Titre : Brooklyn
Auteur : Colm Tóibín
Édition : Robert Laffont (2016) / 10/18
Résumé :
Enniscorthy, sud-est de l’Irlande, années 50. Comme de nombreux jeunes de sa génération, Eilis Lacey, diplôme de comptabilité en poche, ne parvient pas à trouver du travail.
Par l’entremise d’un prêtre, sa sœur Rose obtient pour elle un emploi aux États-Unis.
En poussant sa jeune sœur à partir, Rose se sacrifie : elle sera seule désormais pour s’occuper de leur mère veuve et aura peu de chance de se marier.
Terrorisée à l’idée de quitter le cocon familial, mais contrainte de se plier à la décision de Rose, Eilis quitte l’Irlande.
À Brooklyn, elle loue une chambre dans une pension de famille irlandaise et commence son existence américaine sous la surveillance insistante de la logeuse et des autres locataires.
Critique :
Auriez-vous oser tout quitter – votre famille, vos amis, votre ville, votre pays, votre continent – pour aller travailler dans une ville et un pays inconnu, vous ? Moi, pas sûre…
Déjà que monter à la capitale était toute une aventure… Et je n’étais pas à l’autre bout du monde, la Belgique, ce n’est pas bien grand.
Pourtant, Eillis a osé le faire. Bon, pas vraiment de bonne grâce, on pourrait dire qu’on ne lui a pas laissé le choix, vu qu’elle ne trouvait pas d’emploi dans sa ville Irlandaise, alors qu’elle avait un diplôme de comptabilité.
Là, je peux dire que j’ai eu une lecture rafraichissante, agréable, dépaysante (comme d’hab) et surtout, je me suis identifiée à Eilis dans certains de ses gros blues. Et je ne vous parle pas de la musique que j’aime…
Si ce roman comporte une histoire d’amûr, le réduire à ça sera criminel car dans le fond, on a aussi du roman noir avec les pauvres gens obligés d’immigrer aux States afin de trouver un emploi, comme bien des Irlandais, entre autre (et pas qu’eux).
Roman noir aussi de par la condition sociale des Noirs qui, en 1950, pourront entrer dans certains magasins qui étaient fréquentés uniquement par des Blancs. On a beau savoir que la ségrégation a existé (et elle existe encore, hélas), lire certains faits provoquent toujours chez moi un malaise certain.
Mon seul bémol sera pour ce passage là : j’aurais aimé que l’auteur approfondisse un peu plus cette partie-là du roman. Certes, on a les réactions choquées des vendeuses, de certaines clientes, des filles de la pension de famille, mais j’ai trouvé que ça faisait peu.
Les personnages sont humains, normaux, bien décrits, avec ses lots de pestes, de timides, de coquines, de mêle-tout.
Eilis, elle, elle oscille entre les deux, n’étant jamais peste, mais jamais effacée non plus. Parfois, j’aurais aimé qu’elle s’affirme un peu plus devant les autres, surtout devant sa mère, qui elle, ne se rend même pas compte qu’elle parle pour sa fille et décide pour elle aussi.
Quant aux lieux décrits, ma foi, j’ai eu l’impression de les voir, de les arpenter, de humer l’air de Brooklyn, me demandant sans cesse ce que j’aurais fait à la place d’Eilis, comment j’aurais réagi.
Anybref, ce roman, c’était une bulle d’air dans mes romans noirs purs jus, un petit bijou à lire, avec des personnages attachants, qu’on se plait à suivre, même si parfois on a envie de les houspiller pour qu’ils se comportent autrement et arrête toutes ces cachoteries.
Un roman que j’ai posé avec regrets sur la table, une fois terminé.
Une LC avec Bianca qui, une fois de plus, donne des chroniques différentes. Son lien est dans son nom, cliquez dessus pour savoir tout, tout, tout… sur Brooklyn !
Le Challenge « Les Irréguliers de Baker Street » repris par Belette [The Cannibal Lecteur] et sur le forum de Livraddict (N° 25 – Le Pensionnaire en Traitement – un livre dans lequel les personnages vivent en colocation).
J’ai adoré cette ballade mi irlandaise mi new-yorkaise ❤️
J’aimeAimé par 1 personne
♫ J’ai voulu planter un oranger
Là où la chanson n’en verra jamais
Là où les arbres n’ont jamais donné
Que des grenades dégoupillées
Jusqu’à Derry ma bien aimée
Sur mon bateau j’ai navigué
J’ai dit aux hommes qui se battaient
Je viens planter un oranger
Buvons un verre, allons pêcher
Pas une guerre ne pourra durer
Lorsque la bière et l’amitié
Et la musique nous ferons chanter ♪
J’aimeAimé par 1 personne
Ta chronique est très belle. On sent qu’il t’a vraiment plu ce roman. Il m’avait laissée sur ma faim. Par contre, je te conseille à 100% l’adaptation. Elle est superbe!
J’aimeAimé par 1 personne
Allez, je vais me faire l’adaptation !
On aurait pu faire plus, surtout avec les femmes Noires qui arrivent dans les magasins, c’est l’Histoire, bordel. J’aurais aimé qu’on approfondisse. Mais j’en ai eu tout de même pour ma faim.
J’aimeJ’aime
Moi aussi j’ai dû tout quitter pour « monter à la Capitale »… Pourquoi pas, peut-être que je m’identifierai aussi à Eilis.
J’aimeJ’aime
Entre vos deux avis, mon coeur balance… Bon peut-être alors :-p
J’aimeAimé par 1 personne
Tu le coupes en deux !
J’aimeAimé par 1 personne
:-p
J’aimeJ’aime
Effectivement, tu as vraiment bien aimé ! j’aurai aimé l’aimer aussi 😉 mais il m’a profondément ennuyée hélas
J’aimeAimé par 1 personne
On est bien peu de chose face à la lecture : on pense l’aimer, on voudrait l’aimer, et ça foire. Et parfois, on pense qu’on va lire une merde et c’est le coup de coeur.
J’aimeJ’aime
et bin toute une epopee et ce livre semble vraiment bien malgre ses points negatifs…l’annee commence fort…;)
J’aimeAimé par 1 personne
les quelques points négatifs ne m’ont pas embêtés, ils furent plus des écueils chez ma copinaute de LC, Bianca.
J’aimeJ’aime
oui des fois on s’accroche a des ecueils..et cela n’aide pas le livre…;)
J’aimeAimé par 1 personne
Des broutilles peuvent nous faire bloquer net et on passera l’éponge sur des écueils !
J’aimeJ’aime
joliment bien dit…je ne pourrais rien rajouter…;)
J’aimeAimé par 1 personne
Des années que cet irlandais de Colm Toibin traîne dans ma PAL. Va falloir que je pense à les sortir un jour… C’est que je ne suis pas un fana des bières irlandaises…
J’aimeAimé par 1 personne
Montre à ses filles ce que c’est qu’un vrai mec !! Et bois une bière belge en lisant irlandais, ça leur fera les pieds, tiens ! Z’ont qu’à en faire des bonnes 😆
J’aimeJ’aime
Allez je l’ajoute à ma liste irlandaise , l’Irlande me fascine ces temps ci !
J’aimeAimé par 1 personne
L’Irlande me fascine aussi !
J’aimeJ’aime
Ping : Brooklyn – Colm Tóibín – des livres, des livres !