Block 46 : Johana Gustawsson

Titre : Block 46

Auteur : Johana Gustawsson
Édition : Bragelonne (23/10/2015)

Résumé :
Falkenberg, Suède. Le commissaire Bergström découvre le cadavre terriblement mutilé d’une femme.

Londres. Profileuse de renom, la ténébreuse Emily Roy enquête sur une série de meurtres d’enfants dont les corps présentent les mêmes blessures que la victime suédoise : trachée sectionnée, yeux énucléés et un mystérieux Y gravé sur le bras.

Étrange serial killer, qui change de lieu de chasse et de type de proie…

En Suède, Emily retrouve une vieille connaissance : Alexis Castells, une écrivaine pleine de charme spécialisée dans les tueurs en série. Ensemble, ces deux personnalités discordantes se lancent dans une traque qui va les conduire jusqu’aux atrocités du camp de Buchenwald, en 1944.

Critique :
Cela faisait quelques temps que ce roman traînait sur mes étagères, comme des tas d’autres, mais Yvan a su se montrer persuasif pour que je le sorte de suite de ma terrible PAL (avec des menaces, oui – MDR).

Un thriller qui mélange des scènes de crimes sorties toutes droit du cerveau dérangé d’un serial killer et des scènes tirées du camp de concentration de Buchenwald, ça ne court pas les rues.

Le mélange est osé, fallait-il encore que la sauce prenne ! Que ce mélange des deux donne une symphonie sans couacs ou fausses notes qui déchireraient les tympans.

Avant tout, je signale aux âmes sensibles qu’elles peuvent lire ma chronique, mais peut-être pas le roman… Sauf si elles veulent défaillir !

Autant j’ai aimé la justesse des récits dans le camp de concentration (l’auteur, sans édulcorer le récit, ne sombre pas dans du gore gratuit), autant j’ai aimé les scènes de crimes bien gores, elles, autant j’ai eu du mal avec les personnages féminins que sont Alexis Castells, écrivaine spécialisée dans les tueurs en série, et Emily Roy, la profileuse.

Oui, au départ, je ne les sentais pas… Aucune empathie pour elles, ni pour Emily qui avait tout d’une frofileuse dure et antipathique, ni pour Alexis qui avait le passé de Stéphane Bourgoin en version féminine (son compagnon tué par un serial killer et elle qui écrit des livres sur eux) et à laquelle je n’accrochais vraiment pas.

Ça commençait mal entre nous… Mais je ne suis pas du genre à baisser les bras pour si peu et bien m’en pris parce que j’ai appris à apprécier les personnages féminins au fur et à mesure de ma lecture  !

L’écriture est agréable, facile à lire, sans fioritures, elle coule toute seule et une fois qu’on est entré dans le roman, on n’a plus envie de le lâcher, à tel point que j’ai lu dans mon lit avant de m’endormir (chose que je fais JAMAIS), à la lampe de poche pour ne pas déranger Chouchou.

Nom de dieu, on peut dire que l’auteur a su jouer avec mes nerfs et me pondant une enquête addictive et où je me suis prise quelques coups dans le plexus. Et j’adore ça.

Comme je le disais, si les personnages féminins ne m’emballaient pas tant que ça au départ, les personnages masculins, eux, oui car je les trouvais plus réalistes, surtout le flic macho et crétin congénital. Un réussite, celui-là, du genre qu’on aurait envie d’encastrer dans le mur.

L’auteur a su jouer avec mes nerfs, le suspense, le mystère, le glauque, le sang, les cadavres et le récit d’un rescapé de Buchenwald et au final, la symphonie était réussie.

De plus, même si certains passages sont durs, éprouvants, horribles car ils ont traits à ce que l’Homme a de plus sombre en lui, jamais l’auteur ne sombrera dans le glauque gratuit. Ce qu’elle nous raconte est véridique (Buchenwald) et fait toujours aussi froid dans le dos (sauf pour les nazis nostalgiques, bien entendu).

Un thriller au mélange étonnant mais réussi, une symphonie sur l’Homme qui, dans le pire, reste incontestablement le meilleur ! Hélas…

PS : ce roman se déroulant pour moitié à Londres et pour l’autre en Suède, je couvre plusieurs challenges littéraires, ce qui double mon plaisir.

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017),   « A year in England » chez Titine (Juillet 2016 – Mai 2017), Challenge British Mysteries chez My Lou Book et le Challenge Nordique Édition Scandinavie chez Chroniques Littéraires.

71 réflexions au sujet de « Block 46 : Johana Gustawsson »

  1. Ping : Bilan pour le challenge polar et thriller 2016-2017 | deslivresetsharon

  2. Ping : Bilan Livresque Mensuel : Mars 2017 | The Cannibal Lecteur

  3. Désolée pas pour moi. Trop de mal avec ce qui parle des camps de la mort. Je peux pas… chais pas pourquoi… j’ai du mal avec les mélanges entre les réalités les plus dures de la Shoah et la fiction. C’est comme si pour
    moi cette question était une sorte de sanctuaire qu’on ne peut pas utiliser autrement que pour conserver respectueusement la mémoire des victimes. Même si l’auteur prend ses précautions…

    En revanche… l’Inquisition… 😁 Surtout qu’on lui attribue plus de victimes qu’elle n’en a faite réellement avec les sorcières !😖

    Aimé par 1 personne

    • Même dans la fiction, ça reste réel ! Le mélange est vraiment bien fait, pourtant, j’aurais pas parié mon string dessus si je n’avais pas lu les avis de mes collègues blogueurs.

      L’histoire serait-elle aussi dure que~celle de ton aveugle dans un camp ??

      Parfois, puisque les gens ne veulent pas lire les livres qui parlent de cette réalité, le fait de la lire dans un roman pourrait les aider à comprendre ou à franchir le cap de cette littérature qui a souvent terminé sa course au freezer car trop dure à lire…

      Moi j’aime mieux le petit inquisiteur… oups !

      J’aime

  4. Désolé pour les menaces 😉
    Tu verras que dans le suivant, Mör, les personnages récurrents prennent une autre épaisseur, avec une dose d’humour du meilleur effet. Oui, il est encore meilleur

    Aimé par 1 personne

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