La fille d’avant : J.P. Delaney

Titre : La fille d’avant

Auteur : J.P. Delaney
Édition : Mazarine (08/03/2017)

Résumé :
C’est sans doute la chance de sa vie : Jane va pouvoir emménager dans une maison ultra-moderne dessinée par un architecte énigmatique… avant de découvrir que la locataire précédente, Emma, a connu une fin aussi mystérieuse que prématurée.

À mesure que les retournements de situation prennent le lecteur au dépourvu, le passé d’Emma et le présent de Jane se trouvent inextricablement liés dans ce récit hitchcockien, saisissant et envoûtant, qui nous emmène dans les recoins les plus obscurs de l’obsession.

Critique :
En ouvrant ce roman, laissez vos certitudes sur le paillasson, dehors, shootez dedans, carrément, car l’auteur va jouer avec durant un certain temps…

Durant une grande partie de votre lecture, en fait. Je dois avouer qu’elle a bien joué avec…

On commence doucement, on plante le décor de cette maison à l’architecture épurée, au décor épuré et aux règles contraignantes à foison !

Une des règles précise : interdiction de laisser quoi que ce soit traîner par terre, à aucun moment.

Deux femmes, deux portraits. Emma, avant, Jane, maintenant.

Je l’avoue de suite, jamais je ne pourrais entrer dans la maison de One Folgate Street vu que je ne suis pas prête à me débarrasser de mes affaires, que j’adore empiler les livres, foutre le bordel… Et que oui, j’apprécie encore de me servir de clenche pour ouvrir mes portes et que j’adore pester sur ma douche qui n’est pas moderne au point de me reconnaître et d’adapter la chaleur que j’aime.

1. Dresser la liste de tous les objets qui vous semblent indispensables.

De plus, le questionnaire me ferait hurler et entre nous, One Folgate Street a tout d’un Big Brother puissance 10 ou, par certains de ses comportements, on pense de suite à la voiture Christine, de Stephen King.

Quant à son légitime propriétaire, Edward Monkford, il me colle des frissons dans le dos. Lui c’est ZE grand maniaque qui traîne des casseroles pire qu’un certain FF et qui, de par son comportement ambigu, a tout d’un sociopathe de haut niveau.

– Les violences ne sont pas toujours physiques, souligne Carol, sans hausser la voix. Le besoin d’exercer un contrôle absolu est également une forme de mauvais traitement.
Ces mots me font l’effet d’une gifle. Car je vois bien que, sous un certain angle, ils correspondent à la réalité.

La construction du roman alterne les chapitres avec Emma, qui était la locataire d’avant et avec Jane, qui est la locataire de maintenant, avec, de temps, des dialogues ou des situations qui se répètent, ce qui vous déstabilise et fait naître en vous des frissons de peur car vous ne savez pas encore ce qu’il s’est passé dans la maison de One Folgate Street, sauf que Emma y est morte !

Comme je vous le disais, l’auteur joue avec nos certitudes, joue avec la narration, avec nos nerfs, construisant petit à petit son intrigue et nous dévoilant ce qu’il ressort de l’enquête de Jane au sujet d’Emma.

— Et que se passe-t-il quand quelqu’un qui veut tout contrôler rencontre quelqu’un d’incontrôlable ? Le mélange peut se révéler explosif.

L’écriture est fluide, l’angoisse monte au fur et à mesure qu’on tourne les pages, j’ai eu très souvent envie de hurler à Jane « Fuis, pauvre folle » et je me suis demandée si Edward Monkford tomberait raide mort en entrant dans mon bureau où les piles sont aussi nombreuses que des mensonges chez les politiciens en campagne.

Rien à dire, niveau thriller psychologique, il tient plus que la route et ses promesses car je me suis faite balader durant les 400 pages avec un plaisir immense. Je ne voulais qu’une chose, le terminer, et vite, pour enfin savoir…  Lecture addictive qui m’a obligée à aller dormir assez tard, mais pas de regrets !

Un roman au mystère qui s’épaissit de plus en plus pour mieux jouer avec vos certitudes ou vos pensées, des personnages attachants, plaisants ou qui vous donneront des sueurs froides, comme le maniaque de chez maniaque, Edward Monkford !

Un presque huis clos haletant ! Des comme lui, j’en redemande.

Mais  jamais, au grand jamais, je ne voudrais une maison aussi connectée que celle du One Folgate Street car les règles de vie y sont bien trop contraignantes. Par contre, ça donne un super thriller psychologique…

— Ne vous excusez jamais pour une personne que vous aimez, lui dit-il sans élever la voix. Vous passez pour un connard.

PS : Un tout grand merci à Stelphique de m’avoir conseillé de lire ce livre !!!

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017),   « A year in England » chez Titine (Juillet 2016 – Mai 2017), Challenge British Mysteries chez My Lou Book.

72 réflexions au sujet de « La fille d’avant : J.P. Delaney »

  1. Ping : Bilan pour le challenge polar et thriller 2016-2017 | deslivresetsharon

  2. Ping : Bilan Livresque Mensuel : Mars 2017 | The Cannibal Lecteur

  3. J’en avais entendu de très bons échos, ta chronique ne fait que les confirmer. Mais c’est un livre à se filer des insomnies. Je ne lis pas des contes pour bisounours mais là je n’oserais plus aller faire pipi seule la nuit.

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  4. Mmmouais… moi qui suis une grande maniaque je devrais m’y retrouver dans cette maison! Ça me changerait dû cauchemar que je vis avec mes ados qui fichent le bordel partout derrière mon dos et qui disent que c’est jamais eux! C’est dans quelle ville? Tu as le téléphone du proprio?😁

    Plus sérieusement ça me fait penser à un film… Sliver avec Sharon Stone et un des frères Baldwin… un appart hyper moderne… une ancienne locataire morte… la nouvelle qui essaie de comprendre ce qui s’est passé…

    Cela étant faut quand même être un peu conne pour accepter des closes aussi abusives dans un contrat de location! Quand tu loues un logement tu es censée y vivre comme tu l’entends! Bref… de telles closes avec une maison magnifique et un loyer qu’on imagine ridicule (c’est ça qui va faire accepter le deal à la gourdasse sans doute?) forcément… ça va de soi… le proprio de paye autrement! Il doit avoir des caméras dans le trou des chiottes et dans la douche, non? Et il
    Doit avoir un passage secret avec des vitres sans taint pour la mater au lit?

    Hummm… quel pervers! 😍 Cela étant actuellement sur Paris il paraît qu’il y a de plus en plus d’offres étranges ou des jeunes femmes doivent payer le loyer de leur chambre dans des beaux appartements en couchant au moins deux fois par semaine avec le proprio! Quand la réalité rejoint la fiction… 😨

    Et je suis sûre qu’elle cadavre de la disparue se trouve avec celui de celles d’avant dans le congélo du box du sous sol ou évidemment elle n’a pas le droit mettre les pieds… et bien sûr elle va y aller… et c’est sa petit clé magique qui va tomber dans le sang qui va la trahir auprès de… Barbe Bleue! Ben oui! C’est lui! Et la vieille voisine avec les cheveux « violine » et ben c’est sa mère! Et elle a 359 ans… elle a réussi à vivre si vieille en mangeant les foies des victimes de son fils! Que veux tu ? J’ai jamais aimé les vieilles à cheveux violine… 😖

    Anybref… ce n’est franchement pas le premier livre où une femme se trouve aux prises avec une maison ou un immeuble étrange et malveillant. En fait c’est devenu un genre à part entière (inauguré par le bon docteur Herbert Holmes qui avait créé un
    Hôtel pour femmes qu’on ne revoyait’jamais pendant l’expo universelle de Chicago) j’ai l’impression. Il faut que ça soit très bon… car ça doit se distinguer de ce qui s’est écrit avant pour ne pas sombrer dans le cliché et la redite. Visiblement il a l’air de se distinguer même si le début… ressemble un peu à tous les romans de ce type…

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    • « des closes » ? On pourra dire que c’était une maison close, alors ?? mdr

      Oui, les clauses sont abusées, sa mère !! Le loyer est pas cher, pour la ville de Londres, bien entendu et tes ados bordeliques, là dedans, ils finiraient au gnouf direct !

      Non, il la mate pas, enfin, je peux rien te dire.

      En fait, les anciennes locataires étaient au nombre de 69, gardées dans un congélo en pièces détachées (les filles, pas le congélo) et elle l’a su après le black-out à cause de l’odeur…

      Barbe-Bleue ? C’était un LR barbu, le coupable ?? Merde, j’avais rien vu venir… 😀 Beurk la couleur des cheveux violine, c’est affreux !!

      Connaissais pas ce film, mais je vais voir après…. On ne sait jamais !

      Le scénario est bon, même si, en cherchant bien, ce genre de pitch a dû exister un jour, pas le même, mais dans le genre.

      Herbert Holmes, serait-ce ZE célèbre H.H.H ???

      Si tu veux te faire ton avis, tu connais la procédure à suivre… et c’est toléré par le parlement, ce genre de cadeau que je te fais 😉

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      • Clauses abusives de maisons abusivement closes… oui on s’y perd en effet! Et là c’est même pas un coup du correcteur… 😩

        Ouais… c’est bien HHH… mais lui… c’était pas de la fiction! 😖

        Mais oui… cela m’intrigue… tu nous l’as bien vendu… tu peux enclencher le processus « taupe sucrée! » ou  » confit dans ciel »! 🙄

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  5. Je viens de le commencer et je suis déjà accro.
    Je passe mon tour pour la piaule, le look épuré et le côté 200% domotique ne me dérangent pas, mais vire sans animaux de compagnie m’est impossible… et je te parle pas de mon côté bordélique !

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  6. Haaa mais je tremble rien qu’en tapant ce commentaire : ce genre de maison est mon pire cauchemar car on sait (sans vouloir se l’avouer) qu ça existera à un moment ou un autre pour beaucoup de maniaques…(et il y en a !!!) Pauvres bordéliques que nous sommes, nous sommes FOUTUES !!! 👿 Bon je le note dans la LAL… sauvage va ! 😆

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    • Oh, mais je pourrais te faire plaisir avec la maison connectée qui te joue à Big Brother mieux que lui, si tu veux… Ou tu n’a pas encore connecté tes livres, toi ?? Je sais pu avec mon Alzheimer… 😆

      Moi, j’aime pas trop de connections, c’est déjà pas mal avec ce que j’ai sur le PC et encore, j’évite la plupart des réseaux sociaux… et j’y raconte pas ma vie !!

      Je me disais bien que mes tiroirs mettaient du temps à se refermer tous seuls, ce doit être ma maison qui se venge !!

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    • Les goûts et les couleurs resteront toujours des choses qui ne se discutent pas… 😀
      J’ai aimé et cela aurait été bête de passer à côté, c’est mon avis.

      Ma binômette de LC m’aurait tuée si je ne l’avais pas lu… Mais chut, faut pas le dire.

      En espérant que ton plaisir de lecture rejoigne le nôtre et pas celui qui disait « bien mais sans plus »…

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  7. Oh merci ma binomette chérie!!!!;) Je suis trop contente qu’il t’ait plu!!!!!Trop marrant ce mignion!!!!!
    Moi c’est la maison qui m’a donné le frisson, car j’ai comme toi, une drôle d’envie de mettre du bordel partout où je passe….Surtout avec mes livres qui trainent et s’empilent ça et là….Il m’a marqué ce livre, donc je voulais absolument partager cette idée lecture!!!!Merci pour ton beau retour ma belle ❤

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