Titre : Le chemin s’arrêtera là
Auteur : Pascal Dessaint
Édition : Payot et Rivages (04/02/2015)
Résumé :
Sur une côte nordiste industrielle et fantomatique, sept personnages en déshérence survivent au jour le jour, poursuivis par un passé dont la noirceur ne les empêche pas de faire preuve de courage.
Critique :
Garanti que ce roman a dû faire grincer les dents des syndicats d’initiative du Nord !
Si le film « Bienvenue chez les Ch’tits » vous donnait envie de visiter le Nord, ce livre vous donnera plutôt envie d’aller voir au Sud si la misère est moins pénible au soleil.
Parce qu’ici, tout est gris ! M’est avis qu’ici, un canal s’est pendu, comme le chantait si bien mon cher Jacques.
M’est avis aussi qu’il n’y a pas qu’un canal qui s’est pendu lorsque toutes les usines ont fermées leur porte, mettant au chômage des milliers de gens.
Les personnages qui gravitent dans ces pages sont tous en déshérence, leurs portraits ne sont pas glorieux, leurs vies sont fracassées, fichues, et c’est avec un œil désabusé et cynique qu’ils contemplent tous et toutes le déclin de leur région autrefois si prospère.
Au travers des vies de 7 personnages, l’auteur nous dresse une histoire comme un puzzle : chaque chapitre est comme une nouvelle, narrée par l’un des personnages, mais on comprend vite que tout le monde se connait, se fréquente, se croise et que toutes les fils disparates de leur putain de vie vont, à un moment ou à un autre, s’entremêler, et ce sera pour le meilleur ou pour le pire.
C’est étouffant et trash, ces histoires, car entre le père alcoolique qui a la main lourde, le père qui se frotte l’entre-jambe contre sa fille, le frère qui s’est disputé avec sa sœur, avec son ami, celui qui se complait dans sa vie qu’il passe assis sur sa chaise tout en gémissant sur son pauvre sort, celui qui ne vit que pour la pêche, celle qui trime, et les deux gosses qui s’en sortent difficilement à l’école, on a l’impression qu’on a réuni une majorité de tous les portraits miséreux et possibles de l’humanité.
Malgré tout, cela reste humain, profond.
Les portraits des personnages sont brossés en peu de phrases, mais on s’en moque, on a l’impression qu’on les connait, de toute façon, et puis, pas besoin d’en dire plus, on vient déjà de s’immiscer dans leur vie merdique, alors, pas la peine d’en rajouter.
Pas de voyeurisme dans ces petites histoires, juste le constat brut de décoffrage de ce que peut-être l’Humain dans toute sa splendeur.
De ce que la Vie peut être violente, de ce que les industries peuvent être criminelles, que ce soit au plan humain ou écologique.
Un roman noir contemporain, qui n’explore pas les voies des hors-la-loi, mais celles des marginaux, ceux qui tirent le diable par la queue tous les jours, ceux qui ont été broyés par le système, ceux qui se sont relevés, ceux qui se sont laissés couler.
Un roman noir choral où toutes les voix hurlent leur mal-être, leur misérabilité, mais aussi leur envie de vivre.
M’est avis que ça donnerait envie à Mylène Farmer de chanter « Désenchantée » ! La chanson collerait bien à l’ambiance des pages : sombre, grise, sans lumière.
Un roman noir à découvrir si vous en avez l’occasion, parce que les français peuvent aussi écrire de bons romans noirs, comme les Américains.
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Et voilà il est ajouté dans ma pile à lire, en lisant ton bilan du mois de décembre 😉
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Ah, j’aime faire prendre des notes aux autres, parce que moi aussi je note toujours chez les autres, et celui-ci n’y a pas fait exception.
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Merci à toi. 🙂
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😉
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Eh ben !!! C’est noir de chez noir !
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Un sucre à la fin !
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Euh… deux même !
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Ça roule ma poule !
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🙂
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bin lala tu finis l’annee dans la noirceur didonc…et noel et la joie et le bonheur quoi…lol
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Absolument ! Rien de tel pour garder le moral, je trouve… mais il est vrai que j’ai mis sur une pile quelques romans peu folichons et bien noir.
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tu vas nous trouver un roman de noel bien bien noir…j’en suis sure….;)
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Ben dès qu’on écrit sur ch’nord c’est la coto! C’est forcément eul’ déprim’ lò-bos ! Cho pos si j’veu’ lir’ mi! Cho m’ropelle trop eum’ jeunesse pos rigolote! 😢
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Mais la jeunesse est loin, non ?? Ok, je sors…
En tout cas, tu l’cause bien !
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Quo? Tu m’trouv’ vieille? Ben ouais! C’est qu’ço use eul mine dès ses chinq ons ! Et d’avoir qu’d’eul bière à boire ovec des pototes pourries!! 😂🤣😂
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Une histoire pou remonter le moral ! youpi
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Faut juste pas le lire à côté d’un canal… on ne sait jamais… on pourrait avoir envie de se jeter dedans.
La fin est tout de même plus joyeuse que le reste 🙂
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Mdr !!!
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Bien sûr que les français peuvent écrire de bons romans noirs ! Je le note.
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Je note aussi que tu notes et dès que j’ai un moment, je file à la Poste. 😉
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Et bien, et bien….J’ai une chanson ce matin qui va tourner en boucle dans ma tête…
Du coup, j’ai bien envie de le noter, ce titre grisâtre…..;) Tu en parles tellement bien, ma binôme…..
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Merci ma poule ! Si tu le désires, ajoutes-le sur ta liste à papa ou maman nowel… 😀
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