L’île mystérieuse : Jules Verne [LC avec Bianca]

Titre : L’île mystérieuse

Auteur : Jules Verne
Édition : Le Livre de Poche (2002) / Folio Junior (2001) / Elcy (2001)
Date de publication originale : 1874

Résumé :
L’Île mystérieuse raconte l’histoire de cinq personnages : l’ingénieur Cyrus Smith, son domestique Nab, le journaliste Gédéon Spilett, le marin Pencroff et l’adolescent Harbert.

Pour échapper au siège de Richmond pendant la guerre de Sécession, ils décident de fuir à l’aide d’un ballon, mais échouent sur une île déserte qu’ils baptiseront l’île Lincoln.

Après avoir mené une exploration de l’île, ils s’y installent en colons mais quelque chose semble veiller sur eux : qui ? quoi ? comment ? et pourquoi ?

Comment vont-ils survivre entre la vie sauvage et les personnes qui les entourent.

Critique :
Voilà un roman que j’avais acheté durant mes vacances 2018, en seconde main, afin de le découvrir. D’habitude, je laisse mes livres vieillir comme des bons vins et je les déguste rarement en version Beaujolais Nouveau.

La preuve avec celui-ci qui a moins d’un an d’étagères de biblio alors que d’autres attendent depuis des années que je les ouvre.

Une LC avec Bianca a fait que nous avons ouvert cette bouteille dont l’étiquette nous promettait un grand cru…

Le vin étant tiré, il nous fallait le boire. Petit problème dès le départ, Bianca le dégustait en version 33cl alors que je me tapais la version nabuchodonosor, autrement dit la bouteille de 15 litres puisque je n’avais pas la version « abrégée ».

Résultat des courses ? J’ai diagonalisé ! Je m’en fous que le mot n’existe pas, je l’invente rien que pour moi et je vous le prête parce que je veux bien parier le slip de l’ingénieur Cyrus Smith que tous les lecteurs du monde l’ont un jour fait lorsque le récit était trop lent, trop lourd, trop barbant, avec trop peu d’action, avec trop de blablas et trop de science appliquée qu’on se demande parfois comment des personnages peuvent en savoir autant.

Venant de l’ingénieur Cyrus Smith, je peux le concevoir, en me forçant un peu, mais de l’adolescent Harbert qui sait tout des plantes et qui a le savoir d’une encyclopédie ou d’un moteur de recherche Gogole, ça me laisse pantoise et sceptique. sans oublier que l’île possède tout, mais vraiment tout pour les naufragés.

— Cyrus, croyez-vous qu’il existe des îles à naufragés, des îles spécialement créées pour qu’on y fasse correctement naufrage ? 

Anybref, nos naufragés tirent parti de tout, savent tout faire (mesurer des hauteurs, déterminer des longitudes et des latitudes) inventent tout, en passant du feu sans allumettes, de la poterie ou des explosifs (nitroglycérine), le tout avec moins d’éléments que le célèbre MacGyver qui réussissait déjà à tout nous faire avec une épingle et un morceau de string.

Alors oui, c’est génial, mais bon sang, à force de lire le récit de nos naufragés à qui tout sourit, ça devient passablement barbant et endormant. Un peu d’action, que diable ! Y’a pas un Tyrannosaurus rex à lâcher sur l’île mystérieuse pour donner un peu plus de peps au récit ?? Non ??

D’ailleurs, qu’est-ce qu’il y a sur cette île mystérieuse ? Des montagnes, des forêts et des îles aux trésors (et si cette phrase vous donne envie de chanter du Johnny, c’est normal, c’est subliminal !) et des tas de pauvres animaux qui vivaient tranquilles avant l’arrivée de nos 5 naufragés et de leur chien.

Vegan de tout poils, passez votre chemin, même moi j’ai été scandalisée de voir le nombre d’animaux qu’ils tuent pour bouffer ou pour utiliser… Il ne devait pas y avoir de fruits sur cette ile plus que mystérieuse.

Et gare au prédateur qui se la coulait douce sur cette île à la bouffe en open-bar, on ne pense qu’à fabriquer un fusil pour éradiquer tout autre prédateur que l’Homme sur ce bout de terre paumé dans l’océan.

C’est quand qu’on arrive à la fin du récit ??? Alors, on diagonalise ! Et on ne soupire pas d’exaspération à chaque fois que Verne écrit « ce Nègre » en parlant du personnage Nab, et on ne lève pas les yeux au ciel à chaque fois que l’on lit que ce Nègre mourrait pour sauver son maître trop gentil qui est Cyrius Smith.

Le grand cru n’était donc pas au rendez-vous pour cette dégustation, je ne suis pas entrée dans le récit de Verne, ou plutôt, je m’y suis ennuyée, piquant du nez de temps en temps, passant des paragraphes, sautant des pages et des pages, pour enfin arriver à la fin et découvrir le mystère de l’île que je connaissais déjà et je vous passerai l’anachronisme dans le fait que ces personnages se retrouvent dans ce récit !

Oui, on me dira que je n’ai pas vu les thèmes du récit qui sont la recherche de la liberté (on s’évade !), la lutte pour la survie dans un milieu hostile (on devient MacGyver avec le Manuel des Castors Juniors), le retour à l’état sauvage d’un autre personnage puisque Verne pensait qu’on ne pouvait rester seul des années sur une île sans devenir une bête (Robinson n’était pas crédible pour lui) et la rédemption pour la rémission de ses péchés (voir l’Église pour ce chapitre et vous me ferez 3 avé et 4 pater), le tout grâce à l’amitié (chialez pas, hein !).

Malgré tout, la dégustation n’a pas été au rendez-vous pour ma copinaute Bianca et moi. Et elle a encore eu plus dur que moi à le terminer !

Non pas que nous avions en main une piquette, juste que nous n’étions sans doute pas prêtes pour ce grand voyage, ce grand récit de naufrage et qu’on a préféré ouvrir notre frigo pour aller se bouffer une carotte, tant on en avait marre de voir tous ces animaux tués.

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2018-2019).

17 réflexions au sujet de « L’île mystérieuse : Jules Verne [LC avec Bianca] »

  1. Ping : Bilan Livresque Mensuel : Mars 2019 | The Cannibal Lecteur

  2. Voyage au centre de la terre… 5 semaines en ballon… le tour du monde en 80 jours… le château des Carpathes… pis un autre posthume publié récemment sur le monde moderne assez visionnaire probablement inachevé… mais je n’ai pas lu l’île mystérieuse! Et vu ce que tu en dis ça ne risque pas d’être demain la veille.☹️

    En même temps vu ma PAL ça ne va pas me manquer!😁

    Mouais… le fond de racisme colonial est pénible et cette conviction positiviste propre de l’époque et à bien des écrits de Vernes que grâce à la science l’homme dominerait la nature et le destin… Ben oui on en est revenu de cette suffisance! Dame Nature nous le prouve! Alors forcément aujourd’hui c’est imbuvable. Et la protection des espèces… ne pas perturber le biotope… l’écologie et toussa toussa c’était pas trop leur truc. Et un tel non respect de la nature ça fait vite grincer des dents. Tiens… ça me rappelle une critique récente de Tintin au Congo ! 🤓

    Pour le style ça… ça me dérange moins! Certes c’est alambiqué, chargé… Mais il est propre à l’époque aussi. Relis du Victor Hugo. Dans Notre Dame de Paris il te raconte la vie du sculpteur qui a pondu tel relief etc… On aime ou pas… moi je n’aime pas ces romans modernes sans style avec des phrases se bornant au triptyque grammatical « sujet verbe complément » qu’il faut alourdir le moins possible pour fidéliser le lecteur. On évite de mettre plus d’une idée par phrase… pas de subordonnées… et souvent ça appauvrit la pensée et l’intrigue. Et pis lire un « version courte » j’ai du mal. Chuis une puriste. Les grands zauteurs ça se lit dans le texte parceque justement on se délecte du maniement de la langue même quand ils parlent pour ne rien dire. Tiens! Regarde avec Proust! S’ils enlèvent l’inutile que resterait-il de l’an recherche du temps perdu ? Longtemps je me couchais de bonne heure? La Madeleine? Allez hop! Tout à la poubelle! 🧐

    Bon… ok… Vernes n’est pas Proust non plus et c’est vrai que certaines pages ressemblent plus à de la copie d’articles encyclopédiques qu’autre chose et que le roman donne avec lui l’impression de n’être que prétexte à l’étalage de connaissances pas toujours bien amenées. Ces jeunes héros qui savent tout… pas très crédible à moins qu’ils n’aient été diagnostiqués surdoués et/ou Asperger et qu’ils n’étaient leur science que sur un sujet précis!🙄

    Bref c’est plus le contenu que le contenant qui m’aurait ennuyée…😬

    En tout cas merci de t’être dévouée pour nous et de nous avoir éviter une perte de temps et une migraine avec une piquette qu’a mal vieilli!👍

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    • Merci pour la tartine, tu n’as pas tort, je ne puis te donner tort, mais bon, je préférerais découvrir les grands auteurs dans leurs textes un peu expurgé du superflu… Pas frapper, pas frapper !!!

      Pour Tintin, il est un fait que au congo et en amérique n’est pas le reflet de ce qui était vraiment, maintenant, je les ai lu, je n’en suis pas morte ni devenue raciste, même si, du fond de mon bled, j’avais peur de tout ce que l’on disait sur les Autres, ceci avant de constater par moi-même que ma peur était débile. Anybref, on parle de mettre des « attention » sur les albums du mec à la houppe, mais en mettra-t-on sur les romans qui placent la femme à une place qui n’est pas la sienne en réalité ? Dira-t-on « gaffe, ce roman est misogyne » pour certains ? Non. Ceci n’est pas le sujet, je sais.

      Le racisme du livre n’est pas vraiment du racisme, c’est le côté « esclave affranchi qui donnerait sa vie pour son maître » qui me fait doucement rigoler. Le pauvre homme est né esclave, il a sans doute eu peur de partir dans le Monde et s’est senti plus en sécurité auprès de son Maître blanc, comme un toutou qui n’aurait pas envie de retourner ailleurs que dans son foyer. Hélas, c’était le reflet de l’époque, donc… Mais le pire, oui, c’est ce côté je sais tout faire, je sais tout, des MacGyver qui te ferait la bombe H avec trois poils de cul et un des couilles du chien !

      Je me dévoue toujours pour mon lectorat ! Oui, je sors…

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      • Dans le terme racisme on retient surtout le côté rejet, discrimination etc… mais le côté condescendant du colon
        qui pour mieux l’asservir et piquer ses ressources prétend apporter la lumière au pauvre sauvage qui mine de rien avait bien survécu sans lui jusque là… et ben c’est aussi une forme de racisme pour moi. Derrière le côté paternaliste il y a une sorte de mépris de l’autre qui ne se déclare pas comme tel. Et ce depuis la conquête du nouveau monde par l’Espagne (conversions forcées au christianisme et pillage de l’or).

        J’ai survécu à Tintin aussi… ça ne m’avait pas non plus traumatisée car on se posait peu toutes ces questions politiquement correctes. J’ai en effet entendu parler des avertissements qu’ils veulent mettre dessus… mais figure toi
        que chez les américains dans les facs tu as déjà des problèmes dans les cursus de lettres avec des assos étudiantes qui veulent faire interdire des livres des programmes ou refusent de les lire et d’être évalués dessus parce qu’ils heurtent leur sensibilité féministe, ou leur sensibilité raciale ou encore leur sensibilité de genre!!! Les enseignants et directions de facs n’en peuvent plus tant ça fout la merde dans les cursus et parce qu’on ne peut plus rien lire à ce rythme puisque tu trouveras toujours un livre qui traite d’un truc difficile. Comme si on était au pays des Bisounours et ne pouvait lire que des bouquins qui nous plaisent à la fac ou qui ne parlent que de trucs consensuels… comme si le lecteur devait partager les opinions de l’écrivain! J’te jure… sont tarés outre atlantique!

        Enfin… j’écris ça mais tu as évidemment le droit de penser le contraire hein… 😂🤣😂

        Bon je te laisse faut que j’aille écouter ma nouvelle voisine si discrète quand elle s’envoie en l’air… à croire qu’elle a appris les bandes sons de pornos par cœur pour entretenir son art de la simulation histoire de ne pas complexer son mec. Elle en fait tellement trop que c’est pas crédible… il faudrait que quelqu’un lui dise…

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        • Non mais tu as tout à fait raison !! Je propose qu’on réécrive tous les livres et qu’on supprime tous les passages licencieux et que l’on donne des droits aux femmes, tant pis si le livre parle d’Histoire ou se déroule à une époque où on avait les mêmes droits qu’un enfant ou un chien. Tout le monde il est bô, tout le monde il est gentil. Sont débiles, ces étudiants ! faut aussi tirer les leçons des conneries du passé pour éviter de les reproduire, sans trop non plus s’y appesantir et ne plus parler que de ça. Tiens, on va retourner les western aussi, et changer les films ouske les loups ils attaquent les Hommes. En plus, ça me fait rire, l’égalité homme-femme n’est pas encore prête d’arriver, même dans nos pays sois-disant civilisés, alors, qu’on ne fasse pas trop de salamalecs sur nos ancêtres, on vaut juste un peu mieux, mais pas toujours. Un homme avec le même diplôme que moi, la même ancienneté et les mêmes compétences est payé plus cher que moi ! Alors, bordel de cul, que les étudiantes arrêtent de jouer les vierges effarouchées dans le but de ne rien foutre en classe.

          Les grandes jouissances sont muettes, tout le monde le sait !

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  3. Bin cela reste une serie d’epoque…oui cela peut choquer mais il faut se remettre au moment ou JV ecrit….et oui cela reste des recits scientifiques avant d’etre des recits d’aventures…JV adore mettre un personnage qui explique tout d’un point de vue scientique alors 2 pucha ! (je te deconseille de la terre a la lune, tu as droit au poids que doit avoir l’obus pour aller a la lune, 30 pages de descriptions, cela fut mon premier diagonalisation julesvernienne)…mais je peux te conseiller fortement le capitaine hatteras ou enfin tu as ce melange scientique (oui il ne peut pas s’en empecher) et d’aventures dans le grand nord et drame en Livonie (un bon polar politique)….;)

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    • Les horreurs dites me hérissent le poil mais je suis capable de les remettre dans leur contexte et comme je disais à une avant, si ces horreurs raciales n’étaient pas présentes dans le texte, il ne serait pas réaliste.

      Bon, mais le voyage autour de la lune, il est plus mieux, lui ?? 😀

      Je retiens le nom de ton capitaine, qui n’est pas haddock ! 😀

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      • Je ne l’ai pas encore lu, celui-la…..mais on peut se faire une LC avec ?….;)
        Tout a fait, c’etait la situation….on ne peut pas lancer la premiere pierre a JV….

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  4. On a beau aduler Jules Verne pour quelques uns de ses très beaux récits, il faut avouer qu’il a fait du bon et du moins bon… Je n’ai pas lu L’Île mystérieuse mais j’ai eu le même genre de soucis avec Cinq Semaines en ballon entre les aventures un peu trop idéalistes et le racisme très dur à lire de nos jours (bien qu’échu des mœurs de l’époque) mais heureusement, Cinq Semaines est plutôt court et avec pas mal d’action, ce qui rattrape pas mal le schmilblick. Je crois que tout Jules Verne n’est pas forcément bon à prendre !

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    • Le racisme latent est en effet assez dur à lire, me hérisse le poil, mais je passe, c’était ainsi qu’on pensait à cette époque là et si ce n’était pas ainsi, ça ne serait pas réaliste du tout. Ne leur jetons pas la pierre, ça revient en force chez nous et on le cache, on donne d’autre noms au racisme, à la xénophobie et à l’antisémitisme. Et c’est bien pire que le récit de Verne ou le Tintin au Congo. Regardons le présent et arrêtons de faire le procès du passé, on masque les horreurs de notre siècle à nous.

      Je n’ai jamais adulé Verne, mais je garde un très bon souvenir de « tour du monde en 80 jours » qui, à mes yeux, reste le meilleur dans ce que j’ai lu et je dois encore me faire les 20.000 lieues sous mèmère !!

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  5. Ping : L’île mystérieuse – Jules Verne | des livres, des livres !

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