Les meurtres de Molly Southbourne : Tade Thompson

Titre : Les meurtres de Molly Southbourne

Auteur : Tade Thompson
Édition : Le Bélial’ Une Heure Lumière (18/04/2019)
Édition Originale : The murders of Molly Southbourne (2018)
Traducteur : Jean-Daniel Brèque

Résumé :
Molly est frappée par la pire des malédictions. Aussi les règles sont-elles simples, et ses parents les lui assènent depuis son plus jeune âge.

Si tu vois une fille qui te ressemble, cours et bas-toi.
Ne saigne pas.
Si tu saignes, une compresse, le feu, du détergent.
Si tu trouves un trou, va chercher tes parents.

Molly se les récite souvent. Quand elle s’ennuie, elle se surprend à les répéter sans l’avoir voulu…

Et si elle ignore d’où lui vient cette terrible affliction, elle n’en connaît en revanche que trop le prix. Celui du sang.

Critique :
La première chose qui m’avait attiré dans ce roman, c’est tout d’abord la couverture qui est superbe et ensuite, ce fut le résumé.

Il n’en dit pas trop, il ne spolie rien, mais il attise la curiosité du lecteur avec ces règles bizarres qui sont imposées à Molly.

« Si tu vois une fille qui te ressemble, cours et bas-toi. Ne saigne pas. Si tu saignes, une compresse, le feu, du détergent. Si tu trouves un trou, va chercher tes parents ».

Lorsque j’étais gosse, les règles étaient plus compréhensibles ! Mais là, je ne comprenais rien et pour savoir le fin mot de l’histoire, pas d’autre choix que de la lire.

La curiosité est un très bon défaut car non seulement, ma curiosité est satisfaite mais en plus, j’ai pris plaisir à découvrir cette novellas qui oscille entre le fantastique, la SF et la dystopie à la Servante écarlate puisque nous allons parler de génétique et de difficulté à avoir des enfants.

Nous sommes dans de la SF, dans du fantastique, mais il y a comme des relents de réalité puisque chez nous aussi, la fertilité est en baisse.

On ajoutera de l’horreur car nous nous retrouvons au fond d’un cachot, avec une femme enchaînée et une autre qui lui raconte sa vie. Une vie assez glauque.

Molly Southbourne est un personnage énigmatique, tout comme son environnement car cette enfant ne va pas à l’école et vit à la campagne, quasi en huis-clos avec ses parents qui lui apprennent à se battre et qui lui inculquent ces drôles de règles dans la tête.

Les lecteurs/trices sensibles auront sans doute les doigts qui se crisperont sur les pages de cette novella, pourtant, aucun détail glauque ou de surenchère de violence, celle qui est décrite dans ce récit est légitime par rapport à l’histoire et à l’instinct de survie.

Dès le départ, l’auteur nous place en situation de malaise, donnant cette envie de fuir cet univers horrifique tout en nous tenant par la main fermement.

Une fois commencé, on va jusqu’au bout, au finish. Impossible de le lâcher tant l’auteur a tissé une toile attractive, nous donnant des morceaux de Mary Shelley avec la créature du Dr Frankenstein mélangés à la manière qu’à le King pour tenir son public en haleine sans pour autant sortir des monstres du placard ou du dessous-de-lit.

C’est horrifique, réaliste (pour la fertilisation en baisse), addictif et bourré de mystère car la malédiction de Molly se révèle sous bien des formes et on se demande même si elle va trouver dans ses études, des réponses à ses questions.

J’ai bien fait, ces derniers temps, d’ajouter des romans de cette maison d’éditions à ma terrible et dantesque PAL car non seulement je sors de mes lectures habituelles mais en plus, je prends plaisir à ces lectures.

Un récit court, bon et intense !

Comme quoi, la taille n’à rien à voir avec le plaisir ressenti. Un bon auteur qui connait son job et la manière de titiller l’organe sensitif de ses lecteurs donnera toujours plus de plaisir littéraire qu’un gros bazar littéraire qui s’embourberait dans un trou noir…

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (2018-2019) et Le mois anglais (Juin 2018 – Saison 8) chez Lou & Titine.

33 réflexions au sujet de « Les meurtres de Molly Southbourne : Tade Thompson »

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  2. Bien que l’horreur ne soit pas mon truc (mais je peux davantage tenir les images à distance quand je lis, je n’irais pas regarder une adaptation ciné ou télé), la curiosité a été la plus forte, car j’avais entendu parler du bouquin en bien sur les blogs SF. Et je n’ai, comme toi, pas été déçue du voyage !

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  5. Ping : Billet récapitulatif du mois anglais 2019 | Plaisirs à cultiver

  6. La SF dystopique à tendances schizophréniques (des règles bizarres comme ça sans explication sur leur sens pour le rendre partageable) c’est peut être un peu trop original pour une vieille comme moi, confite dans l’amidon et la naphtaline de sa petite éducations bourgeoise étriquée quôa! Trop moderne… trop avant-gardiste… je suis trop perdu quôa… 🙄

    J’imagine que ça prend plus de sens à la fin et que tu ne dois pas spolier? Mais aurais-je la patience d’arriver jusque là même si c’est court? 😁

    J’ai déjà vu/lu des films/livres (par exemple « Les Autres ») ou des enfants doivent suivre des règles énigmatiques ou folles et anxiogènes… j’avoue avoir toujours un peu de mal avec l’idée de voir des enfants évoluer sous terreur dans le respect de règles qui faute de sens évident sont absurdes… pauvres petits n’enfants! Pitié ! 😱

    Chuis trop sensible moi! 😭

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    • « La bourgeoisie a triquée » ?? Excuse mais j’entends pas toujours bien 😆

      Mais tu es une femme moderne, la preuve, tu surfes ! 😉

      Le court te fait perdre ta patience ?? Mon dieu, aurais-tu épousé l’équivalent de Rocco ??? Bon, entre nous, j’ai mal pour toi ! Et oui, je sors de suite, le soleil ne me vaut rien, il me chauffe le cerveau 🙂

      Pas de spolier, sinon, l’effet est gâché, je ne voudrais pas. On comprend vite le pourquoi des règles, même si, au départ, on ne capte pas tout à fait, puis quand ça fait tilt, on se dit « putain ».

      Hem, j’ai pas tout compris dans les Autres. Les gosses étaient mort ou c’était la femme ? Un peu comme dans le 6ème sens où Bruce Willis était le mort que le gamin voyait.

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      • Dans les Zôtres elle a tué ses mioches avant de se suicider car elle est dépressive (ça lui va bien à cette actrice les rôles de tarée névrosée) ne sachant pas ce qu’est devenu son mari… et les domestiques sont là pour les aider à le comprendre… car ils ont refoulé le traumatisme de leur mort.

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  7. Bin lala tu parlais de regles et de sangs…quoi j’ai tout de suite penser aux menstruations….lol….mais bon vraiment cela semble etre tout un bon roman d’avant-garde…..punaise….en plus bien ecrit et court….il semble parfait

    Aimé par 1 personne

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