Titre : Nous avons toujours vécu au château
Auteur : Shirley Jackson
Édition : Rivages Noir (2012)
Édition Originale : We Have Always Lived in the Castle (1962)
Traducteur : Jean-Paul Gratias
Résumé :
« Je m’appelle Mary Katherine Blackwood. J’ai dix-huit ans, et je vis avec ma sœur, Constance. J’ai souvent pensé qu’avec un peu de chance, j’aurais pu naître loup-garou, car à ma main droite comme à la gauche, l’index est aussi long que le majeur, mais j’ai dû me contenter de ce que j’avais.
Je n’aime pas me laver, je n’aime pas les chiens, et je n’aime pas le bruit. J’aime bien ma sœur Constance, et Richard Plantegenêt, et l’amanite phalloïde, le champignon qu’on appelle le calice de la mort.
Tous les autres membres de ma famille sont décédés. »
Critique :
Alors que ma PAL croule sous les nouveautés en tout genre et que je meurs d’envie de lire, voilà que ma main innocente va me sortir un vieux romans qui prend la poussière depuis quelques années sur mes étagères.
Autre petit truc marrant, ce roman est affublé partout de l’étiquette « Fantastique », il a été édité dans la collection « Terreur » chez Pocket et pourtant, l’élément fantastique y est absent.
Certes, la narration de Mary- Katherine Blackwood, dite Merricat, y est pour quelque chose, elle qui s’invente des voyages sur la Lune et qui enterre des tas de choses pour se protéger des autres.
Je retournais vers la maison lorsque je découvris un très mauvais présage, l’un des pires. Dans la pinède, le livre que j’avais cloué à un tronc d’arbre était tombé. Je supposai que la rouille avait dû ronger le clou ; et le livre – c’était un petit registre de notre père, où il consignait les noms des gens qui lui devaient de l’argent, et de ceux dont il attendait, selon lui, des services en retour -, ce livre, donc, avait à présent perdu son pouvoir de protection.
Autres qui ne sont sont pas des goules ou autres vampires loups-garous, mais les gens du village…
Pour Merricat, aller faire les courses, c’est limite traverser la ville de Bagdad tant les habitants sont hostiles aux derniers représentants de la famille Blackwood, à savoir Marie-Katherine, sa sœur aînée Constance et leur oncle Julian.
Merricat me fait un peu penser à Mercredi Addams qui aurait laissé tomber le gothique et les trucs d’outre-tombe. Tous les membres de sa famille ont beau avoir été empoisonné à leur table (parents, frère cadet, tante par alliance) avec du sucre, on ne dirait pas que ça la chagrine tant que ça.
En tant que narratrice, on suit tous les méandres de ses pensées, on la suit dans ses courses au village, on est témoin de la bassesse des villageois, puis, on l’accompagne au château, là où elles vivent, mais on a l’impression que les deux sœurs Blackwood ne nous laissent jamais vraiment franchir leur seuil de cette grande bâtisse dont elles ont condamnés des pièces depuis le décès de leurs parents.
« Nous remettions toujours les objets à leur place. Nous faisions le ménage, époussetions les tableaux et les lampes, balayions sous les lits, les tables et les chaises, secouions les tapis mais sans jamais les changer de place; le nécessaire de toilette en écaille de notre mère n’avait jamais bougé d’un millimètre sur la coiffeuse. Les Blackwood avaient toujours habité notre maison et tous avaient été animés d’un même respect de l’ordre; dès qu’une nouvelle épouse entrait dans la famille, ses meubles et ses affaires personnelles trouvaient tout normalement leur place et ainsi notre maison s’était peu à peu enrichie, solidement installée envers et contre tout. »
Petit à petit, on entre un peu plus dans le récit grâce aux élucubrations d’oncle Julian, survivant de l’arsenic dans le susucre dont Constance, sa nièce dévouée (et accusée libérée faute de preuves de crime familial) s’occupe avec attention.
Il ne faut rien rater des causeries sans queue ni tête de l’oncle, car c’est lui qui vous apprendra la vérité, même si, ayant eu pour professeurs Holmes, Poirot et Columbo, je l’avais déjà entrevue assez vite.
C’est un roman angoissant de par ses ambiances sombres, de ces deux filles qui vivent recluses dans leur manoir, suivant des rituels journaliers pires que ceux de Sheldon Cooper (TBBT), vivant dans leur monde et coupées de toute vie sociale, hormis la visite d’un cousin.
On en vient à se demander si la santé mentale de Marie-Katherine et Constance n’a pas été atteinte par les pertes qu’elles ont subies et les traumatismes qui en ont découlé, sans oublier l’hostilité des gens du village qui les oblige à fermer toutes les portes du parc du château.
À un moment donné, l’auteure va pousser l’angoisse à son paroxysme, laissant le lecteur dérouté de par la froideur de comportement de Merricat et de Constance, qui feront comme si de rien n’était, oblitérant la violence des faits qui se déroulent sous leurs yeux et faisant ensuite comme si tout allait bien.
Un roman qui pourrait en rebuter certains à cause de ses longues descriptions ou de ses scènes où il a l’air de ne pas se passer grand-chose, un roman aux ambiances angoissantes, sans que l’on sache exactement d’où elles viennes, deux filles recluses, quasi, dont l’une vit en accomplissant des rituels afin de se protéger des autres et qui donne l’impression d’être totalement passé à l’ouest niveau santé mentale.
Avant de venir à table, j’avais bien vérifié ce que j’avais l’intention de dire. « L’amanite phalloïde », commençai-je en m’adressant à lui, « contient trois poisons différents. D’abord, il y a l’amanitine, le plus lent des trois mais aussi le plus puissant. Ensuite, la phalloïdine, à effet immédiat, et enfin la phalline, qui dissout les globules rouges, même si c’est le moins vénéneux. Les premiers symptômes n’apparaissent qu’entre sept et douze heures après l’ingestion, dans certains cas pas avant vingt-quatre heures, voire quarante. Les symptômes commencent par de violentes douleurs stomacales, des sueurs froides, des vomissements..
— Écoute, fit Charles en reposant le morceau de poulet, « tu arrêtes ça tout de suite, tu m’entends ? »
Constance gloussait. « Oh, Merricat », fit-elle, un rire étouffé entrecoupant ses paroles, « quelle petite bécasse tu fais. Je lui ai montré, dit-elle à Charles, qu’il y avait des champignons près du ruisseau et dans les prés, et je lui ai appris à reconnaître ceux qui sont mortels. Oh, Merricat !
— La mort survient entre cinq et dix jours après l’ingestion, dis-je.
— Je ne trouve pas ça drôle, fit Charles.
« Petite folle de Merricat », dit Constance.
Je me demande même, à la fin, si, comme dans le film « Les autres » ou dans le roman « Le tour d’écrou », nous ne serions pas face à un personnage qui, englué dans son traumatisme, ne se serait pas inventé des survivants vivants avec elle dans ce château et les faisant intervenir selon ses envies, afin de ne pas sombrer un peu plus dans la folie.
Et c’est là que l’élément fantastique interviendrait… Tout s’expliquerait… CQFD
♫ Merrycat, dit Connie, veux-tu une tasse de thé ?
Oh, non, fit Merricat, tu vas m’empoisonner.
Merricat, dit Connie, voudrais-tu fermer l’œil ?
Dans un trou au cimetière, au fond d’un vieux cercueil ! ♪
Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2018-2019) et le RAT de l’Épouvante chez Chroniques Littéraires – Automne, plaid et cocooning (235 pages).
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Rhoooo j’avais beaucoup aimé ce bouquin mais ça remonte un peu ! 😛
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Moi c’est tout frais !! Mais tu as toujours une longueur d’avance sur moi, en lecture 😉
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Ben je suis obligé de suivre l’actu éditoriale pour mon job !
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Évidemment !
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Parfois je le regrette, mais bon c’est le boulot !
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Le boulot, c’est le boulot…
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ben vouiii, pas le choix !
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Hé, sinon, comment on va bouffer ?
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Très bonne question ! Oui !
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Ah, je pose parfois des questions intelligentes 😛
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Ben oui va !
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merci !
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de rien !
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😉
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😉
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Je crois qu’il est quelque part au fin fond de ma PAL.
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J’ai gratté pour le retrouver ! Je le pensais à un endroit et non, il n’y était pas ! Après fouilles, je l’ai retrouvé sagement là où je l’avais casé il y a des années… 🙂
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Les billets que je lis au sujet de ce roman m’intriguent tous : je note !! 🙂
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Le livre est lui-même intrigant… nos billets ne peuvent que l’être 😉
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M’en vais voir si je le trouve !
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Si jamais, je dis ça et je dis rien, mais je l’ai trouvé… donc, si tu ne mets pas la main dessus, santé !
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Ben, pas réussi !
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Tu veux un colis cadeau ?
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Si, ça y est, j’ai fini par y mettre la main dessus !
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Tu l’avais sans doute mal rangé…. 🙄
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Voilà, tu as tout compris ! 😉
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😉
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Je voudrais vraiment le lire celui la!
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Ça doit faire plus de 5 ans que je voulais absolument le lire…. un jour, tu vois, on y arrive ! 😆 Courage, ta PAL tu vaincras 😉
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Oui cela me rappelle le preneur d’ame de Frank Herbert stampille SF…..y’avait rien de SF…rien de rien….je cherche encore les martiens et autres planetes…lol
Mais bon cela pourrait me tenter pour l’annee prochaine…oui elle semble bien bonne cette auteure quand meme…;)
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Que nous dit Wiki avec la SF ? Parce que je sais que dès que tu as une technologie avancée dans un roman, il entre dans la SF…
Wiki dit : « Comme son nom l’indique, elle consiste à raconter des fictions reposant sur des progrès scientifiques et techniques obtenus dans un futur plus ou moins lointain (il s’agit alors également d’anticipation), ou physiquement impossibles, du moins en l’état actuel de nos connaissances. »
Pas toujours besoin de petits bonshommes verts…
Parfois, on ne sait pas pourquoi, des livres sont étiquetés dans une catégorie qui n’est pas la leur, ou alors, on a loupé un truc !! 😀
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Non non…vraiment rien de SF dans ce livre…un indien qui retrouve ces cultes anciens en kidnappant un gamin pour le tuer…mais le gamin doit accepter de plein coeur ce meurtre et bien sur une course poursuite avec les policiers…..rien de rien de SF…mais un superbe livre….je maintiens que je n’ai rien rate dans ce livre…y’a rien de rien de SF…;)
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Là, j’ai beau creuser, je ne vois pas de SF non plus !!!
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yess..on est d’accord….un peu d’esoterisme….mais rien de plus…du vrai terre a terre
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Le colleur d’étiquette du livre devait avoir fumé la moquette pour noter SF ! 😆
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tu veux que tout le monde fume la moquette (comme celui qui a fait le resume de ecume)….mais je pense qu’ils ont juste vu que c’etait Frank Herbert…et zou…SF…sans le lire…
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Oui, avec moi, soit tu es à la masse, soit tu fumes la moquette (si tu fais des conneries, sinon, pas de soucis, je te considère comme normale) 😀
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mdr….on peut etre les 3 a la fois ?….;)
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Waw, quelle santé !! 😆
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A chaque période d’Halloween, je les vois sortir les romans de cette dame, et je dois dire que ce style de livres un peu sombre me plait énormément…Qui sait, je me laisserai tenter par cette écrivaine l’année prochaine….Merci pour ce bel avis 😉
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Oui, qui sait ! Les ambiances sont halloweenesques, ça pue le sombre, l’étrange, le mystère… et les portraits des gens sont fort bizarres. ou ce sont les gens du livre qui sont bizarre 😆
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😱 POSSIBLE SPOILER: Mmmouais… m’est avis que la p’tite Merrycat se serait prise pour une disciple d’Helene Jegado… Faut toujours se méfier des originales gothiques qui parle du décès des zôtres avec autant d’indifférence… c’est louche… ça fait tueuse psychotique… c’est en tout cas ce que déclare Dame Ida, Profileuse A-Mateuse et à seize heures!
Je ne perd pas mon temps à mettre le’ mijito et les taupes au frais… j’ai pigé ce que ça veut dire quand ça a pris la poussière ! 😉
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En effet, j’ai même eu du mal à mettre la main dessus dans ma biblio… J’avais fait celle du bureau, celle de la chambre, mais j’avais oublié celle du premier !
Tu es une bonne profileuse, pour Jegado elle s’est prise. Holmes ne s’y serait pas trompé non plus 😉
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Pfff! Chuis trozintelligente! 🤣😂
Tu crois qu’ils vont me prendre au FBI? J’ai mes chances? 🤓
Bon ben plus besoin de le lire alors ! 🙄 Ça tombe bien!
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Je pensais qu’ils t’avaient déjà prise… dans le bon sens du terme !
Attention, des gens trozintelligents, ça leur fait peur au Effe Bille Aie… 😉
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Un roman que j’avais adoré pour son ambiance particulièrement inquiétante…
Lire aussi La Loterie et Maison hantée de la même auteure.
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Oui, les ambiances sont inquiétantes, on ne sait jamais trop où l’on va finir, même si on s’en doute.
Je possède le second, mais pas le premier…
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