Selfies : Jussi Adler-Olsen

Titre : Selfies

Auteur : Jussi Adler-Olsen
Édition : Albin Michel (29/03/2017)

Résumé :
En raison de ses échecs répétés, l’existence du département V est menacée.

Rose doit montrer que le service vaut encore quelque chose, mais elle se retrouve internée, en proie aux fantômes d’un passé violent.

D’un autre côté, de nombreux crimes ont lieu à Copenhague.

Carl, Assad et Gordon devront empêcher les nouveaux crimes en préparation.

Critique :
Jamais je n’ai encore réussi à lire un roman de cet auteur à mon aise, en m’immergeant doucement dans son récit, en dégustant lentement ses phrases…

Non, depuis le début, je me jette sur ses romans comme un cannibale affamé sur un morceau de viande humaine !

Je VEUX savoir ce qu’il va arriver, alors je dévore le roman à une vitesse folle et ensuite, tel un junkie en manque, je traine mon ennui durant quelques jours, triste à l’idée d’avoir quitté si vite mes copains du Département V.

Une fois de plus c’est ce qu’il s’est produit et me voilà avec le coeur en berne jusqu’au prochain, le tome 8.

Pourtant, on ne peut pas dire que l’écriture de Jussi Adler-Olsen soit exceptionnelle. Nous sommes loin d’un prix d’écriture, pas de tournures de phrases savantes, rien de compliqué pour l’esprit et à la fin, tout est toujours très clair dans la résolution du ou des meurtres.

Alors pourquoi tant d’amour pour ses romans mettant en scène le fameux Département V ?

Sans doute parce que l’auteur a créé une équipe atypique, avec un commissaire Carl Mørk qui préfère mettre ses pieds sur le bureau que de bosser (moins maintenant) et avec un aidant au passé mystérieux et trouble, qui nous cause toujours de ses chameaux, j’ai nomme Assad le Syrien.

Ajoutons à cela une Rose qui est souvent perturbée et à laquelle on s’attache immanquablement et un grand échalas du nom de Gordon, que l’on déteste d’entrée de jeu avant qu’il ne nous révèle tout son potentiel caché.

La force de ses romans tient dans ses personnages qui, au fil des romans, sont devenus des amis que l’on apprécie de retrouver, des personnages dont les secrets nous sont dévoilés peu à peu, et qui, bien souvent, rajoutent du mystère en levant les coins du voile.

De plus, il y a de souvent des notes d’humour dans les dialogues, dans les expressions erronées d’Assad, ses proverbes avec ses chers chameaux, dans les métaphore utilisée pour illustrer les pensées des personnages. On se bidonne pas, mais on a souvent un pouffement de rire qui nous échappe.

Mogens hocha lentement la tête, avec l’air d’un homme qu’on a fait débander au moment où il allait jouir.

Le type avait dû faire un stage au gouvernement pour apprendre l’art de se débarrasser des bâtons merdeux !

Les enquêtes sont souvent complexes, aux multiples ramifications, et celle-ci ne fait pas exception. De plus, l’auteur plonge souvent dans le passé trouble et pas très reluisant de son pays, le Danemark, nous montrant que oui, il y a quelque chose de pourri au royaume.

Pourtant, j’ai ressenti moins d’émotions fortes dans celui-ci, contrairement à « Dossier 64 » ou à « L’effet papillon » (« Miséricorde » était rempli d’émotions aussi, tout comme « Profanation ») car le sujet de traité s’y prêtait moins (si je puis dire), mais j’avoue que mon petit cœur a tremblé à bien des moments pour un personnage en ballotage et suite aux révélations sur son passé qui fut loin d’être paisible et heureux…

Le sujet traité ici est un fait bien connu de nos sociétés : les centres d’aides sociales. Rien de reluisant dans ces lieux inhumains et personne n’aurait envie d’aller y faire la file pour mendier de l’argent. Le sujet est fort.

Le nom de « Centre d’action sociale » avait déjà cet effet sur elle alors qu’il était relativement neutre. Des noms comme « Chambre des supplices », « Comptoir de mendicité » ou « Guichet des humiliations » auraient été plus justes. Mais dans la fonction publique, on n’appelait pas les choses par leur vrai nom.

Mais au lieu de se concentrer sur des gens qui crèvent vraiment de misère et qui galèrent pour s’en sortir, l’auteur nous présente une belle brochette de pétasses bimbos qui préfèrent, non pas l’amour en mer, mais se la couler douce en vivant sur le dos de la société plutôt que de bosser.

Ça change toute la donne, non ?? Elles, on aurait vraiment envie de leur coller des grandes paires de claques, mais pas de les plaindre.

Pas de temps mort, j’ai avalé ce roman en une soirée et une partie de mon samedi, c’est vous dire combien il m’a captivé.

On se serait cru dans un vieux film avec Sherlock Holmes et le docteur Watson.

— Ce garçon est un rêve éveillé. Il est divin. Tellement soigné et sexy et incroyablement imaginatif au lit. Fort et endurant, dominateur comme un étalon. Tu verrais comment… »
Carl le stoppa net, levant les paumes vers Morten en un geste de défense. « Merci, épargne-moi la suite. Je crois que je peux me faire une idée. »

J’ai été soufflée en voyant comment nos pétasses bimbos voulaient régler leurs problèmes d’argent et comment une autre personne voulait remédier aux problèmes de ses pétasses prétentieuses qui n’en foutent pas une. My god, encore une belle brochette de personnages réussis.

Alors, je ne sais pas si le petit oiseau va sortir durant le selfie, mais souriez tout de même, on ne sait jamais… Bien que parfois, entre ces pages, on ait tendance à rire jaune.

Vivement le prochain tome !

Challenge « Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017) et le Challenge Nordique Édition Scandinavie chez Chroniques Littéraires.

39 réflexions au sujet de « Selfies : Jussi Adler-Olsen »

  1. Ping : Bilan pour le challenge polar et thriller 2016-2017 | deslivresetsharon

  2. Ping : Bilan Livresque Mensuel : Avril 2017 | The Cannibal Lecteur

  3. Cette série a énormément de succès dans la bibliothèque où je travaille et plusieurs lecteurs me l’ont déjà conseillé. Après avoir lu ton billet, j’ai très envie de découvrir l’auteur et ses personnages !

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    • Et bien, ce sera une bonne chose de suivre mes conseils lecture ainsi que ceux des lecteurs de la biblio !! L’auteur a créé une véritable famille avec ses personnages et j’adore les revoir, les lire, apprendre leur passé. Ce sont des amis, ils ont de personnages réels et les enquêtes ne sont pas des simples whodunit 😉 Belles lectures.

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  4. Un commissaire qui se fout les pieds sur le bureau et qui n’est pas plus motivé que le Dr House pour travailler et qui est certainement aussi génial que lui dans son job je connais… C’est tout le drame de ma vie! Le boulot ça m’emmerde tellement que je me dépêche de le faire… vite et très bien (pour ne pas devoir recommencer)… alors ça impressionne… certes (je sors de mes entretiens d’évaluation avec des chevilles tellement grosses que je reproche à mon boss de devoir porter des bas de contention à cause de lui!)… mais c’est un mauvais plan parce qu’en fait on t’en file plus que les autres et tu finis par abattre plus de boulot que les autres en donnant l’impression de glander. C’est pas juste! 😦

    Sinon… Comme je n’ai rien lu de cette collection, et que même si les romans ont des intrigues indépendantes, je préfère toujours lire les tomes dans l’ordre pour suivre l’évolution des personnages… Et ben il faudrait que je commence par le tome 1, puis le 2, puis le 3, et le 4, et le 5 et le 6 et le 7… Voilà qui encombrerait les tunnels de la Taupe Secrète Confite au Miel… Et qui pourrait se plaindre qu’il y aurait même de la buse dans ses galeries! 😀

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    • Je comprends ton problème, c’est le mien aussi ! Alors que j’ai un collègue qui en fout très peu et qui donne l’impression d’en faire des tonnes !! Mais vu que moi on m’entends jamais (dur à croire, mais si, je te jure), on pense que je fous rien, alors que je bosse, que je bosse… Ok, je glande aussi !!

      Dingue de vouloir les lire en suivant, moi qui ai sauté le tome 3 (mais que je vais le lire, hein !).

      C’est pas le génial Dr House, mais il a dû prendre quelques uns de ses gênes, surtout dans ses rapports avec la hiérarchie ! 😀

      Comme disait l’autre « où il y Eugène, y’a pas d’plaisir » !

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