Titre : Nulle part sur la terre
Auteur : Michael Farris Smith
Édition : Sonatine (24/08/2017)
Résumé :
Une femme marche seule avec une petite fille sur une route de Louisiane. Elle n’a nulle part où aller. Partie sans rien quelques années plus tôt de la ville où elle a grandi, elle revient tout aussi démunie. Elle pense avoir connu le pire. Elle se trompe.
Russel a lui aussi quitté sa ville natale, onze ans plus tôt. Pour une peine de prison qui vient tout juste d’arriver à son terme. Il retourne chez lui en pensant avoir réglé sa dette. C’est sans compter sur le désir de vengeance de ceux qui l’attendent.
Dans les paysages désolés de la campagne américaine, un meurtre va réunir ces âmes perdues, dont les vies vont bientôt ne plus tenir qu’à un fil.
Critique :
♫ Comme un bateau dérive, Sans but et sans mobile, Je marche dans la ville, Toute seule avec ma fille ♪
On aurait pu chanter aussi ♫ Sous le soleil exactement ♪ car la pauvre Maben marche sous le soleil avec Annalee, sa petite fille, trainant avec elle un sac poubelle contenant leurs maigres affaires.
Cherchez pas les Bisounours dans ce roman, vous n’en trouverez pas, d’entrée de jeu, l’auteur vous plombe l’ambiance et vous prend à la gorge en vous présentant ces deux personnages cabossés par la vie.
Comme s’il Maben n’en avait pas déjà assez vu dans sa vie, voilà qu’elle croise la route d’un flic véreux, dans la lignée de ceux qui font les honneurs du hashtag « Balance ton porc ». De nouveau sa vie est prête à basculer dans l’horreur.
Non. Je suis pas quelqu’un de bien, dit-elle. Mais bon Dieu, pourquoi on peut pas avoir au moins un peu de répit quand on se donne du mal.
Niveau personnages massacré par la vie, nous avons aussi Russel qui vient de passer 11 ans de sa vie derrière les barreaux et qui, comme cadeau de bienvenue dans sa petite ville de McComb se fait refaire la gueule par Larry et son frangin Walt, qui n’a rien d’un Disney !
On prend donc des personnages non épargné par une putain de vie, qui ayant bien commencé dans leurs parcours se sont un jour retrouvé dans une merde pas possible, on agite bien le tout et cela donne un roman noir frappé, glacé, où l’on frémit à tout bout de champ parce qu’on aimerait bien que la loterie de la vie frappe à la porte de ces écorchés vifs.
J’aimerais bien savoir ce qui fait tourner le monde comme ça. Parce qu’il tourne d’une drôle de façon des fois.
Sans être un huis clos, on peut dire que l’atmosphère de ce roman est oppressante, poussiéreuse, violente, chaude, moite, et froide. Oui, tout ça à la fois.
Elle s’était si bien évertuée à oublier qu’elle ne savait plus quand où ni combien de fois, mais elle se rappelait que c’était à une époque de ténèbres où elle s’était retrouvée acculée au désespoir, cernée par les chiens enragés de la vie.
L’écriture fait mouche, sans concession, sans poésie, tranchante, percutante, et nos yeux parcourent fébrilement les pages à la recherche d’un peu de gentillesse ou de sympathie et malgré la moiteur glaçantes des situations, on trouvera tout de même de l’espoir dans certains personnages qui ont plus de cœur que certains.
Elle s’était rendu compte avec le temps que les mauvais coups, une fois que c’était parti, s’amoncelaient et proliféraient comme une plante grimpante sauvage et vénéneuse, un lierre qui courait tout le long des kilomètres et des années, depuis les visages brumeux qu’elle avait connus jusqu’aux frontières qu’elle avait franchies et à tout ce qu’avaient pu instiller en elle les inconnus croisés en chemin.
La rédemption, certains y croient, au paiement de la dette aussi après avoir purgé 11 ans, mais d’autres ne trouvent pas la paix et considèrent que la dette ne sera payée qu’avec votre sang et votre mort, bien entendu.
Mon seul bémol sera pour un personnage qui était méchant jusqu’au bout des ongles, bête et méchant, sans une once d’indulgence pour le rattraper ou pour susciter de l’empathie envers lui. Non, noir il était, noir il continuera d’être jusqu’au boutisme.
Un roman où l’on boit de la bière et de l’alcool comme d’autres boivent de l’eau et on est toujours coupable de ses fautes, il suffit de vérifier le nombre de canettes ou de bouteilles vides sous le siège conducteur de votre voiture, ou les cadavres sur le comptoir du bar…
Ce soir-là, il avait bu plus que d’habitude sans raison particulière, sinon que c’était l’un de ces vendredis soirs torrides du Mississippi où vous venez de toucher votre paye et il y a dans votre vie une fille qui vous aime et vous recevez cinq sur cinq cette radio de La Nouvelle-Orléans qui passe des vieux blues, ces voix brisées qui chantent la poisse et les femmes insatiables et les p’tits coqs rouges et les allées et venues furtives par la porte de derrière. L’un de ces soirs où la lumière s’attarde et repousse sans cesse la nuit et tant qu’il y a de l’essence dans les pompes des stations on se dit que ce serait trop bête de ne pas la faire flamber. Plus d’une fois par la suite il s’était dit qu’il aurait mieux valu qu’il y ait une raison. Quelque chose qui l’aurait provoqué, poussé, énervé, bousculé, quelque chose qui aurait pu expliquer qu’il ait tellement bu. Plus d’une fois il aurait voulu pouvoir pointer du doigt et désigner un autre coupable. Mais il ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même.
Un roman noir comme je les aime, avec des personnages brisés, éclatés, qui n’avaient rien pour se croiser et qui ont vu leurs routes se rejoindre à un moment donné de leur vie de misère.
Un roman noir avec des émotions fortes, puissantes, celles qui vous tordent le cœur et les tripes, un roman qui vous laisse sans voix, hébétée après votre lecture et la seule question que vous vous posez c’est quand est-ce que vous aurez droit à une telle drogue qui vous fait tant de bien…
C’était trop. (…) Cet homme qui paraissait faire tout son possible pour les aider sans rien demander en retour. Elle n’était pas habituée à ça. Quelque chose pour rien. Pas dans son monde. Et au creux de cette vaste nuit silencieuse elle était en train de décider qu’il fallait décamper avant que le vent ne tourne. Peu importe ce qu’ils t’offrent à manger et les sourires aimables et peu importe qu’il se mette en quatre pour te venir en aide, ça va pas durer et tu le sais parfaitement. Reste pas là assise sur ton cul comme une conne en attendant que le sol se dérobe sous tes pieds.
Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2017-2018) et le challenge US (2017-2018) chez Noctembule.
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je savais que ce roman te plairait 🙂
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Je savais que tu visais juste !
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Je commence à connaître ma louloute belge 😊
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Héhéhé, bien vu ma poule !
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😉😉
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il est dans ma PAL depuis sa sortie, je l’ai raté lors d’une opération masse critique mais je finirai par le trouver 🙂
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J’espère pour toi que tu tomberas dessus et que tu passeras un bon moment lecture comme moi 😉
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Forte dose d’émotions effectivement ! C’est ce qui fait la différence
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J’aime ressentir des émotions, surtout dans les romans noirs, car un roman noir plat, c’est un plat sans sel, sans poivre, sans épices, sans herbes aromatiques !
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bon résumé ! bon appétit 😉
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Merci !
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Ooohhh ma Belette, tellement contente que tu l’ais aimé autant que moi! 😀
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J’aurais jamais osé ne pas l’aimer, tu m’aurais tué ! 😆
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Oooo tu crois?!? 3:)
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oui oui bin comme les jedis j’aime pas le cote obscure…et de l’obscurite tu en as lala….alors je te le laisse et je continue avec mon sabre laser tout bleu…
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Le cocktail Belette! Un bout de campagne américaine plein de pôvres… des personnages foutus de la vie… un soupçon de suspens et c’est parti… à condition d’être bien écrit évidemment ! 😀
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Oui, si c’est écrit avec des pieds, je râle et je gueule ! 🙂
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un cocktail trop noir pour moi…;)
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Ne mettant jamais de lait ou de sucre dans mon café noir, j’étais en terrain connu 😉
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oh pour moi un saupoudrage de sucre…mais pas de lait…;)
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Noir c’est noir, de mon côté 🙂
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oui oui
Noir c’est noir
Il n’y a plus d’espoir
Oui, gris c’est gris
Et c’est fini, oh, oh, oh, oh…..
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♫ Ça me rend fou ♪
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Je SUIS du côté obscur de la force, moi… viens nous retrouver, jeune padawan, on a des mojitos, des chocolats, des chips et tout ce que les jedis évitent pour leur régime ! Mhouhahahaha
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nononon je reste avec grognon yoda..non…;)
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Il sent pas très bon, Yoda…
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bon alors
nononon je reste avec grognon et puant yoda..non…;)
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Ok… je te fais livrer des savons, alors ! mdr
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merci et le cafe noir saupoudre de sucre….lol
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Sucre fin ou impalpable ?
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le plus naturel qui possible…et qui paye ses impots….lol
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Pas facile de s’y retrouver !
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non mais bon j’ai la conscience beaucoup plus propre que beaucoup…et cela reste l’essentiel…;)
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Allez, un de plus sur ma liste (et paf la PAL !)…
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Paf la PAL ? Attends, je vais te la paffer encore plus, moi, ta PAL !!
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Pour être « paffée », elle est « paffée » !
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PTDR
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un de mes rares coup de cœur de cette année !
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J’en ai eu plusieurs, il en fait partie.
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Il faut que je trouve le temps de le lire !
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Tu l’as, au moins ??
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Oui !
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Sinon, je te faisais un colis !
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Je vois que le côté sombre t’a entraîné avec lui 😉
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Je suis déjà passée du côté sombre, alors, un pas de plus ou de moins… 😛
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😉
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Ce roman me fait de plus en plus envie. Merci pour t’on excellente chronique
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J’espère que tu prendras autant de plaisir que moi à le lire 😉
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