1888 : une série de crimes terrorise Londres. Alors que l’enquête piétine, les policiers de Scotland Yard reçoivent une lettre du présumé tueur.
La presse populaire s’empare alors de l’affaire et façonne une figure mythique et maléfique qui marque le XXe siècle.
Dans le quartier malfamé de White Chapel surgit « Jack l’Éventreur », le premier tueur en série de l’Histoire.
Jack the ripper est rapidement devenu un mythe repris dans la littérature – une centaine d’œuvres de fictions s’en sont emparées.
Et en langue anglaise, on compte plus d’une centaine d’ouvrages de non-fiction qui entend remonter l’histoire de cet assassin – ce qui fait de lui l’un des tueurs les plus étudiés.
Bien évidemment la littérature d’horreur profita amplement de ce personnage…
Ce que j’en ai pensé :
Vision du Londres ancien, vu d’en haut, c’est surprenant. Non, pas filmé avec un drone, mais sans doute d’un ballon…
Dans ce reportage, d’entrée de jeu, ils ajoutent Martha Tabram aux victimes de l’Éventreur…
La question reste ouverte de savoir si, oui ou non, elle faisait partie des crimes de l’Éventreur.
Dans le reportage, ils ne le soulignent pas, ce qui est une erreur, selon moi. Il faut informer le téléspectateur, pas toujours au fait de l’histoire, que cette victime ne fait pas l’unanimité au sein des Ripperologues.
Assez bien d’images d’archives dans ce reportage : on voit des fiacres et lourdes voitures tirées par des chevaux passant sur Tower Bridge (post 1888 puisque, si sa construction commença en 1886, Tower Bridge ne fut ouvert au public que le 30 juin 1894).
D’ailleurs, durant tout le reportage, peut d’images tirées de films avec Jack seront présentées !
On nous montrera des illustrations de l’époque, parues dans les journaux ou le Police News, ou des images de Londres, tournées début du siècle ou dans les années 70, vu les couleurs.
Ce qui n’est pas plus mal, les films ne donnant pas toujours une vision correcte des meurtres et de ce fait, l’imagerie populaire a fait comme avec Holmes, l’affublant toujours de cet horrible deerstalker tout comme elle ajoute un chapeau haut-de-forme à Jack.
Pas trop de détails dans les mutilations, faudrait pas non plus dégoutter le téléspectateur lambda… de plus, le reportage ne faisant que 25 minutes, faut se concentrer sur le principal.
Les deux réalisateurs reviennent aussi sur la misère qui régnait dans ce pays riche, sur le fait qu’on pris conscience que les pauvres n’étaient pas toujours responsables de leur misère et que si prostituées il y avait, la plupart des clients des bordel étaient des bourgeois !
À l’immoralité des pauvres répond la perversité des bourgeois.
Robert Louis Stevenson a bien souligné le fait qu’une personnage respectable pouvait devenir une personne abjecte réalisant les pires choses lorsqu’il écrivit Docteur Jekyll et Mister Hyde.
On apprendra aussi que si le cinéma a toujours ajouté du fog à ses représentations des meurtres de 1888,ces jours-là, il n’y en avait pas ! Ce fait météorologique là, j’en avais connaissance, mais c’est bien qu’ils le soulignent pour les non-initiés.
Le fog représentait les pathologies résultant de l’industrialisation de la ville et le fait que Jack en était le rejeton, de cette société industrielle.
Un petit reportage un peu trop court (c’est toujours trop court), qui a eu l’intelligence de ne pas illustrer ses dires avec des scènes tirées des multiples films afin de ne pas embrouiller son monde.
Pour celui ou celle qui voudrait juste en savoir un peu plus ou se remettre les idées en place, c’est génial.
Et pour celui ou celle qui en sait déjà beaucoup (mais on ne sait jamais assez), le reportage est intéressant aussi parce qu’il donne une autre vision des ruelles de Londres, même si les images d’archives sont sans doute, pour la plupart, post 1888 dès qu’on a une caméra qui tourne.
Le Mois anglais saison 7 chez Lou et Cryssilda (juin 2018).