Titre : La lune dans le caniveau
Auteur : David Goodis
Édition :
Édition Originale : Le Livre de Poche (31/01/1996)
Traducteur :
Résumé :
« C’était une ruelle sombre, avec la lune qui l’éclairait en éclaboussant de sa lumière des taches de sang séché. »
Obsédé par le souvenir de sa jeune sœur qui s’est suicidée après avoir subi un viol, Kerrigan traîne depuis des années sa haine dans Vernon Street, le coin le plus sordide de Philadelphie.
Jusqu’au jour où il rencontre Loretta, une jeune fille venue des beaux quartiers bien décidée à le sortir de cet enfer.
Mais les vieux démons ont la peau dure et, pour Kerrigan, la limite entre la soif de vengeance et la folie va devenir aussi fine que le fil du rasoir.
Sec, puissant, David Goodis distille suspense et sueurs froides en grand maître du roman noir.
Critique :
♫ On choisit pas ses parents, ♫ on choisit pas sa famille ♪ On choisit pas non plus les trottoirs de Manille ♪ De Paris ou d’Alger ♪ Pour apprendre à marcher ♫
Indubitablement, l’endroit où l’on vit nous marque à jamais.
Parfois, on peut s’en affranchir, parce que cet endroit n’avait pas une grande force, ou qu’il n’était pas l’équivalent d’un Trou Noir aspirant tout sur son passage sans jamais vous laisser l’opportunité de fuir.
Vernon Street, rue sordide de Philadelphie, est un lieu qui pèse sur les épaules de ses habitants, un lieu qui vous aspire et vous retient dans ses filets.
Vous y habitez et jamais vous n’en sortirez, jamais vous ne vous élèverez dans votre condition, toute votre vie vous serez un looser, habitant dans un taudis, avec toute votre famille, buvant de l’alcool ou traficotant des certificats de mariage, ou, au mieux, vous serez docker et manipulerez des tonnes de fret dans votre putain de misérable vie.
Goodis a un certain talent pour nous brosser les portraits de loosers finis… Un talent certain, je dirais même, pour nous décrire aussi la misère crasse et les pauvres ères qui hantent ces rues sordides, ces épaves humaines imbibées d’alcool à tel point qu’on aurait peur d’allumer une cigarette à côté de certains.
Rien à dire, c’est un roman est noir de chez noir qui parle de conditions sociales et de la difficulté de s’en échapper, de se hisser au-dessus de sa condition, de ce quartier qui a façonné ses habitants, et pas le contraire.
Oui, ici, noir c’est noir et il ne reste même plus l’espoir. Entre Kerrigan qui cherche le violeur de sa sœur (sœur qui s’est suicidée ensuite) qui est coincé entre un frère alcoolo d’un niveau médaille d’or aux J.O, un père coureur de jupons (et de ce qu’il y a dessous), mais possédant un grand cœur, la nouvelle copine de son paternel, la fille de celle-ci qui lui court derrière…
Sans parler des femmes qui boivent, qui se font battre, qui frappent elles aussi, qui se prostituent et qui, à 30 ans, en paraissent 60.
Oui, c’est un roman super noir, sec comme un coup de trique, brûlant comme un alcool fort, et pourtant, je n’ai pas ressenti l’ivresse que j’attendais, même si le début m’avait collé une mandale et un début de gueule de bois.
Certes, l’histoire est presque secondaire, même si le final est assez sordide, mais j’ai eu l’impression de survoler la dernière partie alors que les premiers chapitres m’avaient happées violemment.
En fait, je suis « sortie » de ce roman au moment ou Kerrigan commence à répondre aux avances de Loretta et qu’il va la retrouver en endossant son costume du dimanche, qui, pour un habitant des beaux quartiers comme Loretta, équivaut sans doute à des loques pour torcher les pattes du chien après sa balade dans la boue…
Bref, j’avais commencé par me prendre des coups d’entrée de jeu avec les descriptions et les atmosphères bien sordides de Goodis et je me suis perdue sur la fin, dans les 40 dernières pages, avant de me reprendre un coup dans les gencives.
Dommage… Malgré tout, je suis contente d’avoir découvert cet auteur de Roman Noir car il l’art et la manière pour plonger son lecteur dans la sombritude (néologisme offert) humaine.
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Mince, c’est dommage pour cette « sortie » !
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mince, t’avais oublié ton GPS ou alors tu avais la version belge ?
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J’avais la version en belge de Poperinge, ce qui veut dire en flamand patois ! 😆
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Il paraît que c’est un grand classique du genre polar « noir ». Bon… c’est pas mon genre préféré… je ne le lirai probablement jamais… mais… je pense que les amateurs du genre se doivent de le lire même si on en a écrit des meilleurs depuis!
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Ah, Goodis, un grand du roman noir ! Dommage que tu en sois sortie… « La lune dans le caniveau » n’est peut-être pas son meilleur mais il est assez représentatif de son œuvre… Pour un très bon, voire son meilleur, je dirai qu’il faut essayer « Sans espoir de retour ». Mais, c’est sûr, c’est bien noir.
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et bin cela semble cru….didonc….mais bon je me demande toujours pourquoi la fille riche aide le paume…;)…oui il va falloir le lire…lol
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Lu il y a 30 ans. J’ai retrouvé avec plaisir la fameuse couverture Fayard avec la photo du film. Je ne garde par contre que peu de souvenirs de ce roman…
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Bon, 30 ans, aussi, ça fait un sacré bail ! 😀
Je garderai un souvenir des descriptions, mais le final m’a un peu « perdu ». Bon, on tentera un autre 😉
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