaquée de tant de secrets enfouis, des pires actes aux conséquences irrémédiables dans le temps, des horreurs que l’on nous cache volontairement pour que les grandes puissances puissent faire leurs petits « arrangements » ignobles, de ses lieux vierges que l’on convoite pour détruire encore un peu plus cette Terre qui s’essouffle en énergie et matière première…

« L’action, la capacité de chacun d’être maitre de son destin, c’est à dire de choisir et de supporter les risques inhérents à ses choix, est le meilleur antidote qui soit à l’anxiété. « 

Ce livre, c’est un cri, un S.O.S, (♫ Tous les cris, les S.O.S ♪) l’ultime appel à l’humanité pour qu’il se décide enfin à faire bouger les choses…

Les annexes en fin de livre nous démontre que l’auteur a fait un travail de recherche titanesque pour donner corps à son roman, en faire une référence sur les dangers du nucléaire, mais reste tout de même une fiction…

Un puissant roman d’anticipation, mais la réalité ne va -t-elle pas nous montrer pire que cet état de non-retour que l’on entrevoit dans ses pages… Seul l’avenir nous le dira…

C’est évident que je recommanderai cette lecture au plus de lecteurs possibles, malgré les petits points négatifs qui m’ont fait décrocher, et ce livre a même été reconnu « d’utilité publique », il n’en tient qu’à vous maintenant, de vous faire peur, et je suis bien contente d’avoir fait cette LC avec Cannibal Lecteur, car elle contrebalance bien tous les petits bémols que j’ai relevé, et en fait, elle, une force… (Merci ma Stelphique, tu me flattes, là !!)

On voit donc bien l’intérêt de présenter deux avis, deux ressentis différents, mais on s’accorde sur le fait qu’il faut le lire !!!!!

Ma note Plaisir de Lecture fee clochette 7/10

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35 réflexions au sujet de « Résilience : Yannick Monget [LC avec Stelphique] »

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    • Effet Kiss Cool ! Tu es au sol, tu penses que tu as ton compte, et bien non, l’auteur revient pour t’en coller une magistrale ! Et comme c’était les fêtes, tiens, encore une pour la route et c’est gratuit… Un sadique, cet auteur, mais terriblement réaliste.

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  3. Super lecture pour moi, moins bien pour ma binômette…. mais elle m’a dit qu’elle s’éclairait à la bougie, de peur de faire péter les centrales nucléaires 😉

    Dommage qu’en copié-coller, l’ancre de mon article qui renvoie à la partie de Stelphique ne marche pas….

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