Soul of London : Gaëlle Perrin-Guillet

Titre : Soul of London

Auteur : Gaëlle Perrin-Guillet
Édition :Fleur sauvage éditions (01/04/2016)

Résumé :
Londres, 1892.
Un climat de peur.
Un flic qui boîte et un jeune orphelin.
Tous deux face à un meurtre…
… dont il ne fallait plus parler.

Jouant avec un côté « Sidekick », Soul Of London nous plonge dans une atmosphère londonienne fort bien documentée. Ce nouveau thriller, de Gaëlle Perrin, se révèle être aussi distrayant qu’angoissant.

Critique :
Arpenter les ruelles de Londres de manière littéraire et à l’époque victorienne a toujours été un de mes plaisirs… Si en plus il y a des meurtres, alors, je suis aux anges.

C’est donc le coeur léger que j’ai ouvert ce polar historique se déroulant en 1892 et je dois dire que le voyage était plaisant, même si peu éclairé puisque je me suis baladée dans les tunnels obscurs du métro londonien et que je suis passée dans des lieux fort peu fréquentables.

Le personnage principal qu’est l’inspecteur Henry Wilkes est un policier qui aime son travail, qui aime les gens, qui aimait arpenter les petites rues avant son accident qui le laissa avec une patte folle, l’obligeant à se déplacer à l’aide d’une canne.

Et, contrairement au Dr House, cette claudication est source de moquerie et de mépris dans son poste de police de la Division D… Notre pauvre Henry n’a malheureusement rien de sexy…

Les deux enquêtes ne se veulent pas révolutionner le monde, ni être trop glauque (nous avons des trépanations) ou avec un final abracadabrantesque : elles sont simples, claires et nous réservent leurs lots de surprises, même si j’avais trouvé le nom d’un coupable.

Avec une écriture sans fioritures, simple, l’auteure nous transporte dans le Londres d’après Jack The Ripper, dans le Londres où Sherlock Holmes est un personnage fictif qu’on lit dans le Strand…

Les quartiers mal famés sont bien représentés, même s’ils manquent un peu d’odeurs et d’émanations putrides… Là où certains auteurs arrivent à vous faire ressentir des odeurs en vous décrivant un quartier pouilleux, ici, c’est plus sobre, ça manque d’effluves puant.

À la limite, vu les lieux et les situations sociales décrites, l’auteure est à deux doigts de nous conclure un roman noir puisque nous passons des bas-fonds, aux pubs miteux, on se balade sur les docks où les hommes accomplissent des travaux lourds, on nous parle des quartiers rasés pour faire passer le métro, sans oublier les orphelinats et aux travaux obligatoires qui s’y déroulent (main d’œuvre gratos !), et j’en passe !

Par contre, malgré tout ça, malgré le fait que j’ai passé un bon moment de lecture, que les personnages avec lesquels j’ai arpenté les rues étaient des plus agréables, bien travaillés, que les quartiers et la misère y étaient bien décrite, j’ai trouvé que le roman manquait d’un tout petit peu de pep’s.

Comment vous dire ? C’est comme quand mon mojito manque de rhum ! Ça a le goût du mojito, mais on ressent bien qu’il manque un petit truc pour en faire un mojito du tonnerre.

Et ce petit truc tenait dans les réflexions un peu bateau que certains personnages principaux tenaient, ainsi que dans des descriptions narratives comme la cliente qui était belle à en rester sans voix.

Un petit bémol narratif qui est une affaire de goût, bien entendu, et qui ne remet pas en question le plaisir que j’ai eu de boire ce mojito… oups, pardon, le plaisir que j’ai eu d’arpenter les ruelles de Londres ainsi que ses tunnels de métro avec Henry Wilkes et son jeune Billy.

Challenge« Thrillers et polars » de Sharon (2016-2017), le Challenge « Polar Historique » de Sharon,  le Challenge « XIXème siècle » chez Netherfield Park et Le Mois Anglais (Juin 2017 – Saison 6) chez Lou et Cryssilda.

52 réflexions au sujet de « Soul of London : Gaëlle Perrin-Guillet »

  1. Et ben j’ai trouvé le livre grâce à une charmante libraire 😜… Lu et beaucoup apprécié. Personnages principaux sympathiques (plus que le Grice de Kasassian lu dans la même période) et attachants…

    Je comprends toujours ton reproche sur le manque de peps. En même temps il faut suivre l’intrigue au rythme d’un homme ralenti par une jambe blessée… cela exclu la précipitation. Ça ne serait pas très crédible! En outre si la narration est simplifiée, cela tient aussi à l’épaisseur du livre qui n’est pas bien gros en réalité. C’est ça son principal défaut à mon sens!

    Je me faisais récemment la réflexion d’ailleurs en passant du dernier Ann Granger à un Agathe Raisin qu’il se passait plus de choses en 170 pages avec Agathe qu’en 260 avec les époux Ross… Donc ok… peut être que Soul of London aurait mérité un traitement plus dynamique… mais comme il paraît qu’on dit dans l’est Français « c’est pas si pire »! 😁

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    • Ah oui! En outre… tu dis qu’on ne renifle pas assez la puanteur du Londres de l’époque dans ce livre. Pourtant il est truffé de passages descriptifs où la boue et la brume malodorantes et putrides de Londres sont nommées. Là encore… la minceur du livre fait que ces passages ne sont pas jouer développés mais… ils sont bien là! Je t’assure! Pouak ! 🤢

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      • Ils étaient là, oui, je sais, mais je n’ai pas ressenti l’odeur comme j’avais pu la ressentir lorsque Michaël Mention en parlait dans « la voix secrète », pour donner un exemple. Une fois de plus, 50 pages en sus lui auraient permis de développer la puanteur et de nous la faire ressentir.

        Ou alors, j’étais dans un trèèèèèès mauvais jour lorsque j’ai lu le livre, mais je n’ai rien ressenti. Comme quand je vais chez mon dentiste, je ne sens rien…

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    • Je dois avoir un faible pour les mecs détestables dans la littérature parce que Grice m’a fait rire… Mais il est un fait que notre policier boiteux est plus attachant que le détective grincheux.

      Sans doute que 50 pages de plus n’aurait pas desservi Soul of London, cela aurait permis d’étoffer l’affaire et donc de rajouter un soupçon de rhum. Je n’en voulais pas à l’intrigue d’aller doucement, mais j’ai coincé quelques fois avec la narration qui me semblait simplifiée, trop banale pour une auteur de son potentiel. On aurait pu dire, ô dieu, bien des choses en somme… 😛

      Non, c’est pas si pire, j’ai passé un bon moment lecture, même si j’attendais « plus » de peps dans la narration.

      Tu as une gentille libraire, tu me la présenteras ?? 😆

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      • Elle est top ma libraire! Pas taupe!😂🤣😂

        Quelques maladresses d’écritures aussi dans ce livre. J’ai lu un « bride » pour « bribe » et un « on aurait dit un décort de film » assez anachronique car si les frères Lumières avaient déjà sévi, les gens n’avaient pas encore une culture cinématographique pouvant rendre crédible de telles comparaisons!

        Et puis la fin est un peu décevante car elle ferme pas mal la possibilité d’une suite (ou alors avec de sacrés changements pour le héros) ce que je trouve fâcheux avec un personnage que j’ai apprécié.

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        • Pas vu ces deux fautes là, mais si « décor » était noté avec un « t », je comprends pas comment mon oeil a sauté la chose.

          Nous aurons une suite, en principe, si j’ai bien tout compris.

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          • Oups! Le t de décor c’est moi qui l’ai rajouté!!! 🙄 Tu vois pourquoi je fais pas écrivaine! La Sévigné elle avait de la chance; elle pouvait écrire ce qu’elle voulait car à son époque l’orthographe fixée n’existait pas! On écrivait en phonétique! 🤓

            Une suite? Il va devenir « détective personnel » comme Grice ou « détective consultant » comme Sherlock Holmes???🤔

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    • C’est très agréable à lire, après, c’est moi qui suis plus exigeante avec certaines lectures. Nous ne sommes pas dans un Agatha Raisin… Et à force de lire, je suis demande toujours plus niveau réflexions et narration. J’ai trouvé quelques réflexions d’un des personnage assez bateau, tournées autrement, elles auraient passé puisque l’auteur expliquait juste ce qu’étais les bas-fonds, les asiles, les hospices…

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    • Non, ma lecture n’a pas été si en demi teinte que ça… Le problème est sans doute venu de toutes vos belles critiques de ce livre, alors, mon niveau d’exigence était plus haut qu’en ouvrant un Agatha Raisin car madame Perrin-Guillet n’est pas une auteure qui écrit de la daube genre « 50 nuances » ou « twilett »… donc, c’est un peu comme quand tu vas bouffer dans un resto où la cuisine est reconnue et que tes potes t’on dit que c’était super. Tu t’attends à ce que tout soit salé à point et à ce que l’on te surprenne, même avec des aliments basiques. Mais tu n’y vas pas pour bouffer des oeufs sur le plat comme tu les fais chez toi ! mdr

      Lorsque l’inspecteur narrateur nous expliquait en deux mots la misère des quartiers, dans ses pensées, je les ai trouvées bateau, simpliste, mal exprimées, sans doute, parce que même si pour moi c’était de la répétition, on peut toujours arriver à l’écrire d’une manière qui me subjugue.

      J’ai rien contre les redondances de ce que je sais, tout le monde ne le sait pas, mais j’aime aussi des auteurs qui vont plus loin dans leurs réflexions, qui disent noir sur blanc ce que je pense et que je trouve que la majorité ne pense pas assez. Là, j’ai un sourire banane !

      Mais dans l’ensemble, j’ai bien aimé et je lirai encore cette auteure avec plaisir.

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    • Oui, ce roman était bien côté chez mes potes blogueurs et de ce fait, j’en attendais beaucoup. Sans doute trop. Quelques réflexions m’ont chiffonnées parce que un peu bateau (ou mal transcrites dans le texte), mais dans l’ensemble, c’est chouette.

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  5. Pfff! C’est pas avec ça que ma PAL va mincir malgré l’été ! Tu m’as encooore mise en appétit et donné envie de confir une taupe secrète dans le miel! 🤤

    Enfin… s’il y en a en stock chez le marchand! 😜

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