Kornélius – Tome 2 – Askja : Ian Manook

Titre : Kornélius – Tome 2 – Askja

Auteur : Ian Manook
Édition : Albin Michel (02/10/2019)

Résumé :
Dans le désert de cendre de l’Askja, au coeur de l’Islande, le corps d’une jeune femme assassinée reste introuvable.

Près de Reykjavik, des traces de sang et une bouteille de vodka brisée au fond d’un cratère, mais là non plus, pas le moindre cadavre. Et dans les deux cas, des suspects à la mémoire défaillante.

Ces crimes rappellent à l’inspecteur Kornelius Jakobson, de la police criminelle de Reykjavik, le fiasco judiciaire et policier qui a secoué l’Islande au milieu des années 70 : deux crimes sans cadavres, sans indices matériels, sans témoins, que des présumés coupables finissent par avouer sans pourtant en avoir le moindre souvenir.

Après Heimaey, Ian Manook nous entraîne cette fois au coeur d’une Islande plus brute et plus sauvage, dans les rouages d’une machination politique qui révèle une toute autre facette de cette république exemplaire.

Critique :
♫ Askja, Askja, écoute-moi ♪ Askja, Askja, t’en vas pas  ♪ Askja, Askja, réponds-moi ♪

Désolé pour la chanson que je vous ai fourrée dans la tête pour toute la journée, mais c’était plus fort que moi (oui, je suis vicieuse).

Les voyages Manook ne sont jamais de tout repos, mais comme j’aime voyager dans sa compagnie qui n’a rien de low-cost, j’ai rempilé pour un nouveau voyage en Islande.

Si les romans policiers d’Arnaldur Indriðason ont une consonance politique, ceux de Manook en ont une de paysages, des lieux emblématiques de cette île nordique et avec Google, on peut voir les lieux de visu et ne plus devoir les imaginer, comme je devais le faire avant l’ère de l’Internet pour les masses.

Avec l’auteur, rien n’est jamais simple dans ses enquêtes et ce roman est comme une matriochka : plusieurs enquêtes, plusieurs affaires et si l’une et l’autre ne s’emboîtent pas l’une dans l’autre, celle avec le sniper aura bien des petites poupées cachées qui nous serons dévoilées dans un final hautement adrénalitique ! (néologisme, oui)

L’inspecteur Kornelius Jakobson aura bien du mal sur cette affaire sans cadavres mais avec scènes de crimes, avec des témoins qui disparaissent, des suspects qui souffrent de troubles de mémoire, dues à Alzheimer ou à l’abus d’alcool. La prise de tête !

Amonbofis le disait déjà « Pas d’pierre, pas d’construction. Pas d’construction, pas d’palais. Pas d’palais… pas d’palais ».

Donc, si on suit sa logique : « Pas de corps, pas de crime » ! Oui mais ce n’est pas si simple car on a tout de même eu un corps, filmé par un drone, qui a… disparu. Oui, la prise de tête ! Sans compter un sniper qui tire sur les lieux touristiques (mais pas sur les touristes).

Pour un pays réputé « calme », ça fait beaucoup à gérer pour leur police qui n’est pas aussi armée que la nôtre et aussi nombreuse.

Autre problème avec notre grand inspecteur qui a la carrure d’un troll (et le mauvais caractère aussi), c’est qu’il a plus souvent irrigué le bas de son corps que le haut, durant cette enquête.

Et quand je parle du bas de son corps, vous vous doutez que je vise plus haut que les pieds et les genoux… Oui, remontez encore un peu, vous allez mettre le nez sur le problème. STOP ! On reste calme, mesdames…

J’avais trouvé, dans le tome 1, que Kornelius ressemblait un peu à Yeruldelgger : même carrure, même caractère, même côté fox-terrier qui ne lâche rien, même manière de se foutre de la hiérarchie et des règles mais respectant son pays et ses coutumes et cette fois-ci, j’ai encore plus ressenti cette ressemblance, sans que cela nuise au personnage car tout en étant semblable, ils sont tout de même différents.

Sans pour autant nous faire crouler sous les références ou plomber son récit, l’auteur nous glisse souvent des histoires, de la géologie, de la politique, dans son récit et le tout se mélange harmonieusement, nous instruisant tout en nous divertissant.

Cela donne plus de corps au récit, plus de mâche (Cyril Lignac m’a collé ce lot dans la tête), l’ancrant dans le réalisme en nous dressant ainsi un portrait plus juste de l’Islande qui est un personnage à part entière dans le récit.

Je me suis prise au jeu, j’ai tenté de démêler les fils de l’intrigue, j’ai ri avec les dialogues des policiers Komsi et Spinoza, j’ai frémi durant les disputes des uns et des autres dans l’équipe, j’ai fait fumer mes méninges pour tenter de désopacifier cette intrigue et j’ai été baladée de bout en bout, pour mon plus grand plaisir.

Maintenant, la question que je me pose, c’est : que nous réserve-t-il pour le troisième tome ? Car j’espère encore repartir en Islande avec Air Manook (même si j’adore aussi voyager avec Air Indriðason) car il y a plus d’humour dans ses pages que dans celle de l’auteur islandais (que j’adore, hein, me faites pas dire ce que je n’ai pas dit).

Challenge Thrillers et Polars de Sharon (juillet 2019 – juillet 2020) – N°XX.

44 réflexions au sujet de « Kornélius – Tome 2 – Askja : Ian Manook »

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  6. Il est perturbé par le bas de son corps tu dis? Il semble que ce soit très islandais. Il paraît que les hivers étant froids les islandais ont pris l’habitude de se réchauffer entre eux et que la liberté de mœurs surprends souvent les étrangers qui viennent séjourner là… on s´enverrait en l’air comme on va faire un footing avec des amis… ce serait une activité agréable comme une autre…

    Je sais pas si c’est vrai… j’ai juste lu un article qui le disait… donc à voir… dommage… Toqué n’aime pas le froid et ne jure que par la Méditerranée pour les vacances… 🤨

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    • Et bien, cet article ne disait pas de conneries, ça s’envoie en l’air comme on irait boire un café avec un pote. Ma foi, pourquoi pas….

      Tu peux partir en vacances au froid, tu lui diras que c’est pour te retendre la peau et paraître plus jeune à ton retour. Tu te tartineras la figure de liquide blanc opaque qui sent fort et tu auras une peau douce ! 😆

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      • Pfff! Si c’était vraiment une crème de beauté ça se saurait depuis longtemps !!! 😂🤣😂 C’est juste une fable entretenue par les mecs pour que les filles naïves acceptent ce genre d’actes dominateurs! Tiens ! On va leur raconter que l’ingestion de sang menstruel fait grandir le kiki! 🤢

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          • T’imagines la marque « Parce que je n’vaux rien » commercialisant des millions de pots de crèmes à base de fluides masculins, qu’on aurait prélevés dans des fermes spéciales ou les meilleurs «producteurs» soigneusement sélectionnés (les moins bons sont amené à l’abattoir pour faire de l’an viande et des sacs en peau de culs) subiraient une traite avec machine pendant leur petit dej, la tête coincée dans des barreaux?

            J’ai un grain d’imaginer des trucs comme ça? Tu sais… j’ai épousé un inquisiteur… ça ne devrait pas t’étonner! 😬

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            • Il me semble avoir lu le résumé d’un roman qui parlait de ça… des fermes d’élevage d’humains, qu’on envoie à l’abattoir pour bouffer… c’était un livre de SF ou de dystopie, je pense. Argh !

              J’imagine déjà la visite de l’inséminateur… Ah zut, non, ce sont des mecs ! Bah, tant pis, le bras dans l’anus, ça ferait du bien à certain Weinstein et autre 😉

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              • On peut poser une scène dans ce genre car il paraîtrait qu’on peut obtenir des éjaculations par seule stimulation électrique de la prostate. Ça rend la traite plus facile… On pourra leur mettre des godes-tazers pour optimiser le rendement… Je sens que notre bouquin (une bédé?) va faire un carton!!!

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                • On ne ferait rien de plus trash que ce qu’on fait aux animaux et je ne parle pas de la traite simple, qui ne leur fait pas mal, mais des choses bien pires… J’ai lu un article sur le lait de jument récupéré dans des fermes en Argentine (ou autre pays de l’amérique du sud)… argh.

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