Titre : Qaanaaq
Auteur : Mo Malø
Éditions : La martinière (31/05/2018) / Points (2019)
Résumé :
Dans le vaste pays blanc, l’esprit de Nanook se réveille. Le grand ours polaire, seigneur des lieux, protégera les siens. Jusqu’au bout.
Adopté à l’âge de trois ans, Qaanaaq Adriensen n’a jamais remis les pieds sur sa terre natale, le Groenland.
C’est à contrecœur que ce redoutable enquêteur de Copenhague accepte d’aller aider la police locale, démunie devant ce qui s’annonce comme la plus grande affaire criminelle du pays : quatre ouvriers de plateformes pétrolières ont été retrouvés, le corps déchiqueté.
Les blessures semblent caractéristiques d’une attaque d’ours polaire. Mais depuis quand les ours crochètent-ils les portes ?
Flanqué de l’inspecteur inuit Apputiku – grand sourire édenté et chemise ouverte par tous les temps –, Qaanaaq va mener l’enquête au pays des chamanes, des chasseurs de phoques et du froid assassin. Et peut-être remonter ainsi jusqu’au secret de ses origines.
Critique :
Si le polar vient du Groenland, l’auteur, lui, vient de France, donc, nous ne sommes pas dans du 100% made in Banquise mais rassurez-vous, vous aurez l’impression d’y être, surtout si vous le lisez durant un mois de mai pas très chaud avec un sale petit vent de nord-est qui refroidit tout.
Moi, je suis toujours partante pour aller résoudre des meurtres à l’autre bout du monde, tant que l’enquêteur me plait bien et que l’auteur arrive à me surprendre.
Le colonel Moutarde avec le poignard dans la biblio est un classique, mais si l’auteur arrive à rendre cela de manière atypique, intéressante, pu vue, moi, je signe des deux mains, même avec des moufles et un cache-nez.
Pour le compte, ici, le colonel Moutarde, c’est Nanook (Nanuuq en V.O) ! Et pour ceux qui pense à la marque de vêtements, allez demander à votre ennemi Gogueule ce qu’il a d’autre en stock, bande de moules.
Un crime énigmatique, pas de mobiles apparent, un tueur inhabituel, une enquête qui piétine, des flics dirigés par Rikke Engell, une cheffe qui n’a pas envie de cheffer (mais qu’on a envie de baffer) et un capitaine de police Danois, Qaanaaq Adriensen, envoyé pour faire toute la lumière sur cette sombre affaire, puisque, vous ne saviez peut-être pas, mais le Groenland appartient toujours au Danemark.
Sur fond d’envie d’indépendance, notre enquêteur Danois va faire la connaissance de ce pays qu’il ne connait pas, de ses mœurs étranges, de ses croyances encore fortement ancrées et de cette haine que certains Groenlandais ont, envers tout ce qui vient de son grand colon-isateur.
L’auteur connait son sujet, on sent bien qu’il a potassé et il nous met en scène, grandeur nature, un Groenland qui espère tirer profit de son pétrole pour s’émanciper du royaume où paraît-il, il y a quelque chose de pourri, d’après William Shakespeare (Hamlet)…
La politique sera donc une partie assez importante du récit, ce qui m’a fait bien plaisir parce que niveau rythme et action, c’était un peu faiblard et l’enquête trainait en longueur avec des flics aussi pressés de résoudre des meurtres que les nôtres le sont pour résoudre des actes de vandalismes (c’est vous dire leur énergie !).
Cette enquête sera galère pour Qaanaaq, à se demander parfois s’il est vraiment un grand flic surtout lorsqu’il téléphone à sa mère pour qu’elle l’aiguillonne un peu… Bon, pour sa défense, si on lui avait tout dit, il aurait eu plus facile.
En plus, le pauvre, niveau climat, dans la ville de Nuuk, on a plus tendance à se les geler qu’à avoir chaud (sauf à l’intérieur) et la bouffe mériterait une revisite des candidats de Top Chef.
Pour l’immersion, on a beau avoir un français à la barre, les sensations de froid étaient bien retranscrites et on s’y serait cru, même. Le dépaysement est garantit.
Un climat politique délétère, des magouilles chez les politiciens (ça ne nous change pas), des meurtres bizarres, des mystères opaques, un pays énorme mais peu peuplé, des habitants haineux envers les étrangers, des écolos extrémistes, des indépendantistes énervés, des personnages aux noms imprononçables et un pauvre enquêteur qui doit batailler ferme contre certains bâtons mis dans ses roues.
Pas le polar du siècle, mais un bon divertissement et un final inattendu, ce qui me fait remonter la cote car j’adore être surprise, pour ne pas dire un autre mot… Bon, ce n’était pas de la surprise exceptionnelle comme avec certains auteurs mais je saluerai sa manière de nous balancer le truc dans la tronche et celui-là, je ne l’avais pas vu.
Par contre, 100 pages de moins l’aurait rendu plus addictif, lui donnant un rythme un peu plus soutenu.
Cela ne m’a pas trop posé de problèmes parce que j’étais intéressée par le voyage au Groenland, par ses habitants, leurs modes de vie, leur culture, leurs luttes, la pauvreté qui règne chez certains et le côté politique avec ses magouilles en tout genre, mais pour un(e) lecteur(trice) qui n’aime pas trop ça (ou les allergiques à la politique en littérature), le roman pourrait se révéler être moins intéressant.
Ma copinaute de LC, Bianca, n’aimant la politique dans ses lectures qu’à dose homéopathique, aurait pu frôler l’indigestion.
Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2018-2019).
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Perso j’ai beaucoup aimé ce séjour au Groenland, ce fut dépaysant et rafraîchissant.
L’aspect politique de l’intrigue ne m’a pas dérangé outre mesure (bien que le mot indépendance, dans mon contexte, soit pour moi rédhibitoire).
Yapuka lire le suivant… c’est prévu… un jour !
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Le mot « indépendance » me hérisse le poil aussi, mais c’est dû au Nord de mon pays qui veut le confédéralisme, pour ne pas dire « séparation » avec le Sud.
Vous, dans votre cas, la Nouvelle-Calédonie, c’est une ancienne colonie ou je me trompe ?
La politique, en littérature, ne me dérange pas.
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On est toujours une collectivité d’outremer rattachée à la France ; avec un statut un peu particulier et une grande autonomie.
Mais y en a qui veulent plus que ça.
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Qui habitait la nouvelle calédonie avant la France ?
On veut toujours l’autonomie la plus grande, mais quand on est dans la merde, on pleure après maman… Les flamands chez nous veulent le confédéralisme à la Belge et donc, nous quitter, mais rester dans l’europe… heu ?
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Les mélanésiens avant l’arrivée des blancs, les lapita avant eux mais ils les ont tous bouffé 😀
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Ben c’est du joli ! Vous vous bouffez toujours entre vous ou ça va mieux ? 😀
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Mais j’ai fait une overdose ma Belette !! Ce roman fut d’un ennui, heureusement que tu as aimé 😉
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Je n’avais pas remarqué que la politique était aussi présente… 😀 Je résiste à plus de politique que toi, apparemment. Enfin, en littérature, pas dans la vraie vie ! 😆
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Quelque chose me retiens pour ce livre, peur des longueurs justement dont tu parles. Je l’emprunterais en bibliothèque plutôt que de l’acheter 😉 je fais mon rabats-joie ^^ 😂
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Les longueurs sont là, mais j’ai connu pire niveau livres qui n’avancent pas, de mon côté, j’ai bien aimé, malgré les 100 pages en trop. Le louer est une bonne idée pour te faire ta propre idée.
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Noooo nooooo la derniere phrase m’a tuer (sic)….100 pages de moins…zut cela m’aurait vraiment plu…ouiii
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Ah ouais? On envoie des flics rechercher les zours mangeurs de zhômes au Groenland ? 🙄 purée ! Quand je vois ce qu’il faut faire chez nous pour faire enregistrer une plainte! Enfin bref… il fait trop froid pour moi là-bas épicétou!😨
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Chez nous, tu leur montre des traces de sang qui partent de ta porte vers la route et ils regardent même, z’en tiennent même pas compte. Test ADN ?? Quéquette !
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La dé quoi? La dé haine? Connais pas! Je préfère la déconne !
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La déconne, ça marche fort aussi ! 😆
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