Fantazmë : Nicolas Tackian [Saga Tomar Khan 2]

Titre : Fantazmë [Saga Tomar Khan 2]

Auteur : Nicolas Tackian
Édition : Calmann-Lévy (03/01/2018)

Résumé :
Comment être un bon flic quand les victimes sont aussi des bourreaux ?

Janvier 2017. Dans une cave du 18e arrondissement de Paris, un homme est retrouvé, battu à mort. Sur place, beaucoup d’empreintes et un ADN ne correspondant à rien dans les fichiers de police.

Le commandant Tomar Khan pense à un règlement de compte. Le genre d’enquête qui restera en suspens des années, se dit-il.

Mais voilà, l’ADN relevé sur les lieux a déjà été découvert sur le corps d’un dealer albanais, battu à mort dans une cave lui aussi.

Et bientôt la rumeur court dans les quartiers chauds de Paris, celle d’un tueur insaisissable, un Fantazmë, le « spectre » en albanais.

Critique :
Vous voulez connaître mon fantasme ? Vous voulez vraiment le connaître ?

Approchez-vous de l’écran que je vous le chuchote à l’oreille car il ne faudrait pas que d’autres l’apprennent : n’avoir rien d’autre à faire dans ma vie que lire et monter à cheval !

Oh, je vous sens déçus ? What did you expect ? Bande d’obsédés, va !

Si le titre « Fantazmë » ressemble phonétiquement à la définition de la représentation imaginaire suggérée par l’inconscient, la définition n’est pas la même puisque dans notre roman, il s’agit d’un mot albanais qui veut dire « spectre ». Déjà là, je me suis couchée moins bête.

Au 36 quai des Orfèvres, on est en émoi pour plusieurs choses : le déménagement prochain et quelques crimes bizarres, sans aucun rapport entre eux, si ce n’est l’extrême violence dans lesquels ils ont eu lieu.

N’ayant jamais lu le premier tome, j’ai donc fait connaissance avec ce drôle de flic, le commandant Tomar Khan, chef de groupe de la section 3. D’origine kurde, on apprend que son enfance ne fut pas celle joyeuse de l’île aux enfants et que ses placards sont bourrés de squelettes en tout genre.

Un flic écorché, une fois de plus, me direz-vous… Oui, mais le portrait de l’homme est bien réalisé, bien travaillé, et ses blessures ne ressemblent pas à celles des autres flics torturés que nous connaissons.

Sans en faire des tonnes, l’auteur plante son décor, ses personnages, son intrigue et le déroulement des meurtres, dont les âmes sensibles devraient pouvoir s’en remettre… Quoique, vu la situation de misère des migrants (et des SDF) décrite dans la ville des Lumières, on ne devrait pas avoir le droit de s’en remettre.

Sous le couvert d’une enquête qui pue le classement vertical, faute de preuve, l’auteur nous plante le décor de la ville de Paris (loin de ses lumières) avec, à ma droite, ses chancres, ses camps de migrants vidés, ses pauvres hères qui errent sans but dans une ville où la loi ne fait rien pour les aider et à ma gauche, ses réseaux de prostitution mis en place grâce aux trafics de femmes, le tout sous l’égide de la mafia albanaise.

C’est rythmé, c’est couillu, c’est musclé, sanglant, violent, servi avec de la profondeur et des émotions, sans oublier le suspense, mon vieux complice (oups, je sors), un bœuf-carottes que l’on aimerait foutre en boite, le tout étant relié à des faits réels puisque l’auteur fait allusions aux terribles faits du vendredi 13 novembre.

Faut pas avoir fait littérature supérieure pour comprendre le roman, c’est à la portée de tous et il n’y a rien de péjoratif dans cette phrase, juste une conclusion, un constat.

Ici, les flics sont des flics, ils ne parlent pas comme dans La princesse de Clèves et se comportent comme des policiers qui n’ont plus de vie de famille, qui sont crevés, mal aimés, mal achalandés car jamais assez de budget et toujours une guerre de retard sur les truands.

Réaliste, donc…

Ça te déchire ta race sans révolutionner le roman policier, mais ça va quand même plus loin que le polar habituel puisqu’il n’est pas question, ici, du colonel Moutarde ayant tué dans la bibliothèque avec le révolver.

Allez, vite la suite que je sache ce qui va arriver ensuite !

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2017-2018)et Le Challenge « Les Irréguliers de Baker Street » repris par Belette [The Cannibal Lecteur] et sur le forum de Livraddict (N°41 – La Deuxième Tache – Lire le deuxième tome d’une saga).

40 réflexions au sujet de « Fantazmë : Nicolas Tackian [Saga Tomar Khan 2] »

  1. Ping : Bilan provisoire du challenge polar et thriller 2017-2018 | deslivresetsharon

  2. Ping : Bilan Livresque Mensuel : Avril 2018 | The Cannibal Lecteur

  3. Héhé, j’ai lu Toxique, mais pas encore celui ci….A nous deux, on est à jour…
    Ah? Ca ne marche pas comme ça?!!!!lol
    Tout ça me rappelle que j’ai un retard de fou, que je le mets dans ma wish puisque ta chronique me convaincs d’en lire la suite, et que j’aime bien quand ça sent le réalisme, surtout avec les flics….J’augmente encore mes envies de lectures……;)

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    • Ah mince, moi qui pensait que ça marchait ainsi aussi et qu’on allait diviser nos PAL en 2 grâce au partage des tâches. Pffffff….

      J’aime quand tu ajoutes un roman dans ta wish ! Et non, on n’y arrivera jamais, on est condamnée à ne jamais voir notre retard se résorber !!

      Allez, dès que ce sera la période de Nowel, passe commande du roman 😉

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  4. Pourquoi arrêter le Fantazmë s’il fait le job de la police de façon définitive? Avec les restrictions budgétaires et toussa toussa ça arrangerait le gouve-et-ment ce genre de police-justice-exécutions de peines parallèle privé et bénévole!? On attend bien du caritatif qu’il remplace les aides sociales, que les masseuses formées en 15jours remplacent les kinésithérapeutes, que les psychiatres et psychologues des dispensaires soient délaissés au profit des coachs autoproclamés et des gourous de la méditation ! Et les facs poubémisées pour que les zélites puissent ne se reproduire que dans des écoles à 10000 euros l’année! C’est la crise ma brave dame! L’Etat n’a plus les moyens ! Ils devraient subventionner le Fantazmë plutôt que de le traquer! Soyons logiques! 🤔

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    • Oui, mais il semblerait que pour cette prérogative là, l’état veut être le seul à le faire… ou à ne pas le faire quand on voit les délais entre le délit et le procès… la victime est souvent morte de vieillesse et l’auteur aussi. :/

      Mais voilà, ça le met en rogne, l’état, quand tu fais ta justice toi-même. Un peu comme quand tu le voles, comme s’il n’aimait pas la concurrence, l’état….

      Alors oui, tu peux crever dans les couloirs des urgences parce qu’il n’y a pas assez de lits, tu peux hurler dans ton lit de douleur après ton opération parce que l’hosto est en manque de personnel, mais bon, l’état l’à dit « il n’y a pas d’argent magique »… un truc dans le genre.

      Donc, crève, mais ne te venge pas ! Y’a pas de logique.

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  5. Comme le dit lecturesdudimanche, dommage que tu n’ais pas lu le premier pour vraiment être attachée au personnage de Tomar, car depuis le 1er, il a dégringolé dans l’escalier! Mais pas dans l’estime du lecteur! 😉

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    • J’ai compris dans le second tome ce qu’il était dans le fond 😀 J’avais eu des mauvais retours sur le premier et j’ai passé mon tour.

      Ça ne sert à rien d’avoir un style ampoulé si c’est pour perdre les lecteurs après deux phrases !

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