Oliver Twist / Les Aventures d’Oliver Twist : Charles Dickens [LC avec Bianca]

Titre : Oliver Twist / Les Aventures d’Oliver Twist [Édition Intégrale]

Auteur : Charles Dickens
Édition : Le Livre de Poche- Classiques de poche (2005)
Édition Originale : Oliver Twist or the Parish Boy’s Progress (1839)
Traducteur : Alfred Girardin

Résumé :
Oliver Twist (1838) est un feuilleton criminel d’une noirceur concentrée.

Un angélique orphelin échappe aux sévices que les institutions charitables de l’Angleterre victorienne réservent aux enfants abandonnés pour tomber dans les plus fangeux cloaques des bas-fonds londoniens.

L’apprentissage précoce du vice et du crime y est de règle pour échapper à la misère et à la faim.

On n’oubliera guère, après les avoir croisés, ni l’abominable Bumble ni le ténébreux Fagin, cette saisissante préfiguration des gibiers de bagne qui hanteront Les Misérables de Victor Hugo.

Créations de l’imaginaire ? Ombres portées des terreurs et des cauchemars de l’enfance ? Peut-être.

Toujours est-il que les contemporains y virent le reflet de la réalité. « Il n’y a pas tant de différence entre ce noir tableau de l’enfance et le tableau de l’usine par Karl Marx », remarque d’ailleurs le philosophe Alain. Il faut s’en souvenir à chaque page en découvrant Les Aventures d’Oliver Twist.

Critique :
Cela faisait des années que je me disais qu’il serait temps que je lise Mes Classiques et que j’en profite, par la même occasion, pour découvrir Dickens, entre autre.

Je l’avais déjà fait avec « A Christmas Carol » que j’avais adoré.

Donc, lorsque Bianca, ma complice de LC, avait stabiloté ce titre présent dans nos biblio, je m’étais sentie toute en joie à l’idée d’enfin le lire !

Une plongée dans les bas-fonds londoniens, dans la misère noire du peuple de l’Abîme, vous qui me connaissez, vous vous doutez que je ne me sentais plus.

Je connaissais l’histoire, comme tout le monde, de plus, je l’avais découverte en version BD et cela m’avait plu. Donc, la version intégrale de plus de 700 pages ne me faisait pas peur du tout, j’avais l’intention de le dévorer à la Cannibal, c’est-à-dire en finissant la première dans un temps ridiculement petit.

Ce que je fis… Et là, je vous sens tous et toutes pendus à mes lèvres (du haut, bande de sacripants) pour savoir si j’ai apprécié ma lecture ou pas. Roulement de tambour…

Passons d’abord en revue ce que j’ai vraiment apprécié dans ce roman : les descriptions des bas-fonds, celles des baby farm, de l’assistance publique, des asiles pour indigents, et j’en passe.

Dickens connait son sujet et il n’est pas avare sur les détails, pour mon plus grand plaisir. Niveau misère noire, j’en ai eu pour mes sous, je me suis couchée moins bête et j’ai pesté contre l’illogisme d’un système qui, au lieu d’aider les gens, les enfoncent un peu plus.

Par contre, là où j’ai buté souvent, c’est devant le style de Dickens ! Phrases trop longues, ampoulées, circonlocutions, à tel point que j’ai dû relire des pans entiers de phrases parce que arrivée à la fin, avec tout ces détours, je ne savais plus de quoi on parlait au départ de la phrase.

De plus, je n’ai pas retrouvé les émotions que je m’attendais à ressentir dans un pareil contexte. M’attendant à avoir le cœur serré devant tant d’injustice et de misère noire; pensant hurler sur ceux qui, investit d’un petit pouvoir, en usent et abusent; croyant tempêter devant un système d’aide illogique; tomber de ma chaise devant des pensées et des paroles horrible, et bien, je n’ai rien ressenti !

Oh, j’ai bien un peu grogné, levé les yeux au ciel devant le mode de pensées de certains, mais on ne peut pas dire que j’ai ressenti de l’empathie pour Oliver. Personnage un peu trop lisse à mon goût, trop fade, transparent…

Quand je pense que j’ai lu des romans où certains personnages intervenaient tard dans l’intrigue et que malgré tout, je ressentais leur présence de manière tangible (Dreamcatcher, du King, avec le personnage de Duddits) et où ma rencontre avec eux fut mémorable. Ici, que dalle !

Fagin était mémorable, Finaud aussi, ils avaient de la présence, de la prestance, faisant partie de ces personnages que l’on oublie rarement, mais Oliver, lui, je pense que je ne garderai que peu de souvenirs de lui. Il ne m’a pas emballé alors qu’il aurait dû, vu le nombre d’injustices et de coup du sort qui lui sont tombés dessus durant sa vie.

Et des injustices crasses, en plus !

Peine perdue, j’ai ramé pour ma lecture, j’ai sauté des lignes, des paragraphes, j’ai soupiré, ne me réveillant que lorsque j’avais des indications sur la vie à cette époque dans les bas-fonds miséreux.

Clairement, je suis passée à côté de ce roman, de ma lecture, ce qui est le plus râlant que je m’en faisais une joie de lire ce roman, sans compter que mes collègues babéliottes lui avaient collé des 5 étoiles.

Bianca et moi sommes sur la même longueur d’onde pour cette LC en demi-teinte… 

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2018-2019), Le Challenge « Les Irréguliers de Baker Street » repris par Belette [The Cannibal Lecteur] et sur le forum de Livraddict (JOKER), Le challenge British Mysteries (Janvier 2018 – décembre 2018) chez My Lou Book et le RAT de l’Épouvante chez Chroniques Littéraires – Automne, plaid et cocooning (736 pages).

44 réflexions au sujet de « Oliver Twist / Les Aventures d’Oliver Twist : Charles Dickens [LC avec Bianca] »

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  8. le sujet m’intéresse, mais je crois que je ne survivrait pas à ce style littéraire. C’est malheureusement le cas avec presque tous les classiques, j’ai envie de les découvrir mais le style et les phrases à rallonge ont trop souvent raison de moi. Avec ses 700 pages, je crois que je vais laisser Oliver Twist de côté pour ma prochaine vie. Mais peut-être je testerais Dickens avec une oeuvre plus courte

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    • Le mieux est de le découvrir avec du plus court, du plus léger, comme « A christmas carol » qui est passé comme une lettre à la poste et avec un petit coup de coeur en prime.

      Ou alors, faut se farcie l’Oliver en bédé ou en version abrégée.

      J’espère que tous les classiques n’ont pas des phrases à rallonges parce que j’aimerais en découvrir quelques uns 🙂

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  9. Alors… j’ai lu le roman à la sortie du film de Roman Polanski, pour le faire étudier par extraits à mes élèves. Bref, j’ai dû le lire avec le regard d’une professeur de français, et Oliver est d’un ennui extrême, parce qu’il est toujours passif, donc victime, donc ce qui lui arrive n’est pas sa faute.

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      • Je ne l’ai pas encore lu alors je peux me tromper… mais que le personnage d’Oliver semble soumis à son destin n’est il pas au contraire emblématique d’une époque et d’un contexte ?

        Ce que je veux dire c’est qu’aujourd’hui on vit une époque individualiste et que c’est dans les mœurs et dans les têtes de vouloir maîtriser son histoire.

        Oliver c’est le petit miséreux victorien qui subit sa vie (d’où les répétitions scenaristiques qui donnent un côté cyclique à une temporalité dont on ne sort pas) comme tous les pauvres de l’époque. On naît, on n’en finit pas de souffrir et de crever à petit feu et ont meurt! Ça me rappelle ce qu’on disait sur l’an temporalité circulaire des classiques grecs avec qui on est prisonnier et non acteur de son destin… La lecture du peuple de l’abîme de London montre bien comment les pauvres sont coincés dans un temps répétitif et immuable… est ce que Dickens a voulu traduire ici?

        Je verrai en le lisant… un jour…

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        • Tu analyses parfaitement bien ! Tu as raison, en plus, je ne le nie pas.

          Mais bordel de dieu, l’Oliver, j’avais envie de te le secouer, de lui remuer les puces, de lui dire que d’autres, prisonniers de leur destin avaient choisi de le vivre bien (dans la cambriole, d’accord).

          Le fait que le narrateur fasse des digressions à tout bout de champ a rendu le texte lourd et empesé, plus lourd que les robes de la Bovary ! 😛

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          • Ouaip! Si j’ai bien compris même en le lisant sur une liseuse, une bouffée de moisi, mêlé à des relents de naphtaline et d’amidon te prend à la gorge… et si tu n’as pas vu trois litres de café tu t’endors… et si tu ne t’endors pas tu déprimes parce qu’avec Oliver… la morale de l’histoire c’est que « la vie c’est nul et à la fin on meurt! ».

            Bon… heureusement qu’on m’a coupé le gaz! 😭😭😭

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            • Pourtant, je l’ai lu sur un vrai livre acheté tout neuf dans une big surface ouske les employés sont pas toujours bien traité… FN.. à ne pas confondre avec le parti de l’autre, là !!!

              « Si tu n’as pas vu trois litres de café » ??? PTDR

              Le v et le b sont proches, sur le clavier… Si tu avais écrit « berge », je n’aurais pas deviné que tu parlais d’une « verge », mais ici, on a bu le café, après l’avoir vu ! 😆

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  10. c’est vrai qu’on connait…mais je me rends compte pas tant que ca pour moi….oh dommage pour le style….zuuut….c’est pour l’histoire que je ne me lance pas justement…alors cela ne m’aide pas a lire ce classique… 😉

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  11. Les bouquins de Dickens sont longs, c’est vrai. Et pis, les descriptions sont parfois fastidieuses à lire. A cela, t’ajoutes une bonne dose de misère victorienne et tu obtiens une lecture difficile et lassante, bien que la trame narrative de fond soit vraiment géniale.

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    • La misère victorienne ne me dérange pas, je la cherche, car j’aime le contexte social dans une lecture et en apprendre plus sur l’époque de Holmes m’intéresse, mais là, j’ai trouvé des pléthores de longueurs qui ont rendu la lecture laborieuse, comme si je marchais dans de la boue avec des bottes trop grandes.

      J’en testerai un autre, comme Mr Pickwick, par exemple 😉

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        • Certains passages sont cruels, en effet, mais réels, ce qui est pire, tu me diras… ne nous voilons pas la face, ni la fesse, l’Homme est cruel avec son prochain et ça ne s’arrange pas, que du contraire !

          Niveau description, il est presque aussi lourd que Tolkien !! C’est dire… 😛

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  12. Bon ben je l’ai téléchargé (une traduction française libre et droits) sur ma liseuse… et hop! Un pavé de plus dans ma PAL! 🙄 Je le lirai un jour… oui… mais… lequel ??? 🤔

    Je comprends ta notation basse… même si je ne l’ai pas encore lu. La littérature de l’époque nous déconcerte souvent car elle est fortement marquée quant au style (souvent lourd, pas forcément bien traduit… plein de ce qui aujourd’hui nous semble des clichés – et qui ne l’étaient pas à l’époque – et plein de longueurs)… et quant à l’univers présenté. Ce genre de livre ça se lit en prenant son temps (tu n’en sais plus faire ça toi! Avoue! 😜) et presque dans un positionnement d’historien(ne)…🧐

    J’avoue que je n’en attends pas non plus un orgasme littéraire… je le lirai car il est emblématique d’une époque qui m’interresse… mais je ne m’attends pas à kiffer grave la race de ma mère ! 😁

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    • Je pense que je testerai une version courte si j’en trouve une en bouquinerie.

      Le style était fort empesé et le narrateur à baffer tant on avait envie qu’il arrête de tourner autour du pot 😀 Mais c’était un récit d’époque, donc sans doute était-ce la norme à ce moment là.

      Je lui préfère ACD 😉

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